La plus grande cuillère à riz du monde

De Sirisombath. Editions Kotoji, 2012. Documentaire. Bonne lecture. [99 p.]
Sous-titre : Ou 50 choses utiles et inutiles à connaître sur le Japon.
Illustrations : Olivier Romac.
cuillerearizRésumé : « Connaître un pays, c’est à la fois comprendre les mécanismes généraux qui le gouvernent, par exemple les principales religions qui y sont pratiquées, ses données économiques et politiques, mais aussi observer les petites choses inutiles de tous les jours : un héros de dessin animé ambassadeur, ne plus porter de cravate pour sauver de l’énergie, toutes ces choses qui en disent long sur un peuple. Cet ouvrage peut se lire et se relire dans n’importe quel ordre, un livre pour tous les passionnés ou simples curieux de ce pays fascinant qu’est le Japon.« 
J’avais repéré ce livre pour la première fois lors d’une journée en l’honneur du jumelage Nancy – Kanazawa (la ville à la fameuse lanterne aux pieds irréguliers, que je connaissais déjà car Nancy en possède une offerte par sa ville jumelle dans un espace vert où je vais souvent me promener). Les auteurs étaient présents dans un hall de la mairie et dédicaçaient leur ouvrage sur fond d’exposition de certaines « planches » (texte + illustrations de certains faits choisis). J’avais lu quelques-unes de ces pages sans me décider à l’acheter mais en admirant le travail soigné, peut-être un peu trop « grand public » pour mes goûts, peut-être pas une priorité de lecture, mais tout de même un bel ouvrage visiblement, et probablement plaisant à lire.
Aline ayant elle craqué dessus, le livre s’est retrouvé naturellement dans la pile qu’elle m’a prêté récemment.
Je ressors de ma lecture avec un sentiment mitigé. Je ne suis pas à proprement dire déçue, je pense que ce projet de livre – qui se tient tout à fait – a été correctement exécuté, mais je lui ai trouvé un certain nombre de défauts qui ont quelque peu entaché ma lecture, et un contenu qui n’a pas tout à fait répondu à mes attentes personnelles.

D’abord, et pour se débarrasser tout de suite de ce point le moins intéressant à discuter, j’ai subi quelques virgules mal placées ou tournures de phrases étranges. Rien de très méchant, je crois que la maison d’édition est toute petite et n’a donc sans doute pas une armada de relecteurs-correcteurs, juste un point que je ne peux m’empêcher de noter lorsque je lis quoi que ce soit.
Ensuite vient un problème que j’ai, sans doute comme beaucoup d’autres lecteurs, presque à chaque fois que je lis ce genre de livre « à liste » ou « à anecdotes » : l’auteur fait des choix que je ne saisis pas toujours, je n’ai pas forcément d’explications sur les choix, et je souhaiterais tantôt avoir plus de détails, tantôt moins sur les différents sujets. Je sais que pour ce thème (le Japon) par exemple, aussi, j’ai une culture très variable selon les sujets, et cela n’a sans doute pas aidé non plus ; au fil des pages je me suis donc sentie tour à tour trop prise par la main avec des explications vraiment très simples sur des sujets qui me semblaient couler de source, et aussi parfois totalement ensevelie sous les informations d’une seule page (certains sujets touchant à l’économie, la politique…), quand je ne regrette pas une analyse plus poussée sur tel ou tel point simplement donné. Après tout, ce livre se propose de nous faire découvrir un peuple, et j’ai eu l’impression de passer à côté de cet aspect sur bien des points cités ici – je n’ai pas toujours compris en quoi ces différentes choses étaient représentatives de quoi que ce soit. Le fait que les sujets soient totalement mélangés ne m’a certainement pas aidé à me souvenir de tel ou tel détail qu’on m’avait sans doute déjà mentionné quelques pages avant. D’un autre côté cet aspect pêle-mêle a été décidé de manière volontaire – comme rappelé dans l’introduction.
J’aurais apprécié avoir une brève frise chronologique et une carte générale en rappel, mais ça c’est probablement mon côté maniaque et scolaire qui ressort. ^^’
J’ai tout de même apprécié retrouver certaines choses que je savais déjà ou croyais savoir, et en apprendre et j’espère retenir quelques autres. Le livre en lui-même est agréable à lire, il se pose et se reprend sans problème, les illustrations et la mise en page sont jolies, et cela reste une lecture assez courte donc peu pesante. Ce n’est donc pas parce qu’il n’est pas si bien passé avec moi que j’ai les arguments pour ne pas le conseiller non plus !
J’en suis donc toujours à me demander si je n’étais tout simplement pas vraiment le public visé, ou si ce livre est bel et bien une invitation à lire d’autres choses sur ce pays « de l’Est », qui ne saurait ni se suffire à lui-même, ni être une approche parfaite pour n’importe qui, que l’on découvre absolument tout du Japon ou que l’on en connaisse déjà un rayon (de Soleil Levant). Je ressors donc plutôt perplexe et pas franchement satisfaite de ma lecture, mais peut-être était-ce le but : nous donner envie de chercher plus loin nous-mêmes.

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