10 Nouvelles fantastiques de l’Antiquité à nos jours

Prés. par Alain Grousset. Flammarion Jeunesse. Nouvelles. Très bonne lecture. [132 p.]

nouvellesfantRésumé : « De Pline le Jeune à Stephen King, en passant par Edgar Poe ou Guy de Maupassant, on retrouve ce même goût du frisson. Depuis l’Antiquité, les hommes aiment se raconter des histoires pour se faire peur. Des récits de fantômes, de diables, mais aussi de téléphones portables machiavéliques ! Ces dix nouvelles nous font trembler et découvrir toutes les facettes du Fantastique…« 

J’ai tout de suite beaucoup aimé le principe de faire découvrir au lecteur les racines du fantastique, même sous forme aussi réduite, puisque pensée pour la jeunesse.

A titre informatif, ce recueil contient, dans l’ordre, les nouvelles suivantes :

La Maison hantée, de Pline le Jeune

Bisclavret, de Marie de France

Des nouvelles de l’autre monde, d’Augustin Calmet

Le Château du Diable, de Gérard de Nerval

Le Masque de la Mort Rouge, d’Edgar Allan Poe

Qui sait ?, de Guy de Maupassant

La disparition d’Honoré Subrac, de Guillaume Apollinaire

Le Coquillage, de Ray Bradbury

Popsy, de Stephen King

Fonds d’écran, de Pierre Bordage

J’ai trouvé l’ouvrage plutôt instructif dans sa présentation chronologique, on a quelques aperçus de ce qu’a pu être l’évolution du genre à travers les siècles, de ce qui a pu effrayer le lecteur à un moment ou à un autre, en même temps que se dessinent les structures narratives « classiques » du genre. Chaque texte est chapeauté de quelques lignes documentées sur les tendances du genre à l’époque, l’histoire du texte ou le contexte littéraire dans lequel il s’inscrit.

Le Fantastique est la littérature de l’irrationnel. Contrairement à la Science-Fiction qui, elle, est logique au cœur d’une situation de départ inconnue, le Fantastique part souvent d’un décor familier au lecteur pour le faire basculer dans l’aliénation la plus pure. ~ Préface

En même temps nous avons un panel très variés de textes allant du conte (je pense notamment à Bisclavret, une des sources des récits de loups-garous) à l’histoire d’épouvante moderne (Fonds d’écran), en passant par d’autres textes également très divers dans leur traitement du fantastique, qui fait appel tantôt à l’horreur (Le Masque de la Mort Rouge) ou bien à un certain sens de l’humour (Popsy, que j’ai adoré !! Pour du Stephen King c’est effectivement assez particulier, pour une fois le lecteur prend le parti du surnaturel sans remords ni hésitation). Le Coquillage m’a laissée un peu perplexe, je ne savais pas trop à la fin si l’auteur voulait nous faire rêver ou frissonner, Qui sait ? fait partie des textes de Maupassant qui m’ont convaincue, on y trouve cette paranoïa proche du Horla ; je ne savais pas qu’Apollinaire avait écrit autre chose que de la poésie mais j’ai plutôt adhéré à son idée, que je trouvait plutôt plaisante, tout comme le narrateur, jusqu’à la chute… Le Château du Diable de Nerval fait partie des classiques que j’avais déjà lus sous une forme ou une autre (comme Bisclavret d’ailleurs, prenez n’importe quel recueil de textes fantastiques folkloriques ou régionaux et vous avez de grandes chances d’en avoir un aperçu, de nombreuses versions semblent avoir largement voyagé à travers la France au moins).

Je note aussi la volonté de placer dans l’anthologie des textes mettant en scène plusieurs figures typiques du genre : là des revenants, ici un vampire, là encore un loup-garou.

Un très bon ouvrage synthétique pour découvrir ou redécouvrir des textes canons du Fantastique, quel que soit votre âge ou votre motivation.

Lu dans le cadre du CRAAA

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