Le Passager

De Jean-Christophe Grangé. Le Livre de poche, 2014. Thriller. Excellente lecture. [977 p.]

Première parution : Albin Michel, 2011.

lepassager

 

Résumé : « Je suis l’ombre.
Je suis la proie.
Je suis le tueur.
Je suis la cible.
Pour m’en sortir, une seule option : fuir l’autre.
Mais si l’autre est moi-même ?…« 

Je trouve que les éditeurs de Grangé jouent la facilité depuis quelques œuvres : privilégier les phrases courtes, choc, avec le moins de mots possible. :p Mais ce n’est que mon avis. Si au moins ça pouvait leur éviter de balancer des spoilers comme avec Miserere… que je m’étonne de ne pas trouver dans mes chroniques, j’ai vraiment lâché cet auteur ces dernières années, alors que je l’aimais beaucoup au début – je pense que c’est dû aux quelques déceptions que j’ai eu avec des titres comme la Ligne noire (gore mais pas franchement trépidant – je l’ai trouvé franchement longuet et le héros bêtasse comme c’est pas permis), ou la Forêt des Mânes (hyper bizarre). Pourtant je trouve qu’il rebondit correctement avec cet opus, qui m’a énormément plu !

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Mucha

De Tomoko Sato. Taschen, 2015. Documentaire. Très bonne lecture. [96 p.]

muchaRésumé : « Par son trait plein de grâce et ses détails floraux, l’artiste tchèque Alphonse Mucha (1860-1939) a défini le style visuel du tournant du siècle. Avec leurs nuances pêche, or, ocre et olive évocatrices, ses compositions séduisantes de motifs, de fleurs et de superbes femmes sont devenues des paradigmes des années Belle Époque. L’oeuvre de Mucha imprègne l’illustration, les affiches, les cartes postales et le design publicitaire de son époque. Ses fascinantes affiches de la grande artiste Sarah Bernhardt comptent parmi ses plus célèbres réalisations. Parallèlement à ses oeuvres décoratives, Mucha s’est consacré à défendre des convictions politiques. À travers le cycle monumental L’Épopée slave, il a exprimé son fervent soutien au panslavisme, plaidant pour l’indépendance politique des nations tchèques et slaves faisant partie de l’Empire austro-hongrois. Réalisé en collaboration avec la Fondation Mucha, ce livre met en avant des oeuvres-clefs de Mucha et présente sa création artistique dans toute sa richesse, de ses décorations aux mille motifs à ses illustrations, ses affiches, ses photographies jusqu’à ses peintures monumentales.« 

Lorsque cet été j’ai un jour eu l’imprudence de faire remarquer que le nom de « Mucha » ne me disait rien (même si son trait « Art Nouveau » est très reconnaissable et que je me souvenais bien avoir vu ces copies d’affiches de femmes élégantes portant souvent robes à volutes et couronnes de fleurs), on m’a prêté ce livre pour ma culture générale. 🙂

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La Gladiatrice

De Marion Zimmer Bradley. Pocket SF, 1998. Fantasy. Bizarre. [159 p.]

Titre original : Warrior Woman, 1985 ; trad. par Simone Hilling.

Couverture : Wojtek Siudmak.

gladiatriceRésumé : « Des éclairs dans la tête. Des rêves…ou des visions. Une torpeur éternelle. Elle est prisonnière et entravée. On la transporte à travers le désert. Au terme du voyage, elle est vendue comme esclave, et, arrivée sur son lieu de travail, elle comprend qu’on s’apprête à faire d’elle une prostituée. Dans un réflexe, elle saisit une épée… Mais son lieu de travail est un camp de gladiateurs, et le commandant voit bien qu’elle est entraînée au maniement des armes. C’est une professionnelle, une femme de guerre. Pourquoi pas une gladiatrice? Elle n’en sait rien. Elle n’a aucun souvenir de son passé.« 

J’ai acheté ce livre en occasion, ou on me l’a donné, je ne sais plus, un peu par hasard. Au final, même si je ne peux pas dire ni que ce soit une mauvaise lecture ni que je me sois particulièrement ennuyée, je ressors un peu perplexe.

