Les Enquêtes d’Hector Krine, T.2

Titre du tome : L‘Affaire Jonathan Harker. De Stéphane Tamaillon. 2011. Aventure science-fiction (hybride, à tendance steampunk mais aussi fantasy) historique jeunesse*. Pas mal, voire bien pour découvrir Londres et une certaine culture anglaise.
*désolée, mais c’était ça ou « mélo-mélo de genres, jeunesse »
T.1 : Les Pilleurs de cercueils.
krine2Résumé : « Londres, 1890. Le détective Hector Krine est engagé par Abraham Stoker, l’administrateur du plus grand théâtre de la ville, pour enquêter sur des vols mystérieux commis durant les représentations. Mais l’affaire ne s’annonce pas de tout repos. Au cours de ses investigations, Krine va croiser l’homme invisible, des vampires, déjouer un attentat contre la reine et faire face à une révolte des Grouillants. »
J’ai à très peu de chose près la même opinion de ce tome-ci que du premier. J’ai trouvé que l’auteur avait une plume un peu plus maîtrisée – son style, toujours parsemé de curiosités linguistiques parfois étrangement insérées, est un peu plus fluide.
Les bons côtés restent les mêmes : un fond humoristico-aventureux, dans un environnement résolument réaliste, et décidément bien documenté… en ce qui concerne Londres et la vie de sa société à cette époque. On ne s’ennuie pas, et on apprend des petites choses (ou des grandes) en passant.
Les points moins bons restent aussi les mêmes : comme je le disais au-dessus, et dans l’autre critique, l’auteur utilise parfois du vocabulaire rare, désuet, littéraire – pas du tout en raccord avec ses aventures et son style léger. Je pourrais aussi prendre l’autre versant du problème : on trouve fréquemment des scènes à la « WTF » – dans un langage plus châtié : absolument pas crédibles – dans cet environnement qui est soigneusement construit pour l’être, malgré l’existence de créatures surnaturelles. J’ai été au moins deux ou trois fois brutalement arrêtée dans ma lecture avec un peu la même impression que si Vil Coyote passait en poursuivant Beep-Beep au milieu d’un épisode de Sherlock : « Mais n’importe quoi !!! » Du coup, je suis coupée, frustrée, et j’ai du mal à reprendre la suite. J’ai aussi été coupée quelquefois par une mauvaise utilisation de vocabulaire (qui semble pourtant si cher à l’auteur !), ou des erreurs / maladresses.
Après vérification :
– un grizzly fait bien presque 3m de haut en station debout, pas « avoisinant 2 »
– je n’ai pas résolu le mystère des « débris » de l’arme factice de la pièce de théâtre (jetée par terre) ; soit ils ont utilisé un fusil en argile, soit le sol était en pierre explosive, soit le comédien avait une force absolument surhumaine ! En tous cas le terme fait bien référence à : « Restes inutilisables d’une chose ou d’un ensemble de choses diverses », ce qui n’est pas cohérent avec la scène, et n’a pas d’explication ultérieure.
Enfin, bien que ce soit sympathique et rigolo d’avoir des personnages connus, j’aimerais que l’auteur en utilise un peu plus de son cru, que ce soit dans les noms ou les personnages eux-mêmes. Et surtout, j’aimerais qu’il donne plus de substance à ceux qui sont déjà là. Jekyll, par exemple : que fait-il de sa vie ? Quels sont ses passions, ses amis, ses habitudes ? Plus que dans le premier j’ai cette impression très nette que, bien que le cadre soit très travaillé, et « marche » très bien, les personnages ne sont tous qu’une bande de fantoches que l’auteur manipule de façon visible. J’aimerais un peu moins me demander ce que l’auteur va faire d’eux, et plutôt, comme dans plein de livres, ce qu’ils vont faire. Ces personnages creux sont je trouve une des plus grandes lacunes de la série, un de ses plus gros défauts. J’ai passé sur le « détail » en découvrant le premier tome, mais maintenant je commence à en attendre plus ! Déjà qu’il s’empare sans vergogne de tous les stéréotypes possibles et imaginables, au niveau scénaristique...
Un livre certes distrayant et agréable, mais qui comporte quantité de paradoxes. A lire sans grandes espérances*.
* Voilà : comme ça ça vous donne un échantillon de ce que vous allez y trouver :p (la référence est de Charles Dickens, également un Londonien du XIXe, pour ceux qui ne suivraient pas)

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