Le Protectorat de l’ombrelle, T.4 : Sans Coeur

De Gail Carriger. Orbit, 2012.Fantasy urbaine / Steampunk. Coup de cœur pour la série. [319 p.]
Titre original : The Parasol Protectorate, Book the Fourth : Heartless, 2011
sans-coeurRésumé : « Lady Alexia Maccon a de nouveau des problèmes. Sauf que cette fois elle n’y est vraiment pour rien. Un fantôme fou menace la reine ! Alexia est sur l’affaire et suit une piste qui la conduit droit dans le passé de son époux. Mais la coupe est pleine quand sa sœur rejoint le mouvement des suffragettes, avec la dernière invention mécanique de Madame Lefoux et une invasion de porcs-épics zombies… Avec tout ça, Alexia a à peine le temps de se souvenir qu’elle est enceinte de huit mois ! Alexia découvrira-t-elle qui tente d’assassiner la reine Victoria avant qu’il soit trop tard ? Les vampires sont-ils encore coupables, ou est-ce qu’un traître se cache parmi eux ? Et qui ou quoi, exactement, a élu résidence dans le deuxième dressing préféré de Lord Akeldama ?« 
Que dire encore si décidément vous n’avez toujours pas commencé cette série sympathique, sinon géniale ?

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Le Protectorat de l’ombrelle, T.3 : Sans Honte

De Gail Carriger. Orbit, 2012.Fantasy urbaine / Steampunk. Coup de cœur pour la série. [310 p.]
Titre original : The Parasol Protectorate, Book the Third : Blameless, 2010
sans_honte_TRésumé : « Après les événements survenus en Écosse, elle est retournée vivre chez ses parents. La reine Victoria l’a exclue du Cabinet fantôme, et la seule personne qui pourrait donner une explication à sa délicate condition actuelle, Lord Akeldama, a inopinément quitté la ville. Pour couronner le tout, Alexia découvre que les vampires de Londres ont juré sa mort.
Tandis que Lord Maccon met toute son énergie à boire, et que le Professeur Lyall tente désespérément de maintenir la cohésion au sein de la meute Woolsey, Alexia s’enfuit en Italie à la recherche des mystérieux Templiers. Ils sont les seuls à pouvoir l’aider. Mais ils pourraient aussi s’avérer pires que les vampires. Surtout armés de pesto.« 
Un tome que je m’attendais bien à trouver un peu plus poignant que le précédent, au milieu toujours de traits d’humour, situations cocasses et personnages hauts en couleur. C’était bien le cas, même si Carriger arrive avec justesse à ne pas tomber dans le mélodrame ou les larmichettes ! Je dis très rarement de telles choses, alors ouvrez grand vos oreilles à mon ersatz d’âme romantique qui pour une fois s’est réveillé : j’adore le couple formé par Connall et Alexia. Vraiment. Je le trouve beau, drôle, mignon, sympa, complice – proche de la perfection à mon avis. Je n’ai pas pu m’empêcher de suivre les actions et pensées de l’un et l’autre depuis le milieu du tome un en me sentant vaguement une âme de midinette ! En même temps je trouve que l’un et l’autre personnages sont intéressants, fouillés, humains (!), et j’apprécie beaucoup les suivre dans leur quotidien ou leurs rôles respectifs ; je leur trouve beaucoup de substance, et c’est très appréciable. Je suis régulièrement surprise par leurs choix, tout en ne l’étant pas trop non plus (ça reste cohérent). Un autre personnage que j’apprends de plus en plus à apprécier est le Béta Lyall : là aussi je trouve que l’auteur a fait un excellent boulot, dans la conception du personnage autant que dans ses discours, actions et prises de décision. Tous ces détails font que je continue à ne pas décrocher de la série : elle a un but divertissant, certes, mais pas au ras des pâquerettes. D’ailleurs malgré ma PàL j’ai surtout envie d’aller chercher le tome 4 à la médiathèque.
A propos de personnages hauts en couleur et des situations idiotes je suis très impatience de retrouver Biffy dans le prochain tome, ainsi que les personnages impliqués dans la même mésaventure et ses  conséquences, ça promet un joli sac de nœuds pour la suite ! 😀 J’ai adoré les moments où Lord Maccon était beurré, c’était juste aussi génial et drolatique que ce à quoi je m’attendais. (Je vous laisse découvrir et savourer tous les détails par vous-même). Je n’ai que deux récriminations sur ce tome : l’illustration de couverture qui, chez Orbit au moins, nous montre une Alexia toujours plus fine, alors que l’auteur insiste lourdement sur sa taille de bourdon et ses formes généreuses ; et j’aurais apprécié des Templiers un chouïa moins stéréotypés, plus diversifiés au sein de leur communauté comme le sont vampires et loups-garous.
Je me rends compte que c’est difficile d’écrire des chroniques pour les différents tome d’une même série : je ne peux pas parler de beaucoup de choses sans dévoiler une partie de l’intrigue, je risque de me répéter, et à force j’ai moins de choses à raconter. Je pense que j’arriverai à m’en sortir ici vu qu’il n’y a que 5 tomes (de tête), mais je pourrais tomber sur des séries pour lesquelles je serais plus tentée de ne faire qu’une seule chronique pour le tout.

