Prédateurs

De Maxime Chattham. 2007. Thriller. Bonne lecture. [459 p.]
predateursRésumé : « Ils sont déjà parmi nous…Une guerre sans nom. De jeunes soldats sauvagement mutilés dans des mises en scène effroyables. Mais l’ennemi n’est pas le coupable. Pour le lieutenant Frewin, fasciné par le langage du sang, il ne peut s’agir que d’un psychopathe, un monstre de ruse et sadisme, un prédateur cruel et archaïque qui va les décimer un par un… Renouant avec la veine de sa Trilogie du Mal, Maxime Chattam nous propulse dans un vortex de terreur, imposant une fois encore son univers mystérieux et sanglant.« 
Après avoir lu plus d’une dizaine de ses bouquins, et n’arrivant jamais à tomber totalement d’accord avec les nombreux lecteurs et bloggeurs qui l’encensent, j’ai fini par mettre le doigt sur ce qui ne va pas : il me manque quelque chose chez Maxime Chattham.

De fait c’est une étrange « relation » que j’ai avec cet auteur : je ne lui reproche rien, j’aime ce qu’il fait dans l’ensemble, je me divertis même de manière plutôt efficace avec ses livres car je les lis souvent d’une traite, ou très vite, mais il n’arrive pas, jamais, à me faire décoller, même si j’ai pu relever, dans ce livre comme dans d’autres avant, de très bons passages. Simplement, il semblerait que dans l’ensemble sa recette ne me séduise jamais suffisamment pour que je lui décerne une médaille, souhaite le rencontrer juste pour me planter devant lui les yeux brillants (un jour je le ferais dans un salon juste pour perturber un auteur ! – non je déconne – mais je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire), trépigne en attendant son prochain livre, et tout ce qui va avec.
Je dois vous dire que je me sens toujours frustrée néanmoins, car ce monsieur œuvre très précisément dans des genres qui pourraient tout à fait m’enchanter – or ni sa Trilogie du Mal ni sa saga d’Autremonde ne m’ont pour le moment provoqué d’élans hystériques ou passionnés, non plus que ce pour l’instant dernier essai.
Bon, me direz-vous, et si on parlait de cette lecture, justement ?
Comme annoncé dans le résumé, c’est effectivement assez gore, assez sanglant – encore une fois je suis habituée mais je ne conseillerais pas l’ouvrage à n’importe qui sans le prévenir. L’univers de la guerre accentue un peu plus le côté horrifique, traumatique du cadre. J’ai d’ailleurs trouvé cet aspect du livre plutôt convaincant, par rapport au reste. Je me suis par contre demandé plus d’une fois à quelle époque exactement l’auteur situait son action, car j’ai cru relever des détails anachroniques entre eux, ou étrangement assortis. (Je dirais début-milieu XXe)
J’ai bien aimé les personnages, mais sans plus. Je les ai trouvés sympathiques mais un peu trop stéréotypés – enfin, les deux principaux et les quelques-uns qui leur collent aux basques, ou que eux collent, parce qu’en fait il y a plein de personnages que j’ai relégués en « foule anonyme d’arrière-plan ». Leurs « secrets » étaient je trouve un peu trop stéréotypés et évidents ; l’auteur s’amuse aussi à nous coller des fausses pistes que j’ai l’impression d’écarter aussitôt lues… Bref j’ai suivi le fil rouge jusqu’au tueur, ou plutôt jusqu’à ce que le tueur se dévoile – avec des caractéristiques que je ne vous donnerais pas mais auxquelles je m’attendais, l’auteur ayant une fois de plus tellement décidé de nous marteler certaines choses que j’en suis venue à en douter, explications matérielles à l’appui. Le bon côté c’est que je n’avais rien deviné ; le mauvais c’est qu’une fois de plus je n’ai pas été convaincue à 100%, rien dans le dénouement, ou même avant, ne me permet de penser qu’après tout l’auteur n’aurait aussi pu jeter son dévolu sur un autre de ses personnages.
Le style d’écriture : encore une fois, pas mauvais-mauvais, mais je le trouve loin de toute originalité. La première phrase du livre m’a même tiré un grincement de dents, j’y ai trouvé quelque chose de trop carré, superficiel. Je reconnais qu’il s’en tire pas trop mal question technique, pour la montée du suspense, ou simplement pour nous donner des informations, mais là non plus je n’ai rien trouvé qui m’enthousiasmerait particulièrement.
Le bon point : je ne me suis pas du tout ennuyée sur ma lecture malgré tout.
Un livre divertissant et loin d’être une catastrophe littéraire, mais qui a été incapable de m’occasionner des émois à la hauteur de ceux que je rencontre fréquemment chez les lecteurs de Chattham. Décidément. 🙂

8 réflexions au sujet de « Prédateurs »

  1. Moi aussi j’ai essayé un roman de Chattam après tout le bien que j’avais entendu du monsieur, mais j’ai été si déçue que je n’ai pas retenté l’expérience… Echaudée quoi. Vu que tu en as lu plusieurs et que tu n’es pas plus emballée, je ne vais pas retenter de sitôt.

  2. Et bien dis donc, tu t’accroches quand même à lire du Maxime Chattam malgré le manque d’émoi qu’il ne provoque pas chez toi! De mon côté, il faudrait que je lise la suite de la trilogie du mal ou encore d’Autre-monde que j’avais vraiment adoré! 🙂

    • Apparemment ce livre est le deuxième opus d’un cycle, mais il n’a l’air rattaché à rien avant, en tous cas. La Trilogie du Mal n’était pas mal ; j’ai moins aimé sa saga ado (Autremonde, 7 tomes sortis), mais elle a beaucoup de succès !

  3. Pour ma part c’est un auteur devant lequel je piétine et j’ai les yeux brillants 😉 ! Après, c’est parfois un peu inégal dans ses livres, il y a en a que je préfère comme La Trilogie du Mal ou Les Arcanes du chaos 🙂

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