La Volonté du Dragon

De Lionel Davoust. Critic, 2010. Fantasy. Excellente lecture. [165 p.]

Illustrations : couverture Cyrielle Alaphilippe, intérieures Frédéric Navez

lavolontedudragonRésumé : « Une reine dont les yeux émeraude lisent l’avenir… Un enfant-roi, passablement fou, gardien d’un savoir oublié… Du déroulement de leur partie d’échecs pourrait bien se décider l’issue de la guerre… Entre les derniers royaumes libres et les forces d’invasion de l’Empire d’Asreth se dresse l’imprenable Qhmarr, petit pays à peine sorti de l’ère médiévale. Gouverné par un roi trop jeune et un conseiller trop confiant, il ne devrait représenter dans le plan de conquête de l’Empire qu’une note de bas de page. Et alors que le généralissime D’eolus Vasteth s’emploie à négocier les modalités d’une reddition diplomatique, déjà, aux portes de la capitale, se presse l’implacable armada… La conclusion du conflit ne fait aucun doute. D’une manière ou d’une autre, Qhmarr passera sous pavillon asrien. Pourtant, malgré la défaite annoncée, Vasteth découvre des dirigeants qhmarri inflexibles, prêts à confier le destin de leur nation à d’absurdes croyances ancestrales. À travers le défi lancé par l’enfant-roi, ce sont toutes les certitudes du généralissime qui vont se voir ébranlées, tandis que, sur la mer, les soldats meurent, simples pions sur un échiquier qui les dépasse…« 

Il y a des chroniques qui me hantent et me démangent en même temps, que je repousse tout en bavant à l’idée de les écrire, et celle-ci en fait partie. J’ai tellement de choses à raconter, à exprimer sur ces malheureuses 160 pages que je ne sais pas trop par quoi commencer.

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Medieval Romances

Éd. par Roger et Laura Loomis. Modern Library College Editions, 1957. Anthologie. Bonne lecture. [424 p.]

NB : romance signifie plutôt roman (de chevalerie, d’aventures souvent en contact avec le surnaturel) en littérature médiévale. 😉 Il s’agit souvent de textes beaucoup plus courts que les romans modernes, mais pas toujours. Certains romances sont effectivement également des romances, comme Tristan et Iseut ou Aucassin et Nicolette.

medromancesJ’ai trouvé ce livre en occasion je ne sais plus où, peut-être bien à l’une des ventes annuelles organisées par la American Library in Nancy qui en profite pour se débarrasser de ses ouvrages doubles ou trop vieux, trop peu empruntés (comme quoi le désherbage c’est cool !) à des prix totalement dérisoires. Jusqu’à l’année dernière il était rangé au fond de l’étagère, dans la deuxième rangée, vous savez, celle où dorment les livres oubliés. Lorsque j’ai voulu tenter de lister les ouvrages de ma bibliothèque l’année dernière je l’avais ressorti pour justement le lire sans trop tarder.

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Janua Vera

De Jean-Philippe Jaworski. Folio SF, 2015. Nouvelles Fantasy. Excellent. [488 p.]

Première édition aux Moutons Électriques, 2007.

A 46426-Janu vera.inddRésumé : « Né du rêve d’un conquérant, le Vieux Royaume n’est plus que le souvenir de sa grandeur passée… Une poussière de fiefs, de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent contre leur destin. Ainsi Benvenuto l’assassin trempe dans un complot dont il risque d’être la première victime, Ædan le chevalier défend l’honneur des dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries… Ils plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du cœur humain…
Jean-Philippe Jaworski met une langue finement ciselée au service d’un univers de fantasy médiévale d’une richesse rare. Entre rêves vaporeux et froide réalité, un moment de lecture unique. Janua vera a été récompensé par le prix du Cafard Cosmique 2008.« 

J’ai acheté ce recueil de nouvelles par curiosité au départ – c’est la première fois que je lis du Jaworski et, si l’on m’en a dit du plus grand bien ici et là j’avais surtout envie de découvrir son monde Fantasy celtique (ou est-ce ainsi que je me l’imagine sans avoir pour le moment mis le nez dedans) de sa saga Rois du Monde. L’univers de Gagner la Guerre, dans lesquelles ces nouvelles sont d’après ce que j’ai compris bien plus ancrées même si elles ne le sont peut-être pas toutes, je n’en sais trop rien, ne me tentait pas trop au départ.