 

Tome 1 : Sans Âme
Tome 2 : Sans Forme
Tome 4 : Sans Coeur
Tome 5 : Sans Âge
 
Chroniques d’ailleurs :  Le Chat du Cheshire, Bulle de Livre

Le Protectorat de l’ombrelle, T.2 : Sans Forme

De Gail Carriger. Orbit, 2011. Fantasy urbaine / Steampunk. Coup de cœur pour la série. [319 p.]
Titre original : The Parasol Protectorate, Book the Second : Changeless, 2010.
Sans-formeRésumé : « Un jour qu’elle se réveille de sa sieste, s’attendant à trouver son époux gentiment endormi à ses côtés comme tout loup-garou qui se respecte, elle le découvre hurlant à s’en faire exploser les poumons. Puis il disparaît sans explication… laissant Alexia seule aux prises avec un régiment de soldats non humains, une pléthore de fantômes exorcisés, et une reine Victoria qui n’est point amusée du tout. Mais Alexia est toujours armée de sa fidèle ombrelle et des dernières tendances de la mode, sans oublier un arsenal de civilités cinglantes. Et même quand ses investigations pour retrouver son incontrôlable mari la conduisent en Écosse, le repère des gilets les plus laids du monde, elle est prête ! « 
Bon déjà presque tout ce que j’ai dit sur le tome 1 reste d’actualité. Les scènes « crues » se font néanmoins un peu plus rares, contexte oblige (ça deviendrait lourd sinon). C’est toujours drôle et passionnant. J’ai apprécié voir enfin les fantômes devenir plus que de simples connaissances d’arrière-plan de l’univers. D’ailleurs j’ai embrayé sur le tome 3 à la suite d’un PUTAIN DE CLIFFHANGER à la fin de ce tome-ci (fini il y a à peine une demi-heure, excusez mon état d’ébriété de folie passagère).

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Le Protectorat de l’ombrelle, T.1 : Sans-Âme

De Gail Carriger. Orbit, 2011. Fantasy urbaine / Steampunk. Excellente lecture et coup de coeur. [313 p.]
Titre original : The Parasol Protectorate, Book the First : Soulless, 2009.
sans-ameRésumé : « Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, ne lui avait pas été présenté ! Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame -t-il réellement dans la bonne société londonienne ?« 
Ce livre m’a tuée plus d’une fois, et c’est tant mieux !
D’abord par son humour sans tache, systématique, portant sur tout, d’une délicatesse frisant la provocation, la dépassant souvent, se posant là sans détours ni fanfreluches. C’est un des gros gros points du roman, surtout ne vous en laissez pas conter si d’aventure quelqu’un tente de vous faire croire le contraire ! Je ne sais pas trop pourquoi, mais elle m’a rappelé plusieurs fois Naomi Novik (série Téméraire, thématique et histoire sans aucun rapport)

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Les Enquêtes d’Hector Krine, T.2

