Lontano

De Jean-Christophe Grangé. Albin Michel, 2015. Thriller. Très bonne lecture. [777 p.]

/!\ L’intrigue se continue dans Congo Requiem.

Mise en page 1Résumé : « Le père est le premier flic de France. Le fils aîné bosse à la Crime. Le cadet règne sur les marchés financiers. La petite sœur tapine dans les palaces. Chez les Morvan, la haine fait office de ciment familial. Pourtant, quand l’Homme-Clou, le tueur mythique des années 70, resurgit des limbes africaines, le clan doit se tenir les coudes. Sur fond d’intrigues financières, de trafics miniers, de magie yombé et de barbouzeries sinistres, les Morvan vont affronter un assassin hors norme, qui défie les lois du temps et de l’espace. Ils vont surtout faire face à bien pire : leurs propres démons. Les Atrides réglaient leurs comptes dans un bain de sang. Les Morvan enfouissent leurs morts sous les ors de la République.« 

Je l’ai déjà indiqué plusieurs fois : Grangé fait partie de mes auteurs préférés, même si tous ses romans ne sont pas équivalents en terme de qualité (pas duuuuu tout, parfois 😉 ) je trouve qu’il lui arrive régulièrement de sortir de très bonnes choses, bien ficelées, bien documentées, avec un rythme haletant et/ou des relances d’intrigue suffisamment bonnes pour qu’on ne lâche pas le bouquin avant de l’avoir fini.

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Le Livre de l’Énigme, T.1 : Source des Tempêtes

De Nathalie Dau. Les Moutons Électriques, 2016. Fantasy. Très bonne lecture. [443 p.]

sourcetempetesRésumé : « Les ténèbres ont un cœur de lumière. Je l’ai su quand j’ai vu l’enfant dans la tempête. J’ai entraperçu l’azur de sa magie étrange et intense, mon univers s’est métamorphosé. Moi qui me sentais si seul, si désespéré, j’ai découvert soudain pourquoi j’étais venu au monde : pour protéger celui qu’on m’a donné pour frère. Un frère pas tout à fait humain, pas tout à fait possible. Le protéger des autres et de lui-même : des décisions qu’il voudrait prendre afin de résoudre sa maudite Énigme. Car ce petit est doué pour se mettre – nous mettre – en péril ! Mais j’ai la faiblesse de croire que je suis plus têtu que lui. // Une nouvelle grande saga de fantasy. Les mages bleus, servants de l’Équilibre, ont été décimés, mais l’un des leurs a survécu au prix de son honneur, guidé par le besoin impérieux de transmettre la vie. Ses fils : Cerdric et Ceredawn, nés pour devenir les héros de ce voyage riche en périls, depuis les Marches jusqu’au séminaire d’Atilda.« 

Livre lu dans le cadre d’un partenariat avec Les Moutons Électriques

(Hmm… tiens la dernière image que j’ai hébergée sur le site fait aussi référence à deux frères…)

