Le Monde des Ā

De A.E. Van Vogt. J’ai Lu, 1970. Science-fiction. Bof. [302 p.]

Titre original : The World of Null-A, 1945 ; trad. par Boris Vian

LeMondeDes_ARésumé : « Le matin même, Gilbert Gosseyn avait quitté Cress-Village, en Floride, pour se rendre dans la capitale et tenter sa chance auprès de la Machine des Jeux. A l’hôtel, il reconnaît un voisin et le salue. Ce simple geste fait basculer son univers quotidien en cauchemar. Ainsi, il apprend qu’il n’existe aucun Gilbert Gosseyn dans son petit village de Floride, et que sa femme Patricia, décédée un mois plus tôt, n’est pas morte et, qui plus est, n’a jamais été mariée ! Alors Gosseyn entreprend la plus fantastique quête qu’un homme puisse faire, celle de sa propre identité.« 

J’ai eu une bien drôle expérience de lecture plongée dans cette science-fiction « d’époque », et si je lui trouve des qualités objectives je n’en ressors pas moins sans la moindre envie de continuer le cycle des Ā.

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À la poursuite des Slans

De A. E. Van Vogt. J’ai Lu, 1968. Science-fiction. Très bonne lecture. [309 p.]

Titre original : Slan, 1940 ; trad. de l’américain par Jean Rosenthal

A_la_poursuite_des_SlansRésumé : « L’humanité compte parfois des génies qui sont admirés et respectés.
Mais qu’arriverait-il si, au sein de la race humaine, se développait une autre race, d’un niveau mental infiniment supérieur, celle des Slans ? Ne seraient-ils pas craints, haïs, pourchassés puisque supérieurs et donc redoutables ? Pourtant, le Slan c’est l’avenir de l’homme, le prochain stade de son évolution. Voici son histoire à travers celle de ses membres les plus parfaits, Jommy Cross et la belle Kathleen, traqués, pourchassés par la planète entière et cependant triomphants car rien ne peut arrêter l’évolution inéluctable de l’humanité.« 

Encore un auteur de SF qu’il fallait bien que je lise un jour! Je profite du désherbage de Lynnae pour lui piquer ses vieux titres, principalement en J’ai Lu, et découvrir des classiques.

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Les Yeux d’Harry

De Nathalie Hug et Jérôme Camut. Le Livre de Poche, 2010. Thriller/Aventure. Excellente lecture. [440 p.]

yeuxdharryRésumé : « Inde, Etat du Kerala. Jan Craven, un ex-journaliste, tombe malencontreusement dans un trou masqué par des branchages. Alors qu’il se désespère, un être hirsute, au langage incompréhensible, surgit et repart sans lui apporter aucune aide. Sorti d’affaire des heures plus tard, Jan retrouve la trace d’Harry, un étrange individu qui vit dans les arbres. Intrigué, il s’attache à ses pas, renouant ainsi avec son instinct de journaliste. Très vite les deux hommes sont pourchassés, menacés de mort. Mais qui est Harry ? Comment a-t-il perdu ses capacités mentales ? Pourquoi cherche-t-on à l’éliminer ? De l’Inde au Sri Lanka, des îles anglo-normandes à Paris, une quête haletante au dénouement glaçant.« 

Wouhouh ! Je viens de courir trois fois autour de la Terre et je me sens prête à repartir ! Je viens de refermer ce livre et j’en veux encore, du Harry, des péripéties, d’autres lignes et d’autres livres de ce fabuleux duo d’auteurs qui se nomme lui-même JCHN parce que ça s’engloutit comme du chocolat noir et que toute amertume ou effet crispant trouvée dans les intrigues fait partie de leur saveur.

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Janua Vera

De Jean-Philippe Jaworski. Folio SF, 2015. Nouvelles Fantasy. Excellent. [488 p.]

Première édition aux Moutons Électriques, 2007.

