Moi, Cthulhu

De Neil Gaiman. La Clef d’Argent, 2012. Nouvelle humoristique. Bonne lecture. [47 p.]

Collection Fhtagn, Pastiches et hommages lovecraftiens

Titre original : I, Cthulhu, 1986 ; traduit, introduit et annoté par Patrick Marcel

moi-cthulhuRésumé : « «Je n’ai jamais connu mes parents. Mon père a été dévoré par ma mère sitôt qu’il l’a eu fécondée et elle, à son tour, a été dévorée par moi, à ma naissance. C’est mon premier souvenir, d’ailleurs. M’extirper de ma mère, avec son goût faisandé encore sur mes tentacules…» Cthulhu par lui-même! La plus célèbre création du maître de l’horreur, H.P. Lovecraft, se livre sans détours et dévoile ses origines dans ce document unique qui paraît ici pour la première fois accompagné des indispensables notes d’un spécialiste du Mythe, Patrick Marcel (Les nombreuses vies de Cthulhu), qui en a également assuré la traduction.« 

Un court texte trouvé dans la bibliothèque d’un ami, lu le matin de… mais oui ! La suite de nos péripéties vers l’Antarctique [L’Appel de Cthulhu, jeu de rôle, campagne : Les Montagnes Hallucinées].

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A la poursuite des Humutes

De Carina Rozenfeld. Syros, 2010. Nouvelle, S-F jeunesse. Très bonne lecture. [38 p.]
humutesRésumé : « Depuis des années, les médias diffusent les images d’une guerre sans merci entre les humains et les Humutes, ces mutants qui, vers l’âge de dix ans, développent des superpouvoirs, et que l’on reconnaît à la bosse qui orne leur nuque. Ce soir-là, à table, Tommy a du mal à regarder ses parents en face… car il sent depuis quelque temps une légère excroissance à l’arrière de son cou…« 
Je connaissais Carina Rozenfeld entre autres par les Imaginales, mais je n’avais pas encore franchi le pas de lire un de ses livres, parce que ceux que j’ai pu voir ou manipuler ne m’en ont pas donné suffisamment envie, ni les critiques que j’ai pu en lire derrière ; je pense notamment à la Symphonie des Abysses ou Phaenix – qui sont apparemment des livres très différents de celui-ci !
Ce petit livre – encore un de la bibliothèque de Lynnae – m’a tout de suite attiré, sous forme d’objet, par son packaging « SF jeunesse » assez classique mais néanmoins toujours efficace à mes yeux : couleurs gris-bleutées, dessin et mise en page clairs et nets, titre de collection sympatoche (« Soon – Des histoires de futurs »). Je n’ai pas eu que d’excellentes surprises avec la science-fiction jeunesse, mais extrêmement peu de mauvaises ; du coup c’est un genre qui me met en confiance peu importe l’auteur (sauf peut-être Christophe Lambert que j’ai catégorisé dans le « très spécial » – au point de me demander au début si ce n’était pas son célèbre homonyme avec qui j’ai également du mal).