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La religion grecque

De Fernand Robert. PUF (Que Sais-Je ?), 1988. Synthèse. Excellente lecture. [123 p.]
religion grecqueLes ouvrages de cette célèbre collection ne semblant pas faire l’objet de résumés, je me suis jetée à l’eau sans idée plus précise que je risquais d’avoir affaire autant au panthéon grec qu’aux Mystères d’Éleusis et de Delphes. Sur ces deux points j’avais raison, mais pas tout à fait dans le sens auquel je m’attendais le plus. En effet, bien loin d’être un ouvrage sur la mythologie grecque, cette étude se propose de définir les rites et symbolismes de la vie hellène du point de vue quotidien, en se basant sur des conclusions archéologiques qui m’étaient globalement inconnues. Ce fut donc une découverte quasi-totale, passionnante et enrichissante, que je relirai certainement.
Fernand Robert introduit son écrit par la délimitation très claire de deux champs d’étude, voire même deux niveaux distincts : la religion, c’est-à-dire les rites et leur symbolisme découverts par l’archéologie ; et la mythologie qui s’occupe, en conséquence, de fournir des figures mythiques et les histoires qui vont bien avec, parfois même sans lien avec les croyances réelles des populations performant les rites originels ! On a donc droit à toute une partie sur la conception des « temples » grecs, et un sacré nombre de soucis de vocabulaire en lien avec un sens religieux bien différent de celui que l’on peut avoir en France au XXe siècle ou même au XXe. Par exemple je ne savais pas que la plupart des rites se faisaient en extérieur, ni que la fonction de prêtre est plus proche de celle d’un adjoint municipal que celle d’un évêque aujourd’hui, au contraire des devins, « cassant » ainsi le modèle tripartite proposé par Georges Dumézil (un grand bonhomme en étude des civilisations et rites indo-européens), qui base la plupart des sociétés sur trois « castes » au sens large du terme, un partage entre les fonctions religieuse, économique et militaire. Il semblerait donc que l’essentiel des rites en Grèce antique ait été orchestré et mis en œuvre par monsieur tout-le-monde (madame peut-être pas, ils étaient un peu machos à l’époque), qui pouvait se charger de cette fonction parmi d’autres, sur un laps de temps court et au vu de tout le monde la plupart du temps, pendant qu’à côté se déroulaient les « Mystères » et autres absconsités (ce mot n’existe pas semble-t-il), scindant donc la fonction religieuse en diverses organisations très différentes.
Quand je dis que ce livre ne traite pas de la mythologie grecque c’est un peu faux – simplement il est à mille lieues de ces livres que j’avais dévorés enfant puis adolescente qui présentaient une généalogie précise des liens entre les dieux et déesses, leurs attributs respectifs ou leurs animaux fétiches dans des listes claires et nettes. En effet, après cette lecture je ressors convaincue que cela n’a rien d’aussi délimité ni étriqué, et quelque part d’un point de vue quotidien cela fait tout autant, si ce n’est plus, sens à mes yeux. D’après l’auteur ce choix de classer les dieux grecs dans d’abusives petites cases date des années 70, et ne reflète aucune exactitude historique (même si c’est amusant).
Un des exemples donnés qui m’a le plus frappé est celui d’Athéna : déesse adoptée par Athènes, ça c’est certain, mais à multiples facettes : la protection, la guerre, les sciences, mais aussi la santé, ou même d’autres choses, sous la forme d’épiclèses – des épithètes en raccord avec une fonction précise à un moment donné (qu’on invoque quand on en a besoin): Athéna Polias, protectrice de la cité ; Niké, victorieuse ; Promachos, combattante en sentinelle ; Enhoplos, en armes ; Ergané, ouvrière ; Hygieia, en rapport avec la santé – comme le dit l’auteur il est presque plus simple de définir ce qu’elle ne recouvre pas ! J’ai pris beaucoup de plaisir à voir le texte parsemé de termes grecs, qui sont d’ailleurs suffisamment définis pour ne pas perdre le non-hélléniste en route. Ci-dessus je retrouve des racines de « hoplite », « ergonomie », « hygiène » – sans parler du Niké ou Nikè, qui me rappelle des souvenirs de lycée : une célèbre marque de chaussures et d’articles de sport (au départ) a repris le nom, ainsi que le « v » de « victoire », traduction directe du grec, en tant que logo… 😉 (Oui j’avais une prof qui pouvait se montrer très cool et très intéressante). Artémis quant à elle portait la double casquette de vierge et mère, alors que Poséidon luttait avec Athéna pour des rôles un peu semblables (et en aucun cas limité à la seule mer), aboutissant finalement à une certaine trêve et régnant tous les deux sur le Parthénon. Apollon, Aphrodite et Héphaïstos ne seraient carrément pas Grecs pour un euro… mais ont plus ou moins acquis leur nouvelle nationalité sur le tard.
Bien que l’ouvrage soit fouillé et la langue châtiée, je ne l’ai pas trouvé dur à lire à proprement parler, même si beaucoup de choses et de concepts étaient nouveaux pour moi. Fernand Robert sait se faire comprendre, il part du principe que le lecteur a un certain bagage culturel mais n’hésite néanmoins jamais à rappeler de quoi il parle, même brièvement, mais de façon qui m’a semblé claire ; si jamais vous hésitez vous pouvez feuilleter l’ouvrage ici et vous faire votre propre opinion. En tous cas c’est un ouvrage que je recommande au moins à ceux qui s’intéressent à l’Histoire aussi bien qu’à l’Antiquité ou à la Grèce de façon générale.
J’espère ne pas avoir raconté de bêtises là-dessus, j’ai toujours cette crainte d’avoir mal compris ou mal ressorti quelque chose lorsque je lis des choses complexes, ça peut aller très vite. Toutefois j’imagine que cela vous donnera toujours les grandes lignes de l’ouvrage, et, pourquoi pas, l’envie de mettre vous aussi votre nez dedans.:)