A 46426-Janu vera.inddRésumé : « Né du rêve d’un conquérant, le Vieux Royaume n’est plus que le souvenir de sa grandeur passée… Une poussière de fiefs, de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent contre leur destin. Ainsi Benvenuto l’assassin trempe dans un complot dont il risque d’être la première victime, Ædan le chevalier défend l’honneur des dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries… Ils plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du cœur humain…
Jean-Philippe Jaworski met une langue finement ciselée au service d’un univers de fantasy médiévale d’une richesse rare. Entre rêves vaporeux et froide réalité, un moment de lecture unique. Janua vera a été récompensé par le prix du Cafard Cosmique 2008.« 

J’ai acheté ce recueil de nouvelles par curiosité au départ – c’est la première fois que je lis du Jaworski et, si l’on m’en a dit du plus grand bien ici et là j’avais surtout envie de découvrir son monde Fantasy celtique (ou est-ce ainsi que je me l’imagine sans avoir pour le moment mis le nez dedans) de sa saga Rois du Monde. L’univers de Gagner la Guerre, dans lesquelles ces nouvelles sont d’après ce que j’ai compris bien plus ancrées même si elles ne le sont peut-être pas toutes, je n’en sais trop rien, ne me tentait pas trop au départ.

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Ganesha

De Xavier Mauméjean. Mnémos, 2014. Fantastique policier. Excellente lecture. [314 p.]

ganeshaRésumé : « Londres, fin du XIXe siècle. Qui est réellement Joseph Merrick, celui qu’on surnomme « l’Homme-Éléphant » ? Homme ou bête ? Monstre de foire ou curiosité scientifique ? Une simple anomalie de la nature ou… un dieu ? Lorsqu’il rédige ses Mémoires, il n’a pas trente ans et réside depuis peu à l’hôpital de Whitechapel sous la protection du médecin Frederick Treves. Un refuge qui lui permet d’observer splendeurs et misères de la capitale, et d’enquêter : quatre affaires, autant de saisons dans une année. De leur résolution dépendra peut-être plus que son destin, car « le monde s’efface dans les rêves de l’éléphant… »« 

Coïncidence amusante en vérité que ce livre soit publié chez un éditeur qui s’appelle Mnémos ; en termes de mémoire Joseph Merrick nous est introduit comme un maître en son humble demeure terrestre de Whitechapel’s Hospital : il voit tout, analyse tout, se fait rapporter les éléments manquants. L’autre habitant du XIXe siècle – lui fictif de son état – auquel vous fait probablement vous aussi penser cette description fera d’ailleurs dans le livre une apparition aussi brève qu’à peine voilée, comme un reflet évanescent du narrateur. Étonnant et fascinant reflet « en chair et en os » des capacités mentales de Merrick, lui qui évite les miroirs comme la peste !

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Les Voies de l’ombre, T.2 : Stigmate

