Deuils de miel

De Franck Thilliez. Pocket, 2010. Thriller. Bonne lecture. [341 p.]

Première édition : 2006.

deuilsmielRésumé : « Une femme est retrouvée morte, agenouillée, nue, entièrement rasée dans une église. Sans blessures apparentes, ses organes ont comme implosé. Amateur d’énigmes, le tueur est aussi un orfèvre de la souffrance. Et certainement pas prêt à s’arrêter là. Pour Sharko, déjà détruit par sa vie personnelle, cette enquête ne ressemblera à aucune autre, car elle va l’entraîner au plus profond de l’âme humaine : celle du tueur… et la sienne.« 

Ma première réaction en commençant ma lecture a été que Thilliez ne gâtait pas son héros, décidément. J’ai d’ailleurs trouvé que c’était un peu beaucoup, mais bon c’est  vraiment un avis personnel, on sait aussi que parfois la réalité dépasse de beaucoup la fiction, et après tout ça ne change pas grand’chose à l’intrigue policière. C’est juste que bah, il a quand même pas de bol dans sa vie et c’est triste pour lui. Lire la suite

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Le Roi des elfes

De Philip K. Dick. Folio SF, 2010. Nouvelles, imaginaire. Très bonne lecture. [315 p.]

Titres originaux : The Builder, 1953 ; The King of Elves, 1953 ; The Cookie Lady, 1953 ; The Golden Man, 1954 ; If There Were No Benny Cemoli, 1963 ; Waterspider, 1964 ; The War With the Fnools, 1964 ; The Exit Door Leads In, 1979 ; Chains of Air, Web of Aether, 1980.

roideselfesRésumé : « Rien n’avait préparé Shadrach Jones à voir arriver le roi des elfes et sa suite au grand complet dans sa station-service. Et pourtant, aussi incroyable que cela paraisse, il est bien là, devant lui, et plutôt mal en point. / Les derniers mutants qui menacent encore la Terre sont traqués à mort. Mais Cris Johnson, cet homme intégralement doré et à la beauté divine, peut-il être un monstre? / Ernest Elwood est plutôt rêveur, ces derniers temps. Rien d’autre ne semble l’intéresser que la construction de son bateau, comme s’il était manipulé. En neuf nouvelles, Philip K. Dick montre une fois de plus toute l’étendue de son talent, qu’il aborde la science-fiction, le fantastique et même, sans doute pour la seule fois, la fantasy.« 

J’avais au départ acheté ce recueil pour mon compagnon (anniversaire), mais le format nouvelles ne l’avait pas plus branché que ça. De mon côté je comptais bien le lire un jour, autant parce que K. Dick reste une référence en matière de SF, et ce livre-ci en particulier, comme les Chroniques martiennes de Bradbury auxquelles il m’a fortement fait penser, bien que les deux auteurs n’aient pas le même style, que parce que le résumé et la couverture m’intriguaient fortement… Le CRAAA était une bonne occasion de sortir ce petit poche argenté de ma bibliothèque et me laisser enchanter par les petites mais savoureuses histoires de cet écrivain à la créativité florissante.

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Ganesha

De Xavier Mauméjean. Mnémos, 2014. Fantastique policier. Excellente lecture. [314 p.]

ganeshaRésumé : « Londres, fin du XIXe siècle. Qui est réellement Joseph Merrick, celui qu’on surnomme « l’Homme-Éléphant » ? Homme ou bête ? Monstre de foire ou curiosité scientifique ? Une simple anomalie de la nature ou… un dieu ? Lorsqu’il rédige ses Mémoires, il n’a pas trente ans et réside depuis peu à l’hôpital de Whitechapel sous la protection du médecin Frederick Treves. Un refuge qui lui permet d’observer splendeurs et misères de la capitale, et d’enquêter : quatre affaires, autant de saisons dans une année. De leur résolution dépendra peut-être plus que son destin, car « le monde s’efface dans les rêves de l’éléphant… »« 

Coïncidence amusante en vérité que ce livre soit publié chez un éditeur qui s’appelle Mnémos ; en termes de mémoire Joseph Merrick nous est introduit comme un maître en son humble demeure terrestre de Whitechapel’s Hospital : il voit tout, analyse tout, se fait rapporter les éléments manquants. L’autre habitant du XIXe siècle – lui fictif de son état – auquel vous fait probablement vous aussi penser cette description fera d’ailleurs dans le livre une apparition aussi brève qu’à peine voilée, comme un reflet évanescent du narrateur. Étonnant et fascinant reflet « en chair et en os » des capacités mentales de Merrick, lui qui évite les miroirs comme la peste !

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Trash Cancan : La véritable histoire des rois et des reines de France

De Caroline Guillot. Éditions du Chêne, 2013. Docu humoristique. Bonne lecture. [141 p.]

