Le Passager

De Jean-Christophe Grangé. Le Livre de poche, 2014. Thriller. Excellente lecture. [977 p.]

Première parution : Albin Michel, 2011.

lepassager

 

Résumé : « Je suis l’ombre.
Je suis la proie.
Je suis le tueur.
Je suis la cible.
Pour m’en sortir, une seule option : fuir l’autre.
Mais si l’autre est moi-même ?…« 

Je trouve que les éditeurs de Grangé jouent la facilité depuis quelques œuvres : privilégier les phrases courtes, choc, avec le moins de mots possible. :p Mais ce n’est que mon avis. Si au moins ça pouvait leur éviter de balancer des spoilers comme avec Miserere… que je m’étonne de ne pas trouver dans mes chroniques, j’ai vraiment lâché cet auteur ces dernières années, alors que je l’aimais beaucoup au début – je pense que c’est dû aux quelques déceptions que j’ai eu avec des titres comme la Ligne noire (gore mais pas franchement trépidant – je l’ai trouvé franchement longuet et le héros bêtasse comme c’est pas permis), ou la Forêt des Mânes (hyper bizarre). Pourtant je trouve qu’il rebondit correctement avec cet opus, qui m’a énormément plu !

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Les Chroniques des Féals

De Mathieu Gaborit. Bragelonne, 2006. Fantasy. Bonne lecture. [597 p.]

Les-chroniques-des-FealsRésumé : « Il est un endroit légendaire, au cœur de l’Empire de Grif’, dont on ne parle qu’à voix basse : la Tour Ecarlate. Un donjon de pierre rouge entouré de crainte et de mystère. Cette tour est la demeure des phéniciers. Ces mages, depuis la nuit des temps, gardent un terrible secret qui s’avérera vital dans la guerre qui s’annonce. Januel est l’un d’eux. Il a été choisi pour faire renaître le phénix de l’empereur, afin de sceller l’alliance des royaumes contre leur ennemi surgi du domaine des morts : la Charogne. Mais c’est un drame qui attend le jeune homme et qui le jette sur les routes, seul face à son destin…« 

Une nouvelle expérience de lecture pour moi : la découverte du roman qui a inspiré un jeu de rôle auquel j’ai participé auparavant !

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La Manade du centaure

De Louise Perrot. Flammarion, 1999. Jeunesse fantastique. Moyen. [182 p.]

Collection : Castor Poche

manadecentaureRésumé : « Dans le train qui l’emporte vers la Camargue et vers Laurence, Antoine trouve un bien étrange grimoire, clé de cette région fière et sauvage qu’il va découvrir. Pourquoi le baye-gardian de la manade porte-t-il le même nom que son cheval  ? Quel secret cachent les ruines interdites, et pourquoi attirent-elles irrésistiblement un jeune cavalier qui porte, lui aussi, le même nom que son cheval  ?« 

J’ai pioché ce titre dans la boite à livres de la Vieille Ville, où j’ai déjà déniché Psychose et un ou deux autres titres prometteurs. Un petit jeunesse avec de la mythologie dedans, pas trop de risques, non ? En fait j’ai été assez déçue globalement.

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My Favorite Fantasy Story

Ed. by Martin H. Greenberg. Daw, 2000. Recueil de nouvelles. Bonne lecture. [423 p.]

mffsRésumé : « Who do today’s top fantasy writers read–and why? This was the question posed to some of the most influential authors in the field today. This book is their answer. Here are seventeen of the most memorable stories in the genre, each one personally selected by a well-known writer, and each prefaced by that writer’s explanation of his or her choice. Here’s your chance to enjoy familiar favorites, and perhaps to discover some wonderful new treasures. In each case, you’ll have the opportunity to see the story from the perspective of a master of the field.« 

J’étais très enthousiaste à l’idée de lire cette anthologie, à la fois parce que je n’ai pas beaucoup lu de choses livres en anglais cette année et aussi parce que le thème et le principe me paraissaient très sympas. Cependant j’ai eu quelques difficultés à arriver au bout de ce livre.

