Celui qui a peur du loup

De Karin Fossum (Norvège). 2005. Policier. Bonne lecture.
Titre original : Den Som Frykter Ulven (ne me demandez pas si c’est bien traduit !!)
celuiquiRésumé : « Au cœur de la forêt, une vieille femme est retrouvée morte devant sa maison par Kannick, un pensionnaire de l’orphelinat local. Celui-ci raconte aussitôt à la police qu’il a aperçu un individu dissimulé entre les arbres, ressemblant fort à Errki Johrma, un jeune marginal échappé du centre psychiatrique. Le lendemain de cette découverte macabre, la banque de la ville est cambriolée. Le braqueur prend un jeune homme en otage et s’enfuit dans les bois. Le commissaire Konrad Sejer se doute qu’il existe un lien entre les deux affaires. Tout semble accuser l’énigmatique Errki, que -seule sa psychiatre juge incapable d’un tel acte. Au cœur de la forêt norvégienne, l’étau se resserre.  »
Je n’ai pas trop l’habitude de lire de la littérature nordique ; ma seule autre expérience notable a été les Arto Paasilinna, qui est finnois et n’écrit pas que du policier (s’il en écrit, je n’ai lu que de la littérature « générale » de lui). Pourtant comparé aux auteurs anglais, américains ou français que je lis d’habitude, je ne peux m’empêcher de tirer des comparaisons, des différences notables, qui semblent regrouper les auteurs du Grand Nord de l’Europe : le calme de l’écriture, du ton ; l’environnement très local, très limité ; l’omniprésence de la forêt, espace de silence, de quiétude, de fuite. Et aussi un certain goût pour l’étrangeté de certaines situations et de certaines personnes, auquel après tout il est si facile de s’habituer, surtout quand c’est si bien amené.
Tout ceci n’est qu’une impression, et je m’excuse d’avance de mettre finnois et norvégiens dans le même paquet, peut-être que d’autres lectures me feront faire la différence entre les deux de manière tout aussi claire que je la fais à présent entre ce type de littérature, et celles qui me sont habituelles. 😉
Cette lecture a été plaisante, et aussi assez dérangeante, dans le bon sens. Je me suis sentie totalement dépaysée, tout en suivant l’enquête qui se déroule de façon assez conventionnelle : interrogatoires, recherche de preuves, discussion entre enquêteurs…
J’ai dans l’ensemble beaucoup aimé les personnages, dont certains sortent du lot, et qui sont plutôt bien amenés et semblent tous très humains, avec leur complexité. J’ai eu l’impression d’une histoire courte, en une traite, pourtant le livre fait presque 400 pages.
Et là est la seule raison, ou presque, pour laquelle je n’ai mis qu’un « bonne » lecture : le rythme était un peu trop lent à mon goût, axé plutôt sur la psychologie que sur l’enquête ou les rebondissements. Cependant je dois reconnaître que c’est dans cette lenteur, cette langueur, cette torpeur qui se dégage du livre que l’auteur donne du sens à ses personnages.
Un très bon bouquin, donc, quelque part ; même si à moi il ne m’a pas tout autant plu que d’autres.

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