Trash CancanRésumé : « Qui aurait cru que les valets de Charles 6 étaient obligés de se déguiser en diable pour qu’il accepte de se laver ? Ou que Saint-Louis avait mené ses grandes croisades alors qu’il était atteint de crises aiguës de dysenterie ? Version papier du célèbre blog Trash Cancan, cet ouvrage rassemble nombre d’anecdotes croustillantes et de récits saignants sur la vie des rois et des reines de France. De Clovis, premier roi chrétien, à François 1er, en passant par Louis 14, bâtisseur de Versailles, ou Marie-Antoinette, découvrez les souverains sous un nouveau jour. Grâce à ses dessins humoristiques, Caroline Guillot présente l’histoire de France de manière inédite et décalée. Une chose est sûre : Trash Cancan ne vous fera pas mourir d’ennui !« 

Illustratrice et auteur, Caroline Guillot a créé les blogs Trash Cancan et Des poules et des pois. Gagnante du prix du meilleur blog, dans la catégorie culture générale, lors des Golden Blog Awards 2011, elle travaille aujourd’hui sur des romans historiques et des guides didactiques.

Ce livre m’a gentiment été prêté par Lynnae, et sa couverture est relié dans cette espèce de molleton qu’on retrouve souvent dans les éditions pour les tout-petits et qui donne parfois envie de poser la tête dessus et de s’en servir comme oreiller.

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L’Été des pas perdus

De Rachel Hausfater. Flammarion, 2015. Roman jeunesse. Très bonne lecture. [113 p.]

etepasperdusRésumé : « Madeleine a un grand-père dont elle est très proche. Mais depuis quelque temps, il change, il oublie les choses ; pour lui, passé et présent se confondent. Le temps d’un été, Madeleine et lui vont cheminer ensemble.« 

Lu dans le cadre d’un partenariat.

Je ne suis pas une grande habituée des témoignages ou récits à portée sociale ou familiale, mais Rachel Hausfater a su me toucher avec ses mots forts et doux à la fois sortant de la tête de sa petite Madeleine.

Madeleine, pas encore très grande mais plus si petite, est une enfant à la fois tendre, intelligente et débrouillarde. Il le faut bien, quand on a des parents divorcés plus occupés à s’occuper d’eux-mêmes qu’à s’inquiéter pour leur fille ! Et quelque part ça ne tombe pas si mal car Madeleine s’occupe très bien avec son grand-père. Enfin, ces derniers temps elle se retrouve pas mal à s’occuper de son grand-père, mais après tout ils sont ensemble et s’entendent bien, alors qu’importe ? C’est en tous cas l’avis de Madeleine jusqu’à ce que grand-père se perde un peu plus, et finisse par réclamer de rentrer chez lui. Mais chez lui, c’est un peu loin, en Normandie, et même si la petite fille est bien tentée par ces vacances improvisées elle sent bien que ça ne sera pas forcément simple avec son grand-père qui part un peu dans tous les sens selon le moment de la journée.

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Loathsome London

De Terry Deary. Editions Scolastic, 2005. Documentaire jeunesse humoristique. Excellente lecture [127 p.]
Collection Horrible History ; illustrations de Martin Brown.
loathsomelondonRésumé : « Loathsome London dishes the dirt on life in the capital – the lies, the legends and all the lousy details, from the rotten Roman rulers to the plague-ridden peasants. Want to know : -What caused the Great Stink of 1858? -Why the flying dustmen were feared? -Who ate a tosher for tea? Go underground to discover London’s putrid past, take a trip to the terrifying Tower, and then dip into the River Thames – London’s largest toilet. Find out the ten worst ways to make a living in the city and the most disgusting way to die. History has never been so horrible!« 
J’ai l’impression d’avoir lu beaucoup plus que 130 malheureuses petites pages. Ce livre est fouillé, complet, amusant (le plus souvent), on ne s’y ennuie vraiment pas et on en apprend beaucoup !
J’ai beaucoup apprécié le choix de l’auteur de suivre d’abord un ordre chronologique de l’Histoire de Londres, puis de sélectionner quelques thèmes particuliers (parfois également traités par ordre chronologique, à l’intérieur de chacun d’entre eux) : la Tour de Londres, ses corbeaux, ses lapins…, les criminels, les morts absurdes ou immondes, les combats d’animaux, les conditions de vie des enfants, les métiers cradouilles, le Londres souterrain, les monuments particuliers (détruits ou en lien avec des anecdotes absurdes)…