Titre du tome : L‘Affaire Jonathan Harker. De Stéphane Tamaillon. 2011. Aventure science-fiction (hybride, à tendance steampunk mais aussi fantasy) historique jeunesse*. Pas mal, voire bien pour découvrir Londres et une certaine culture anglaise.
*désolée, mais c’était ça ou « mélo-mélo de genres, jeunesse »
T.1 : Les Pilleurs de cercueils.
krine2Résumé : « Londres, 1890. Le détective Hector Krine est engagé par Abraham Stoker, l’administrateur du plus grand théâtre de la ville, pour enquêter sur des vols mystérieux commis durant les représentations. Mais l’affaire ne s’annonce pas de tout repos. Au cours de ses investigations, Krine va croiser l’homme invisible, des vampires, déjouer un attentat contre la reine et faire face à une révolte des Grouillants. »
J’ai à très peu de chose près la même opinion de ce tome-ci que du premier. J’ai trouvé que l’auteur avait une plume un peu plus maîtrisée – son style, toujours parsemé de curiosités linguistiques parfois étrangement insérées, est un peu plus fluide.
Les bons côtés restent les mêmes : un fond humoristico-aventureux, dans un environnement résolument réaliste, et décidément bien documenté… en ce qui concerne Londres et la vie de sa société à cette époque. On ne s’ennuie pas, et on apprend des petites choses (ou des grandes) en passant.
Les points moins bons restent aussi les mêmes : comme je le disais au-dessus, et dans l’autre critique, l’auteur utilise parfois du vocabulaire rare, désuet, littéraire – pas du tout en raccord avec ses aventures et son style léger. Je pourrais aussi prendre l’autre versant du problème : on trouve fréquemment des scènes à la « WTF » – dans un langage plus châtié : absolument pas crédibles – dans cet environnement qui est soigneusement construit pour l’être, malgré l’existence de créatures surnaturelles. J’ai été au moins deux ou trois fois brutalement arrêtée dans ma lecture avec un peu la même impression que si Vil Coyote passait en poursuivant Beep-Beep au milieu d’un épisode de Sherlock : « Mais n’importe quoi !!! » Du coup, je suis coupée, frustrée, et j’ai du mal à reprendre la suite. J’ai aussi été coupée quelquefois par une mauvaise utilisation de vocabulaire (qui semble pourtant si cher à l’auteur !), ou des erreurs / maladresses.
Après vérification :
– un grizzly fait bien presque 3m de haut en station debout, pas « avoisinant 2 »
– je n’ai pas résolu le mystère des « débris » de l’arme factice de la pièce de théâtre (jetée par terre) ; soit ils ont utilisé un fusil en argile, soit le sol était en pierre explosive, soit le comédien avait une force absolument surhumaine ! En tous cas le terme fait bien référence à : « Restes inutilisables d’une chose ou d’un ensemble de choses diverses », ce qui n’est pas cohérent avec la scène, et n’a pas d’explication ultérieure.
Enfin, bien que ce soit sympathique et rigolo d’avoir des personnages connus, j’aimerais que l’auteur en utilise un peu plus de son cru, que ce soit dans les noms ou les personnages eux-mêmes. Et surtout, j’aimerais qu’il donne plus de substance à ceux qui sont déjà là. Jekyll, par exemple : que fait-il de sa vie ? Quels sont ses passions, ses amis, ses habitudes ? Plus que dans le premier j’ai cette impression très nette que, bien que le cadre soit très travaillé, et « marche » très bien, les personnages ne sont tous qu’une bande de fantoches que l’auteur manipule de façon visible. J’aimerais un peu moins me demander ce que l’auteur va faire d’eux, et plutôt, comme dans plein de livres, ce qu’ils vont faire. Ces personnages creux sont je trouve une des plus grandes lacunes de la série, un de ses plus gros défauts. J’ai passé sur le « détail » en découvrant le premier tome, mais maintenant je commence à en attendre plus ! Déjà qu’il s’empare sans vergogne de tous les stéréotypes possibles et imaginables, au niveau scénaristique...
Un livre certes distrayant et agréable, mais qui comporte quantité de paradoxes. A lire sans grandes espérances*.
* Voilà : comme ça ça vous donne un échantillon de ce que vous allez y trouver :p (la référence est de Charles Dickens, également un Londonien du XIXe, pour ceux qui ne suivraient pas)

