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Les Enchantements d’Ambremer
De Pierre Pevel. 2007. Fantasy. Très bonne lecture, très distrayante.
Résumé : « Paris, 1909. La tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes se baignent dans la Seine, des farfadets se promènent dans le bois de Vincennes… et une ligne de métro relie la ville à l’OutreMonde, le pays des fées, et à sa capitale Ambremer. Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du Cercle Cyan, un club de gentlemen-magiciens. Chargé d’enquête sur un trafic d’objets enchantés, il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. L’affaire est épineuse et Griffont doit affronter bien des dangers : un puissant sorcier, d’immortelles gargouilles et, par-dessus tout, l’association forcée avec Isabel de Saint-Gil, que le mage ne connaît que trop bien…«
Petit historique : J’avais commencé ma lecture des œuvres de Pierre Pevel, que j’ai eu l’occasion de rencontrer à plusieurs reprises, par la série Les Lames du Cardinal, que je conseille à quiconque aime les romans d’aventures, de mystère, et de cape et d’épée, sans être pour autant totalement allergique aux éléments fantasy. J’avais acheté les Enchantements au Livre sur la Place (tous les ans en septembre à Nancy), il y a quelques années (2009, 2010 ?), et comme la moitié des livres que j’achète je l’avais soigneusement rangé dans ma bibliothèque, sans le lire sur le coup. Pour ma défense, 95% des livres que j’achète sont des choses que j’ai déjà lues, et compte relire :D.
Le mois dernier mon homme s’est décidé à quitter sa console quelques heures par semaine pour se cultiver littérairement à côté (c’est pas une critique, hein, avec mes 700+ heures sur Diablo III je ne pourrais pas me le permettre !) – disons que d’habitude il lit assez peu, malgré une vitesse de lecture tout à fait honorable. Il m’a donc réclamé ledit livre, que j’ai exhumé de sous les Lovecraft, Tolkien, et quelques autres auteurs (il n’était pas si loin après tout), me sentant vaguement coupable d’avoir acheté le livre, souri à l’auteur, demandé un autographe, pour ne même pas lire son ouvrage la première ! Quand il a entamé les Lames juste après j’ai décidé de rattraper mon retard, quitte à ce que le bouquin soit sorti autant qu’il serve un max avant de regagner ses paisibles pénates. 🙂
Critique : C’est un petit livre (one-shot de 300 pages), très facile à lire, car s’il use d’un vocabulaire divers et châtié très agréable à trouver au milieu des médiocrités contemporaines malheureusement trop communes, Sieur Pevel sait aussi très bien se faire comprendre, et assurer un style fluide et entraînant, teinté d’un humour léger, piquant, et dosé avec tact. L’histoire et l’environnement son à mon sens du même ordre : simple sans être simpliste, juste assez compliqué pour attiser la curiosité du lecteur sans le perdre dans des détails lourds et inutiles. Le côté léger de la lecture n’empêche pas la présence d’intrigues, qui sans dépareiller le monde de féérie sont parfois traitées sur un ton grave.
Je ne peux m’empêcher de rapprocher ce livre d’un certain type de contes ou de nouvelles fantastiques (bien qu’il s’agisse bien ici plutôt de fantasy/merveilleux), assaisonné d’Arsène Lupin. C’est vraiment une lecture qui pourrait convenir à un très grand public, grâce à tous ses atouts bien dosés. Bien qu’il ne soit pas classé en « jeunesse », et n’a pas certains des aspects et éléments typiques des ouvrages jeunesse, je n’ai rien vu dans ma lecture qui pourrait la déconseiller à des jeunes lecteurs.
J’ai dit que c’était un one-shot, car il peut effectivement se lire seul, mais les plus avisés sauront qu’il existe une suite aujourd’hui aussi introuvable que l’OutreMonde lui-même : l’Elixir d’oubli. Espérons qu’il soit un jour réédité…
Edit 2016 : l’Elixir d’Oubli a été réédité, et il est à présent agrémenté de sa suite ! Les trois opus sont disponibles en deux éditions au moins.
Chroniques d’ailleurs : Des livres ! des livres !