Comme un roman

De Daniel Pennac. Folio Gallimard, 1992. Essai. Très bonne lecture. [198 p.]

commeunroman.jpgLes droits imprescriptibles du lecteur

1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre.
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n’importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).
7. Le droit de lire n’importe où.
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à haute voix.
10. Le droit de nous taire.

Ah ! Quel lecteur exilé de l’éducation moderne n’est encore pas tombé sur cette charte, placardée sur la porte du CDI, affichée dans une salle de cours, référencée dans un ouvrage scolaire ?… On nous les répète, ces lignes, tout le monde a l’air de les connaître, c’est une Référence avec un grand R, on nous le pompe, l’air, avec, et moi ça faisait un peu plus de 15 ans que j’avais ce titre dans la tête, et ces quelques lignes, et enfin j’ai ouvert le Graal, la Déclaration Universelle des Droits du Lecteur, et qu’y ai-je trouvé ?

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Sanctus

De Simon Toyne. Presses de la Cité, 2011. Thriller ésotérique. Bonne lecture. [510 p.]

sanctusRésumé : « Un moine s’échappe du monastère de la Citadelle pour se jeter du haut de la montagne. C’est le début d’un combat à mort entre deux communautés: les Sancti, qui vivent dans la Citadelle, et les Mala. Car pour eux, l’heure de la prophétie a sonné. À qui profitera-t-elle? Sera-t-elle porteuse de la Révélation ou de destruction? Liv Adamsen, la soeur du jeune moine venue l’identifier, se retrouve prise dans cette guerre sans merci. Traquée, menacée, elle va devoir percer les secrets de la Citadelle. Qu’est-ce que le Sacrement,caché si jalousement par les Sancti depuis la nuit des temps ? Le découvrir peut sauver Liv… ou lui coûter la vie.« 

J’ai acheté ce livre sur une brocante l’année dernière, et pour l’anecdote d’une part je n’étais pas sûre de le prendre mais le vendeur m’a convaincue qu’il était bon ; et d’autre part j’ai ensuite vu pas moins de 4 autres exemplaires du bouquin sur d’autres stands.

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Références possibles « His Dark Materials » de Pullman

Où quand mes pensées retournent à l’univers de Philip Pullman, plusieurs années après ma dernière relecture, sur un plan linguistique mais également symbolique.

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Attention pour ceux qui n’auraient pas encore lu cette très bonne série : cet article contient quelques spoilers.

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Nouvelles arrivées de septembre

Bonjour tout le monde,

Je lis et chronique donc peu en ce moment, mais ça ne m’empêche pas de ramener plein de livres dans ma pile à Lire, ah ça non. Le mois de septembre, pour le coup, a été particulièrement « productif ».

D’abord, il y avait cette « fête des vendanges » dans le parc du château de Mme de Graffigny à Villers-lès-Nancy – quelques animations, donc une expo sur la bergamote et autres agrumes, des artisans locaux venus vendre leurs produits, et le Secours Populaire local qui avait installé son stand. De livres.

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Concours Folio SF

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A l’occasion de ses 15 ans et de sa nouvelle maquette, la collection Folio SF organise un grand concours de fan-fiction autour de l’univers de la Horde du Contrevent, d’Alain DAMASIO : ici.

A gagner :

  • une rencontre avec Alain Damasio
  • un séjour aux Utopiales de Nantes
  • un an de lecture avec Folio SF.

