Les Cantos d’Hypérion 2 : La Chute d’Hypérion

De Dan Simmons. Pocket SF, 1992. Science-fiction. Excellente lecture. [300 + 346 p.]

Titre original : The Hyperion Cantos – The Fall of Hyperion, 1990.

/!\ Spoilers sur la première partie (cachés) dans le résumé.

hyperionRésumé : « L’Hégémonie gouverne plus de trois cents mondes. Quant aux Extros, ils ont pris le large après l’Hégire. Reviendront-ils ? Un de leurs essaims, depuis trois cents ans, se rapproche d’Hypérion. Les habitants de cette planète ont fini par devenir nerveux ; ils réclament l’évacuation. Pour l’Hégémonie, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Mais, sur la même planète, on annonce l’ouverture prochaine des Tombeaux du temps. Le Techno-Centre n’arrive pas à produire des prévisions fiables à ce sujet. Alors, l’Hégémonie agit : elle envoie sept pèlerins sur Hypérion. Drôles de pèlerins ! Celui-ci n’arrive pas à se débarrasser d’un parasite de résurrection ; celui-là écrit un poème qui, selon lui, infléchira le cours des événements. Deux d’entre eux veulent tuer le gritche ; un autre hésite à lui sacrifier sa propre fille, qui naîtra dans trois jours. Et le dernier semble trahir tout le monde, ce qui étrangement ne trouble personne. Bref, l’Hégémonie en fait le minimum ; qu’est-ce qui se cache là-dessous ?« 

J’aime beaucoup le style des couvertures de l’ensemble du cycle ; la première est clairement le (Tombeau du) Sphinx tel que décrit dans le livre, avec cette singularité familière ; cependant je ne vois pas ce que vient faire ici un archer dénudé, bien que bel homme !

J’avais dû laisser mes personnages enfin arrivés sur Hypérion, en route vers les Tombeaux du Temps, avec un temps très limité pour trouver les réponses à leurs questions (pour certains du moins). Je les ai tous retrouvés avec bonheur, en me rendant compte aussi que j’arrivais à trouver plus d’attrait à certains qui ne me plaisaient pas trop au début mais ont été largement développés (le consul), tandis que certains continuent à me laisser plus ou moins de marbre (Kassad, qui je trouve a une histoire et des motivations beaucoup plus stéréotypées que les autres !). La suite et fin du cycle respecte le ton et le rythme de ce que j’ai lu au début, je n’ai pas constaté de baisse de qualité sur la longueur comme cela arrive parfois. Tout au plus ai-je trouvé que la fin allait un peu vite, mais en même temps vu les buts de chacun il aurait sans doute été difficile de faire traîner certaines conclusions en longueur sous peine d’une certaine pesanteur. J’ai aussi été satisfaite des conclusions de manière générale – les personnages ne sont pas tous « servis » de la même manière, l’auteur est arrivé à me faire croire à un savant mélange de prédestination et de hasard qui ne m’a pas laissée sur ma faim.

Je ne peux résister à l’envie de vous vendre le livre une nouvelle fois : je suis toujours très fan du gritche, je trouve le « personnage » fascinant (Simmons le compare à Grendel dans le vieux poème épique Beowulf, on sent qu’il s’en est inspiré); la narration et description ne cesse de changer d’échelle : de la politique et des visions extra-planétaires (le sénateur Gladstone, l’Hégémonie, le Retz, le Technocentre) on passe par des extraits à dimension plus humaine, plus régionale, jusqu’à se concentrer sur notre petit groupe de pèlerins et leurs questions internes, ce qui donne beaucoup de dimensions à l’histoire et à l’univers, autant SF qu’humain.

Les Tombeaux du Temps continuent à me fasciner, c’était une salement bonne idée de détournement de Gizeh, et ils font partie intégrante de l’arrière-plan panoramique et atmosphérique tout au long de cette seconde partie – ce que j’espérais bien.

J’aime beaucoup aussi l’humour de l’auteur, ses références culturelles et historiques (une note de bas de page m’a fait rire… parce qu’il y en a très peu quand je croise beaucoup de références !!) L’intrigue se passe plusieurs siècles après notre ère, d’où un décalage régulièrement rappelé. Je trouve que l’auteur a également très bien placé et créé ses néologismes en lien avec les technologies du futur : les portes distrans, les « vieux films bidim », le simstim… En contexte, et parce qu’il n’invente pas totalement de nouveaux mots mais en crée à partir de bases linguistiques existantes, il m’a paru assez facile de les relier à leurs sens (bidimensionnel, simulation/stimulus pour les deux derniers). ça peut paraître un détail, mais les lexiques dans la Fantasy/ SF ça va deux minutes, j’aime aussi comprendre directement de quoi on me parle de temps en temps.

Simmons a également réussi à me bluffer sur deux points (la nature des Extros et celle de Monéta) – ce n’est que du demi-spoil mais je vous épargne au cas où ça vous permettrait de tout comprendre, que j’aurais pourtant peut-être pu voir venir, car il n’est pas non plus avare de détails dans le livre, c’est juste que je n’ai pas dû être attentive à tout mais être plus concentrée sur les pèlerins en eux-mêmes ! En tous cas voilà je finis cette référence de SF et je suis enchantée parce que c’était une très bonne lecture pleine de choses agréables et divertissantes, et en plus bien construites dans l’ensemble.

Je ne suis pas sûre de lire Endymion (deuxième cycle relié à la planète Hypérion, aussi en quatre tomes chez Pocket) parce que je lis partout que c’est moins bien, et puis ce ne sont pas les mêmes personnages non plus, alors j’ai un peu peur d’être moins emballée. Par contre Simmons est aussi l’auteur d’autres œuvres complètement différentes comme l’Échiquier du Mal qui me tente bien depuis un bail, donc ce n’est pas impossible que vous en retrouviez sur ce blog un peu plus tard.

Chroniques d’ailleurs : Xapur

Cycle Les Cantos d’Hypérion :

1. HYPÉRION

2. La Chute d’Hypérion

4 réflexions au sujet de « Les Cantos d’Hypérion 2 : La Chute d’Hypérion »

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  2. Quels souvenirs je garde des deux premières parties d’Hypérion; sublimes !!! Du coup, en lisant ton billet j’ai très envie de retrouver les pèlerins justes devant les Tombeaux du Temps, là où je les avais laissés moi aussi ^^ Ton billet me convainc que cette suite vaut la peine, et puis le Gritche quoi… il me faut en savoir plus ^^ Merci d’avoir ravivé la flamme 🙂

    • ça plus un article que je viens de lire, ça me donne envie de relire Dune ! Ce n’est pas exactement la même chose mais je trouve un air de ressemblance entre les deux livres.

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