Lontano

De Jean-Christophe Grangé. Albin Michel, 2015. Thriller. Très bonne lecture. [777 p.]

/!\ L’intrigue se continue dans Congo Requiem.

Mise en page 1Résumé : « Le père est le premier flic de France. Le fils aîné bosse à la Crime. Le cadet règne sur les marchés financiers. La petite sœur tapine dans les palaces. Chez les Morvan, la haine fait office de ciment familial. Pourtant, quand l’Homme-Clou, le tueur mythique des années 70, resurgit des limbes africaines, le clan doit se tenir les coudes. Sur fond d’intrigues financières, de trafics miniers, de magie yombé et de barbouzeries sinistres, les Morvan vont affronter un assassin hors norme, qui défie les lois du temps et de l’espace. Ils vont surtout faire face à bien pire : leurs propres démons. Les Atrides réglaient leurs comptes dans un bain de sang. Les Morvan enfouissent leurs morts sous les ors de la République.« 

Je l’ai déjà indiqué plusieurs fois : Grangé fait partie de mes auteurs préférés, même si tous ses romans ne sont pas équivalents en terme de qualité (pas duuuuu tout, parfois 😉 ) je trouve qu’il lui arrive régulièrement de sortir de très bonnes choses, bien ficelées, bien documentées, avec un rythme haletant et/ou des relances d’intrigue suffisamment bonnes pour qu’on ne lâche pas le bouquin avant de l’avoir fini.

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Quai des Orfèvres

De Henri-Georges Clouzot. France, 1947 [restauré]. Excellent visionnage. [1h45]

Avec Louis Jouvet (L’inspecteur adjoint Antoine), Suzy Delair (Jenny Lamour), Bernard Blier (Maurice Martineau), Simone Renant (Dora Monier)

quaidesorfevresaffiche2Synopsis : « Jenny Lamour, chanteuse de music-hall douée, ne manque pas d’ambition. Elle accepte l’invitation à dîner de Brignon, homme riche et puissant qui peut l’aider dans sa carrière malgré l’opposition de Maurice, son époux. Jaloux et se croyant trompé, Maurice se précipite chez Brignon pour découvrir son rival assassiné… « 

 

Dimanche dernier (enfin non celui d’avant, c’est ça d’avoir du retard dans ses chroniques 🙂 ), à l’occasion d’une rétrospective Clouzot au Caméo, une amie m’a proposé d’aller voir Quai des Orfèvres. D’habitude ce cinéma me plaît beaucoup pour ses nombreux films pour enfants, notamment des longs métrages japonais (Miyazaki mais pas que), et j’y vais aussi de temps à autre car tous les films y passent en VO !

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Le Club des punks contre l’apocalypse zombie

De Karim Berrouka. ActuSF, 2016. Post-apo humoristique. Excellente lecture. [413 p.]

Illustration : Diego Tripodi

Le-club-des-punksRésumé : « Paris n’est plus que ruines.
Et le prix de la cervelle fraîche s’envole.
Heureusement, il reste des punks.
Et des bières.
Et des acides.
Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge.
Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse.
Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie…

Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos ! »

J’avais un tout petit peu entendu parler de Berrouka avant les Imaginales 2016, mais c’est à cet occasion que j’ai pu d’abord l’entendre en table ronde (où il a dit entre autres que détruire les monuments qu’on connaît avec des zombies et des punks c’est rigolo : en tant que rôliste je suis très sensible à ce genre d’arguments 🙂 – la modératrice avait l’air choquée qu’on puisse trouver ça drôle tout court, fiction ou pas. Un monstre dont il était justement question avait dû lui aspirer toute âme d’enfant et toute imagination juste avant, m’est avis). Forcément en sortant de la TR il fallait que je lui achète ce bouquin. Lire la suite

L’Effet Domino

De François Baranger. Bragelonne, 2017. Thriller. Très bonne lecture. [570 p.]

l-effet-domino-794457Résumé : « Paris, 1907. Un mystérieux « tueur à répétition » fait trembler la capitale en s’attaquant à l’entourage de personnalités célèbres et aux policiers qui enquêtent sur son cas. En plus de la terreur, il sème derrière lui de curieux symboles ésotériques et, dans la gorge de ses victimes, un domino double. La presse accuse « Double Six », un ancien bagnard au torse tatoué, dont la rumeur dit qu’il aurait plusieurs vies. Le préfet Lépine confie l’affaire à l’inspecteur Lacinière, un Rennais sans attaches ni famille, qui monte une petite équipe constituée d’une jeune femme noble aux élans féministes et d’un jeune agent qui n’a pas froid aux yeux. Lacinière est convaincu que Double Six n’est pas le coupable. Pour le prouver, il doit retrouver sa trace entre chien et loup, dans le Paris du début du XXe siècle, et résoudre les énigmes que le véritable tueur élabore à son intention.« 