Les Enquêtes d’Hector Krine, T.1

Titre du tome : les Pilleurs de cercueils. De Stéphane Tamaillon. 2010. Aventure / enquête science-fiction (hybride, à tendance steampunk mais aussi fantasy) historique jeunesse*. Pas mal, voire très bien pour découvrir Londres et une certaine culture anglaise.
*désolée, mais c’était ça ou « mélo-mélo de genres, jeunesse »
T.2 : L’Affaire Jonathan Harker
pilleurscercueilsRésumé : « Londres, 1889. Le détective privé Hector Krine est chargé d’élucider une mystérieuse histoire de vols de cadavres. Son enquête le mène jusqu’au coeur des quartiers populaires de la capitale anglaise, où s’entassent les miséreux et les Grouillants, des créatures surnaturelles débarquées des quatre coins de l’Europe, fuyant les persécutions. Quand la nécromancienne Hécate, son amour de jeunesse, est assassinée, l’affaire prend pour Krine une tournure très personnelle. Qui est vraiment Matthew ? Que lui veulent cette meute de loups-garous et cet étrange colosse coiffé d’un chapeau melon ? Quels liens les unissent aux pilleurs de cercueils ? Pour le découvrir, Krine va devoir se confronter à son passé et accepter ses origines… »
J’ai commencé à lire ce roman d’un œil assez sceptique : style parfois hésitant, utilisation de certains mots rares ou inusités au milieu de phrases très communes, voire de paragraphes sans rien de très percutant ni poétique ; énième utilisation du Londres victorien comme décor (danger ! ça devient courant, je ne peux m’empêcher d’établir des comparaisons surtout que je commence à avoir lu pas mal de choses semblables), détective habitant au 221A Baker Street (pouin pouin pouin), intégration de figures mythiques ou totalement stéréotypées sans vraiment de personnalité propre.
Finalement, il n’est pas si mal passé.
Le style ne casse effectivement pas de briques, si ce n’est le persillage de quelques mots ronflants de-ci, de-là (« faix » pour « fardeau » entre autres °_°) ; cependant c’est fluide et entraînant. On ne perd pas trop de temps en descriptions (ce qui est un peu dommage mais à mon sens colle bien à l’ensemble du livre), c’est vraiment écrit dans le plus pur style « aventure », avec pas mal de personnages qui semblent se démener dans tous les sens, et des péripéties à la pelle.
Un très bon point : on n’a pas le temps de s’ennuyer.
Par contre ce qui me chiffonne un peu c’est le mélange des références, et la façon dont elles sont traitées : je l’avais déjà senti dans ma lecture, et j’en ai eu confirmation en lisant le « making-of » du livre, en annexe.
Cet auteur a visiblement plein de références, du People of the Abyss, de London, que j’ai étudié en M1 d’Anglais et qui est assez hard à lire (même si c’est du London, ce n’est pas vraiment un livre très grand public), aux vieux films fantastiques des années 70 (que je n’ai en gros pas vus, je sais c’est une grosse lacune), à la culture mythologique**, et à tout un tas d’autres choses pas toujours très liées entre elles mais qu’il va tout de même réussir à caser tant bien que mal dans son livre. Bref, toutes ces références apparaissent sous forme très restreinte, très survolée. Je pense que pour ceux qui ne les connaissent pas c’est assez rigolo, voire intéressant, mais moi j’y ai vu énormément de superficialité, tout du long ; j’aurais aimé qu’il en utilise certaines de manière plus approfondie, et aussi qu’il en supprime, ou rallonge le livre, car ça en fait juste trop pour un bouquin si court et dans lequel en plus il se passe plein de choses dans la trame du récit, nonobstant la passion de l’auteur pour Londres qu’il veut nous transmettre (ce qui est à mon sens très louable). En fait, se concentrer exclusivement sur Londres aurait été à mon sens plus productif.
**Je note en passant que pour moi Prométhée avait été puni parce qu’il avait volé le feu aux dieux, pas parce qu’il avait construit un homme en argile, mais bon : comme c’est de la mythologie grecque et que je n’ai pas encore été vérifié, je lui accorde le bénéfice du doute de l’existence de deux versions, ou d’une version avec les deux faits. Et puis dans le livre c’est carrément un détail, c’est pour ça que je vous spoile allégrement :D.
En fait, j’y vois un peu un ouvrage pour enfants, mais écrit à la manière YA, avec plus de références « débrouille-toi avec ce magnifique symbole archi-connu que je t’offre parce que c’est cool » que de vraies explications à but informatif. Heureusement qu’il a fait cette annexe au livre, ça en apporte autant que les 200 pages précédentes. Cependant c’est aussi intéressant d’avoir toutes ces pistes de recherche, même si le livre reste résolument du divertissement dans sa manière d’amener les choses.
Un drôle d’hybride tout public, qui certainement distraira les uns et passionnera les autres, même si ce n’est pas le livre de l’année sur aucun des sujets qu’il aborde.

