The Night Circus

D’Erin Morgenstern. 2011. Roman merveilleux jeunesse. Coup de cœur. [490 p.]
Titre français : Le Cirque des rêves.
nightcircusRésumé : Ceci n’est pas un livre, c’est un spectacle.
Munis de votre billet d’entrée, laissez-vous tenter par un chocolat chaud accompagné de beignets à la crème chantilly, choisissez une des nombreuses tentes rayées de noir et blanc qui vous entourent, comme autant d’îlots mystérieux au milieu d’odeurs de pop-corn et de caramel chaud, et savourez le spectacle quel qu’il soit : entrez dans l’atmosphère en deux tons du Cirque des Rêves*…
Ce livre a été une claque comme je n’en ai pas eu depuis un bail, et sur un thème qui m’a ramené presque 15 ans en arrière, à l’époque où je découvrais avec fascination les aventures d’un petit sorcier dans un monde plein de magie étrange à tous les tournants… La même année, ou la suivante, suivant toujours le filon Gallimard Folio Junior du CDI, je suis tombée sur les Mondes de Crestomanci (+ Ma soeur est une sorcière, Les Magiciens de Caprona, et heu, au moins un autre dont j’oublie toujours le titre il me semble), de Diana Wynne Jones – et même si c’était pas autant une claque j’ai également apprécié trouver, dans ces livres, une magie en même temps douce et violente, présente un peu partout, et dévoilée petit à petit. Pensez aussi Contes de Terremer d’Ursula le Guin, ou simplement la poésie subtile et détaillée de la plupart de films de Miyazaki, et vous aurez peut-être une idée pas trop fausse de l’endroit où cette histoire peut vous emmener, et de quelle manière. J’ai aussi pensé à Philip Pullman (A la croisée des mondes, Sally Lockhart) pour la manière dont la romance est amenée et utilisée à l’intérieur de l’intrigue, et aussi d’autres détails, personnages ou concepts.

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Grimalkin et l’Épouvanteur

De Joseph Delaney. 2013. Fantasy jeunesse. Très bonne lecture.
Titre original : Spook’s, I am Grimalkin, 2011
Note : neuvième tome d’une série qui se suit directement (pas d' »épisodes »)
grimalkinRésumé : « Tandis que Tom, Alice et l’Epouvanteur retournent à Chipenden, John Gregory compte rebâtir sa maison, brûlée par les envahisseurs qui ont ravagé le Comté, Grimalkin s’efforce de rejoindre la tour Malkin, pour y cacher la tête du Malin (que Tom a tranchée en Irlande). C’est dans cette tour que les soeurs de la mère de Tom, deux sorcières lamias, gardent de précieuses malles. Car ces dernières renferment des secrets qui permettraient à Tom de vaincre le Malin. Seulement, un groupe de sorcières, alliées du diable, pourchassent Grimalkin : elles veulent à tout prix récupérer la tête. Elles sont accompagnées d’un mage redoutable et d’une terrible créature mi-humain mi-loup, conçue par magie noire. Au cours d’un affrontement, le monstre hybride blesse Grimalkin. Si la sorcière en réchappe, elle reste néanmoins affaiblie par le poison distillé dans son sang…Tom Ward, son maître John Gregory, et Alice peuvent-ils encore compter sur elle ? »
Ce neuvième opus de la série de l’Épouvanteur est raconté pour une fois du point de vue de sa terrible ennemie la sorcière Grimalkin, et l’action est centrée sur elle, alors que John Gregory et Tom Ward sont ailleurs. Chargée de soustraire aux alliés de l’obscur un terrible objet, la tueuse du clan des Malkin se retrouve à faire face à des ennemis pour une fois aussi puissants et vicieux qu’elle-même, la forçant à user de prudence, et chercher des alliés – ce qui est plutôt difficile dans sa position et vu sa réputation !
J’ai aimé changer de point de vue, non pas que je me sois lassé de Tom Ward (en fait un petit peu, ça fait quand même 8 tomes qu’on le suit !), mais c’est très intéressant d’avoir cette focalisation presque opposée, cette autre vision de l’univers – cela amène au lecteur des détails différents et tout aussi pertinents sur la vie et les relations des créatures et populations du Comté. L’auteur parle en annexe de la difficulté à amener le lecteur à éprouver de la sympathie pour Grimalkin, mais en suivant toute la série dans l’ordre je trouve qu’on est très vite confrontés à un des thèmes majeurs abordés par l’auteur : même dans ce monde qui paraît à première vue dichotomique, les « gentils » ne sont pas plus tous blancs et innocents que les « méchants » ne peuvent avoir de code d’honneur, ou faire fi de certaines lois « naturelles » pour servir leur propre intérêt en même temps que celui des autres. On ne tombe toujours pas dans la mièvrerie ou la simplification à l’extrême, ce qui est tout à fait bénéfique, je trouve, à la crédibilité de l’histoire.
Un seul bémol : certains passages de ce tome sont la copie conforme de ce qu’on peut trouver dans le hors-série « Les Sorcières de l’Epouvanteur« . J’ai trouvé ça dommage, j’aurais au moins aimé que les récits ne soient pas strictement les mêmes (plus développés, ou synthétisés).
Un tome à la hauteur des précédents.

 

Chroniques d’ailleurs :   Les lectures de Marinette

Parmi les tombes

De Tim Powers. 2013. Fantastique. Bonne lecture.
Titre original : Hide Me Among the Graves, 2012
1306-parmi-tombesRésumé : « Londres, 1862. Une ancienne prostituée nommée Adelaïde frappe à la porte de John Crawford, dont elle a croisé la route autrefois. La fillette née de leur brève union aurait survécu mais son âme est prisonnière d’un spectre vampirique. Ce monstre assoiffé de sang n’est autre que John Polidori, jadis médecin de Lord Byron. le scandaleux poète. Le passé de Crawford et d’Adelaïde est lié au monde des ombres, faisant de leur enfant un trophée convoité par l’esprit maléfique. Déterminé à sauver sa fille, le couple maudit s’allie à la poétesse Christina Rossetti et à son frère, le peintre Dante Gabriel Rossetti, eux aussi tourmentés par Polidori depuis l’enfance. Chacun devra choisir entre la banalité d’une existence humaine et l’immortalité sacrilège… Des splendeurs de la haute société londonienne jusqu’aux bas-fonds les plus vils, des élégants salons du West End aux catacombes de Saint-Paul, Parmi les tombes nous entraîne dans un tourbillon vertigineux où l’Histoire se mêle au fantastique : un récit surnaturel moderne à la sauce victorienne. »
Un auteur dont on parle un minimum en ce moment, sur la blogosphère et dans la presse.  J’ai globalement bien aimé, mais il m’a manqué ce petit quelque chose qui fait qu’un bon livre devient une lecture passionnante.

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