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Thorn et autres récits

De Robert Holdstock. Denoël, 2003. Nouvelles Fantasy. Bonne lecture. [142 p.]

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Résumé : Pas de résumé sur la 4e de couverture de ce petit recueil promotionnel proposé par la collection Lunes d’Encre, et traduit par l’excellent Philippe Gindre. Il contient quatre nouvelles et un catalogue de la collection.

 

 

Robert Holdstock est un nom de Fantasy/fantastique (il me semble qu’il joue sur les deux tableaux mais peut-être me trompé-je) que je connais depuis un moment sans mettre grand’chose dessus mis à part le titre la Forêt des Mythagos. Tomber sur ce petit volume dans une vente d’occasion en était une de découvrir cet auteur dans le texte.
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Chihuahua, zébu et Cie : l’étonnante histoire des noms d’animaux

De Henriette Walter et Pierre Avenas. Robert Laffont (Points), 2007. Essai zoo-linguistique. Excellent. [315 p.]

chihuahuaRésumé : « Savez-vous que le loup a laissé sa griffe sous les termes lycée, Louvre et même lupanar ? Pourquoi le hot-dog porte-t-il un nom si étrange ? Et quels animaux se cachent derrière les mots butane et vaccin ? Quinze chapitres savants et malicieux débusquent les traces de nos animaux familiers au détour des conversations et des langues… Fourmillant d’illustrations et d’anecdotes, ce bestiaire fait escale aux portes de la mythologie et de la littérature. Un étonnant voyage dans les contrées animalières de notre langue. Amis des bêtes et amateurs de mots, ce livre est pour vous !« 

Voilà un documentaire au titre et au résumé aguicheurs de mon point de vue zoomaniaque et linguistiphile. (Non aucun de ces deux mots ne semble exister)

