New Victoria, T.1

De Lia Habel. 2011, 2012 pour la traduction française chez Bragelonne. S-F / steampunk (/ romance) Un véritable coup de coeur !
J’ai mis « romance » entre parenthèses, parce que pour moi ce n’est pas l’essentiel de l’intérêt du livre, et qu’à ce compte on peut ranger beaucoup de livres sous cette appellation, dès lors que deux personnages sont amoureux au milieu d’actions beaucoup plus vastes que leur nombril. Oui, il y a une romance, oui elle prend un certain nombre de pages. Mais l’intrigue principale n’est pas une intrigue amoureuse, et elle est traitée de manière plus large.
Titre original : Dearly, Departed
newvictoriaRésumé : « La guerre a anéanti les États-Unis. Sur les décombres, une nouvelle civilisation a éclos : le dernier refuge de la morale d’un temps révolu. Car l’avenir est terrifiant. Aux frontières du pays, des combats armés font rage, opposant le régime politique en place à des rebelles sanguinaires qui semblent résister à tout, même à la mort.
Nora a un destin tout tracé : épouser un membre de la haute société et collectionner les robes de bal. Faire honneur à la mémoire de son père, l’éminent docteur Dearly. Rien, dans sa délicate éducation victorienne, ne l’a préparée à un violent kidnapping, ni à survivre dans le camp d’une faction rebelle.
Et pourtant elle devra surmonter ses craintes et ses préjugés pour comprendre la nature du véritable danger qui menace les vivants… comme les morts ! »
J’ai emprunté ce livre en me disant que ça devait être au moins plaisant, avec une touche d’originalité. En fait j’ai découvert une auteur formidable, qui a plein de bonnes idées et un très bon style. Je crois que la dernière série qui m’a tenue à ce point en haleine était Téméraire (rien à voir question thèmes), de Naomi Novik. Comme elle, Lia Habel reprend deux thèmes assez classiques (ici l’ère victorienne et sa société hétérogène + les zombies), comme elle son style est à la fois très riche (pour du roman grand public) et assez loufoque par moments, tout en restant très fluide à lire dans l’ensemble. Je n’ai rien lu ou presque sur les zombies, ni en steampunk, donc mon avis est à prendre en sachant que je n’ai en gros pas de comparaison !
J’ai adoré en gros tous les personnages, les gentils comme les méchants ; de manière générale ils sont un minimum fouillés, et intéressants. J’irais même jusqu’à dire que les personnages secondaires sont plus intéressants que les héros. En même temps le livre fait plus de 400 pages écrit assez petit et serré, autant dire que ça en vaut bien 600 en poche, ça laisse du temps à l’auteur pour bien nous accrocher ! J’ai aussi beaucoup aimé les genres entremêlés : pas mal d’horrifique/catastrophiste (zombies), de science-fiction (zombies, monde rétro-furturiste), un peu d’histoires de familles, et de la romance (bel et bien là, mais qui ne prend pas non plus le dessus sur le reste, contrairement à ce qu’affirment certains résumés trouvés en ligne !). J’ai vraiment eu l’impression d’être immergée dans l’univers, de tous points de vue, et c’était agréable ! J’ai beaucoup aimé le côté « steampunk » (?), la société néo-victorienne, revenue aux « bonnes vieilles coutumes » (je suis un peu ironique), sans pour autant se départir des téléphones portables, de la génétique… J’aimerais bien en savoir plus à ce sujet dans la suite, d’ailleurs.
On nous présente des points de vue alternés, procédé que j’aime toujours beaucoup, et qui est ici à mon sens maîtrisé. De plus cela permet de faire des « pauses », plutôt romance ou plutôt S-F à certains moments, ce qui m’a beaucoup plu : dans un sens ça allège la grosse histoire parfois complexe, de l’autre ça permet de récupérer ses neurones entre deux séances de drague qui pourraient finir par devenir lassantes (mon point de vue). Cependant je n’ai pas trouvé la romance trop mièvre dans l’ensemble, même si beaucoup de choses (comme dans le reste de l’histoire) sont prévisibles. Toutefois comme je l’ai dit plus haut, il y a tellement de choses, d’intrigues et  de personnages qui sont impliqués qu’on arrive toujours à retomber sur quelque chose de prenant, ou de nouveau.
Je lis que certaines personnes se sont ennuyées pendant les 100 premières pages, moi pas, peut-être parce que je suis habituée aux styles « anciens » qui prennent le temps de présenter le monde et les personnages ? J’attends par contre l’auteur au tournant, sur un détail dont elle n’a pour le moment pas parlé… D’ailleurs si j’y réfléchis trop ça peut me casser l’illusion de la romance principale (comme quasiment toutes les romances Young Adult de notre temps, me dit mon coté cynique). Enfin, ça reste de la fiction, je peux accepter certaines incohérences ou détails discutables si ils ne prennent pas trop de place – et c’est là qu’elle pourrait bien me perdre, ou pas, dans la suite de l’histoire. A voir…
Les 30 dernières pages de l’histoire m’ont parues un peu bâclées, un peu « expédiées ». Cela ne m’a pas gâché le livre, mais c’était un peu dommage, et je suis du coup vaguement sceptique (mais quand même très impatiente) pour la suite. (cf. NB)
En conclusion un livre qui pourrait bien se lire autant comme de la S-F que de la romance.
 NB : … Aaargh c’était bien ça, j’ai lu une mauvaise critique du tome 2 sur le blog Les rats de bibliothèque. Tant pis, j’ai un trop bon souvenir du tome 1 pour ne pas me prendre le mur avec entrain moi aussi, si mur il y a à se prendre, parce qu’on n’apprécie pas tous les livres de la même façon ^^ (Youhou !)
Publicité