Une brève histoire du temps

De Stephen Hawking. Flammarion, 1989. Essai. Excellente lecture. [227 p.]

Sous-titre : Du Big Bang aux trous noirs.

Titre original : A Brief History of Time, 1988.

livre-une_breve_histoire_du_temps-stephen_hawking-flammarion-1989Résumé : « Stephen Hawking est universellement reconnu comme un des plus grands cosmologistes de notre époque et l’un des plus brillants physiciens depuis Einstein. Successeur de Newton, il occupe à l’Université de Cambridge la chaire de Mathématiques, et s’est rendu célèbre pour ses travaux sur les origines de l’Univers. Une brève histoire du temps est le premier livre qu’il ait décidé d’écrire pour le non-spécialiste. Il y expose, dans un langage simple et accessible, les plus récents développements de l’astrophysique concernant la nature du temps et du monde. Retraçant les grandes théories du cosmos, de Galilée et Newton à Einstein et Poincaré, racontant les ultimes découvertes de l’espace, expliquant la nature des trous noirs, il propose ensuite de relever le plus grand défi de la science moderne : la recherche d’une théorie unitaire combinant et unifiant la Relativité générale et la mécanique quantique.« 

Je n’ai appris l’existence de Stephen Hawking qu’il y a deux ans à tout casser, grâce à (mes contacts) Facebook. En fait il écrivait déjà des articles de haute volée scientifique avant ma naissance.

Je ne sais pas vraiment pas où commencer : le livre est ordonné en chapitres, mais comme tout est lié je ressors de cette lecture avec plein d’idées et de concepts entremêlés sans ordre précis ! Je ne suis pas une véritable férue s’astronomie et d’astrophysique, disons que c’est un champ de recherche qui m’intéresse depuis longtemps, mais sans me passionner autant que les animaux disparus, par exemple. Par conséquent mes lectures dans ce domaine n’ont rien de très régulier, et je souffre également comme plein de gens du manque ou du retard de vulgarisation des découvertes scientifiques : si l’on ne va pas chercher l’information, par manque de temps ou d’intérêt, les chaînes d’informations nationales préfèrent nous expliquer longuement le CV du dernier tueur local plutôt que de prendre 5 petites minutes sur, disons, la théorie des cordes (vous je ne sais pas mais moi ça m’intéresserait infiniment plus). De plus, à moins de suivre l’actualité scientifique sur des chaînes ou dans des journaux spécialisés (et plutôt à destination d’un public averti), il est fréquent de tomber sur des pseudo-découvertes qui ont en fait plus de 20 ans ! (et là encore je suis gentille, si, si, je vous assure). Toujours est-il qu’à la fin de cette lecture j’ai l’impression d’avoir rattrapé 30 ans de science, au moins, par rapport à mes connaissances d’avant. Et ce livre est paru il y a plus de 20 ans ! Imaginez quels progrès ont pu encore exister après ? Bref comme le dit justement Hawking « A l’époque de Newton il était possible pour un honnête homme d’avoir un aperçu de l’ensemble du savoir humain, au moins dans ses grandes lignes. Mais depuis lors, l’allure du développement scientifique a rendu cela impossible. ».

Donc voilà je range ma frustration à l’idée d’avoir éternellement du retard dans n’importe quel domaine, à moins de devenir chercheuse dans une spécialité si petite que son exclusivité en deviendrait ridicule à l’échelle des connaissances humaines globales.