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Projet oXatan

De Fabrice Colin. Flammarion, 2008. Conte science-fictif jeunesse. Très bonne lecture. [180 p.]
Première édition : Mango, 2002
projetoxatanRésumé : « Sur la planète Mars, en 2541. Quatre adolescents vivent dans un Éden mystérieux, mi-paradis mi-prison, avec pour seule compagnie une étrange gouvernante. Ils mènent une existence sans heurt jusqu’au jour où ils décident de quitter ce cocon pour explorer le monde. Sur leur chemin : un lac noir, une pyramide maya, des ogres, mais aussi un agent du Comité d’Éthique Mondial et un savant fou (…). Pour les quatre héros, l’aventure se transforme peu à peu en parcours initiatique et en quête des origines. De cette épreuve, ils ne sortiront pas indemnes…   Entre fantastique et science-fiction, ce roman fascinant, récompensé par de nombreux prix, s’interroge sur le progrès scientifique et redessine les contours de l’humain.« 
Tiens c’est marrant je n’avais pas spécialement relevé LE dévoilement de l’intrigue dans la 4e de couverture avant de lire le livre. Tant mieux pour moi ! Je vous ai coupé ce bout. 😉
J’ai trouvé cet ouvrage de Fabrice Colin, auteur qui ne m’a en gros jamais déçue (et jamais terriblement) dans une bourse aux livres, planqué au pied d’un palmier décoratif (eh c’était au centre commercial du coin !). Auteur aimé + jolie couverture + histoire de SF jeunesse = hop dans le sac sans hésiter. J’ai été un peu (agréablement, je vous rassure) surprise de voir qu’il était estampillé « classique » dans une collection visiblement scolaire, mais ça c’est parce que je me renseigne plus sur les antécédents de certains auteurs que d’autres – je n’avais aucune idée que ce livre avait eu un prix Collège plusieurs prix jeunesse. Autant vous dire tout de suite qu’après lecture je les trouve tout à fait mérités !

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Les Mots

De Jean-Paul Sartre. Folio, 1964. Autobiographie. Excellente lecture + coup de cœur pour le style. [206 p.]
motsRésumé : « J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était faite de les épousseter sauf une fois l’an, avant la rentrée d’octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées ; droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait.« 
Sartre met dans la bouche, dans la tête, de cet enfant qui n’est nul autre que lui-même, des pensées dont je ne sais pas toujours si elles sont de l’homme adulte ou du petit garçon, ou une analyse par l’homme de ce qu’il fut étant plus jeune – et qu’importe après tout ? La musique des mots, l’exubérance de l’être et de l’écrivain, ses rêves et idées les plus extravagantes mais aussi les plus profondes m’ont transportée sans aucun souci à travers ces pages – trop peu nombreuses.

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Valeureux et cultivés

En ce week-end d’élections européennes (et d’Imaginales, mais là n’est pas tout à fait la question), je tombe au détour d’un des innombrables sites « on vous aide à trouver pour qui vous allez voter » sur le bout de phrase suivante :

« [les] valeurs et […] la culture de la France »

Je me sens perdue.
Depuis quand je partage exactement les mêmes valeurs et la même culture que tous les gens autour de moi ?

