The Miniaturist

De Jessie Burton. Picador, 2014. Fantastico-historique. Très bonne lecture. [424 p.]

Titre français :  Miniaturiste, 2015

miniaturistRésumé : « On an autumn day in 1686, eighteen-year-old Nella Oortman arrives at a grand house in Amsterdam to begin her new life as the wife of wealthy merchant Johannes Brandt. Though curiously distant, he presents her with an extraordinary wedding gift: a cabinet-sized replica of their home. It is to be furnished by an elusive miniaturist, whose tiny creations ring eerily true. As Nella uncovers the secrets of her new household she realizes the escalating dangers they face. The miniaturist seems to hold their fate in her hands – but does she plan to save or destroy them?« 

J’ai acheté ce livre à Londres, au 219 A Baker Street, à deux pas du musée Sherlock Holmes (devant lequel il y avait une queue pas possible – ce sera pour une autre fois), en juillet. En fait il y avait une promotion sur les romans demi-format comme celui-ci, et après m’être emparée sans hésiter de Uprooted de Naomi Novik, qui s’est révélé être un coup de coeur (bonne pioche ! 😉 ) j’ai un peu tourné autour des autres titres bien que j’eusse déjà repéré celui-ci. Je ne sais même plus où j’en avais entendu parler, peut-être une chronique sur un blog que je suis ? Bref j’avais en tête : contexte historique réaliste agrémenté de fantastique, et c’est exactement ce que j’ai retrouvé dans le résumé de 4e.

Lire la suite

Publicité

Contes du Moyen-Âge

Raconté par Karel Dvorák. Gründ, 1982. Contes. Très bonne lecture [199 p.]
contesJe n’ai pas encore chroniqué beaucoup de recueils de contes ici, pourtant c’est un genre que je lis depuis toute petite, ayant commencé comme beaucoup de lecteurs par les traditionnels contes de Perrault et de Grimm, puis m’étant plongée dans la mythologie gréco-romaine : après tout mythe et conte sont cousins proches. Plus grande j’ai fini par faire le tour de France avec cette collection reliée, poche, épaisse, à la tranche rayée, dont je suis incapable de me rappeler l’éditeur, mais qui est toujours très présente dans les rayonnages des bibliothèques, et qui me revient particulièrement en mémoire à l’instant car elle correspond assez aux types de contes que vous allez pouvoir retrouver dans ce recueil. Enfin mes pérégrinations à la recherche de l’oral écrit (vous me suivez ?) m’ont conduite très loin, en Chine, au Japon, dans le Pacifique, en Afrique, voire même en Amérique du Sud, là où les gens racontent des histoires très différentes des nôtres, sur un ton également différent. Je crois que j’ai encore chez moi un livre énorme (grand format, genre 2 kilos), qui contient des contes indiens, peut-être tirés en fait de la mythologie autour du… heu enfin d’un texte indien fondateur que je connais malheureusement très mal, mais que j’ai brièvement rencontré lors de mes lectures de cette année. (Le Brahma… machinchose peut-être 🙂 Désolée !) Si ça dit quelque chose à quelqu’un c’est l’histoire d’une fratrie, dont l’aîné est super fort.
Donc le livre que je chronique aujourd’hui se situe lui dans nos latitudes ; il ne contient malheureusement pas de sources précises quant à l’origine de tel ou tel texte, textes que je situe d’après mes lectures précédentes en Europe plutôt qu’en France uniquement, même si certains y sont probablement nés ou y sont arrivés un jour, sous cette forme ou une autre légèrement différente. La présente édition trouve son origine à Prague.
J’y ai retrouvé beaucoup de « classiques » – entendez par là des contes faciles à retrouver dans les recueils quels qu’ils soient : les Sept Cygnes, les histoires de voleurs ou de filous qui trompent / sont trompés, certaines fables/fabliaux comme le Rat des villes et le Rat des champs ou le Lion et le Rat ; ainsi que des personnages récurrents dans les contes européens de cette époque comme le Diable, Saint-Pierre, Dieu, les valets, les marchands, les voleurs ou les nobles.
La plupart des contes sont assez courts, entre une demi-page et deux pages – même en grand format cela reste des textes qui se lisent vite, et le recueil en compte donc un plutôt grand nombre (70 à la louche d’après le sommaire). J’aime lire des textes courts de temps en temps, contes ou nouvelles, ou même chapitres courts, ça me permet d’arrêter ma lecture à peu près n’importe quand sans me couper dans une action, c’est quelque chose de rare dans les romans et ce changement de rythme est appréciable. Je pense aussi aux conteurs oraux de notre époque : ce livre est un ouvrage que je conseillerais à des buts de lecture à haute voix ou théâtralisation quelconque non seulement de par la longueur des contes qu’il propose, mais aussi de par son style, traditionnel mais fluide.
De même le ton et le but des histoires alterne entre l’humour franc, la moralité parfois un peu sèche, les aventures et tribulations de certains personnages, ou bien ce que j’aurais envie d’appeler les récits spirituels, se situant autour du personnage de Dieu / du Diable, des anges, des saints, etc.
Un livre que je recommande aux amateurs de contes tout comme à ceux qui veulent en découvrir.