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La religion grecque

De Fernand Robert. PUF (Que Sais-Je ?), 1988. Synthèse. Excellente lecture. [123 p.]
religion grecqueLes ouvrages de cette célèbre collection ne semblant pas faire l’objet de résumés, je me suis jetée à l’eau sans idée plus précise que je risquais d’avoir affaire autant au panthéon grec qu’aux Mystères d’Éleusis et de Delphes. Sur ces deux points j’avais raison, mais pas tout à fait dans le sens auquel je m’attendais le plus. En effet, bien loin d’être un ouvrage sur la mythologie grecque, cette étude se propose de définir les rites et symbolismes de la vie hellène du point de vue quotidien, en se basant sur des conclusions archéologiques qui m’étaient globalement inconnues. Ce fut donc une découverte quasi-totale, passionnante et enrichissante, que je relirai certainement.
Fernand Robert introduit son écrit par la délimitation très claire de deux champs d’étude, voire même deux niveaux distincts : la religion, c’est-à-dire les rites et leur symbolisme découverts par l’archéologie ; et la mythologie qui s’occupe, en conséquence, de fournir des figures mythiques et les histoires qui vont bien avec, parfois même sans lien avec les croyances réelles des populations performant les rites originels ! On a donc droit à toute une partie sur la conception des « temples » grecs, et un sacré nombre de soucis de vocabulaire en lien avec un sens religieux bien différent de celui que l’on peut avoir en France au XXe siècle ou même au XXe. Par exemple je ne savais pas que la plupart des rites se faisaient en extérieur, ni que la fonction de prêtre est plus proche de celle d’un adjoint municipal que celle d’un évêque aujourd’hui, au contraire des devins, « cassant » ainsi le modèle tripartite proposé par Georges Dumézil (un grand bonhomme en étude des civilisations et rites indo-européens), qui base la plupart des sociétés sur trois « castes » au sens large du terme, un partage entre les fonctions religieuse, économique et militaire. Il semblerait donc que l’essentiel des rites en Grèce antique ait été orchestré et mis en œuvre par monsieur tout-le-monde (madame peut-être pas, ils étaient un peu machos à l’époque), qui pouvait se charger de cette fonction parmi d’autres, sur un laps de temps court et au vu de tout le monde la plupart du temps, pendant qu’à côté se déroulaient les « Mystères » et autres absconsités (ce mot n’existe pas semble-t-il), scindant donc la fonction religieuse en diverses organisations très différentes.
Quand je dis que ce livre ne traite pas de la mythologie grecque c’est un peu faux – simplement il est à mille lieues de ces livres que j’avais dévorés enfant puis adolescente qui présentaient une généalogie précise des liens entre les dieux et déesses, leurs attributs respectifs ou leurs animaux fétiches dans des listes claires et nettes. En effet, après cette lecture je ressors convaincue que cela n’a rien d’aussi délimité ni étriqué, et quelque part d’un point de vue quotidien cela fait tout autant, si ce n’est plus, sens à mes yeux. D’après l’auteur ce choix de classer les dieux grecs dans d’abusives petites cases date des années 70, et ne reflète aucune exactitude historique (même si c’est amusant).
Un des exemples donnés qui m’a le plus frappé est celui d’Athéna : déesse adoptée par Athènes, ça c’est certain, mais à multiples facettes : la protection, la guerre, les sciences, mais aussi la santé, ou même d’autres choses, sous la forme d’épiclèses – des épithètes en raccord avec une fonction précise à un moment donné (qu’on invoque quand on en a besoin): Athéna Polias, protectrice de la cité ; Niké, victorieuse ; Promachos, combattante en sentinelle ; Enhoplos, en armes ; Ergané, ouvrière ; Hygieia, en rapport avec la santé – comme le dit l’auteur il est presque plus simple de définir ce qu’elle ne recouvre pas ! J’ai pris beaucoup de plaisir à voir le texte parsemé de termes grecs, qui sont d’ailleurs suffisamment définis pour ne pas perdre le non-hélléniste en route. Ci-dessus je retrouve des racines de « hoplite », « ergonomie », « hygiène » – sans parler du Niké ou Nikè, qui me rappelle des souvenirs de lycée : une célèbre marque de chaussures et d’articles de sport (au départ) a repris le nom, ainsi que le « v » de « victoire », traduction directe du grec, en tant que logo… 😉 (Oui j’avais une prof qui pouvait se montrer très cool et très intéressante). Artémis quant à elle portait la double casquette de vierge et mère, alors que Poséidon luttait avec Athéna pour des rôles un peu semblables (et en aucun cas limité à la seule mer), aboutissant finalement à une certaine trêve et régnant tous les deux sur le Parthénon. Apollon, Aphrodite et Héphaïstos ne seraient carrément pas Grecs pour un euro… mais ont plus ou moins acquis leur nouvelle nationalité sur le tard.
Bien que l’ouvrage soit fouillé et la langue châtiée, je ne l’ai pas trouvé dur à lire à proprement parler, même si beaucoup de choses et de concepts étaient nouveaux pour moi. Fernand Robert sait se faire comprendre, il part du principe que le lecteur a un certain bagage culturel mais n’hésite néanmoins jamais à rappeler de quoi il parle, même brièvement, mais de façon qui m’a semblé claire ; si jamais vous hésitez vous pouvez feuilleter l’ouvrage ici et vous faire votre propre opinion. En tous cas c’est un ouvrage que je recommande au moins à ceux qui s’intéressent à l’Histoire aussi bien qu’à l’Antiquité ou à la Grèce de façon générale.
J’espère ne pas avoir raconté de bêtises là-dessus, j’ai toujours cette crainte d’avoir mal compris ou mal ressorti quelque chose lorsque je lis des choses complexes, ça peut aller très vite. Toutefois j’imagine que cela vous donnera toujours les grandes lignes de l’ouvrage, et, pourquoi pas, l’envie de mettre vous aussi votre nez dedans.:)

 