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La Sagesse de la Comté

De Noble Smith. Fleuve Noir, 2013. Manuel. Très bonne lecture. [249 p.]
Sous-titré : Un petit guide pour mener une vie longue et heureuse.
Titre original : The Wisdom of the Shire (A Short Guide to a Long and Happy Life), 2012.
la-sagesse-de-la-comteRésumé : « Noble Smith sait depuis longtemps qu’il y a beaucoup à apprendre de la détermination de Frodon, du sens du bien-être de Bilbo, de la fidélité de Sam et de l’amour de Merry et Pippin pour la bonne nourriture. Avec La Sagesse de la Comté, il explique comment appliquer à nos vies de tous les jours les coutumes des Hobbits. De la meilleure façon de co-hobbiter jusqu’à nos relations avec nos Gollums personnels, Noble Smith sait que nous avons tous un Anneau Unique à porter. Ce guide amusant et plein de clairvoyance est tout ce dont vous avez besoin pour accomplir la quête de votre vie et jeter vos soucis dans les feux du Mordor !« 
Un petit avertissement avant de commencer : ce livre s’adresse clairement à ceux qui ont lu le Seigneur des Anneaux et Bilbo le Hobbit. Si jamais vous décidez quand même de mettre votre nez dedans vous y trouverez un certain nombre de détails de l’histoire, y compris concernant la fin des histoires ou les retournements de situations. Vous êtes prévenus. 😉 Cependant même si 98% du livre fait référence à l’œuvre de Tolkien, j’ai détecté (ce n’était pas toujours bien compliqué…) quelques références, jeux de mots, etc. par rapport aux tentatives d’adaptation récentes. L’idéal est donc de connaître l’œuvre par les deux médias pour comprendre absolument tout ce que raconte l’auteur, au risque de se dire qu’il yoyote du chapeau quand il passe brutalement de l’un à l’autre si vous n’avez que la version originale en tête !
Je ne conseillerais pas ce livre à quelqu’un qui ne s’est pas sérieusement intéressé à l’univers un jour ou l’autre, même momentanément : il s’agit d’une étude de l’œuvre, d’une réflexion sur Tolkien, pas un moyen de découvrir l’auteur à froid, même si le style se veut grand public. Par contre je le conseille à tous les autres !
Pour ma part j’aurais aimé lire ce livre il y a bien longtemps, après une ou deux lectures du Seigneur des Anneaux seulement. Au cours des 10, non, 15 dernières années maintenant je me suis tant intéressée à l’œuvre du Professeur, ai lu tant d’études plus ou moins bonnes (dont pas mal de plutôt fouillées, fonds universitaire à l’appui entre autres 😉 ), me suis posée tant de questions dessus au cours de mes relectures que bien peu de choses de ce livre m’ont laissé échapper un « ah mais oui bien sûr comment je n’ai pas vu ça avant !! », même si je n’avais pas forcément relié tout ça à autant de choses, ou au mêmes références que cet auteur américain, culture oblige ! Néanmoins c’était très plaisant de lire les impressions de quelqu’un d’autre et de voir qu’elles font écho aux miennes dans beaucoup de cas, de se rappeler tous ces petits détails qui n’en sont que rarement en fait, qui font la richesse de cette œuvre (Bilbo + SdA = Livre Rouge = une seule grande histoire) – oui je dois dire que là j’ai très envie de me replonger dans ces histoires de Hobbits, de repartir à l’aventure à la découverte du monde avec eux, et en plus le livre de Noble Smith me laisse une excellente impression, une sensation familière qui est plus ou moins celle que je ressens quand je relis les passages sur la Comté, au début, à la fin, ou au milieu de la Quête de l’Anneau (car je trouve que la Comté y est bien plus développée que dans Bilbo), et tous ces sentiments, perceptions et valeurs que Tolkien essaie sans cesse de faire passer à ses lecteurs par le biais de ses petits personnages.
Les connaisseurs et nouveaux amateurs trouveront également des incursions dans le Silmarillion, les Appendices, ainsi que la vie de Tolkien lui-même.