The Bamboo Sword and Other Samurai Tales

De Shuhei Fujisawa. 2005. Contes. Excellente lecture. [253 p.]
Ces contes sont extraits de différentes publications japonaises éditées dans les années 70/80 – je ne suis par contre pas sûre qu’ils trouvent leur origine (écriture) au 20e siècle.
the-bamboo-swordRésumé : « This delightful collection of eight stories evokes life in early seventeenth-century Japan, a time when peace finally reigns after centuries of civil war. Tokugawa Ieyasu has defeated his rivals to become shogun, and is busily establishing the regime that ruled the country for the next two and a half centuries.
It is a period of political upheaval full of intrigue, rivalry, and betrayals. The samurai are still valued for their swordsmanship, and are a cut above the peasants, artisans, and merchants in the social hierarchy. Without battles to fight, however, these career warriors struggle to retain their sense of pride and meaning in life as they attempt to settle into mundane jobs and family life. Occasional flashes of the sword are tempered by the sympathies, conspiracies, kindnesses, and enmities arising between people from across the social spectrum.
Fujisawa brings a distant culture richly to life, with characters that modern audiences the world over can relate to presented against a detailed, realistic historical backdrop.« 
This delightful collection of eight stories evokes life in early seventeenth-century Japan, a time when peace finally reigns after centuries of civil war. Tokugawa Ieyasu has defeated his rivals to become shogun, and is busily establishing the regime that ruled the country for the next two and a half centuries.It is a period of political upheaval full of intrigue, rivalry, and betrayals. The samurai are still valued for their swordsmanship, and are a cut above the peasants, artisans, and merchants in the social hierarchy. Without battles to fight, however, these career warriors struggle to retain their sense of pride and meaning in life as they attempt to settle into mundane jobs and family life. Occasional flashes of the sword are tempered by the sympathies, conspiracies, kindnesses, and enmities arising between people from across the social spectrum.

Fujisawa brings a distant culture richly to life, with characters that modern audiences the world over can relate to presented against a detailed, realistic historical backdrop. – See more at: http://www.kodanshausa.com/books/9784770030054/#sthash.C19QB232.dpuf

This delightful collection of eight stories evokes life in early seventeenth-century Japan, a time when peace finally reigns after centuries of civil war. Tokugawa Ieyasu has defeated his rivals to become shogun, and is busily establishing the regime that ruled the country for the next two and a half centuries.It is a period of political upheaval full of intrigue, rivalry, and betrayals. The samurai are still valued for their swordsmanship, and are a cut above the peasants, artisans, and merchants in the social hierarchy. Without battles to fight, however, these career warriors struggle to retain their sense of pride and meaning in life as they attempt to settle into mundane jobs and family life. Occasional flashes of the sword are tempered by the sympathies, conspiracies, kindnesses, and enmities arising between people from across the social spectrum.