Plus de documentaires et essais sur La Rentrée des Cartables

L’Homme chauve-souris

De Jo Nesbø. Folio policier, 2002. Roman policier. Bonne lecture. [473 p]
Titre original : Flaggermusmannen, 1997.
hommechauvesourisRésumé : « Parce qu’une jeune Norvégienne a été sauvagement jetée d’une falaise à l’autre bout du monde en Australie, l’inspecteur Harry Hole de la police d’Oslo est envoyé sur place par une hiérarchie soucieuse de l’évincer. Ce qui n’aurait dû être que routine diplomatique va se transformer en traque impitoyable au fur et à mesure de meurtres féroces qu’Harry Hole refuse d’ignorer. Autre hémisphère, autres méthodes… Associé à un inspecteur aborigène étrange, bousculé par une culture neuve assise sur une terre ancestrale, Hole, en proie à ses propres démons, va plonger au cœur du bush millénaire. L’Australie, pays de démesure, véritable nation en devenir où les contradictions engendrent le fantastique comme l’indicible, lui apportera, jusqu’au chaos final, l’espoir et l’angoisse, l’amour et la mort : la pire des aventures.« 
Bien, bien, bien. Cette non pas première mais volontaire et consciente (ré, donc) incursion dans le polar nordique n’a pas été infructueuse, même si l’essai n’a pas été transformé pour moi.
Commençons par ce qui ne m’a pas enchantée : tout d’abord il s’agit d’un roman policier tirant sur le roman noir, l’atmosphère est sombre, le héros torturé, et l’enquête n’avance pas aussi vite que dans les thrillers les plus contemporains. Avec Harry Hole on prend le temps de frapper aux portes, de connaître les gens : témoins, suspects et gens environnants, de s’offrir une aventure passagère (ou peut-être pas seulement…) avec une autre étrangère, presque une concitoyenne, de s’empreindre de la culture du coin… Bien sûr je sais que tous ces éléments peuvent être de très bons critères, et je ne doute pas que certains d’entre vous aient déjà le sourire aux lèvres en lisant ceci, mais personnellement ici tout ça ne m’a fait ni chaud ni froid, je n’aime pas trop ce genre de personnage (même si paradoxalement le Capitaine Vimaire est un de mes personnages du Disque-Monde préférés !), j’ai trouvé le livre assez lent et ne me suis passionnée pour aucun trait du contenu, si ce n’est peut-être les légendes aborigènes ! La révélation du coupable ne m’a pas tiré de frissons probablement parce que j’ai véritablement lu ce livre comme une fiction lointaine qui n’a pas réussi à me faire voyager avec elle.
Je n’ai rien à redire à la plume (traduite) de Nesbø, elle ne m’a ni impressionnée ni ennuyée en elle-même. J’ai même eu l’impression que c’était à deux doigts de faire mouche, que c’était loin d’être mauvais, et que, oui, même, je pouvais la recommander sans prendre de risques.
Enfin comme je vous l’ai dit au-dessus j’ai bien aimé certaines immersions dans les mythes aborigènes, une certaine culture australienne plus contemporaine également (avec leurs « freshies » et leurs « salties« * par exemple…), et bien que non passionnée de manière générale j’ai tout de même réussi à me prendre au jeu de ce bonhomme norvégien qui vient se perdre down under** pour une sombre affaire de meurtre.
* plus d’explications sur les drôles de bestioles australiennes dont les freshies/salties sur le blog d’une amie qui est justement allée mettre les pieds là-bas il y a peu de temps.
** un surnom de l’Australie, voir aussi ici.
Une lecture qui n’a pas réussi à me passionner, mais que je ne déconseille pas pour autant.