J’ai énormément appris, disais-je, en lisant cet ouvrage. Hawking a focalisé son travail sur l’Univers et son évolution : quelle évolution, comment, pourquoi ? Plusieurs théories ont été échafaudées, sur fond d’expériences, de calcul et d’observation, certaines ne sont plus retenues à l’heure actuelle mais celles qui restent ne sont pas toutes confirmées non plus, pour autant qu’une théorie puisse être validée à 100% (l’idée étant qu’une théorie est valide jusqu’à preuve du contraire). Si vous avez un peu suivi les dernières avancées vous vous attendrez à trouver des termes comme relativité générale (bon, ok, c’est un peu plus vieux que les dernières actualités ! 🙂 ), trous noirs, théorie des cordes ou physique quantique. Le tour de force de ce livre est que l’auteur arrive bien à nous expliquer en quoi consistent ces théories et concepts, et à les assembler les unes avec les autres : pourquoi en est-on venu à penser que l’une ou l’autre théorie n’était pas conforme à l’univers tel qu’on le connaît, quelles avancées technologiques ou mathématiques ont permis d’élaborer de nouveaux modèles, etc.

Grâce à la dualité onde/particule de la physique quantique, la lumière peut être considérée à la fois comme une onde et comme une particule.

(…) Les trous noirs se sont en réalité nullement noirs : ils rougeoient comme un corps chaud. Plus ils sont petits, plus ils rougeoient. Ainsi, paradoxalement, les trous noirs les plus petits deviennent-ils aujourd’hui plus aisés à détecter que les plus grands !

Il y a quelque chose comme cent millions de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards (un 1 suivi de 80 zéros) de particules dans la région de l’univers que nous pouvons observer.

Le résumé en quatrième de couverture met l’accent sur le « langage simple et accessible ». En effet l’auteur évite de s’embarrasser de vocabulaire complexe autre que celui requis pour parler science, il prend le temps d’expliquer chaque terme pour permettre au lecteur lambda de suivre son discours, et parsème son exposé de traits d’humour ou comparaisons triviales (par exemple j’ai retenu qu’à chaque révolution la Terre perd un tout petit peu de son énergie, « de quoi alimenter un petit radiateur », donc tout est ok on ne va pas se rapprocher trop du Soleil dans l’immédiat).

Il est très difficile de parler de la mémoire humaine parce que nous ne savons pas en détail comment le cerveau travaille. (…) Je parlerai donc de la flèche psychologique du temps des ordinateurs.

(…) Cela rend très trivial le second principe de la Thermodynamique. Le désordre croît avec le temps parce que nous mesurons le temps dans la direction où le désordre s’accroît. Vous ne pouvez rêver meilleur pari !

J’ai dû relire un ou deux passages pour être certaine d’avoir bien compris l’un ou l’autre concept, mais dans l’ensemble je n’ai pas trouvé cet ouvrage obtus. Cependant je ne le conseillerai pas à n’importe qui non plus, je pense qu’un minimum de motivation à lire ce genre de choses (physique / astrophysique). Toutefois je conseille sans réserve aux lecteurs de hard SF et autres aficionados de science « dure », qu’elle soit fictive ou réaliste.

Chroniques d’ailleurs : La Plume ou la vie

5 réflexions au sujet de « Une brève histoire du temps »

  1. Ca a l’air très intéressant tout ça.
    Pour ma part, je ne connais Stephen Hawkins que depuis que le film The theory of everything est sorti. Un film touchant sur ses découvertes mais aussi sa maladie: sclérome latérale amyotrophique si je me souviens bien.

    • Je sais qu’un film est sorti, mais je ne me souvenais plus du titre ! J’ai retenu que c’était la « maladie de Charcot », mais c’est peut-être bien la même chose, je ne connais pas.

  2. Bonjour,

    Perso, c’est grâce aux Simpson que j’ai connu cet homme ^^.
    J’ai ce livre dans ma Pàl mais il me faisait un peu peur. Grâce à ton article, je suis bien motivée pour le livre, merci 🙂

    • J’ai l’impression de rater un monument de références en ne regardant pas les Simpson, je m’y mettrais peut-être un jour ! ^^
      Il y a quelques passages que j’ai trouvés plus ardus, mais dans l’ensemble c’est plutôt accessible ; si tu l’as dans ta PàL ce n’est sans doute pas complètement par hasard, et je pense que même si on rate un ou deux concepts il y a de quoi s’informer et se distraire avec ce livre.

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