 

Plus de documentaires et essais sur La Rentrée des Cartables

20 clés pour comprendre le bouddhisme

Collectif. 2013. Synthèse documentaire. Bonne lecture.
20clesbouddhismeRésumé : « Religion, philosophie ou spiritualité, le bouddhisme sous toutes ses formes ne cesse de fasciner l’Occident. Des origines indiennes aux pratiques contemporaines en passant par les livres sacrés, les fêtes, les divinités, les symboles, la méditation ou encore la religion populaire, le présent volume fait le point sur une tradition multiple et encore méconnue.
Avec : Catherine Barry, Patrick Carré, Véronique Combré, Philippe Cornu, Thierry-Marie Courau, Laurent Deshayes, Michel Hulin, Fabrice Midal, Éric Rommeluère, Dominique Trotignon et Odon Vallet.« 
Malgré des débuts, et même certains chapitres à l’intérieur, que j’ai eu du mal à comprendre dans leur détail, ça a été une bonne lecture, relativement enrichissante.
Tout comme 20 clés pour comprendre le chamanisme, le livre est constitué d’articles du journal Le Monde (non, je ne suis pas abonnée, j’aime juste cette collection ^^) sous forme de courts chapitres – vingt très exactement – chacun portant sur un aspect ou détail différent du bouddhisme : Bouddha, la méditation, les origines du bouddhisme, les fêtes, le bouddhisme populaire, ses évolutions, les rites, etc. Ces chapitres ne suivent pas d’ordre très logique (mis à part « origines » et « évolutions récentes », placés au début et à la fin), il s’agit donc de cheminer au cours du livre à travers des notions différentes, et d’en apprendre un peu plus dans le  chapitre 8 à propos d’un détail évoqué brièvement dans le chapitre 4, ou que vous pensiez ne pas avoir tout à fait compris dans le chapitre 5.
Comme je le disais en introduction, j’ai vraiment du mal à comprendre certains aspects de cette religion – non pas les accepter mais vraiment, basiquement, comprendre ce qu’ils sont, comment ils fonctionnent, et pourquoi. Autrement dit, tout comme quand j’essayais de lire Les Philosophies orientales, j’ai eu cette forte impression d’estrangement, de distance, que les mots n’arrivent pas à combler suffisamment, particulièrement lorsqu’il s’agit de la pensée de ce courant religieux, de la façon dont ils voient et expliquent le monde et la place de l’humain, ainsi que les rites qui en découlent (oui, je sais, c’est la base de la religion, donc c’est dommage de rater cette partie-là !).
Cependant j’ai tout de même apprécié le livre dans son ensemble, et de nombreux chapitres ne m’ont pas paru abscons ! Les fêtes, les personnalités, le titre de bouddha qui est en quelque sorte diffusé au cours des siècles et dans différents endroits… J’ai bien aimé les explications sur le côté très populaire de cette religion, qui n’hésite pas à faire dans le syncrétisme et à absorber d’autres rites ou croyances sans pour autant les relier tout à fait aux siens, en particulier dans certains pays et régions. Il y avait aussi des explications plutôt claires sur le concept du bouddhisme, qui est conçu comme un choix de vie, un cheminement, et peut par conséquent être rejeté ou abandonné pour un temps (ou toujours), et repris, comme le pratiquant le souhaite, à la différence notable des « grands classiques » que sont l’islam, le judaïsme, et le christianisme (certains ont essayé de se faire « débaptiser », mais en théorie c’est juste pas prévu – un jour chrétien, toujours chrétien, qu’on le veuille ou non ! – et il paraît que c’est pareil pour les deux autres religions, amenant fatalement des genres de « brebis galeuses égarées » aux yeux des croyants).
Les chapitres traitant des différents bouddhismes et leurs évolutions « occidentales » reflétaient ce que j’avais déjà lu et retenu du livre précédent sur le même sujet – un petit peu compliqué à retenir dans le détail pour moi qui n’y connais pas grand’chose au départ, mais très intéressant de manière générale.
Une synthèse qui me paraît plutôt complète et bien référencée, même si le sujet peut être difficile à comprendre concernant certains de ses aspects.