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Trash Cancan : La véritable histoire des rois et des reines de France

De Caroline Guillot. Éditions du Chêne, 2013. Docu humoristique. Bonne lecture. [141 p.]

Trash CancanRésumé : « Qui aurait cru que les valets de Charles 6 étaient obligés de se déguiser en diable pour qu’il accepte de se laver ? Ou que Saint-Louis avait mené ses grandes croisades alors qu’il était atteint de crises aiguës de dysenterie ? Version papier du célèbre blog Trash Cancan, cet ouvrage rassemble nombre d’anecdotes croustillantes et de récits saignants sur la vie des rois et des reines de France. De Clovis, premier roi chrétien, à François 1er, en passant par Louis 14, bâtisseur de Versailles, ou Marie-Antoinette, découvrez les souverains sous un nouveau jour. Grâce à ses dessins humoristiques, Caroline Guillot présente l’histoire de France de manière inédite et décalée. Une chose est sûre : Trash Cancan ne vous fera pas mourir d’ennui !« 

Illustratrice et auteur, Caroline Guillot a créé les blogs Trash Cancan et Des poules et des pois. Gagnante du prix du meilleur blog, dans la catégorie culture générale, lors des Golden Blog Awards 2011, elle travaille aujourd’hui sur des romans historiques et des guides didactiques.

Ce livre m’a gentiment été prêté par Lynnae, et sa couverture est relié dans cette espèce de molleton qu’on retrouve souvent dans les éditions pour les tout-petits et qui donne parfois envie de poser la tête dessus et de s’en servir comme oreiller.

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Loathsome London

De Terry Deary. Editions Scolastic, 2005. Documentaire jeunesse humoristique. Excellente lecture [127 p.]
Collection Horrible History ; illustrations de Martin Brown.
loathsomelondonRésumé : « Loathsome London dishes the dirt on life in the capital – the lies, the legends and all the lousy details, from the rotten Roman rulers to the plague-ridden peasants. Want to know : -What caused the Great Stink of 1858? -Why the flying dustmen were feared? -Who ate a tosher for tea? Go underground to discover London’s putrid past, take a trip to the terrifying Tower, and then dip into the River Thames – London’s largest toilet. Find out the ten worst ways to make a living in the city and the most disgusting way to die. History has never been so horrible!« 
J’ai l’impression d’avoir lu beaucoup plus que 130 malheureuses petites pages. Ce livre est fouillé, complet, amusant (le plus souvent), on ne s’y ennuie vraiment pas et on en apprend beaucoup !
J’ai beaucoup apprécié le choix de l’auteur de suivre d’abord un ordre chronologique de l’Histoire de Londres, puis de sélectionner quelques thèmes particuliers (parfois également traités par ordre chronologique, à l’intérieur de chacun d’entre eux) : la Tour de Londres, ses corbeaux, ses lapins…, les criminels, les morts absurdes ou immondes, les combats d’animaux, les conditions de vie des enfants, les métiers cradouilles, le Londres souterrain, les monuments particuliers (détruits ou en lien avec des anecdotes absurdes)…

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Les Légendes noires

De Sophie Lamoureux. Casterman, 2014. Documentaire jeunesse. Très bonne lecture. [96 p.]
Sous-titre : Anthologie des personnages détestés de l’Histoire
Illustrations de Virginie Berthemet.
Mise en page 1Résumé : « Nous sommes tous plus ou moins familiers des grands héros de l’Histoire, mais que dire des autres : les fous, les traitres, les tyrans, les criminels, les dictateurs, massacreurs, salauds et horribles…? Les Légendes Noires nous invitent à rencontrer ces personnages abominables, méprisés, détestés ou violemment controversés, qui ont souvent horrifié leurs contemporains mais n’en ont pas moins joué, en leur temps, un rôle marquant sur le plan historique. Nécessaire, utile et édifiant.« 