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Le Syndrome Copernic

De Henri Lœvenbruck. 2007. Thriller. Bonne lecture. [442 p.]
A lire de préférence après le Testament des Siècles – ce livre en reprend des éléments, et risque donc de vous gâcher légèrement la lecture du Testament si vous le lisez après. Les deux romans sont néanmoins compréhensibles chacun de leur côté, et forment deux histoires séparées.
syndromecopernicRésumé : « Ils lui avaient dit qu’il souffrait d’une schizophrénie paranoïde aiguë.
Mais Vigo Ravel le sait : les voix qu’il entend dans sa tête ne sont pas des hallucinations.
Ce sont les pensées des gens.
Les vôtres.« 
Je n’ai pas eu le même ressenti après cette lecture qu’après celle du Testament des siècles. J’ai trouvé celui-ci moins équilibré dans son ensemble – un début très bon, qui m’a happée dans la tête de cet homme qui finit par douter de tout – le genre de situation que j’adore !! 😀 Toutes les réflexions et commentaires sur la schizophrénie m’ont intéressée, voire passionnée, et pour une fois j’ai trouvé qu’on ne tombait pas dans les clichés, on est vraiment dans le ressenti de la personne, et ça s’accordait très bien avec le début de l’intrigue.
Bien sûr, longue expérience de thrillers oblige, j’ai assez vite pris des paris sur la suite de l’histoire. Et c’est là que le bât a blessé : la tournure des évènements est à peu de choses près la même que dans un roman de Jean-Christophe Grangé*. Je ne vous dirais pas lequel, si vous avez lu les deux livres il y a de fortes chances que vous ayiez vous aussi fait le lien, mais en même temps je ne voudrais pas vous priver de la lecture de l’un ou de l’autre car les deux ont d’autres points intéressants que simplement l’intrigue. En tous cas inutile de vous dire qu’une fois mes hypothèses confirmées le livre a commencé à moins m’intéresser – de plus, et je reprends là mon argumentaire du premier paragraphe, la deuxième moitié du livre est à mon avis beaucoup moins bonne que la première. L’auteur commence par reprendre des éléments d’un de ses livres précédents, et s’assure par là même une espèce de deus ex machinaen tous cas c’est l’impression malheureuse que j’en ai eu ! Ensuite l’écheveau complexe qu’il semblait avoir tissé laborieusement, patiemment autour du personnage principal est plus ou moins dénoué en deux coups de cuillère à pot, et on enchaîne avec des scènes d’action, on fonce dans le tas, et bien sûr le méchant c’était bien le personnage ultra-secondaire que j’avais repéré dès sa première apparition dans le texte. Voilà, voilà. 😦
* et peut-être aussi que d’autres romans que j’ai pas lus, pour ce que j’en sais.
Dire que je ressors déçue de ma lecture est cependant inexact. D’abord la plume de Loevenbruck est toujours aussi fluide, assez cynique, et dans l’ensemble distrayante sans frôler le niveau des pâquerettes, si vous me suivez ! Au contraire c’est plutôt bien écrit, il a pas mal de vocabulaire, je dirais même qu’il en use énormément pour un auteur de polars – le genre ne se définit globalement que peu par sa poésie ou son niveau de langage ! 😉 Je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai été frappé dans un certain paragraphe par l’utilisation du passé simple à la première personne du pluriel : « nous nous mîmes en route… » et autres terminaisons en -âmes, -îmes. Donc voilà, je trouve ça agréable et esthétique. 🙂
J’apprécie toujours autant l’humanité de ses personnages, le côté très terre-à-terre, quotidien, fragile. Ils sont facilement dépassés par les évènements qui leur tombent dessus, et j’arrive assez facilement à m’identifier à eux, ou en tous cas à éprouver de l’empathie, justement parce que ce ne sont pas des super-héros ou des personnages virils, stoïques et prêts à tout !
Ensuite, comme je l’ai dit plus haut, c’est mon énième roman policier de type thriller, et franchement je crois que je commence à me blaser, ou à en tous cas avoir fait le tour d’un certain nombre de possibilités de scénario, de type de personnages et de résolution d’énigme. J’aurais lu ce livre 10 ans plus tôt j’en serais peut-être restée plus ébahie, alors que maintenant dès les premières pages j’ai mes rouages qui se mettent en marche dans mon cerveau et j’échafaude un certain nombre d’hypothèses éclairées tout en cherchant les « indices » dans le texte.
Un bon thriller dans la veine contemporaine française. Je recommande aux amateurs de Grangé, Chattham, Thilliez, et tous les autres.

 

Je suis une fille… ou pas.

Depuis que je suis arrivée sur la blogosphère j’ai commencé à m’intéresser aux sujets, discussions et débats autour du féminisme, du genre, et de tout le tintouin. C’est somme toute assez nouveau pour moi, je n’ai pas d’activistes dans la famille ni ne suis militante en quoi que ce soit moi-même… ou plutôt c’est ce que je croyais avant de lire un certain nombre de choses avec lesquelles je me suis retrouvée forcée de tomber d’accord, voire dans lesquelles je me suis retrouvée complètement. Je me considère donc comme une semi-féministe, même si au moins 3 articles m’ont déjà clamé que ça n’existait pas, avec arguments à l’appui (que visiblement je n’ai toujours pas compris ou accepté entièrement – laissez-moi faire mon chemin analytique, bordel :p).

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