J’avais croisé François Baranger aux Imaginales 2015 et j’avais un peu discuté avec cet illustrateur-auteur qui se trouvait aussi jouer à Diablo III. Je n’ai pas lu son dyptique Dominium Mundi (le space-op ou assimilé n’est pas spécialement ma tasse de thé, mais il a d’excellentes critiques donc je me lancerai peut-être un jour) mais en tant qu’illustrateur, notamment de couvertures de livres et de concept-art (films, jeux vidéos), j’ai déjà pu apprécier son travail. C’est d’ailleurs lui qui illustre ses propres livres.

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Train d’enfer pour Ange rouge

De Franck Thilliez. Pocket, 2012. Thriller. Très bonne lecture. [436 p.]

Première édition : 2003.

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Entrer une légende

Résumé : « Un cadavre en morceaux artistiquement répartis est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martyrisé a fait l’objet d’une mise en scène défiant l’imagination. Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît : sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l’emmener au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop loin…« 

J’avais commencé à lire du Thilliez mais pas par le début. ça m’avait bien plu du coup j’ai acheté les deux premiers volumes de la série du commissaire Sharko au bouquiniste du coin, et je les ai dévoré en pas longtemps car ça se lit très très bien.

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PàL-pitant

Un jour je trouverai un jeu de mots pas trop pourri (et moins négatif que « de PàL en pis »: après tout pas de honte ni de mal à rajouter des livres à sa bibliothèque !) pour introduire cette rubrique, que je ne publie pas de manière régulière mais qui revient tout de même de temps à autre. En attendant vous vous coltinerez mes tentatives malheureuses. :p

Décembre a vu arriver quelques gros nouveaux, et pas seulement à cause de Noël :

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L’Été des pas perdus

De Rachel Hausfater. Flammarion, 2015. Roman jeunesse. Très bonne lecture. [113 p.]

etepasperdusRésumé : « Madeleine a un grand-père dont elle est très proche. Mais depuis quelque temps, il change, il oublie les choses ; pour lui, passé et présent se confondent. Le temps d’un été, Madeleine et lui vont cheminer ensemble.« 

Lu dans le cadre d’un partenariat.

Je ne suis pas une grande habituée des témoignages ou récits à portée sociale ou familiale, mais Rachel Hausfater a su me toucher avec ses mots forts et doux à la fois sortant de la tête de sa petite Madeleine.

Madeleine, pas encore très grande mais plus si petite, est une enfant à la fois tendre, intelligente et débrouillarde. Il le faut bien, quand on a des parents divorcés plus occupés à s’occuper d’eux-mêmes qu’à s’inquiéter pour leur fille ! Et quelque part ça ne tombe pas si mal car Madeleine s’occupe très bien avec son grand-père. Enfin, ces derniers temps elle se retrouve pas mal à s’occuper de son grand-père, mais après tout ils sont ensemble et s’entendent bien, alors qu’importe ? C’est en tous cas l’avis de Madeleine jusqu’à ce que grand-père se perde un peu plus, et finisse par réclamer de rentrer chez lui. Mais chez lui, c’est un peu loin, en Normandie, et même si la petite fille est bien tentée par ces vacances improvisées elle sent bien que ça ne sera pas forcément simple avec son grand-père qui part un peu dans tous les sens selon le moment de la journée.

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Les Mots

De Jean-Paul Sartre. Folio, 1964. Autobiographie. Excellente lecture + coup de cœur pour le style. [206 p.]
motsRésumé : « J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était faite de les épousseter sauf une fois l’an, avant la rentrée d’octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées ; droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait.« 
Sartre met dans la bouche, dans la tête, de cet enfant qui n’est nul autre que lui-même, des pensées dont je ne sais pas toujours si elles sont de l’homme adulte ou du petit garçon, ou une analyse par l’homme de ce qu’il fut étant plus jeune – et qu’importe après tout ? La musique des mots, l’exubérance de l’être et de l’écrivain, ses rêves et idées les plus extravagantes mais aussi les plus profondes m’ont transportée sans aucun souci à travers ces pages – trop peu nombreuses.

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Talk to the Snail

De Stephen Clarke. Black Swan, 2007. Essai humoristique. Très bonne lecture. [258 p.]
Sous-titre : Ten Commandments for Understanding the French
Titre français : Français, je vous haime : Ce que les rosbifs pensent vraiment des froggies, 2009
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(Parfois une image vaut mieux qu’un résumé)

Allez, pour une fois je commence par les mauvais points, histoire d’arrêter de vous faire penser que je déteste en fait secrètement la moitié de ce que je lis en vous laissant sur des conclusions pinailleuses !