 

Je remercie les éditions Casterman – Flammarion de m’avoir envoyé ce livre.
Lecture en commun avec Gaby de La biblio de Gaby

 

Très belle découverte que cet ouvrage : beau et intéressant !
Quelques vues de l’objet-livre, avec en gros plan les magnifiques illustrations de Virginie Berthemet, qui a choisi des tons rouge et noir et des images décalées bien que percutantes pour faire un parallèle avec le texte et le sujet, formant un tout assez particulier mais qui m’a beaucoup plu dès le premier coup d’œil :
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Le dos du livre – Le cardinal de Richelieu – La fiche de Cortés – Un aperçu du sommaire

A ce propos j’ai aussi noté l’utilisation de l’image de l’hydre – coupez-lui une tête il en repoussera deux – pour l’image de couverture : je trouve l’allusion très pertinente car il a de tout temps existé de grands hommes (et des femmes) très controversés ou bien considérés comme dangereux, des tyrans ou des mégalomanes assoiffés de sang. De même chaque caricature de Virginie Berthemet choisit une focalisation adaptée à chaque personnage, qu’elle soit justifiée ou stéréotypée, jouant sur l’imagerie populaire aussi bien que sur une Histoire plus factuelle : la fresque ainsi créée fait sourire, et aussi un peu grincer des dents.
Le choix du grand format est intéressant : on le lit comme une BD mais ce n’est pas de la fiction, on a des dessins humoristiques mais des noms qui font moins rire, et des taches d’encre un peu partout comme si on s’était empressé de raconter tout ceci, à la va-vite, dans la pénombre, sans possibilité de retour en arrière. Le papier est excellent et l’impression impeccable. J’ai simplement relevé une coquille, un mot manquant, dans la fiche de Robespierre.
L’idée des fiches biographiques en deux pages découle, j’en suis sûre, d’une volonté de synthèse pour amener l’Histoire aux (jeunes) lecteurs sans leur imposer de trop longues explications. Cela fonctionne très bien avec beaucoup de biographies, mais pas toutes. En effet, j’ai eu plusieurs fois une impression de trop-plein, comme si l’auteur voulait en mettre un maximum sur deux pages, alors que ce n’était tout simplement pas possible. Quelques explications sont proches de l’incompréhensible lorsque l’on n’a pas les clés, qu’on ne connait pas les personnages ou le contexte, et/ou souffrent d’une synthèse un peu embrouillée. Néanmoins il s’agit d’un phénomène qui m’a gênée ici et là, pas une impression générale du texte.
Je comprends et j’admets beaucoup mieux, par contre, qu’une certaine focalisation « classique » soit parfois choisie au détriment d’autres points de vue ou d’à-côtés vis-à-vis de certaines figures, je pense entre autres à Machiavel ou à Hitler : deux pages c’est très court lorsque les contextes sont complexes ou que beaucoup d’influences sont à prendre en compte, et j’ai remarqué que Sophie Lamoureux essayait malgré tout de finir sur une objectivisation lorsqu’il y avait matière à le faire, de poser des doutes ou d’amorcer des courants de réflexion en cours de route. J’aurais peut-être apprécié que ce soit parfois