Partant de là Smith tire des comparaisons du monde de Tolkien – autant de l’Angleterre et du monde des années 1920-50 que de la Terre du Milieu inspirée elle d’une Angleterre plus ancienne ! – vers le nôtre, dans les années 2010 : peut-être bien que nous aspirons justement aujourd’hui à un certain « retour vers le passé », au moins concernant certains domaines et habitudes de vie : être plus proches de la nature, prendre plus soin de soi non pas grâce aux progrès de la médecine mais plutôt en faisant une sieste à l’ombre, le ventre plein de bonne chère estampillée bio, locale, produite de manière non industrielle, sans penser à nos soucis quotidiens, entourés d’amis qui nous veulent effectivement du bien, sur qui nous savons pouvoir compter pour franchir les inévitables obstacles de la vie. De la gastronomie aux valeurs et forces morales en passant par les inévitables Trolls et autres Gollums que nous ne pouvons toujours éviter, l’argent, le génie génétique, le développement durable, la communication, l’empathie, l’autarcie, les arbres, le luddisme, (etc.) l’auteur nous trace un chemin ou plutôt une carte de la Terre du Milieu foulée par les Hobbits, adaptable à notre monde et à notre temps. Car, après tout, ne souhaitons-nous pas tous vivre comme eux ?
A la fin de chaque chapitre, chacun dédié à un thème précis, nous avons droit à un proverbe made in TdM :
« La cupidité est bonne pour les Nains ensorcelés, les dragons avares, et ces vautours de Sacquet de Besace. »
« Laissez votre boussole morale pointer le chemin à travers le monde des Grandes Gens, mais ne compromettez jamais votre âme. »
J’ai relevé deux ou trois coquilles, mais contrairement à d’autres fois j’avais trop à penser du texte en lui-même pour en faire grand cas.
J’ai juste un peu beaucoup tiqué en lisant que c’était Pippin qui avait aidé à tuer le Roi-Sorcier (et corrigé au crayon comme à mon habitude même si j’imagine à chaque fois que ça va faire bondir des prochains usagers qui ne supportent pas qu’on touche aux livres) ou « le nom des deux derniers Istari reste inconnu » – en fait il s’agit d’Alatar et Pallando, et je ne sais plus si on trouve leurs noms dans les Appendices ou les Contes et Légendes Inachevées. Il a aussi oublié Olorin dans « les noms de Gandalf ». Je n’ai pas non plus vérifié toutes les indications kilométriques, entre autres, même si certaines m’ont paru non conformes à ce que j’avais en tête (mais je me trompe peut-être !). Je sais bien que le but de ce livre n’est pas de pinailler sur chaque détail, mais en même temps quand on m’en donne autant qu’ils soient justes, non ? Et d’après ce que je me souviens du livre non on n' »active » pas la fiole de Galadriel en prononçant des mots elfiques !! (Pourtant je me souviens que Tolkien explique tout ça en détail, le courage, l’espoir, bla bla) Bon je suis un poil de mauvaise foi, il y a quand même beaucoup, énormément de références qui ne diront rien du tout aux seuls fans de Peter Jackson, que Smith a été pêcher au fin fond des Appendices ou ailleurs (et qui me donnent sacrément envie de relire tout ça !), vraiment tout un tas de choses passionnantes ici.
Je viens de voir sur un site Internet que l’histoire de Gygès (Platon, la République, II), bien que peut-être connue par Tolkien, n’était pas forcément « à l’origine » de l’Anneau Unique : il n’en serait fait mention nulle part dans sa correspondance (je ne suis pas encore au bout mais pour le moment il n’en est effectivement pas fait mention…), sans compter le fait que comme le rappellent cet auteur (déjà, d’ailleurs !) et d’autres, Tolkien avait une bonne culture gé de la mythologie en général, et que le concept d’anneau magique n’est pas très rare. Je remercie aussi franchement l’auteur de (re) préciser que Tolkien lui-même a dit (blabla pour ceux qui voient où je veux en venir 😉 ) qu’il détestait les allégories, que l’Anneau n’est pas une allégorie… Peut-être que certaines personnes qui emploient ce terme à tort pensent en fait à une analogie ? (Tolkien n’a pas écrit son œuvre en faisant systématiquement références à des choses en particulier, mais nous pouvons nous, à titre personnel, lui donner des sens qui nous conviennent, comme on le fait lorsqu’on lit, voit ou entend une œuvre qui « nous parle »).
curtainsfuckingblueJ’ai adoré faire des études de textes, chercher des métaphores et significations et émettre des hypothèses, mais quand on a trace d’explications / d’assertions de la part de l’auteur et que certaines personnes affirment connaître le subconscient caché de la réelle signification des méandres du cerveau de l’auteur (qui ne colle pas avec ses propres affirmations, probablement à cause d’un déni inconscient freudien relevant d’un traumatisme fœtal impliquant un besoin d’analyse psychanalytique), j’ai tendance à ne même plus toujours relever.

