Ça va, Jeeves ?

De P. G. Wodehouse. France Loisirs, 1982. Humour. Bonne lecture. [286 p.]

Titre original : Right oh, Jeeves, 1934 ; trad. par Josette Raoul-Duval

jeevesRésumé : « Malgré ses efforts pour surpasser son maître d’hôtel le célèbre Jeeves, Bertie ne parvient guère à aider les invités de sa tante, à réconcilier les fiancés brouillés ou à obtenir du timide éleveur de tritons qu’il déclare ses tendres sentiments pour une larmoyante jeune fille sensible à la beauté des étoiles… « 

Encore une fois c’est Lynnae qui m’a branchée sur cette lecture, je ne connaissais ni le personnage ni l’auteur (enfin si, vaguement, de nom…), et ça a fait mouche !

Jeeves est un valet 100% britannique, cultivé, intelligent et fin psychologue sous son rôle discret et peu flatteur (même si les valets et majordomes anglais sont tenus en estime par tout un tas de gens, auteurs, lecteurs et personnages de romans) ; son maître Bertram Wooster est au contraire assez fat (jeu de mot avec rooster = coq ?), persuadé d’être doté d’une intelligence légèrement mais indubitablement supérieure à ses comparses de la bonne société, et ne peut s’empêcher de le faire savoir – ou de tenter. Ce livre n’étant pas le premier opus de la série « Bertie » sait très bien que Jeeves a un talent naturel pour démêler toute situation un tant soit peu tendue ou tordue, mais en conçoit de l’envie et un besoin tout viril de montrer qui est le maître ici, et de remettre le majordome à sa place !

Lorsque deux de ses amis se retrouvent en galère c’est donc tout fringant qu’il va proposer, voire imposer ses services, sûr non seulement de son rôle de conseiller mais également de la qualité de ses conseils. Hélas ceux-ci se révèlent bien peu efficaces et commencent même à enclencher une série d’événements tragi-comiques.

Heureusement Jeeves est toujours là quand on a besoin de lui !

J’ai trouvé cette lecture très légère, subtilement rafraîchissante. J’ai beaucoup aimé toute la galerie de personnages assez loufoques, un peu comme certains Agatha Christie mais sans crime : Bertie le crétin vaniteux – plus vaniteux que crétin d’ailleurs, pas méchant non plus mais de qui on aime bien se moquer car il se met lui-même dans des mauvaises postures, pour de mauvaises raisons ; Jeeves le majordome avec son côté un peu roublard un peu filou mais aussi ses bonnes manières, la tante à fort caractère qui râle sans cesse et ne mâche pas ses mots, le camarade d’enfance un peu « loser », la jeune femme très excentrique et rêveuse, les deux amoureux transis et bornés, ainsi que les quelques autres moins visibles.

Il ne se passe rien de très épique dans ce texte, contrairement à ce que j’ai plus l’habitude de lire, mais pourtant je ne me suis pas du tout ennuyée. Le comique de situation et les dialogues marchent très bien et je me suis beaucoup amusée des facéties imaginées par Wodehouse. J’ai énormément de choses dans ma PàL pour le moment, mais à l’occasion il n’est pas du tout impossible que je rajoute un livre ou deux de cet auteur.

Quelques extraits :

– Regardez les tritons. Pendant la saison des amours le mâle a des couleurs brillantes. Cela l’aide beaucoup.

– Mais vous n’êtes pas un triton mâle.

– Comme je voudrais l’être ! Savez-vous comment un triton mâle se déclare, Bertie ? Il reste simplement devant la femelle, la queue vibrante, courbant son corps en demi-cercle. Je pourrais faire cela en me mettant sur la tête. Non, vous ne me verriez pas hésiter, si j’étais un triton mâle. ~ p. 27

La découverte dans le porte-savon d’un canard en celluloïd ayant sans doute appartenu à quelque jeune prédécesseur contribua à me rendre ma bonne humeur. Pour une raison ou pour une autre, je n’avais pas joué avec des canards en celluloïd depuis des années et je trouvai cette nouvelle expérience des plus revigorantes. Pour ceux que cela intéresserait, je signale que si vous immergez l’objet sous l’eau à l’aide d’une éponge et que vous le lâchez ensuite, il jaillit de l’eau d’une façon propre à divertir les esprits les plus chagrins. ~ p. 87

– Je suis navré.

– Cela ne change rien.

– J’ai agi pour le mieux.

– Une autre fois tâchez d’agir pour le pire. Alors nous nous en tirerons peut-être avec une simple égratignure.  ~ p. 130

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