Fujisawa brings a distant culture richly to life, with characters that modern audiences the world over can relate to presented against a detailed, realistic historical backdrop. – See more at: http://www.kodanshausa.com/books/9784770030054/#sthash.C19QB232.dpuf »

J’ai passé un excellent moment (samedi matin :p) sur cet ensemble de contes japonais se situant au début du XVIIe. Je me mélange beaucoup trop les pinceaux dans l’histoire du Japon (que je connais uniquement par bribes très incomplètes) pour pouvoir affirmer que c’était l’âge d’or des samouraïs, mais c’est tout de même un peu l’impression que j’ai eue en parcourant ces pages.
En tous cas, je n’ai pas de mauvais points à donner à ce livre : bel objet, relié, avec des pages épaisses, une typologie agréable, une mise en page classique mais efficace pour des contes – j’aurais aimé avoir quelques illustrations mais ça ne m’a pas manqué non plus (et la couverture est tout à fait dans le ton ! 🙂 ), tant les auteurs dans leur diversité ont tout de même un point commun : s’assurer que le lecteur sait de quoi on parle, et dans quel environnement on se trouve. En fait, toutes les histoires se passent dans un cadre très limité : un château ou un village, voire même le quartier d’un village, dans lequel vivent, simplement, des gens. Des hommes, des femmes, des plus ou moins jeunes, avec leur famille, leurs amis, leurs relations.
Ici, pas de grandes batailles ou d’histoires de guerriers défaisant des dragons, non – les samouraïs (ou autres, car deux ou trois héros ne semblent pas correspondre à ce titre ?) de ce recueil sont présentés comme des gens simples, désireux avant tout de préserver ou rétablir une certaine harmonie dans la petite société dans laquelle il vivent, ou au sein de leur famille (ça n’empêche pas certains de se servir de leur arme, rassurez-vous :p). Le fantastique n’est pas du tout présent, au contraire d’autres contes japonais que j’ai pu lire. Pourtant j’ai énormément apprécié la manière par laquelle les auteurs nous font ressentir l’importance de l’équilibre, de la justice au sein d’une communauté – tous les contes sans exception sont ancrés autour de cette nécessité (plus que « vertu »). Contrairement à la plupart des contes occidentaux, la morale est assez peu présente, ou pas sous la même forme : plus subtile, plus évidente, et aussi beaucoup plus portée, toujours, sur la communauté – peut-être pas non plus aux dépends de l’individuel ! – mais l’individu comme pièce indissociable de la communauté, dont la recherche d’un meilleur comportement profite aux deux. 🙂 D’où une impression d’exotisme en même temps que des images familières !
Question style je n’ai rien à dire non plus, c’est assez simple à lire (le seul moment « difficile » pour moi était au début du premier conte, quand on apprend que le samouraï était au service d’untel, du clan machin de la région truc… argh – mais finalement c’était pas très grave que je ne garde pas en mémoire certains de ces détails, en tous cas pas pour la suite du conte 😉 ) – l’humour est curieusement assez présent (je ne m’y attendais pas !), entre répliques cinglantes, querelles de ménages, mesquineries, ou simplement remarques un peu moqueuses sur certains personnages plutôt cocasses. On a un peu l’impression d’être au théâtre, de voir les personnages vivre leur quotidien soudainement chamboulé, puis leurs problèmes résolus. Même dans les quelques contes « plus sérieux » il y a une certaine légèreté, comme si après tout ce n’était pas si grave, ou que le lecteur était officiellement autorisé à se distraire avec l’histoire avant toute chose, même s’il y a des complots et des morts.
Un recueil de contes parfois légèrement dramatiques, parfois plutôt rigolos, mais toujours très optimistes dans leur résolution de conflits et problèmes sociétaux. Une lecture qui fait du bien ! 🙂