 

Je regrette toujours que « mon précieux » soit désormais une traduction admise qui ne semble plus choquer personne… (article à ce propos)
Quant au style utilisé, il est du genre très accessible, dynamique, oral et familier parfois – tout à fait ce qu’on peut attendre d’un livre de ce genre, qui se veut mi-sérieux mi-humoristique (en fait c’est très sérieux mais c’est aussi très divertissant !). Rien à redire sur ce point.
J’ai trouvé dommage que le quizz final soit axé sur le film et le côté « fan/groupie » après toutes ces références plutôt littéraires. Peut-être l’auteur a-t-il voulu « détendre l’atmosphère » ? (Non personnellement je ne me vois pas donner un nom de personnage de quel livre que ce soit à mes gamins ! – ils seront Terriens du XXIe siècle et auront droit d’aimer – ou pas – les mêmes choses que moi.) Bon je suppose que d’autres que moi trouveront ce quizz hilarant. 🙂
Une étude qui en elle-même ne m’a pas vraiment surprise au vu de mes trop nombreuses relectures de Tolkien, mais qui reste très intéressante et enrichissante au moins au niveau des références de l’auteur lui-même, si vous êtes dans le même cas que moi. Les autres personnes risquent d’y trouver une véritable mine d’or…

 

Chroniques d’ailleurs :  La plume ou la vie

Codex, le manuscrit oublié

De Lev Grossman. 2007. Roman à intrigue. Lecture passable. [329 p.]
Titre original : Codex, 2004.
codexRésumé : « Edward Wozny est un jeune banquier new-yorkais à qui tout réussit. Il est enfin sur le point de prendre des vacances bien méritées quand son patron exige de lui une dernière mission : aider un des clients les plus importants de la banque à ranger et trier sa bibliothèque laissée à l’abandon ! C’est bien la peine d’être un banquier de haut vol pour se retrouver à classer des papiers poussiéreux. Mais Edward n’a guère le choix. On lui demande surtout de rechercher un vieux manuscrit datant du XIVe siècle dont on n’est même pas sûr de l’existence mais qui serait d’une très grande valeur ! Et il se fait aider par une étudiante revêche et érudite, Margaret Napier. Parallèlement à sa recherche, il se prend de passion pour un jeu vidéo. À sa stupéfaction, il découvre des similitudes étranges entre ce jeu et la légende du manuscrit disparu. Il se plonge alors dans une enquête passionnante qui va peu à peu l’amener à douter de tout, avant de percer le secret magistral du Codex…« 
J’ai emprunté ce livre sans en attendre beaucoup, et j’ai bien fait. Il s’agit là d’un ouvrage distrayant, sans plus, avec pas mal de défauts et quelques points forts, que je ne recommanderai vivement ni ne déconseillerai non plus.
Je trouve les appellations « polar » ou « thriller » un peu tirées par les cheveux, car, d’enquête ou de poursuite effrénées, il s’agit plutôt de simplement résoudre une énigme – rechercher un vieux manuscrit, qui n’existe peut-être même pas, avec quelques pressions extérieures et quelques personnages qui ont une part sombre, mais sont très loin d’être de véritables tueurs ou malfrats ! Du suspense, oui, un peu, mais pas de frissons dignes de ce nom. 😉
J’ai failli ne pas du tout m’attacher au héros, Edward, et finalement j’ai réussi au fil du roman à lui trouver quelques aspects intéressants ou intrigants. L’arrivée de Margaret a été un véritable bonheur car c’est une fana de livres, et de nombreuses références m’ont fait penser à mes cours de DUT. 🙂 L’aspect reliure, par contre… je n’y connais quasiment rien, et certains passages m’ont semblé occultes au possible. J’ai aussi remarqué quelques descriptions qui faisaient mouche, me transportaient dans des endroits très tranquilles, au charme vieillot et reposant. (ou alors c’est parce qu’il n’y a pas un bruit dans la maison en ce moment, et ça a influencé ma lecture)
Le résumé de l’éditeur nous promet tout de même une intrigue riche et complexe, alors que l' »action » de l’histoire repose surtout sur les choix d’Edward, sa vie quotidienne, ses interrogations, et son travail avec Margaret dans les différentes bibliothèques – mon cerveau a fini par suivre simplement ce qu’il se passait dans l’histoire au fil des pages, mais j’imagine qu’il est facile de lire le résumé, de s’en faire de grandes idées, et d’être finalement très déçu. (La dernière phrase de la 4e est particulièrement fausse à tous points de vue !) :/
Pour le reste, tout est moyen : l’intrigue, les personnages secondaires, le rythme, le style – ce n’est ni génial ni très mauvais, ou parfois un peu déséquilibré au gré des pages et passages. Cela ne m’a pas trop dérangée dans ma lecture, mais j’imagine sans peine que d’autres lecteurs puissent être moins tolérants, puisque ces faiblesses sont bel et bien là.
La fin m’a paru trop précipitée, et je n’ai pas aimé la manière dont ça se finissait, même si d’un point de vue scénaristique ça se tenait.
Un livre distrayant, mais vraiment juste distrayant.

