L’Ombre du vent

De Carlos Ruiz Zafón. Le Livre de Poche, 2011. Roman. Très bonne lecture. [637 p.]

Titre original : La Sombra del viento, trad. de l’espagnol par François Maspero

L’Ombre du vent fait partie du « cycle » du Cimetière des Livres Oubliés, d’après ce que je lis sur la Toile c’est le premier opus que l’auteur a écrit dans cet univers mais les autres titres sont indépendants et peuvent se lire dans le désordre.

ombreduventRésumé : « Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant est ainsi convié par son père à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets « enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du vent. Avec ce tableau historique, roman d’apprentissage évoquant les émois de l’adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l’Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s’emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafón mêle inextricablement la littérature et la vie« 

J’avais lu quelques ouvrages jeunesse de Ruiz Zafon : Marina, le Palais de minuit et les Lumières de septembre, tous trois de belles lectures qui m’ont donné envie de continuer à découvrir l’auteur.

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La Controverse de Valladolid

De Jean-Claude Carrière. Pocket, 1993. Roman historique. Très bonne lecture. [189 p.]

9782266054010Résumé : « En 1550, une question agite la chrétienté : qui sont les Indiens ? Des êtres inférieurs qu’il faut soumettre et convertir ? Ou des hommes, libres et égaux ? Un légat envoyé par le pape doit en décider. Pour l’aider, deux religieux espagnols. Ginès de Sepulveda, fin lettré, rompu à l’art de la polémique, et Bartolomé de Las Casas, prêtre ayant vécu de nombreuses années dans le Nouveau Monde. Le premier défend la guerre au nom de Dieu. Le second lutte contre l’esclavage des Indiens. Un face-à-face dramatique dont l’écho retentit encore.« 

J’ai entamé cette lecture par pure curiosité : l’amie qui me l’a recommandée l’a étudiée en 1ère, et m’a simplement dit que c’était sur un des tournants de l’Histoire, et que ça se lisait bien. J’aime bien l’Histoire mais ce n’est pas une passion non plus pour moi ; il y a tant à apprendre et à retenir que j’ai tendance à oublier des bouts par-ci et des bouts par-là qu’il faut mieux me rappeler de temps en temps ! Cependant ce livre paraissait court, le résumé pouvait tout autant vendre du barbant que de l’intéressant, alors je me suis dit pourquoi pas.

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L’Apothicaire

De Henri Lœvenbruck. 2011. Roman d’aventures historico-ésotérique. Excellente lecture. [600 p.]
apothicaireRésumé : « « Il vécut à Paris en l’an 1313 un homme qui allait du nom d’Andreas Saint-Loup, mais que d’aucuns appelaient l’Apothicaire, car il était le plus illustre et le plus mystérieux des préparateurs de potions, onguents, drogues et remèdes… »
Un matin de janvier, cet homme découvre dans sa boutique une pièce qu’il avait oubliée… Il comprend alors que jadis vivait ici une personne qui a soudainement disparu de toutes les mémoires. L’Apothicaire, poursuivi par d’obscurs ennemis, accusé d’hérésie par le roi Philippe le Bel et l’Inquisiteur de France, décide de partir jusqu’au mont Sinaï. Entre conte philosophique et suspense ésotérique, L’Apothicaire est une plongée vertigineuse dans les mystères du Moyen Age et les tréfonds de l’âme humaine.« 
Ce livre m’a très fortement fait penser à l’Alchimiste de Coelho, même si cette lecture remonte à plus de 10 ans, et que les deux ouvrages restent très différents par bien des aspects ! Pourtant j’y ai retrouvé un profond humanisme, des questionnements et réflexions sur le sacré de manière générale, le sens de la vie, le respect de soi-même et des autres. C’est d’ailleurs vaguement prématuré car le roman se situe en 1300 et des bananes, autrement dit bien avant le courant humaniste et la Renaissance ; mais j’imagine sans peine que, quelque soit l’époque, il y eut toujours des personnes en désaccord avec le mode de pensée du présent, alors pourquoi pas ?

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Le Manuscrit de Grenade

De Marianne Leconte. 2011. Lecture distrayante, mais sans plus.
livre-le-manuscrit-de-grenade_thumbRésumé : 1491, Andalousie. Sous le règne implacable des rois catholiques d’Espagne, il ne fait pas bon être juif ou musulman… Condamnée pour sorcellerie, une femme se tord dans les flammes du bûcher. Elle laisse à sa fille, la rousse Myrin, une prophétie aux mots énigmatiques et une pierre de lune aux étranges pouvoirs… Traquée par le Grand Inquisiteur Jimenez et ses hommes, Myrin se lance dans une fuite éperdue sur les routes d’une Espagne ensanglantée par la Reconquista, en compagnie de Pedro, un musulman converti, et d’Isabeau, jeune noble catholique promise au couvent. Au terme de leur périlleux voyage, Grenade la légendaire, dernière cité maure qui résiste encore aux assauts des armées chrétiennes…
Encore une fois, la 4e de couverture ne reflète pas exactement la lecture.
Des personnages suffisamment charismatiques pour les supporter le long des 300 pages, un scénario qui commence pas trop mal mais se finit un peu en TGCM (cf Mes mots). Une ambiance très historique au départ, mais un récit qui s’oriente assez vite vers l’aventure et la magie. Je dirais que 90% du livre aurait pu être écrit pour un public jeunesse, car le style est assez fluide et l’histoire pas trop compliquée, et à mon sens pleine de stéréotypes (SPOILERS, surlignez si vous voulez des détails : le méchant très fanatique et très maléfique, le gentil espion roublard, la triste jeune fille qui se déguise en garçon et est aimée du gentil bandit, la belle mauresque magicienne rousse associée à une prophétie et qui est aussi aimée secrètement de son protecteur plus vieux qu’elle, les gardes tous stupides, etc.). Les 10% restants sont d’une part quelques intrigues ou infos politiques (qui sont parfois drôlement plus complexes que les aventures et réflexions des héros, sans raison apparente), et d’autres parts des réflexions sur le désir et les pulsions sexuelles, et la féminité (oui ça m’a un peu saoulée – c’est juste une impression ou c’est typique d’une certaine fantasy française ? Je veux dire, il y a par moments autant de réflexions de ces genres-là que de dissertation sur la psychologie globale des personnages. A se demander si leur quête les concerne vraiment ou si c’est juste secondaire et qu’ils sont surtout là d’une part pour montrer la force des femmes (genre placement de produit) et d’autre part pour se regarder et se désirer entre eux). J’ai trouvé que c’était distrayant mais un peu déséquilibré dans le style, le récit et les thèmes abordés.
En lisant une autre critique, je vois que c’est censé être une uchronie. Malheureusement, ma connaissance de l’Espagne est très mince, et je n’ai pas su saisir les détails réels de ceux qui ne le sont pas.