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Sur la route de Blue Earth

De Joseph Monninger. Flammarion [Tribal], 2014. Roman jeunesse / ado. Lecture distrayante. [251 p.]
Titre original : Finding Somewhere, 2011
surlarouteblueearthRésumé : « Hattie et Dolorès s’ennuient ferme dans leur petite ville du New Hampshire. Lorsqu’elles apprennent que Speed, un vieux cheval, doit être euthanasié le lendemain, les deux amies décident de le sauver.
Au volant d’un van, les voilà embarquées dans un road trip à travers les Etats-Unis pour lui trouver un endroit serein pour mourir. Un voyage parsemé de rencontres au détour du chemin.« 
Je remercie les éditions Flammarion de m’avoir envoyé ce livre.
Encore une fois j’avais des a priori sur cette lecture, tout autant que sur Lune Mauve, et dans l’ensemble j’avais bien ciblé les deux livres.
Ce livre est en effet un exemple typique de littérature légère pour jeunes adolescent(e)s : deux adolescentes (16 et 18 ans en fait, mais le texte peut s’adresser à largement plus jeune, je dirais vers 12 ans sans souci) qui partent pour un road trip à travers l’Amérique pour garantir une retraite à un cheval moribond.

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Le Vent se lève

De Hayao Miyazaki. 2014. Film d’animation. Grosse claque. [2h06]
Titre original : Kaze tachinu, 2013
leventseleveRésumé : « Dans les années 1920, le jeune Jiro Horikoshi, fasciné par le ciel et le vent, rêve de devenir pilote d’avion. Mais sa mauvaise vue l’en empêche. Il se fait alors embaucher dans une entreprise d’aéronautique : puisqu’il ne peut pas piloter, il dessinera le plus bel avion du monde…« 
Je sors tout juste de la séance – il était temps, je pense, car les horaires VO se réduisent de semaine en semaine, et je bosse (et je veux aller aux séances de 14h parce que c’est moins cher :p).
J’en suis encore positivement traumatisée. Je suis sortie du ciné avec cette étrange impression, que je vous souhaite avoir déjà expérimentée, que le monde réel n’est pas plus réel que celui dans lequel vous venez de vivre vos 10 dernières années 2 dernières heures – moins beau, moins fluide, un peu plus terne, moins éblouissant et étrangement familier.

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Grimoire des loups-garous

« … Suivi d’autres traités fameux de lycanthropie ».
Par Édouard Brasey. 2010. Documentaire / Contes. Très bonne lecture. [431 p.]

 

