Archives du mot-clef chasseur
Le Vent se lève
De Hayao Miyazaki. 2014. Film d’animation. Grosse claque. [2h06]
Titre original : Kaze tachinu, 2013
Résumé : « Dans les années 1920, le jeune Jiro Horikoshi, fasciné par le ciel et le vent, rêve de devenir pilote d’avion. Mais sa mauvaise vue l’en empêche. Il se fait alors embaucher dans une entreprise d’aéronautique : puisqu’il ne peut pas piloter, il dessinera le plus bel avion du monde…«
Je sors tout juste de la séance – il était temps, je pense, car les horaires VO se réduisent de semaine en semaine, et je bosse (et je veux aller aux séances de 14h parce que c’est moins cher :p).
J’en suis encore positivement traumatisée. Je suis sortie du ciné avec cette étrange impression, que je vous souhaite avoir déjà expérimentée, que le monde réel n’est pas plus réel que celui dans lequel vous venez de vivre vos 10 dernières années 2 dernières heures – moins beau, moins fluide, un peu plus terne, moins éblouissant et étrangement familier.
La Fille du roi des Elfes
De Lord Dunsany*. 2006. Merveilleux. Bonne lecture.
*Edward John Moreton Drax Plunkett de son vrai nom (sans blague)
Titre original : The King of Elfland’s Daughter, 1924.
Résumé : « Parce que les sujets de son père veulent plus de magie dans leur royaume, le prince Alvéric entreprend de traverser la forêt enchantée afin d’y enlever la fille du roi des Elfes, Lirazel. Après avoir défait les chevaliers qui défendent la demeure de celle-ci, Alvéric séduit la jeune elfe et l’emmène jusqu’au royaume d’Erl, où naîtra Orion, le fruit de leurs amours. Furieux du départ de sa fille et surtout du fait que ce départ était volontaire, le roi des Elfes envoie à Lirazel un troll porteur d’un message magique. Immédiatement, la jeune princesse est ramenée auprès de son père. Inconsolable, Alvéric part à sa recherche, en quête de la forêt enchantée… qui a disparu. Et, pendant ce temps, Orion découvre le monde.«
Préface – J’espère que la suggestion d’un pays étrange véhiculée par le titre de cet ouvrage ne fera pas fuir les lecteurs potentiels. Si, en effet, certains chapitres parlent du pays des Elfes, la majeure partie de ce livre n’évoque que le paysage familier de la campagne anglaise, avec ses forêts, ses vallées, et ses villages situés à une bonne cinquantaine de kilomètres des frontières du pays des Elfes.
Tunnels
De Roderick Gordon et Brian Williams. 2007-2013. S-F / aventure jeunesse. Excellente lecture, un de mes coups de cœur de ces dernières années !
Série constituée de 6 tomes :
T.1 : Tunnels [Tunnels // The Highfield Mole: The Circle in the Spiral – titre 2005 quand il a été auto-publié]
T.2 : Profondeurs [Deeper]
T.3 : Chute libre [Free Fall]
T.4 : Plus proche [Closer]
T.5 : Spirale [Spiral]
T.6 : Armageddon [Terminal]
Attention : Les tomes se suivent directement – l’action s’arrête parfois même sur des cliffhangers* ; c’est une histoire complète sectionnée, pas du tout un ensemble de tomes lisibles séparément !
Résumé : « Will Burrows, un jeune garçon de quatorze ans, vit à Londres avec sa famille. Mais lui et les siens ont peu de choses en commun. Il partage cependant une passion avec son père : ensemble, ils adorent creuser des tunnels. Lorsque Mr Burrows disparaît brutalement au fond d’une galerie inconnue, Will décide de mener l’enquête avec l’aide de son ami Chester. C’est ainsi que nos deux héros se retrouvent bientôt dans les lointaines profondeurs de la terre. Là les attend un terrible et sombre secret qui pourrait bien leur coûter la vie.«
J’ai collé mon homme sur cette série, et du coup j’ai été prise d’une irrépressible envie de la relire (1ère relecture), parce que ça m’avait tellement plu ! Du coup là c’est foutu, je commence cette critique alors que je suis en plein dedans, toute excitée, en manque du tome 4 qu’on n’a pas encore (ré)emprunté ! ça me plait toujours autant, aujourd’hui j’ai lu tout le tome 3. *** MODE FAN ***
Je ne me rappelais plus que l’histoire commençais si lentement, cependant. Il ne se passe que très peu de choses dans les 150 premières pages. Mais franchement, si le style et les personnages ne vous rebutent pas, accrochez-vous jusqu’à ce moment au moins. 🙂 Après, si le tome 1 vous déplaît, n’insistez peut-être pas.