 

Chroniques d’ailleurs : L’Aléthiomètre

La Fin des dieux

De A.S. Byatt. Flammarion, 2014. Conte. Excellente lecture. [188 p.]
Titre original : Ragnarök, The End of the Gods, 2011
findesdieuxRésumé : « En pleine Seconde Guerre mondiale, tandis que les bombes pleuvent sur l’Angleterre, une jeune fille est évacuée à la campagne. Elle a bien du mal à comprendre le chaos qui l’entoure, mais un livre de mythes scandinaves va venir bouleverser sa vie. Elle découvre un univers où une meute de loups poursuit inlassablement le soleil et la lune, un serpent gigantesque hante les profondeurs et des dieux se livrent à une bataille sans merci, détruisant la planète par leur inconscience. A S Byatt crée avec La Fin des dieux un conte puissant et prophétique qui interroge notre propre mortalité.« 
On suit les pensées d’une « frêle jeune fille » sur la guerre mais aussi et surtout sur sa lecture des Dieux d’Asgard, un ouvrage de mythologie nordique. Pour nous, pour elle, on suit récit après récit, mythe après mythe, de chapitre en chapitre, entrecoupé de ses propres réflexions, comme une tapisserie qu’on tisserait sous nos yeux. Elle explique ce qui la gêne, ce qu’elle a du mal à comprendre, mais aussi ce qui lui plaît ou lui semble logique, créant petit à petit du sens à partir de ces mots anciens et quelque peu barbares, de ces concepts étrangers et de toute la démesure que l’on peut trouver d’entre les racines d’Yggdrasil aux combats d’Odin les plus épiques. C’est une fresque personnelle, une vision de ce monde révolu. On est à la limite entre le conte et le roman / récit, entre une certaine réalité historique et narrative (l’enfant est réaliste; ainsi que son environnement immédiat) et la mythologie et les croyances.
Une connaissance même limitée du Voyage du Pèlerin de Bunyan (The Pilgrim’s Progress) est je pense un plus pour cette lecture. L’ayant subi (plus qu’apprécié, même si je reconnais une certaine qualité à l’œuvre) en L2 d’Anglais, j’ai pu me rappeler les allusions, les situer. En même temps l’histoire de Bunyan n’est pas bien compliquée : il s’agit d’un jeune homme qui s’appelle Christian en VO – Chrétien en VF (…), qui va devoir passer une série d’épreuves pour montrer qu’il est digne du Paradis (allégoriquement et plus ou moins explicitement !). Date de parution : 1675, vous comprenez mieux ? Bref, c’est apparemment un classique pour les petits Anglais (les pauvres, parce que quand même Narnia à côté c’est hyper actif et moderne).
« Au commencement était l’arbre. Le boule de pierre menait sa course dans le vide. Sous la croûte était le feu. Les rochers bouillonnaient, les gaz sifflaient.  Quelques bulles crevaient la surface de la croûte. L’eau saturée de sel s’accrochait à la boule tournoyante. De la boue coulait à la surface et dans cette boue se dessinaient des formes mouvantes. Tout point d’une sphère en est le centre et l’arbre était au centre. Il faisait tenir le monde, dans l’air, sur la terre, dans la lumière, dans l’obscurité, dans l’esprit. » ~ Yggdrasil, le Frêne-Monde
« Toujours ils vont par trois, c’est une loi du récit, autant des mythes que des contes de fées. La Règle de Trois. Dans le récit chrétien, les trois sont le grand-père irascible, l’homme généreux que l’on torture et l’oiseau blanc aux ailes qui palpitent. » ~ Homo Homini Deus Est
« Cette chose obscure lovée dans son cerveau et ces eaux ténébreuses qui recouvraient la page appartenaient à la même réalité et constituaient toutes deux une forme de savoir. C’est ainsi que fonctionnent les mythes. Ce sont des objets, des créatures, des histoires qui peuplent notre esprit. Ils ne s’expliquent pas et n’expliquent rien en retour. Ce ne sont ni des croyances, ni des allégories. Ces ténèbres avaient fini par envahir l’esprit de la frêle enfant et se mêlaient à la façon dont elle appréhendait la moindre nouveauté. » ~ Une frêle enfant en temps de paix.
 J’ai apprécié cette incursion dans les mythes nordiques, je m’y suis plongée avec délices d’autant plus qu’il me semble que c’est la version la plus « lisible » que j’aie jamais trouvée (excusez-moi mais l’Edda c’est un peu indigeste de mon point de vue français du  XXIe siècle ! Je n’ai pas encore trouvé de Voluspa), et qu’elle m’a également semblée plutôt complète. Par exemple, le Fimbulvinter ne me disait rien du tout, ni Randrasill, ainsi que quelques personnages « secondaires », parmi les Ases ou non ; je ne savais pas non plus que Jörmungandr était, ou pouvait être considéré, comme l’enfant de Loki, le « penseur enflammé » – personnage extrêmement développé ici, quasiment central à la deuxième moitié du livre ! Peut-être que ces éléments étaient dans l’Edda que j’ai lue, mais comme je vous le disais j’ai trouvé le texte difficile d’accès, décrochant à certains moments. Bref j’ai sacrément amélioré ma connaissance des dieux nordiques et de leurs petites affaires, et grandement apprécié aussi la précision de l’auteur au début du texte : à savoir que les mythes évoluent et comportent souvent plusieurs versions, des histoires ou des noms – du moins ceux transmis longtemps à l’oral.
L’auteur partage également avec nous quelques réflexions plus générales sur les mythes, qui m’a, encore une fois, profondément rappelé certaines phrases et explications du professeur Tolkien (Du Conte de fées, les Monstres et les Critiques). On abordera dans cette partie la différence entre mythes et cotes de fées, entre personnages de roman et personnages de mythes.
Une petite phrase dans laquelle je me suis intégralement reconnue, à la seule exception que de toutes les mythologies la nordique est une de celles qui m’a fait le plus longtemps défaut : « Je ne « croyais » pas aux dieux nordiques et je me suis même servi de ce que je savais de leur univers pour en arriver à la conclusion que l’histoire chrétienne n’était qu’un autre de ces mythes, le même genre de récit sur la nature du monde.« 
Une lecture très enrichissante, poétique et accessible. Je conseille à tous.

