Les Aventures de Pinocchio

De Carlo Collodi. Éditions de Crémille, 1973. Conte / récit d’aventures jeunesse. Bonne lecture. [247 p.]
Titre original : Le avventure di Pinocchio, storia di un burattino, 1881-1883 (parution en feuilleton)
pinocchioRésumé : Pinocchio est un pantin parlant et bougeant, créé à partir d’une bûche de bois quelconque par un artisan démuni. Cela ne l’empêche pas de vouloir se comporter en petit garçon, avec toutes les difficultés du monde pour s’intégrer au monde des hommes à cause de son manque total de moralité, de volonté ou de gentillesse. Son caractère, qu’il désire pourtant changer, va lui causer maints tracas et mésaventures.
Encore un ouvrage de cet éditeur suisse qui m’est complètement inconnu mais qui publie (publia ?) des jolis petits classiques qui se tiennent bien en main, ont une mise en page très agréable, des dessins un peu partout (un peu vieillots à mon goût mais aussi assez en phase avec le contexte de l’histoire !), et sont reliés (simili- ?)cuir pour ne rien gâcher. Bref, de beaux objets à avoir dans sa bibliothèque !

Mes débuts dans l’histoire ont été un peu durs : j’ai été confrontée dans l’introduction, écrite par la Comtesse de Gencé, à une forme tant qu’à un fond vieillots et enfantins, qui m’ont fait espérer que le roman en lui-même était d’une autre trempe. En réalité le début de l’ouvrage m’a encore valu quelques frayeurs et désolations (humour très très potache, ton très moralisateur et très enfantin, « Gepette » au lieu de « Gepetto » – du coup je me demande lequel est la VO) mais finalement soit le style s’est amélioré soit je m’y suis habituée. Il me semble que l’humour terriblement potache s’évanouit tout de même au fur et à mesure du récit, ne laissant plus que des situations, parfois burlesques certes, propres au conte ou au récit d’aventures – qui vire également au dramatique plusieurs fois. De même l’aspect moralisateur, qui sous-tend toute l’histoire, laisse quand même une place non négligeable au simple côté aventuresque. Néanmoins cela reste un conte du XIXe siècle, pour les enfants, vantant les mérites de la morale, de la famille, du travail… A vous de voir si vous avez l’habitude de lire ce genre de littérature ou non.
Je ressors plutôt satisfaite de ma lecture : j’avais acheté ce livre sur une brocante, pour ma culture générale, et l’avais sans surprise remisé au fond de ma bibliothèque pendant quelques années. Je ne suis pas une grande fan de la version Disney, et je me doutais un peu que l’histoire d’origine n’allait pas forcément me faire bondir d’enthousiasme non plus ; et c’est le cas. Cependant ce livre m’a offert beaucoup plus de rebondissements et des personnages un peu plus creusés (notamment la Fée, et le Renard et le Chat, sans compter les personnages beaucoup plus nombreux), ce qui m’a permis de découvrir des pans entiers de l’histoire et m’intéresser suffisamment pour arriver sans peine au bout de ce conte un peu longuet.
C’est finalement une histoire assez complète et évolutive qui touche à plusieurs valeurs morales en tant qu’ouvrage éducatif à destination des enfants, mais aussi à tout plein de codes du conte traditionnel : la Fée, les brigands, le vol de nourriture, la transformation, l’avalement par une bête géante, les animaux parlants, l’exil, la recherche d’une famille… J’ai aussi beaucoup souri de l’extrême naïveté de Pinocchio dans toutes circonstances – heureusement il arrive à se mettre un peu de plomb dans la cervelle au fur et à mesure que des mésaventures lui arrivent, compliquant parfois seulement un peu les plans des fieffés vilains qui se mettent en travers de son chemin, mais offrant au lecteur une évolution progressive.
Un livre dont je n’attendais rien et qui m’a offert une lecture plutôt plaisante.

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