L’Apothicaire

De Henri Lœvenbruck. 2011. Roman d’aventures historico-ésotérique. Excellente lecture. [600 p.]
apothicaireRésumé : « « Il vécut à Paris en l’an 1313 un homme qui allait du nom d’Andreas Saint-Loup, mais que d’aucuns appelaient l’Apothicaire, car il était le plus illustre et le plus mystérieux des préparateurs de potions, onguents, drogues et remèdes… »
Un matin de janvier, cet homme découvre dans sa boutique une pièce qu’il avait oubliée… Il comprend alors que jadis vivait ici une personne qui a soudainement disparu de toutes les mémoires. L’Apothicaire, poursuivi par d’obscurs ennemis, accusé d’hérésie par le roi Philippe le Bel et l’Inquisiteur de France, décide de partir jusqu’au mont Sinaï. Entre conte philosophique et suspense ésotérique, L’Apothicaire est une plongée vertigineuse dans les mystères du Moyen Age et les tréfonds de l’âme humaine.« 
Ce livre m’a très fortement fait penser à l’Alchimiste de Coelho, même si cette lecture remonte à plus de 10 ans, et que les deux ouvrages restent très différents par bien des aspects ! Pourtant j’y ai retrouvé un profond humanisme, des questionnements et réflexions sur le sacré de manière générale, le sens de la vie, le respect de soi-même et des autres. C’est d’ailleurs vaguement prématuré car le roman se situe en 1300 et des bananes, autrement dit bien avant le courant humaniste et la Renaissance ; mais j’imagine sans peine que, quelque soit l’époque, il y eut toujours des personnes en désaccord avec le mode de pensée du présent, alors pourquoi pas ?

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Dans le livre des rêves

De Mikkel Birkegaard. 2013. Science-fiction. Excellente lecture. [509 p.]
Titre original :  Fra drommenes Bog*, 2012
* Mes neurones conditionnés à la trad’ s’activent, trouvent : « fra » = « from » ; « drommenes » = « Traum-« / »dreams » ; « Bog » = « Buch »/ »book » ; autrement dit le titre « Ex Libris Somnia » aurait pu être simplement donné, car je trouve qu’on perd un chouïa la signification de l’expression en la passant ainsi en français : « dans le », au lieu de « from »/ »ex »/ »von », indiquant tous la provenance. « Du livre des rêves » aurait peut-être sonné de manière bizarre ? Ouais, je sais, on s’en fout un peu, le titre est loin d’être mauvais. C’était juste une pensée sauvage.
lelivredesrevesRésumé : « Copenhague, 1846. Arthur avait 10 ans quand son père est mort dans des circonstances inexpliquées. Il en a 17 quand son chemin croise celui de Mortimer Welles, restaurateur de livres anciens et détective amateur à ses heures perdues. Ensemble, ils tentent d’élucider une série de disparitions étranges… Dans le pays, l’heure est à l’obscurantisme et à la censure. Le roi lutte contre la divulgation des idées. Mais Arthur entend parler d’une mystérieuse bibliothèque ou seraient conservés tous les ouvrages interdits par le ministère du Livre. Y aurait-il un lien entre cette bibliothèque et la mort de son père, fonctionnaire de ce ministère ? Aurait-il découvert des informations compromettantes ? Pour le savoir, Arthur et Mortimer plongent dans un univers aussi déroutant que menaçant… Décidément il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark.