Ce qu’on aime :
Les personnages ados MAIS pas neuneus, pas gagas, et pas totalement cons ni immatures – heureusement, parce que Will et Chester sont les deux personnages principaux dans toute la série et que ça deviendrait lourd, sinon. La foultitude d’adultes qui les entourent et contribuent aussi à l’atmosphère particulière, les aident à l’occasion, etc. Les personnages en général sont multiples en nombre et en type psychologique, et ont quasiment tous de la substance. On a même parfois quelques grosses (bonnes) surprises, un personnage qui paraissait secondaire qui se retrouve au cœur de l’action, tandis que d’autres s’effacent pour des raisons logiques. On apprécie aussi d’avoir des vrais méchants, eux non plus pas idiots, bien retors, et paranoïaques. Après tout c’est bien le minimum requis pour se montrer mégalo, ça permet d’avoir un vrai fil conducteur, et encore une fois d’instaurer une ambiance un brin tendue, au lieu d’avoir un bête livre d’aventures un peu creux.
Le fait que les personnages en prennent plein les dents : après tout, en étant tour à tour et régulièrement en même temps pourchassés et dans un environnement hostile, le contraire n’aurait pas été crédible. En parlant de crédibilité, les évènements / personnages / péripéties sont de manière générale plutôt bien justifiés, construits, et approfondis. Une des choses que j’ai le plus appréciées c’est les limites de la littérature jeunesse, que je trouve que ces auteurs repoussent : oui, ce sont des ados, oui le style est plutôt jeunesse qu’adulte, mais franchement c’est parfois hard – beaucoup plus que la moitié des ouvrages jeunesse ou même YA, appellation d’origine contrôlée ou pas ! Des morts, des blessés, des scènes horribles, des thèmes comme la maladie, le cannibalisme, la vieillesse, la folie, sont traités sans plaisir évident ni tartinage à qui-mieux-mieux, mais sans vraiment de gants non plus. On se trouve dans un univers sombre, au milieu du danger, et les Styx ne sont pas des Bisounours, donc pas de raison de censurer des choses qui sont en fait en adéquation avec ce qu’on sait. Je ne dis pas que j’aime lire ce genre de choses (qui empirent je trouve un peu à partir du tome 4), mais vu l’univers décrit ici je trouve que ça aide tout simplement à se mettre dans l’ambiance, à donner un fond réaliste.
Le style en lui-même est excellent, très fluide, plutôt trépidant, mais avec suffisamment de pauses également, que ce soit dans la narration, l’enchaînement des péripéties (très nombreuses), ou le choix des scènes/personnages (on alterne entre différents groupes dans chaque livre, comme les personnages se séparent et se retrouvent).
L’humour : pas possible d’en intercaler dans chaque page, bien sûr, car la série ne se veut visiblement pas comique, mais pourtant il y en a, que ce soit dans les dialogues, dans les situations ou certains personnages, et c’est très appréciable.
Personnellement j’apprécie aussi qu’on ait gardé les noms anglais.
Ce qu’on (peut) regrette(r)
Le début de l’histoire, un peu longuette à se mettre en place. Will découvre la Colonie vers la page 170 du tome 1.
Les descriptions des paysages souterrains qui sont parfois mal fichues, qu’on a du mal à se représenter. Heureusement ça ne dure jamais trop de lignes, mais c’est tout de même dommage parce qu’il y a des moments où c’est juste pas possible d’imaginer ce qu’ils veulent dire (ou alors c’est la traduction ?…).
Certains personnages semblent increvables, même si c’est souvent justifié je comprendrais que certains lecteurs puissent s’en plaindre. Pareil avec les personnages qui sont censés être morts ou disparus et qui reviennent dans l’action. Je trouve qu’ils n’en abusent pas trop, mais sur l’ensemble de la série c’est tout de même quelque chose qui se répète.
On peut aussi, hélas, regretter le tournant final de l’histoire. Cependant j’avais aussi été déçue (et agacée) par certains aspects de Harry Potter sur la fin, et pourtant les deux restent de très bonnes séries jeunesse que je ne peux pas décemment déconseiller juste parce que je trouve que les auteurs ont quelque peu dérapé dans la dernière ligne droite *soupir*.
* cliffhanger : action stoppée en plein milieu, souvent dans un contexte de suspense, par exemple quelqu’un tire sur quelqu’un d’autre et… rendez-vous à l’épisode suivant pour savoir si la personne en face est morte, blessée, ou a esquivé au dernier moment 😉 (Etymologie: se tenir suspendu à une falaise)
——————————————————————————————–