L’Étrange affaire de Spring Heel Jack

(Titre complet : « Burton & Swinburne dans… ») De Mark Hodder. 2013. Thriller steampunk / uchronico-fantastique. Excellente lecture.
Titre original : The Strange Affair of Spring Heel Jack, 2010.
springheeljackRésumé : « Londres, 1861.
Sir Richard Francis Burton. Un grand explorateur et un érudit de talent. Sa réputation a été salie et sa carrière ruinée. Il est dans de sales draps.
Algernon Charles Swinburne. Un jeune poète prometteur et avide de sensations fortes, disciple du marquis de Sade. Le cognac causera sa perte. C’est le cadet de ses soucis.
Les deux hommes sont au cœur d’un empire déchiré par les conflits. D’extraordinaires machines envahissent un monde soumis à des lois des plus répressives. Tandis que certains défendent une société fondée sur le génie créateur, d’autres repoussent les limites de la conscience en ayant recours aux drogues, à la magie et à l’anarchie. Lorsque des loups-garous terrorisent l’East End londonien et que des jeunes filles deviennent la proie d’une effroyable créature nommée Spring Heeled Jack, le duo n’a plus d’autre choix que d’agir. Au plus vite. Tous deux se trouvent confrontés à l’un des événements les plus décisifs de cette époque. Mais la pire de leurs découvertes pourrait bien provoquer la fin du monde tel qu’ils le connaissent… Quand une poignée d’hommes change l’Histoire, l’Histoire change tous les autres. »
J’ai emprunté ce livre sans grandes attentes ni craintes.
En fait, je l’ai adoré et dévoré en très peu de temps tant tout m’a plu dedans. Le genre steampunk (époque victorienne reprise partiellement, avec des machines et des technologies plus avancées que ce qui fut réellement) est quelque chose de très à la mode, dont j’entends régulièrement parler, mais que je n’ai encore que très peu lu. Je n’ai rien contre à la base, mais je ne suis tout simplement pas encore trop tombée sur des ouvrages de ce genre qui me donnaient envie de les lire, faisant mes choix tout autant par rapport aux thèmes qu’en fonction des scénarios, styles littéraires et auteurs.
Je pense que je vais m’en tenir à une critique assez courte, puisque l’essentiel de l’intérêt de cette lecture réside dans la découverte à la fois de l’univers mais aussi des personnages et du déroulement de l’intrigue.
Londres, l’époque victorienne, les drôles d’inventions, les savants fous, les mystères, les allées sombres de l’East End dans l’imagerie de Gustave Doré, Jack l’Eventreur… si ce type de sujet vous fait rêver, foncez ! C’est très bien écrit, prenant, dynamique, bien décrit (mais pas trop non plus) ; les personnages sont intéressants, fascinants, drôles, loufoques et vivent des trucs de fou qui pourtant s’enchaînent avec précision et de façon bien huilée.
Attention cependant : ce livre est une fiction ; bien qu’il reprenne tout un tas de gens fameux (Gustave Doré, Darwin, Swinburne & Burton, Oscar Wilde, Jack…), ce n’est la plupart du temps que pour en détourner la véritable histoire !
Une superbe fresque aventureuse sise dans le Londres de la fin du XIXe, reprenant des fragments d’Histoire pour mieux la mêler de fantastique, de science-fiction, et de fantaisie*.
* à ne pas confondre avec la fantasy.
Une autre chronique plus détaillée et un peu moins enthousiaste : celle de BlackWolf.

