Sinouhé l’Égyptien

De Mika Waltari. Folio, 2008. Roman d’aventures historique. Bof. [499 + 478 p.]

Titre original : Sinuhe egyptyläinen, 1945 ; trad. du finnois par Jean-Louis Perret.

sinouheRésumé : « Par amour pour une courtisane, le médecin égyptien Sinouhé s’est vendu comme esclave. Il va vivre une odyssée à mi-chemin des mythes et de la réalité. Médecin, mais aussi espion pour le compte du pharaon Aménophis IV, il ira de Thèbes à Babylone, et aussi chez les mystérieux Hittites et chez les Crétois soumis au Minotaure. Prodigieux roman d’aventures qui nous initie à la politique, à la religion et aux sciences du quatorzième siècle avant Jésus-Christ, le chef-d’oeuvre du grand écrivain finlandais Mika Waltari invite aussi à réfléchir sur l’homme d’aujourd’hui, le plaisir, la liberté, le pouvoir, la violence, l’injustice et tout ce qui fait notre destin. « 

Bien, bien, bien. Encore un classique de lu. Alors, oui, je sais, je ne serais jamais en peine de classiques tant de titres sont désormais considérés comme tels, et oui encore je suis en train de broder parce que je ne suis pas sûre de savoir comment vous parler de ce livre ni si j’en ai très envie.

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L’Été des pas perdus

De Rachel Hausfater. Flammarion, 2015. Roman jeunesse. Très bonne lecture. [113 p.]

etepasperdusRésumé : « Madeleine a un grand-père dont elle est très proche. Mais depuis quelque temps, il change, il oublie les choses ; pour lui, passé et présent se confondent. Le temps d’un été, Madeleine et lui vont cheminer ensemble.« 

Lu dans le cadre d’un partenariat.

Je ne suis pas une grande habituée des témoignages ou récits à portée sociale ou familiale, mais Rachel Hausfater a su me toucher avec ses mots forts et doux à la fois sortant de la tête de sa petite Madeleine.

Madeleine, pas encore très grande mais plus si petite, est une enfant à la fois tendre, intelligente et débrouillarde. Il le faut bien, quand on a des parents divorcés plus occupés à s’occuper d’eux-mêmes qu’à s’inquiéter pour leur fille ! Et quelque part ça ne tombe pas si mal car Madeleine s’occupe très bien avec son grand-père. Enfin, ces derniers temps elle se retrouve pas mal à s’occuper de son grand-père, mais après tout ils sont ensemble et s’entendent bien, alors qu’importe ? C’est en tous cas l’avis de Madeleine jusqu’à ce que grand-père se perde un peu plus, et finisse par réclamer de rentrer chez lui. Mais chez lui, c’est un peu loin, en Normandie, et même si la petite fille est bien tentée par ces vacances improvisées elle sent bien que ça ne sera pas forcément simple avec son grand-père qui part un peu dans tous les sens selon le moment de la journée.

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Dans le livre des rêves

De Mikkel Birkegaard. 2013. Science-fiction. Excellente lecture. [509 p.]
Titre original :  Fra drommenes Bog*, 2012
* Mes neurones conditionnés à la trad’ s’activent, trouvent : « fra » = « from » ; « drommenes » = « Traum-« / »dreams » ; « Bog » = « Buch »/ »book » ; autrement dit le titre « Ex Libris Somnia » aurait pu être simplement donné, car je trouve qu’on perd un chouïa la signification de l’expression en la passant ainsi en français : « dans le », au lieu de « from »/ »ex »/ »von », indiquant tous la provenance. « Du livre des rêves » aurait peut-être sonné de manière bizarre ? Ouais, je sais, on s’en fout un peu, le titre est loin d’être mauvais. C’était juste une pensée sauvage.
lelivredesrevesRésumé : « Copenhague, 1846. Arthur avait 10 ans quand son père est mort dans des circonstances inexpliquées. Il en a 17 quand son chemin croise celui de Mortimer Welles, restaurateur de livres anciens et détective amateur à ses heures perdues. Ensemble, ils tentent d’élucider une série de disparitions étranges… Dans le pays, l’heure est à l’obscurantisme et à la censure. Le roi lutte contre la divulgation des idées. Mais Arthur entend parler d’une mystérieuse bibliothèque ou seraient conservés tous les ouvrages interdits par le ministère du Livre. Y aurait-il un lien entre cette bibliothèque et la mort de son père, fonctionnaire de ce ministère ? Aurait-il découvert des informations compromettantes ? Pour le savoir, Arthur et Mortimer plongent dans un univers aussi déroutant que menaçant… Décidément il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark.