un peu moins subtil, je ne suis pas sûre que ce soit évident aux yeux de tous les lecteurs. Je ne parle pas forcément de justifier ces personnages, mais simplement d’étoffer un peu la manière dont on les a perçus, à leur époque ou à la nôtre, ou l’image qu’ils avaient construit d’eux-mêmes, pour sortir un peu plus clairement de certains stéréotypes de masse (par exemple nulle mention de la situation politique générale de l’Italie à l’époque de Machiavel, pas de rappel que Pétain n’a pas été nommé Ministre par hasard…). J’ai trouvé que les premières fiches souffraient moins de ce défaut, exploraient plus les personnalités. C’est quelque chose que j’ai plutôt ressenti à l’approche de l’époque moderne et contemporaine.
Le contenu global du livre m’a tout de même intéressée et appris beaucoup de choses. J’imagine aussi que cela puisse être une bonne lecture d’amorce du thème. Les défauts évoqués ci-dessus ne concernent pas tout le livre, qui m’a apporté beaucoup de détails utiles et enrichissants sur bien des points, et s’efforce d’expliciter beaucoup plus que ce qu’il n’oublie ou ne met de côté. Si l’adulte éclairé ou l’universitaire peut lui trouver des manques, je suis persuadée que le lecteur qui part à la découverte du sujet ou n’a plus remis le nez dans l’Histoire depuis longtemps y trouvera bien plus que son compte.
Enfin je me suis posée la question de l’âge, et si le but me semblait de prime abord très louable j’émets après lecture quelques réserves concernant les lecteurs les plus jeunes – dès 12 ans dit la présentation éditeur – non pas en termes de contenu mais en termes de vocabulaire. En effet je ne suis pas certaine du tout qu’un préadolescent sache forcément ce qu’est Gettysburg, ni la collectivisation ; j’ai moi-même oublié ce qu’étaient le Directoire et la monarchie de Juillet, ce qui ne m’a pas empêchée de globalement suivre l’idée du livre et le fil rouge des moments noirs de tous ces personnages de l’Histoire, mais j’aurais sans doute plus apprécié cette lecture en ayant ces informations, même dans un bref rappel comme l’auteur le fait pour des tas d’autres termes. J’imagine donc que cela a pu être des oublis, mais c’est un peu dommage, cela freine une lecture qui se présente pourtant comme très réfléchie et très bien construite à d’autres pages.
A la fin de l’ouvrage le lecteur trouve une bibliographie des ouvrages consultés pour rédiger chaque fiche : de nombreuses entrées sont complètes de 3 à 6 sources, mais d’autres n’en proposent malheureusement qu’une seule.
Un livre destiné au jeunes et aux adultes, mais une lecture un minimum exigeante en matière d’Histoire car parfois trop synthétisée ou contenant énormément de détails en un minimum de lignes, requérant peut-être la présence d’un adulte pour répondre à des questions ou pour préciser des détails – pourquoi pas une lecture à faire en classe, ou en parallèle d’un cours ? Un livre à lire, sans aucun doute, mais aussi très certainement à relire ou à étudier, que ce soit parce qu’il présente quelques failles ou parce que le sujet en lui-même nécessite plus qu’une lecture unique.