La Bible des couleurs

De Réjane Masini-Frydig. Editions Jouvence, 2009. Manuel. Lecture abandonnée [158 p.]
la_bible_des_couleurRésumé : « Plus qu’un livre de chromo- ou de colorthérapie, cette Bible des couleurs nous révèle le langage, les pouvoirs et les vertus secrètes des couleurs. Chaque couleur de l’arc-en-ciel, plus le noir et le blanc sont présentés de façon très pédagogique, par rubriques. Le lecteur est d’abord invité à identifier et à visualiser les différentes nuances de chacune des couleurs du cercle chromatique, puis à pratiquer un exercice de rêve éveillé où domine celle qui est analysée afin de s’imprégner de son énergie. L’auteur dresse ensuite une liste des aspects positifs puis négatifs de la couleur au niveau de l’action, des émotions, des sentiments et des pensées. Elle met aussi en lumière son utilisation dans la publicité, en pharmacologie, et évoque ses effets au niveau  » déco  » de la maison. Réjane Masini-Frydig traite également des propriétés, des indications et des contre-indications thérapeutiques de la couleur – la chromothérapie étant sa spécialité. Saviez-vous par exemple que le jaune est la couleur-clé du système nerveux ou que l’orange est un stimulant respiratoire, que le pourpre induit fortement la relaxation et le sommeil ? Elle explique à quel chakra la couleur correspond et décrit sa résonance au sein du cercle chromatique. Puis elle indique sa couleur complémentaire – la complémentaire du rouge est par exemple le cyan, celle du pourpre, le jaune citron – avant d’en évoquer la signification psychologique, symbolique, traditionnelle, spirituelle et artistique et de nous donner quelques conseils sur les associations des différentes couleurs !« 
Un livre que j’ai pris, manipulé, reposé, repris finalement en me disant que d’aller contre ses préjugés ça pouvait avoir de bonnes conséquences. Pas toujours, en fait !

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