Un roman onirique, brillant et inventif à mi-chemin entre les univers de Jules Verne et d’Arthur Conan Doyle, une aventure littéraire fabuleuse. »

Difficile de classifier ce livre sans donner de fausses idées aux lecteurs ! 😉
Petit rappel : la science-fiction donne des explications scientifiques à des phénomènes « improbables » qui vont sous-tendre une intrigue, un univers. On est donc bien ici, en principe, dans de la S-F. Certains trouveront dans le cadre oppressif du Ministère du Livre une idée de dystopie – effectivement ça cadre avec la définition globale (qui fait partie de la grande famille de la S-F, ne l’oublions pas même en ces temps où la dystopie est en train de devenir un genre à part, quelque chose que j’aurais d’ailleurs vraiment envie de qualifier de néo-dystopie, car très loin en termes de codes et d’atmosphère de ce qui se faisait dans les années 1920/60 !). J’ai aussi, malgré tous les éléments de S-F, trouvé un petit air gothique à tout ceci : les vieux livres, le concept onirique, la vieille Copenhague du XIXe… Cependant ce n’est pas à strictement parler du fantastique, à cause justement des explications « rationnelles » citées ci-dessus.

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Extrême Urgence

De Michael Crichton. 1995. Thriller médical. Bonne lecture.
Titre original :  A Case of Need, 1968
Première parution française sous le pseudonyme de Jeffery Hudson : Enquête sur un cas d’avortement criminel, 1973
extreme_urgenceRésumé : « Vengeance criminelle ? Meurtre crapuleux ou erreur médicale impardonnable ? Qui a intérêt à ce que le cadavre de la jeune Karen, lamentablement échoué dans une rue de Boston, emporte à tout jamais avec lui ses secrets ? Comment expliquer cette fin sordide pour la fille d’un des plus grands médecins de la ville, fût-elle marginale, nymphomane et droguée ? Est-elle morte, comme on le croit, des suites d’un avortement illégal ? La police a-t-elle raison de soupçonner le médecin asiatique qui aurait pratiqué l’intervention ?
L’autopsie livre des révélations de plus en plus surprenantes. L’enquête chirurgicale tourne au suspense le plus pur… Là où enquêteurs et policiers s’avouent très vite impuissants, un scientifique – seul face à tous – réussira peut-être à élucider le mystère insondable d’une vie qui n’est plus. »
Cette édition s’ouvre sur une introduction, écrite par Crichton lui-même, expliquant qu’étant jeune étudiant en médecine, il passait ses étés à écrire des romans policiers à deux sous pour financer ses études. Ce roman n’est donc pas son premier au sens littéral du terme, mais c’est certainement le premier roman policier digne de ce nom (à son avis, et celui de son éditeur de l’époque) qu’il ait écrit, et surtout le plus ancien qu’il revendique à présent de son propre nom ! 😉
J’ai retrouvé dans ce livre un peu de la fougue, du cynisme de l’auteur que j’avais tellement aimé, dans Jurassic Park bien sûr, mais aussi dans certains autres de ses romans, son empreinte personnelle si je puis dire. Mis à part ça, j’ai trouvé que le début était très bien mais que la fin n’avait rien de très remarquable, sans être mauvaise non plus.
Je n’ai pas grand chose à dire sur l’histoire ou les personnages, ça n’a pas été un coup de cœur sans que je ne l’aie non plus trouvé mauvais. Je n’ai rien noté qui se démarque de dizaines d’autres thrillers, je n’ai ni adoré ni détesté les personnages, ils avaient cependant assez de profondeur, et les évènements et éléments de l’intrigue étaient suffisamment nombreux et… intrigants pour que je puisse rester un minimum en haleine au long de ma lecture. J’aurais aimé un peu plus d’originalité, un retournement de situation vraiment étonnant – mais ici nous ne sommes pas dans un de ses thrillers de S-F plus tardifs, non, il s’agit vraiment d’un Crichton quasiment à son coup d’essai. Le plus étonnant reste de savoir qu’il a écrit cette histoire en  seulement 10 jours !
Le réel point fort de ce livre c’est le contexte : l’auteur a puisé énormément d’explications, de descriptions, d’éléments de son propre univers médical réel (bien qu’encore étudiant, il était interne à l’époque, et son cursus approchait de sa fin), et ça se sent, cela donne je trouve plus de concret, plus de matière au cadre de l’histoire que dans beaucoup d’autres cas de thrillers où on sent au contraire que l’auteur est totalement extérieur à l’environnement fictif.
Un roman médiocre pour un auteur avec ce potentiel, autrement dit quelque chose de pas mal du tout 🙂