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The Old Man and the Sea

De Ernest Hemingway. 1952. Roman. Très bonne lecture.
Titre français : Le Vieil Homme et la mer.
oldmanRésumé : « Set in the Gulf Stream off the coast of Havana, Hemingway’s magnificent fable is the story of an old man, a young boy and a giant fish. In a perfectly crafted story, which won for Hemingway the Nobel Prize for Literature, is a unique and timeless vision of the beauty and grief of man’s challenge to the elements in which he lives.« 
L’histoire d’un vieil homme qui part pêcher et attrape un poisson, dit comme ça je ne trouve pas l’intrigue très emballante… Et effectivement, si vous cherchez un livre trépidant, plein d’action et de péripéties pour la semaine, il vaudrait mieux remettre cette lecture à plus tard ;).
Toutefois, et heureusement, cet ouvrage a des points particulièrement forts ! Cela n’a pas été un coup de cœur pour moi, et pourtant c’est la deuxième fois que je le lis, moi qui d’habitude ne lis que peu ce genre de littérature qui somme toute ne fait que raconter le quotidien, qu’il soit proche de nous ou lointain. Pourtant j’y suis retournée par envie car je me souvenais que, près de 10 ans plus tôt, ce livre m’avait bluffée.
Mon premier argument en sa faveur est que le livre est court : 99 pages dans cette édition, qui est de format moyen et écrit assez gros, donc entre 70 et 120 pages je pense selon les autres éditions. Une grosse nouvelle, ou un court roman, encore que personnellement je le trouve plutôt construit comme une nouvelle. Une bonne raison donc de tenter la lecture !
De plus cette longueur limitée donne plus de force à ce que l’auteur y raconte, et lui permet de prendre son temps sur des détails, des petites choses… Et c’est là le deuxième, très gros, point fort que je trouve à ce livre : sous des dehors de petite histoire assez simple, Hemingway aborde en fait plein de choses, toutes ces pensées, et également les souvenirs du passé, les repères du présent, les émerveillements et ressentis présents dans la tête de cet homme seul au milieu de l’océan, accompagné du poisson énorme et magnifique, qu’il a ferré presque par hasard. Plus l’histoire avance et plus l’homme est en position de faiblesse, physique et morale, même si l’histoire comporte quelques retournements de situation – et plus on a le droit à une incursion dans sa tête, dans la mer qui a toujours fait partie de sa vie, dans la souffrance physique qu’il éprouve, et dans la pêche qui pour ce personnage représente bien plus qu’un moyen de se nourrir.
Encore un petit argument pour finir de vous convaincre d’un jour ouvrir ce livre ? Le style de l’auteur est très abordable, très explicite. Les phrases et paragraphes sont très fluides, et on se retrouve à la fin sans y avoir vraiment pensé.
Un classique très abordable, à la fois poignant et magnifique.
Chroniques d’ailleurs :  Des lires des toiles

The Turn of the Screw

De Henry James. 1898. Nouvelle / court roman fantastique. Lecture fastidieuse.
Titre français : Le Tour d’écrou*.
* On note la traduction littérale perdant tout le double sens original, et même son sens tout court. *soupir*
turnscrewRésumé : « Widely recognized as one of literature’s most gripping ghost stories, this classic tale of moral degradation concerns the sinister transformation of two innocent children into flagrant liars and hypocrites. The story begins when a governess arrives at an English country estate to look after Miles, aged ten, and Flora, eight. At first, everything appears normal but then events gradually begin to weave a spell of psychological terror.
One night a ghost appears before the governess. It is the dead lover of Miss Jessel, the former governess. Later, the ghost of Miss Jessel herself appears before the governess and the little girl. Moreover, both the governess and the housekeeper suspect that the two spirits have appeared to the boy in private. The children, however, adamantly refuse to acknowledge the presence of the two spirits, in spite of indications that there is some sort of evil communications going on between the children and the ghosts.
Without resorting to clattering chains, demonic noises and other melodramatic techniques, this elegantly told tale succeeds in creating an atmosphere of tingling suspense and unspoken horror matched by few other books in the genre. Known for his probing psychological novels dealing with the upper classes, James in this story tried his hand at the occult—and created a masterpiece of the supernatural that has frightened and delighted readers for nearly a century. « 
Malgré ses 87 pages cette lecture n’a pas tellement été de courte durée. D’abord le rythme est lent, l’histoire s’étire, bien entendu pour préserver le suspense, mais contrairement à d’autres écrits j’ai ici ressenti cette lenteur, et ça n’a pas toujours été très agréable.
De plus le style d’écriture de l’auteur est lui aussi plutôt lourd ; autant j’ai apprécié les quelques irréprochabilités grammaticales que j’ai croisées, en connaisseur, autant j’aurais aimé que toutes les phrases ne fussent pas aussi alambiquées ni aussi longues.
Finalement je n’ai même rien à dire sur l’environnement ou les personnages ; après avoir lu la Dame en blanc de Collins je peux dire que j’ai nettement moins apprécié la prose de James, même si je reconnais ici une bonne qualité littéraire.
Peut-être que si j’avais été plus en forme ou que ma lecture se fût moins étalée sur de si nombreux jours j’aurais pu plus l’apprécier !

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