 

Chroniques d’ailleurs :  La biblio de Gaby
Cette chronique s’est inscrite, tout à fait incidemment, dans La Rentrée des Cartables organisée par Vil Faquin.

Contes du Moyen-Âge

Raconté par Karel Dvorák. Gründ, 1982. Contes. Très bonne lecture [199 p.]
contesJe n’ai pas encore chroniqué beaucoup de recueils de contes ici, pourtant c’est un genre que je lis depuis toute petite, ayant commencé comme beaucoup de lecteurs par les traditionnels contes de Perrault et de Grimm, puis m’étant plongée dans la mythologie gréco-romaine : après tout mythe et conte sont cousins proches. Plus grande j’ai fini par faire le tour de France avec cette collection reliée, poche, épaisse, à la tranche rayée, dont je suis incapable de me rappeler l’éditeur, mais qui est toujours très présente dans les rayonnages des bibliothèques, et qui me revient particulièrement en mémoire à l’instant car elle correspond assez aux types de contes que vous allez pouvoir retrouver dans ce recueil. Enfin mes pérégrinations à la recherche de l’oral écrit (vous me suivez ?) m’ont conduite très loin, en Chine, au Japon, dans le Pacifique, en Afrique, voire même en Amérique du Sud, là où les gens racontent des histoires très différentes des nôtres, sur un ton également différent. Je crois que j’ai encore chez moi un livre énorme (grand format, genre 2 kilos), qui contient des contes indiens, peut-être tirés en fait de la mythologie autour du… heu enfin d’un texte indien fondateur que je connais malheureusement très mal, mais que j’ai brièvement rencontré lors de mes lectures de cette année. (Le Brahma… machinchose peut-être 🙂 Désolée !) Si ça dit quelque chose à quelqu’un c’est l’histoire d’une fratrie, dont l’aîné est super fort.
Donc le livre que je chronique aujourd’hui se situe lui dans nos latitudes ; il ne contient malheureusement pas de sources précises quant à l’origine de tel ou tel texte, textes que je situe d’après mes lectures précédentes en Europe plutôt qu’en France uniquement, même si certains y sont probablement nés ou y sont arrivés un jour, sous cette forme ou une autre légèrement différente. La présente édition trouve son origine à Prague.
J’y ai retrouvé beaucoup de « classiques » – entendez par là des contes faciles à retrouver dans les recueils quels qu’ils soient : les Sept Cygnes, les histoires de voleurs ou de filous qui trompent / sont trompés, certaines fables/fabliaux comme le Rat des villes et le Rat des champs ou le Lion et le Rat ; ainsi que des personnages récurrents dans les contes européens de cette époque comme le Diable, Saint-Pierre, Dieu, les valets, les marchands, les voleurs ou les nobles.
La plupart des contes sont assez courts, entre une demi-page et deux pages – même en grand format cela reste des textes qui se lisent vite, et le recueil en compte donc un plutôt grand nombre (70 à la louche d’après le sommaire). J’aime lire des textes courts de temps en temps, contes ou nouvelles, ou même chapitres courts, ça me permet d’arrêter ma lecture à peu près n’importe quand sans me couper dans une action, c’est quelque chose de rare dans les romans et ce changement de rythme est appréciable. Je pense aussi aux conteurs oraux de notre époque : ce livre est un ouvrage que je conseillerais à des buts de lecture à haute voix ou théâtralisation quelconque non seulement de par la longueur des contes qu’il propose, mais aussi de par son style, traditionnel mais fluide.
De même le ton et le but des histoires alterne entre l’humour franc, la moralité parfois un peu sèche, les aventures et tribulations de certains personnages, ou bien ce que j’aurais envie d’appeler les récits spirituels, se situant autour du personnage de Dieu / du Diable, des anges, des saints, etc.
Un livre que je recommande aux amateurs de contes tout comme à ceux qui veulent en découvrir.

Lord Arthur Savile’s Crime and Other Stories

D’Oscar Wilde. 1887-1891. Recueil de contes et nouvelles. Très bonne lecture.  [192 p.]
Résumé : « These eight high-spirited stories were written at the height of Oscar Wilde’s creative power, between 1887 and 1891, when he delighted polite society with the epigram and controversy which flowed from his pen. « Lord Arthur Savile’s Crime » is a masterpiece of polished cynicism, in which poison, explosive clocks and finally murder forerun married bliss; and « The Canterville Ghost » is a venerable – and resourceful – family spook thoroughly unhorsed by his new American owners. Two of Wilde’s best-loved stories for children are also included, together with « The Portrait of Mr W. H. », a masterly example of scholarly detection, and three rare pieces by the man for whom, above all, there was « no Mystery so great as Misery ».« 
Je retrouve avec plaisir l’excellent style de Wilde, ses idées parfois baroques et sa manie de se moquer du monde à tout va. Cependant ce recueil de textes est aussi l’occasion de se confronter à divers genres et humeurs de l’auteur. En clair, il y a tant de choses différentes dans ce livre que chaque lecteur y trouvera probablement son compte de temps en temps tout en ne le trouvant pas à chaque fois, à moins d’être vraiment très éclectique dans ses lectures.