Un roman onirique, brillant et inventif à mi-chemin entre les univers de Jules Verne et d’Arthur Conan Doyle, une aventure littéraire fabuleuse. »

Difficile de classifier ce livre sans donner de fausses idées aux lecteurs ! 😉
Petit rappel : la science-fiction donne des explications scientifiques à des phénomènes « improbables » qui vont sous-tendre une intrigue, un univers. On est donc bien ici, en principe, dans de la S-F. Certains trouveront dans le cadre oppressif du Ministère du Livre une idée de dystopie – effectivement ça cadre avec la définition globale (qui fait partie de la grande famille de la S-F, ne l’oublions pas même en ces temps où la dystopie est en train de devenir un genre à part, quelque chose que j’aurais d’ailleurs vraiment envie de qualifier de néo-dystopie, car très loin en termes de codes et d’atmosphère de ce qui se faisait dans les années 1920/60 !). J’ai aussi, malgré tous les éléments de S-F, trouvé un petit air gothique à tout ceci : les vieux livres, le concept onirique, la vieille Copenhague du XIXe… Cependant ce n’est pas à strictement parler du fantastique, à cause justement des explications « rationnelles » citées ci-dessus.

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Bonne résolution du jour

Aujourd’hui est le jour-ultime d’emprunt, prolongation comprise, de Dorian Gray. Deux mois que je l’ai arraché à la médiathèque, deux bonnes semaines que je l’ai commencé, lu page par page (quasiment, par moments !!), principalement dans le bus, moins à la maison où m’attendent Internet (Facebook-la blogosphère-les liens rigolos-les news-les liens avec des zanimaux tout mignons), Diablo III et Diablo II.
(Même si souvent je me jette surtout sur le frigo parce que je rentre rarement avant 13h et que, en commençant tôt le matin, j’ai LA DALLE avant toute autre envie.)
En plus, donc disais-je (pas encore, mais ça allait venir), c’est un livre du challenge des 100 livres à avoir lus lancé par Bianca ; et j’ai de toutes façons envie de lire ce livre depuis un bail, c’est juste qu’en ce moment j’ai plutôt envie de lectures légères et faciles, et même si j’aime beaucoup Wilde, lire un livre du XIXe en anglais c’est un peu plus fatigant que de dévorer un mauvais* polar moderne (ou même un bon).
* Enfin p’têt’ pas non plus un mauvais mauvais, mais un juste assez cliché pour suivre l’histoire d’un œil et pas réveillée.
Je vais donc de ce pas m’exiler à la médiathèque et achever les 80 dernières pages.

lirelibre

Oui, je sais, vous rigolez déjà en vous disant que ce post sera suivi d’un article désolé sur l’amplification soudaine du volume de ma PàL, assorti d’émerveillement quant à la qualité esthétique et les promesses des nouveaux venus. Je vais tâcher d’éviter.
Ou pas plus de deux. Ou uniquement des faciles à lire.
(Comment ça j’ai aucune volonté ? Mais il ne s’agit aucunement de volonté, c’est le destin qui place les titres sur mon chemin)
Ou les bibliothécaires.
J’ai aussi l’option de contournement du problème qui consiste à emmener un deuxième livre à lire pour faire d’autant plus baisser la vieille PàL. 😀
Bref, si vous ne voyez pas de critique sur Dorian Gray dans les deux jours, c’est que ma manœuvre hyper-stratégique aura échoué >>.