Lord Arthur Savile’s Crime and Other Stories

D’Oscar Wilde. 1887-1891. Recueil de contes et nouvelles. Très bonne lecture.  [192 p.]
Résumé : « These eight high-spirited stories were written at the height of Oscar Wilde’s creative power, between 1887 and 1891, when he delighted polite society with the epigram and controversy which flowed from his pen. « Lord Arthur Savile’s Crime » is a masterpiece of polished cynicism, in which poison, explosive clocks and finally murder forerun married bliss; and « The Canterville Ghost » is a venerable – and resourceful – family spook thoroughly unhorsed by his new American owners. Two of Wilde’s best-loved stories for children are also included, together with « The Portrait of Mr W. H. », a masterly example of scholarly detection, and three rare pieces by the man for whom, above all, there was « no Mystery so great as Misery ».« 
Je retrouve avec plaisir l’excellent style de Wilde, ses idées parfois baroques et sa manie de se moquer du monde à tout va. Cependant ce recueil de textes est aussi l’occasion de se confronter à divers genres et humeurs de l’auteur. En clair, il y a tant de choses différentes dans ce livre que chaque lecteur y trouvera probablement son compte de temps en temps tout en ne le trouvant pas à chaque fois, à moins d’être vraiment très éclectique dans ses lectures.

Je me résous donc à faire une petite critique pour chaque texte – sachant que chacun fait en général 20-40 p. :
Lord Arthur Savile’s Crime : On prédit à un homme qu’il va commettre un meurtre. Comment réagir, comment continuer à vivre après une telle annonce ? J’ai retrouvé ici l’auteur du Portrait de Dorian Gray et sa critique acerbe et systématique de la société. C’est drôle et horrible à la fois, on voit le « héros » prendre des décisions qui m’ont personnellement fait ouvrir de grands yeux ébahis, on s’interroge sur la crédulité, la superstition, les croyances, le libre-arbitre, le suspense monte… et Oscar s’en tire par une pirouette ! Un air de Roald Dahl. 🙂
The Canterville Ghost : Une famille d’Américains modernes et rationnels, s’installe dans un vieux manoir hanté par le terrible fantôme de Canterville. S’ensuit une guerre des nerfs, ép(r)ouvante en particulier pour le spectre. (Oui, je suis contente de mon jeu de mots) J’ai été un peu mitigée en lisant ce conte, car les deux moitiés ne sont pas du tout régies par les mêmes codes ni la même atmosphère : au départ c’est du conte comico-horrifique, mais ensuite on tombe plutôt dans du conte de fées assez standard, avec une forte imprégnation d’idées religieuses en plus, ce qui m’a d’ailleurs beaucoup étonnée après les autres choses que j’avais lues de et sur Wilde. J’ai peut-être raté un second degré, je ne sais pas.
The Model Millionaire : Un conte moderne très court (12 p.), sur le duo classique richesse/pauvreté. J’ai vu venir la chute de loin, mais c’est bien mené et très sympa à lire. 🙂
The Young King : On repart dans un univers merveilleux avec un jeune roi qui s’interroge sur sa situation et le fonctionnement du monde en général. Aurait pu être un très bon conte initiatique, mais j’ai trouvé que l’aspect onirique était parfois trop présent, avec des descriptions ou digressions assez longues, me rappelant certains passages des Mille et Unes Nuits. Un bon souvenir de lecture tout de même.
The Fisherman and His Soul : Reprenez les mêmes éléments et critiques que le Jeune Roi (the Young King) – cette fois-ci les descriptions et histoires secondaires m’ont encore moins plu, j’étais contente d’arriver à la fin de l’histoire, même si le fil conducteur principal me plaisait bien.
The Happy Prince : Un de mes contes préférés de Wilde ! La statue d’un jeune monarque au grand cœur s’interroge sur la condition humaine et les problèmes de pauvreté – en fait, l’intrigue est très semblable à celle du Young King ! Aidé d’une hirondelle en route pour sa migration, il va tenter de rétablir un peu de justice. Un conte dans la lignée de ceux d’Andersen, beau et triste à la fois.
The Devoted Friend : Un autre conte que je connaissais déjà, lui aussi dans un style très classique, court et efficace, sur les thèmes de la bonté/générosité et de ses opposés. Le cynisme de Wilde n’a d’égal que son sadisme à nous pousser au bout de cette histoire proprement horrible qui a pourtant des accents de réel. (Toutes façons les meuniers dans les contes une fois sur deux c’est des connards). Terrible mais génial.
The Portrait of Mr W. H. : Ce texte, contrairement aux autres, n’a vraiment rien d’un conte. D’ailleurs aurais-je prêté attention au sommaire que j’aurais vu une nette séparation avant ce dernier constituant du livre. Il s’agit d’une nouvelle mettant en scène une étude sur Shakespeare, plus précisément concernant une hypothèse quant au destinataire des ses Sonnets. Oui, j’accuse Wilde de nous mener un peu en bateau avec son cadre fictif du début, le cœur de cette histoire étant véritablement les extraits des œuvres du grand dramaturge, et les discussions qui s’ensuivent sur leur interprétation. Je la conseillerai donc en priorité aux gens qui savent un peu de quoi il s’agit, plutôt des gens qui sauraient lire l’anglais car je pense que cette nouvelle a beaucoup moins d’intérêt si elle est traduite (parce que Shakespeare c’est quand même super poétique, ça m’a frappée quand j’ai lu les passages), et, contrairement aux autres textes ci-dessus, il est hautement improbable que ça puisse intéresser de jeunes lecteurs !
Un recueil de nouvelles et contes extrêmement divers, où chacun pourrait bien piocher à loisir suivant ses envies et intérêts.
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