Mucha

De Tomoko Sato. Taschen, 2015. Documentaire. Très bonne lecture. [96 p.]

muchaRésumé : « Par son trait plein de grâce et ses détails floraux, l’artiste tchèque Alphonse Mucha (1860-1939) a défini le style visuel du tournant du siècle. Avec leurs nuances pêche, or, ocre et olive évocatrices, ses compositions séduisantes de motifs, de fleurs et de superbes femmes sont devenues des paradigmes des années Belle Époque. L’oeuvre de Mucha imprègne l’illustration, les affiches, les cartes postales et le design publicitaire de son époque. Ses fascinantes affiches de la grande artiste Sarah Bernhardt comptent parmi ses plus célèbres réalisations. Parallèlement à ses oeuvres décoratives, Mucha s’est consacré à défendre des convictions politiques. À travers le cycle monumental L’Épopée slave, il a exprimé son fervent soutien au panslavisme, plaidant pour l’indépendance politique des nations tchèques et slaves faisant partie de l’Empire austro-hongrois. Réalisé en collaboration avec la Fondation Mucha, ce livre met en avant des oeuvres-clefs de Mucha et présente sa création artistique dans toute sa richesse, de ses décorations aux mille motifs à ses illustrations, ses affiches, ses photographies jusqu’à ses peintures monumentales.« 

Lorsque cet été j’ai un jour eu l’imprudence de faire remarquer que le nom de « Mucha » ne me disait rien (même si son trait « Art Nouveau » est très reconnaissable et que je me souvenais bien avoir vu ces copies d’affiches de femmes élégantes portant souvent robes à volutes et couronnes de fleurs), on m’a prêté ce livre pour ma culture générale. 🙂

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Le Dieu dans l’ombre

De Megan Lindholm. Le Livre de Poche, 2004. Fantastique. Excellente lecture. [510 p.]

Titre original : Cloven Hooves, 1991.

9782253114796 (1)Résumé : « Evelyn a 25 ans. Un séjour imprévu dans sa belle famille avec son mari et son fils de 5 ans, tourne à l’enfer puis au cauchemar absolu. Une créature surgie de son enfance l’entraîne alors dans un voyage hallucinant, sensuel, inquiétant et totalement imprévisible vers les forêts primaires de l’Alaska. Compagnon fantasmatique ou incarnation de Pan, le grand faune lui-même… Qui est le Dieu dans l’ombre ?« 

Je me suis lancée dans ce livre avec une vague appréhension quant au côté « voyage sensuel » – l’érotique, c’est pas vraiment mon truc en général – appréhension contrebalancée par le fait que Megan Lindholm alias Robin Hobb m’a plus d’une fois convaincue et enchantée – par son Le Dernier Magicien, notamment, mais j’avais commencé le Peuple des Rennes et j’avais aimé également. C’est une dame qui a de bonnes idées et une très belle plume, et que je recommande chaudement à ceux qui n’auraient pas encore lu aucune de ses œuvres. Lire la suite

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L’image de l’intimité féminine aujourd’hui