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La Porteuse de mots

De Anne Pouget. Casterman, 2014. Roman historique jeunesse. Très bonne lecture [260 p.]
Mise en page 1Résumé : « « A l’eau ! A l’eau ! Qui veut de ma bonne eau ? » Du matin au soir, Pernelle arpente les rues de Paris. Sur ses épaules, deux lourds seaux remplis de l’eau qu’elle propose aux passants. Dans sa poche, un papier froissé couvert de mots qu’elle s’acharne à déchiffrer. Car la petite porteuse d’eau caresse un rêve secret : apprendre à lire. Ce n’est qu’un espoir inaccessible… jusqu’au jour où elle fait la connaissance d’Enzo, un jeune étudiant italien prêt à lui donner des leçons. C’est la première étape d’une succession d’évènements incroyables qui mèneront Pernelle bien au-delà de ses rêves.« 
Je remercie les éditions Flammarion de m’avoir envoyé ce livre.
J’ai trouvé dans cette lecture exactement ce que j’attendais au vu de la couverture et du résumé : un roman jeunesse sur fond historique, classique dans sa structure et ses éléments, mais de bonne qualité.
De manière générale je retiens la documentation très forte qui soutient tout l’ouvrage : l’évocation du basilic, né d’un œuf couvé d’un coq ; la description de la vie quotidienne et des différents quartiers de Paris ; les très nombreux métiers explicités, dont plusieurs que je ne connaissais pas (les oyers, les cossoniers) ; la foultitude de détails sur la vie quotidienne, l’invention des boutons et de l’aiguille à coudre en métal et les micro-bouleversements qu’ils ont amenés, les objets servant à contenir l’eau, des origines de certains proverbes, la vente à la corde… On se surprend à observer tout ce petit monde, et quelque part c’est une deuxième histoire que l’on nous raconte, l’Histoire du petit peuple de Paris au XVe siècle (1499), autour du récit de Pernelle elle-même, et aussi l’histoire des débuts de la période humaniste. Les procès des animaux sont retranscrits de manière humoristique ; je ne sais pas trop si à l’époque on prenait véritablement la chose si peu au sérieux, mais cela m’a bien fait rire, les plaidoyers de Me Chassanée sont délirants à souhait. J’ai été surprise d’apprendre grâce au dossier historique de fin d’ouvrage que ce monsieur avait existé et que ses discours sont avérés !
Le style est clair et dynamique, je ne lui ai pas trouvé de caractère très original mais pas de défaut non plus. Le ton est plutôt humoristique dans l’ensemble, assez léger, même lorsque l’auteur évoque des choses dramatiques ou peu heureuses, fictives ou historiques.
J’ai seulement regretté cette impression que la demoiselle illettrée s’exprime une ou deux fois de manière un peu trop châtiée, et je me suis demandé s’il était possible qu’elle connaisse le poète Rutebeuf dans ces conditions. Cependant ses œuvres étaient peut-être transmises à l’oral et de manière très populaire ? Je ne m’y connais pas assez en poésie médiévale pour avoir plus qu’un doute. Je passerai rapidement sur les points qui peuvent être ressentis comme négatifs par certains lecteurs mais qui sont l’apanage de tout un pan de la littérature jeunesse, et que je m’attendais à trouver sous une forme ou une autre dans ce livre : la rencontre impromptue avec de grands personnages, ici Érasme et Aldo Manuzio (que je ne connaissais pas) entre autres, la résolution rapide et sans douleur de certains problèmes, la gentillesse peut-être trop entière de certains personnages – encore que la solidarité n’a pas toujours, ni toujours eu, le même sens ni la même force dans les différents lieux au cours des différents siècles ! – là encore je reste réservée, l’arrivée peut-être un peu trop rapide de certains évènements ou évolutions. En tant que grande habituée de ce type de lecture cela ne me gêne plus, ou peu, et je n’ai pas trouvé non plus que ce livre exagérait ces traits au point de les faire paraître des défauts majeurs.
De cette lecture je retiendrais principalement la grande documentation qu’on peut y trouver sur le Paris du XVe siècle et le détail de l’environnement du récit. L’intrigue en elle-même est sympathique bien que son déroulement soit très conforme à ce que l’on peut attendre d’un roman jeunesse semblable. Je recommande donc sans réserve à tous les amateurs du genre.
Chroniques d’ailleurs : Des livres, des livres !, La biblio de Gaby