Je note qu’il est dédicacé à Claude Seignolle ; il me semblait me souvenir que ce monsieur écrit de la littérature de terroir, mais apparemment c’est aussi (surtout ?) un folkloriste et écrivain fantastique. Je dois le confondre avec quelqu’un d’autre (Christian Signol peut-être ?), ce ne serait pas la première fois !
Grimoire-des-loups-garousRésumé : « Quelles sont les origines des loups-garous ? Comment les reconnaît-on ? Est-il possible de s’en débarrasser ?
C’est à ces questions que répond cet ouvrage de référence sur toutes les représentations des loups-garous à travers la littérature, le folklore et les légendes. Ce mythe fantastique très populaire qui remonte à l’Antiquité a traversé toutes les époques, marquant le Moyen Âge et la Renaissance avec les procès en garouage, où des hommes ont été condamnés pour sorcellerie et brûlés sur le bûcher.
D’anciens traités et contes abordent les diverses croyances et superstitions, comme Légendes rustiques de George Sand ou Littérature orale de l’Auvergne de Paul Sébillot.
Ce grimoire révélera tout ce qu’il est indispensable de savoir au sujet des loups-garous et les moyens de s’en préserver.« 
Ma première impression sur ce livre c’est que c’est un bel objet : relié, illustré, avec des pages de papier épais vaguement jauni et parfois mal coupé – tout ce qu’on pourrait attendre d’un grimoire ! (Même s’il faudrait sans doute, à des fins de peaufinage, le laisser quelques années dans un grenier plein de moisissures – mais il s’agit là d’un ouvrage emprunté à la médiathèque, je ne peux donc pas me permettre de le customiser).
L’ouvrage est divisé en grandes parties, elles-mêmes segmentées en chapitres. On peut donc choisir de lire les parties folkloriques, ou littéraires, ou médicinales comme on le souhaite, surtout que le sommaire est extrêmement pointu et donne même des titres d’extraits d’œuvres présents dans lesdits chapitres, ou les sujets précis qui vont être traités à chaque fois. Un très bon point donc, également, pour l’aspect usuel de ce livre, qui a été non seulement pensé comme tel mais réalisé en ce sens. 🙂
Je tombe aussi, malheureusement, sur des blancs entre parenthèses – décidément, je ne dirais jamais assez combien je trouve de coquilles ou erreurs chez le Pré aux Clercs, malgré le fait qu’ils éditent principalement des ouvrages sur des thèmes qui m’intéressent, et souvent de très beaux bouquins ! (voir ci-dessus) 😡 Je n’aurais pas d’explication supplémentaire sur le vrykolakas grec, qui « désigne tour à tour le loup-garou et le vampire ». Dommage. (Les recherches d’encre invisible n’ont rien donné non plus). Donc voilà, je fais comme d’habitude : je m’énerve sur la page incriminée, je soupire, et je poursuis quand même ma lecture avec intérêt !
Autrement le livre dans son ensemble est bien ce que je m’attendais à trouver : composé comme un essai, ou un documentaire sur le sujet, entrecoupé d’extraits de contes ou de contes entiers, avec sources citées (auteurs, dates parfois), et venant de différentes régions, « pays » ou villes de France aussi bien que de sources étrangères.
Je retrouve en passant une référence à Collin de Plancy. 🙂 George Sand est également citée, ainsi que d’autres auteurs qui ne me sont pas forcément familiers.
La partie historique est je trouve assez affreuse (en même temps qu’intéressante), il y a tout de même un bon nombre de gens qui soit se sont fait tuer de façon horrible*, prétendument par des loups-garous, mais également un certain nombre de personnes condamnées à mort car suspectées de lycanthropie (plutôt avant le XVIIe siècle, quand même).
On a aussi droit à un sympathique et détaillé lexique des différents garous recensés, où j’ai trouvé ça : « La barguest est un garou vivant dans le nord de l’Angleterre et de la Cornouailles [sic ?], qui prend l’apparence d’un grand chien noir pour hanter les campagnes du Lancashire où on la surnomme padfoot (pas feutré). » lol. Les lecteurs VO d’Harry Potter auront maintenant un début d’explication 😉 Et je ne trouve plus le surnom traduit de Sirius Black… Patmol ? Oui, peut-être. J’avais retenu que la bargeist (autre orthographe, mais je pense même créature) était un esprit, mais vu que le texte continue en disant qu’elle ne laisse pas d’empreintes, je suppose qu’elle appartient aux deux catégories selon les légendes et témoignages. Ah et puis tant qu’on y est vous (les mêmes) serez également aussi ravis d’apprendre que « les lubins et lupins sont des loups-garous charognards qui hantent les cimetières du centre de la France. »
Je remarque que beaucoup de légendes autour du garou évoquent un animal (humain transformé) qui ne dévore pas forcément sa victime, mais se perche sur son dos afin de la faire courir (d’où « courir la galipote / la birette / le varou »), de l’épuiser, de la torturer… et aussi souvent de l’étouffer sous son poids et ses maltraitances. Bon d’accord c’est pas mieux, mais c’est différent, non ? Encore une fois je vois là un lien avec certaines histoires d’esprits mauvais, qu’ils soient fantômes ou lutins (mais pas loups-garous).
La deuxième moitié du livre n’est pas de la plume de Brasey, mais regroupe d’autres documents, médicaux et littéraires.
En bref, une très bonne référence.
* J’ai passé un été de mon adolescence avec un journal local qu’une personne me passait après lecture pour que je puisse faire les jeux à la fin. Ben franchement, les faits divers locaux, ça ramène certains romans policiers à de la littérature terriblement réaliste ! (Oui, oui… Genre l’homme de 80 ans qui tue sa femme à coups de hache. Ou la femme qui empoisonne son mari. Ou le paysan qui chope son arme et déglingue quelqu’un. De quoi douter que les grands criminels soient vraiment un danger pour la population honnête et innocente – ahem. lol)

Silhouette

De Jean-Claude Mourlevat. 2013. Recueil de nouvelles. Joli coup de cœur.
silhouetteRésumé : « 10 NOUVELLES FORTES ET CRUELLES
Lorsqu’elle découvre que son acteur préféré vient tourner près de chez elle, Pauline, une mère de famille discrète, répond à une annonce pour être «silhouette» sur le tournage…
Puisque ses jours sont comptés, M. Duc n’a qu’une idée en tête : retrouver les personnes auxquelles il a fait du mal autrefois et leur demander pardon…
Dans le car qui l’emmène en colo, Guillaume, 14 ans, s’aperçoit qu’il a laissé son chat enfermé dans sa chambre. Il doit impérativement retourner le délivrer…
Que réservera le destin à ces héros ordinaires habités chacun de belles intentions ? Dix histoires très différentes, dont les chutes tombent toujours comme des couperets. Jean-Claude Mourlevat souligne avec humour noir et jubilation l’absurdité de la destinée humaine et la vanité de nos élans. »
Dix nouvelles à la fois contemporaines et quotidiennes, sur des gens communs, des gens comme nous, comme on en connaît tous, et leurs déboires suite à quelque chose qui, d’une certaine manière, change leur vie.

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