De Jérôme Camut et Nathalie Hug. 2007. Thriller. Excellente lecture mais très dérangeante.
(Suite de 3 romans : T.1 Prédation, et T.3 Instinct, tous déjà parus)
stigmateRésumé : « Quand un monstre fascinant et obscène prend la parole et surgit à nouveau face à ses anciennes victimes, elles n’ont pour seules issues que la fuite, la mort… ou les « voies de l’ombre », le système implacable d’un criminel qui leur dévoile en chuchotant les secrets de sa folie.
« J’ai de l’amour pour mes chiens d’attaque. Certains il a fallu les tabasser, d’autres pas.
Il n’y a pas de règles. C’est ça l’extraordinaire chimie de la nature humaine. C’est passionnant.
Approche-toi, ami voyeur. Et n’aie pas honte de ton vice. Viens pénétrer le monde d’un artiste du crime. Il est temps que je me présente et que j’offre ma réflexion à la multitude. » »
Tout d’abord c’est la suite directe de Prédation, donc si vous ne l’avez pas lu ne lisez pas celui-ci en premier. On retrouve les mêmes personnages, la même idée de fond (plus poussée vu qu’ils sont dans le tome 2), etc. – sans compter qu’en fait la fin de Prédation n’est qu’une demi-fin, ce qui permet aux auteurs de reprendre directement dans un certain vif du sujet.
Ensuite si vous avez trouvé que le tome 1 était déjà trop dur, trop violent, trop poussé pour vous, il est peut-être temps de s’arrêter. Autant Prédation ne m’avait pas dérangé plus que ça, autant ce livre-ci frôle mes limites en termes de perversité et d’atmosphère malsaine. Oui, il y a toujours des meurtres et crimes plus ou moins sanglants, mais en fait c’est quelque part beaucoup plus facile à lire et à accepter – dans l’histoire – que le pourquoi du comment, les motivations du « méchant », les répercussions psychologiques et renversements moraux qu’il provoque. C’est difficile d’en dire plus sans dévoiler l’intrigue ou certains tournants du récit, mais la manière dont c’est amené, le déroulement des évènements… On voit, on sent les personnages basculer, glisser dans l’abîme, c’est vraiment horrible. Du coup je dirais que paradoxalement c’est très bien écrit, car c’est rare que je ressente de telles choses en lisant. J’avais pris le tome 1 pour une histoire relativement affreuse, mais je ne m’attendais pas du tout à ce que ça prenne un tour aussi sombre dans la suite. J’attends toujours, quelque part, un genre de « happy end », une fin qui ramène un genre de justice dans le tome 3, mais je n’en suis plus aussi sûre que ça.
Un des buts de cette série semble être une réflexion sur l’esprit humain, sa « normalité » et ses limites, ainsi que des réflexions assez semblables sur la société. Je pense que c’est justement ça qui est le plus dérangeant : ce n’est pas de la SF, ça n’appartient pas forcément au passé ; et même si c’est de la fiction c’est tout de même quelque chose d’un peu trop réel, décrit par des esprits un peu trop lucides pour le confort du lecteur.
Le livre dans le livre
Cette série se base en grande partie sur un livre dont j’ai pas mal entendu parler, sans l’avoir lu : Heart of Darkness, de Joseph ConradAu cœur des ténèbres, en français. Il paraît que le film Apocalypse Now en reprend pas mal d’idées, mais encore une fois je ne l’ai pas vu non plus. Heart of Darkness est apparemment un classique anglais (écrit en 1899), et traite de la dichotomie conceptuelle civilisation / sauvagerie, des méthodes et effets néfastes (à défaut d’un mot plus fort) de la colonisation, et de la folie. Un professeur à la fac, quand j’étais en L3 (3e année de Licence) d’Anglais, nous a à demi-mot recommandé de ne pas le lire, ou en tous cas d’être prêts à lire des choses horribles, si vraiment on voulait se lancer dedans. C’était fou ! Il avait vraiment l’air secoué, alors qu’il nous a fait lire des textes plutôt documentaires, et sur d’autres sujets pas drôles non plus (j’ai un souvenir très vif, par exemple, d’un témoignage d’un journaliste quelques jours après Hiroshima). Bref, maintenant que Hug et Camut m’ont mis dans le bain, je me demande si ce n’est pas le moment d’aller découvrir cet horrible roman (court, heureusement) pour satisfaire ma curiosité intellectuelle.
Je repense aussi à cette phrase de Nietzsche (je crois) : « Si tu regardes l’abysse, l’abysse regardera également en toi » (ma reformulation de « If you look into the abyss, the abyss looks into you » – je n’ai pas la phrase allemande ni les capacités de la traduire, je pense, si c’est bien de Nietzsche)

Gótico

De Rafael Ábalos. 2011. Roman jeunesse hybride*. Excellente lecture.
Titre original : Kôt, 2007
*Roman jeunesse « inclassable », regroupant intrigue policière, fantastique, et occultisme sur fond historique.
gotico
Résumé : « Un vieil homme s’éveille sans mémoire dans un cachot médiéval. Une neurologue est retrouvée morte, le mot KôT marqué au fer rouge sur la main. Nicholas et Beth, deux lycéens brillants doivent résoudre des énigmes qu’on leur envoie par e-mail. Rien de commun à ces trois évènements, pourtant ils sont liés par un ténébreux secret qui peut changer le cours du monde… »

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