[Oui, cet article parle de sexe ; non ce n’est pas de la pornographie ; oui on en parle quand même]
Je suis tombée sur cet article par hasard, via un autre article du même site, http://www.rue89.com. J’ai cru repérer que ce site référençait pas mal d’articles polémiques voire carrément provocants, mais après tout, que peut-on vraiment lire sans aucun recul ? En tout cas, il m’a touchée plus que choquée.
Extrait 1 : « [L]e but du site* est de redonner confiance à ces femmes dont l’entrejambe ne ressemble pas à celui des stars du X. Car si pour beaucoup de garçons, le porno est la première rencontre avec l’intimité féminine, c’est aussi le cas pour les filles. »
* des sites se sont développés autour de l’image du sexe féminin, regroupant photos et soutien psychologique, surtout dans le monde anglophone pour le moment, afin de remettre à plat la notion de « normalité » qui peut y être associée, ou en être au contraire justement dissociée.
Extrait 2. « « Une génération entière de jeunes femmes qui ont grandi en ayant accès à Internet découvrent leur corps et la sexualité à travers ce média. Souvent, la première et unique manière dont les filles peuvent jeter un œil à l’appareil génital d’autres filles, c’est via la pornographie, qui donne une vision biaisée de ce à quoi ressemblent les vraies femmes. » »
Le reste de l’article parle principalement des sites existants, des photos qu’on y trouve, des croquis de l’appareil génital externe féminin, et des réflexions sur l’érotisme associé à cette partie du corps, et les mouvements plus ou moins radicaux qui se sont développés autour de cette réflexion, justement.
J’ai déjà noté, assez tristement, comment l’influence de la pornographie sur les jeunes esprits dépasse souvent les connaissances anatomiques et biologiques les plus basiques. Personnellement je ne connais ce milieu  que par ouï-dire plus que par ma propre expérience. Dès mon plus jeune âge, ma mère m’a mis entre les mains des livres sur le corps humain, adaptés à ma maturité, bien sûr ! [Merci maman] – il existe des ouvrages pour les 6-8 ans et ce ne sont pas les mêmes que pour les 14-16 ; mais un gros tas de psychologues, écrivains, scientifiques voire humoristes travaillent pour vulgariser les informations, quelles qu’elles soient, et y compris dans le domaine de la puberté et de la sexualité, alors pourquoi donc autant (apparemment) d’ados en arrivent-ils à se baser sur les fictions qu’on leur présente, qui à tomber des nues devant leur premier partenaire, au lieu de se documenter véritablement ? Les parents n’osent-ils donc plus parler à leurs enfants, quitte à les faire rougir un peu ? De mon point de vue, l’éducation sexuelle appartient aux parents, au moins en partie, que ce soit en nous parlant directement, ou en nous collant des prospectus, livrets et documents dans les mains, ou en nous conseillant d’aller en chercher nous-mêmes, et où, etc. En termes de scolarité on n’a souvent le droit qu’à une seule séance en 4e ou 3e, où tout le monde rougit, rigole ou s’en fout royalement. Pas le meilleur âge pour avoir des oreilles attentives, voire un peu tard pour certains qui ont déjà leurs expériences, aussi brèves soient-elles. Les cours de biologie de 1ère et Terminale S sont assez instructifs question fonctionnement physique et hormonal des appareils génitaux, mais encore une fois ça arrive un peu tard, et tout le monde ne passe pas par cette filière, ce qui fait beaucoup d' »exclus ». (saviez-vous que les hommes aussi ont leur propre cycle hormonal ?). L’avantage aussi d’aller chercher des infos c’est qu’on en trouve souvent plus que ce qu’on cherche, surtout au début. Mais peut-être aussi que certaines personnes manquent de curiosité et de conscience que ce genre d’infos peut être important pour leur propre vie, leurs expériences, et également leur identité puisqu’on est tous concernés, même si on ne le vit pas tous de la même façon et qu’on ne fait pas tous les mêmes choix en matière d’image qu’on veut donner ou de comportement. Néanmoins il y a un fond réel, biologique, qu’on ne peut pas simplement occulter mais simplement adapter, montrer, cacher, utiliser – là encore il y aurait matière à réflexion sur très long, mais dans cet article je vais laisser cette question ouverte puisqu’on s’éloigne un peu des propos affirmés de l’article en ligne.
Je trouve ça tout de même terrible qu’un jeune homme en vienne à considérer sa copine comme un être potentiellement bizarre lorsqu’il découvre que son sexe ne ressemble pas aux vulves imberbes, parfaites et virginales de ses pornos habituels, et je pense que si l’inverse se passe aussi du point de vue de certaines jeunes filles envers l’apparence du sexe ou les performances masculines c’est tout aussi grave. Nous sommes des êtres humains, mince à la fin, des êtres de chair et de sang, « pas des robots » dixit ma gynécologue (elle me fait rire quand elle me sort ça pour expliquer justement qu’elle ne peut pas tout expliquer, et que la zone de « normalité », cliniquement et biologiquement parlant, est assez large !) Je suis une femme, mon corps s’est transformé à mon adolescence et si mon sexe doit ressembler à celui d’une enfant, imberbe et plus ou moins parfait, alors je suppose que je dois aussi compresser mes seins ? Ah tiens, non, la logique ne va pas jusque là. Étrange chose que les canons de la beauté.
Je trouve que ce type de comportement / de manque d’information / d’image faussée n’aide pas les relations entre couples, n’aide pas non plus les gens à se trouver, n’aide pas à s’accepter l’un l’autre tels que nous sommes (parce qu’il y  a des choses que même la chirurgie esthétique ne peut complètement corriger – et même si c’était le cas, serait-il à la fois légitime, éthique et censé de toutes – ou presque – passer sur le billard ?)
Néanmoins, je comprends que certaines femmes puissent avoir des complexes concernant leur sexe, car des complexes on en a presque toutes, que ce soit sur cette partie de notre corps ou sur une autre, sur ce qu’on aimerait un peu ou très différent de ce qu’on a. Sur ce point je trouve que les sites cités dans l’article vont peut-être un petit peu loin. On a tous un certain niveau de pudeur, et publier ou regarder des photos intimes reste un exercice gênant pour beaucoup de gens, même dans notre société qui a tendance à se définir « moderne et libérée ». Je pense qu’on peut ne pas complexer sur soi et être conscient d’être « normal » sans pour autant se livrer à ce que je ne peux m’empêcher de ressentir personnellement comme de l’atteinte à la pudeur, sans pour autant me positionner entièrement contre leur initiative, que je trouve raisonnée.
Enfin, je n’ai pas abordé la question des soins cosmétiques / esthétiques, qui bien sûr sont là pour rendre les corps plus attirants, plus désirables, plus conformes aux attentes et aux images idéalisées, et auxquels nous avons recours avec plus ou moins de succès, car moins radicaux que les interventions chirurgicales mentionnées entres autres dans cet article. (D’ailleurs : je croyais qu’on se battait contre l’excision en Afrique ? Pour laisser ça se faire dans les pays « développés » ?? Au temps pour la notion de barbarie… Mais je n’ai pas vérifié ces affirmations donc je réserve un peu mon jugement)
En tous cas, je trouve que cet article pose pas mal de questions très intéressantes, et qui peuvent toutes être analysées et creusées.