New Victoria, T.1

De Lia Habel. 2011, 2012 pour la traduction française chez Bragelonne. S-F / steampunk (/ romance) Un véritable coup de coeur !
J’ai mis « romance » entre parenthèses, parce que pour moi ce n’est pas l’essentiel de l’intérêt du livre, et qu’à ce compte on peut ranger beaucoup de livres sous cette appellation, dès lors que deux personnages sont amoureux au milieu d’actions beaucoup plus vastes que leur nombril. Oui, il y a une romance, oui elle prend un certain nombre de pages. Mais l’intrigue principale n’est pas une intrigue amoureuse, et elle est traitée de manière plus large.
Titre original : Dearly, Departed
newvictoriaRésumé : « La guerre a anéanti les États-Unis. Sur les décombres, une nouvelle civilisation a éclos : le dernier refuge de la morale d’un temps révolu. Car l’avenir est terrifiant. Aux frontières du pays, des combats armés font rage, opposant le régime politique en place à des rebelles sanguinaires qui semblent résister à tout, même à la mort.
Nora a un destin tout tracé : épouser un membre de la haute société et collectionner les robes de bal. Faire honneur à la mémoire de son père, l’éminent docteur Dearly. Rien, dans sa délicate éducation victorienne, ne l’a préparée à un violent kidnapping, ni à survivre dans le camp d’une faction rebelle.
Et pourtant elle devra surmonter ses craintes et ses préjugés pour comprendre la nature du véritable danger qui menace les vivants… comme les morts ! »
J’ai emprunté ce livre en me disant que ça devait être au moins plaisant, avec une touche d’originalité. En fait j’ai découvert une auteur formidable, qui a plein de bonnes idées et un très bon style. Je crois que la dernière série qui m’a tenue à ce point en haleine était Téméraire (rien à voir question thèmes), de Naomi Novik. Comme elle, Lia Habel reprend deux thèmes assez classiques (ici l’ère victorienne et sa société hétérogène + les zombies), comme elle son style est à la fois très riche (pour du roman grand public) et assez loufoque par moments, tout en restant très fluide à lire dans l’ensemble. Je n’ai rien lu ou presque sur les zombies, ni en steampunk, donc mon avis est à prendre en sachant que je n’ai en gros pas de comparaison !
J’ai adoré en gros tous les personnages, les gentils comme les méchants ; de manière générale ils sont un minimum fouillés, et intéressants. J’irais même jusqu’à dire que les personnages secondaires sont plus intéressants que les héros. En même temps le livre fait plus de 400 pages écrit assez petit et serré, autant dire que ça en vaut bien 600 en poche, ça laisse du temps à l’auteur pour bien nous accrocher ! J’ai aussi beaucoup aimé les genres entremêlés : pas mal d’horrifique/catastrophiste (zombies), de science-fiction (zombies, monde rétro-furturiste), un peu d’histoires de familles, et de la romance (bel et bien là, mais qui ne prend pas non plus le dessus sur le reste, contrairement à ce qu’affirment certains résumés trouvés en ligne !). J’ai vraiment eu l’impression d’être immergée dans l’univers, de tous points de vue, et c’était agréable ! J’ai beaucoup aimé le côté « steampunk » (?), la société néo-victorienne, revenue aux « bonnes vieilles coutumes » (je suis un peu ironique), sans pour autant se départir des téléphones portables, de la génétique… J’aimerais bien en savoir plus à ce sujet dans la suite, d’ailleurs.
On nous présente des points de vue alternés, procédé que j’aime toujours beaucoup, et qui est ici à mon sens maîtrisé. De plus cela permet de faire des « pauses », plutôt romance ou plutôt S-F à certains moments, ce qui m’a beaucoup plu : dans un sens ça allège la grosse histoire parfois complexe, de l’autre ça permet de récupérer ses neurones entre deux séances de drague qui pourraient finir par devenir lassantes (mon point de vue). Cependant je n’ai pas trouvé la romance trop mièvre dans l’ensemble, même si beaucoup de choses (comme dans le reste de l’histoire) sont prévisibles. Toutefois comme je l’ai dit plus haut, il y a tellement de choses, d’intrigues et  de personnages qui sont impliqués qu’on arrive toujours à retomber sur quelque chose de prenant, ou de nouveau.
Je lis que certaines personnes se sont ennuyées pendant les 100 premières pages, moi pas, peut-être parce que je suis habituée aux styles « anciens » qui prennent le temps de présenter le monde et les personnages ? J’attends par contre l’auteur au tournant, sur un détail dont elle n’a pour le moment pas parlé… D’ailleurs si j’y réfléchis trop ça peut me casser l’illusion de la romance principale (comme quasiment toutes les romances Young Adult de notre temps, me dit mon coté cynique). Enfin, ça reste de la fiction, je peux accepter certaines incohérences ou détails discutables si ils ne prennent pas trop de place – et c’est là qu’elle pourrait bien me perdre, ou pas, dans la suite de l’histoire. A voir…
Les 30 dernières pages de l’histoire m’ont parues un peu bâclées, un peu « expédiées ». Cela ne m’a pas gâché le livre, mais c’était un peu dommage, et je suis du coup vaguement sceptique (mais quand même très impatiente) pour la suite. (cf. NB)
En conclusion un livre qui pourrait bien se lire autant comme de la S-F que de la romance.
 NB : … Aaargh c’était bien ça, j’ai lu une mauvaise critique du tome 2 sur le blog Les rats de bibliothèque. Tant pis, j’ai un trop bon souvenir du tome 1 pour ne pas me prendre le mur avec entrain moi aussi, si mur il y a à se prendre, parce qu’on n’apprécie pas tous les livres de la même façon ^^ (Youhou !)