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Dans le livre des rêves

De Mikkel Birkegaard. 2013. Science-fiction. Excellente lecture. [509 p.]
Titre original :  Fra drommenes Bog*, 2012
* Mes neurones conditionnés à la trad’ s’activent, trouvent : « fra » = « from » ; « drommenes » = « Traum-« / »dreams » ; « Bog » = « Buch »/ »book » ; autrement dit le titre « Ex Libris Somnia » aurait pu être simplement donné, car je trouve qu’on perd un chouïa la signification de l’expression en la passant ainsi en français : « dans le », au lieu de « from »/ »ex »/ »von », indiquant tous la provenance. « Du livre des rêves » aurait peut-être sonné de manière bizarre ? Ouais, je sais, on s’en fout un peu, le titre est loin d’être mauvais. C’était juste une pensée sauvage.
lelivredesrevesRésumé : « Copenhague, 1846. Arthur avait 10 ans quand son père est mort dans des circonstances inexpliquées. Il en a 17 quand son chemin croise celui de Mortimer Welles, restaurateur de livres anciens et détective amateur à ses heures perdues. Ensemble, ils tentent d’élucider une série de disparitions étranges… Dans le pays, l’heure est à l’obscurantisme et à la censure. Le roi lutte contre la divulgation des idées. Mais Arthur entend parler d’une mystérieuse bibliothèque ou seraient conservés tous les ouvrages interdits par le ministère du Livre. Y aurait-il un lien entre cette bibliothèque et la mort de son père, fonctionnaire de ce ministère ? Aurait-il découvert des informations compromettantes ? Pour le savoir, Arthur et Mortimer plongent dans un univers aussi déroutant que menaçant… Décidément il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark.

Un roman onirique, brillant et inventif à mi-chemin entre les univers de Jules Verne et d’Arthur Conan Doyle, une aventure littéraire fabuleuse. »

Difficile de classifier ce livre sans donner de fausses idées aux lecteurs ! 😉
Petit rappel : la science-fiction donne des explications scientifiques à des phénomènes « improbables » qui vont sous-tendre une intrigue, un univers. On est donc bien ici, en principe, dans de la S-F. Certains trouveront dans le cadre oppressif du Ministère du Livre une idée de dystopie – effectivement ça cadre avec la définition globale (qui fait partie de la grande famille de la S-F, ne l’oublions pas même en ces temps où la dystopie est en train de devenir un genre à part, quelque chose que j’aurais d’ailleurs vraiment envie de qualifier de néo-dystopie, car très loin en termes de codes et d’atmosphère de ce qui se faisait dans les années 1920/60 !). J’ai aussi, malgré tous les éléments de S-F, trouvé un petit air gothique à tout ceci : les vieux livres, le concept onirique, la vieille Copenhague du XIXe… Cependant ce n’est pas à strictement parler du fantastique, à cause justement des explications « rationnelles » citées ci-dessus.

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La Fille du roi des Elfes

De Lord Dunsany*. 2006. Merveilleux. Bonne lecture.
*Edward John Moreton Drax Plunkett de son vrai nom (sans blague)
Titre original : The King of Elfland’s Daughter, 1924.
filledunsanyRésumé : « Parce que les sujets de son père veulent plus de magie dans leur royaume, le prince Alvéric entreprend de traverser la forêt enchantée afin d’y enlever la fille du roi des Elfes, Lirazel. Après avoir défait les chevaliers qui défendent la demeure de celle-ci, Alvéric séduit la jeune elfe et l’emmène jusqu’au royaume d’Erl, où naîtra Orion, le fruit de leurs amours. Furieux du départ de sa fille et surtout du fait que ce départ était volontaire, le roi des Elfes envoie à Lirazel un troll porteur d’un message magique. Immédiatement, la jeune princesse est ramenée auprès de son père. Inconsolable, Alvéric part à sa recherche, en quête de la forêt enchantée… qui a disparu. Et, pendant ce temps, Orion découvre le monde.« 
PréfaceJ’espère que la suggestion d’un pays étrange véhiculée par le titre de cet ouvrage ne fera pas fuir les lecteurs potentiels. Si, en effet, certains chapitres parlent du pays des Elfes, la majeure partie de ce livre n’évoque que le paysage familier de la campagne anglaise, avec ses forêts, ses vallées, et ses villages situés à une bonne cinquantaine de kilomètres des frontières du pays des Elfes.

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