Les Francs-maçons : une société secrète

De Marco Carini. 2013. Documentaire. Très bonne lecture.
fmsociétéRésumé : « Tout au long de son histoire, la franc-maçonnerie a suscité les interrogations et alimenté les fantasmes les plus divers. Du secret maçonnique aux multiples théories du grand complot, les idées reçues sur cette société secrète sont innombrables. Qui sont les Francs-maçons et d’où viennent-ils ? Ont-ils de l’influence et quelles relations entretiennent-ils avec l’Etat et avec l’Eglise ? Quelles personnalités célèbres sont ou ont été membres des loges maçonniques ? Les Francs-maçons, une société secrète retrace l’histoire de cette confrérie, de ses origines à nos jours, étudie ses symboles et ses rituels mystérieux, et apporte un éclairage sur ses objectifs, ses structures, ses modes de fonctionnement et ses obédiences. En levant le voile sur ce qui constitue les fondements de cette organisation, implantée dans le monde entier, cet ouvrage dresse le portrait d’un monde fascinant. »
Entre la série de Giacometti & Ravenne et quelques autres ouvrages, pas mal de livres traitant du sujet de près ou de loin me sont passés dans les mains ces quelques derniers mois. C’est donc plus ou moins naturellement que j’ai emprunté ce beau livre qui était exposé dans le présentoir « nouveautés » de la médiathèque. Il fait moins de 100 pages, est illustré, et aborde le sujet de manière à la fois synthétique et anecdotique, ce qui en fait une lecture que je conseille. J’ai aussi bien aimé le ton relativement neutre et les différents points de vue abordés. En bref, un bon documentaire à la hauteur de mes espérances vu son format.
NB : Je classe cet ouvrage dans « sujet sensibles », car ce peut en être un pour certaines personnes. Pour ma part, je suis simplement une petite curieuse qui aime lire et me documenter sur plein de sujets, sans pour autant prendre position de manière systématique. 😉

Conjuration Casanova

De Giacometti et Ravenne. 2007. Thriller érotico-ésotérique*. Lecture ni bonne ni mauvaise, divertissante.
*De nos jours je trouve que la mention « érotique » est parfois très discutable. Je me rappelle de certains livres qui ne la portaient pas, et pourtant… Celui-là n’est en fait pas « pire » que d’autres, le côté « polar » dépasse toujours largement le côté « érotique », bien que cet aspect puisse potentiellement choquer des lecteurs jeunes, et même moins jeunes (y’a pas de raison).
conjurationcasaRésumé : « En Sicile, de nos jours. Cinq couples, réunis afin de pratiquer des rituels mêlant spiritualité et érotisme, sont immolés sur les ordres d’un maître de cérémonie, Dionysos. Seule Anaïs en réchappe miraculeusement.
A Paris, le ministre de la Culture, franc-maçon, est retrouvé près du corps sans vie de sa maîtresse. Le commissaire Marcas, frère d’obédience, est chargé d’enquêter sur les circonstances étranges de cette mort.
De rites érotiques en courses-poursuites sanglantes, de Paris à Venise, Marcas et Anaïs vont remonter la piste meurtrière d’un mystérieux manuscrit signé de la main du sulfureux Casanova… »
Je vous invite à aller consulter mes articles sur les deux autres Giacommeti & Ravenne que j’ai lus : la Croix des Assassins et le Rituel de l’ombre. En effet, le style est toujours le même, et les intrigues un peu aussi, dans un style de « polar divertissant » : facile à lire, pas « prise de tête », avec toujours des mystères sous couvert d’ésotérisme (parfois à deux balles). On aime ou on n’aime pas. Celui-là est peut-être un peu moins bien que les deux autres (parmi ce que j’ai lu) : final un peu à la va-comme-je-te-pousse, énigme un peu plus tirée par les cheveux, avec un petit air à la Werber de « je vais vous dévoiler un des Mystères du Monde »… mais en fait non (on s’en doutait).