Le journal intime de Ellen Rimbauer

De Ridley Pearson. 2004. Roman psychologico-fantastique. Je n’ai globalement pas aimé ce livre.
Titre original : The Diary of Ellen Rimbauer, my Life at Rose Red, 2001
journal1Résumé : « Durant l’été 1998, au cours d’une vente aux enchères, j’ai acquis un journal intime cadenassé et recouvert de poussière, persuadée que ces écrits appartenaient à Ellen Rimbauer. Au début du XXe siècle, John et Ellen Rimbauer faisaient partie de l’élite de la haute société de Seattle. Le couple fit construire une gigantesque résidence sur les hauteurs de Spring Street. Baptisé par la suite  » Rose Red  » – Rose rouge -, cet édifice a été l’objet de nombreuses controverses. En effet, sur une période de quarante et une années, au moins vingt-six personnes ont soit perdu la vie, soit disparu mystérieusement entre ses murs.
Le journal intime de Ellen Rimbauer, dont je vous propose des extraits, m’a conduite à faire certaines découvertes, qui m’ont poussée à organiser une expédition. Dans peu de temps, je serai à la tête d’une équipe d’experts en phénomènes paranormaux, au cœur de la propriété des Rimbauer, afin de sortir cette gigantesque force psychique qu est Rose Red de sa torpeur. J’espère ainsi venir à bout de certains mystères que mon mentor, Max Burnstheim, n’a pu résoudre avant sa disparition à Rose Red en 1970. Au nom de la science, je continue ma poursuite de la vérité sur Rose Red ; advienne que pourra. » Dr Joyce Reardon, Département des Phénomènes paranormaux Université de Beaumont Seattle, Etat de Washington, USA.
En lisant la 4e de couverture, et aussi le signet présent dans l’exemplaire de la médiathèque, je pensais me lancer dans un livre fantastique mettant en scène une jeune femme vivant dans une maison « hantée », vivante, qui fait disparaitre ses occupants d’une manière ou d’une autre, au début du XXe siècle aux Etats-Unis. C’est tout à fait juste, mais les éléments que j’ai trouvés dans ce livre, ainsi que sa structure, ne sont pas ceux auxquels je m’attendais.

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