Le Monde des Ā

De A.E. Van Vogt. J’ai Lu, 1970. Science-fiction. Bof. [302 p.]

Titre original : The World of Null-A, 1945 ; trad. par Boris Vian

LeMondeDes_ARésumé : « Le matin même, Gilbert Gosseyn avait quitté Cress-Village, en Floride, pour se rendre dans la capitale et tenter sa chance auprès de la Machine des Jeux. A l’hôtel, il reconnaît un voisin et le salue. Ce simple geste fait basculer son univers quotidien en cauchemar. Ainsi, il apprend qu’il n’existe aucun Gilbert Gosseyn dans son petit village de Floride, et que sa femme Patricia, décédée un mois plus tôt, n’est pas morte et, qui plus est, n’a jamais été mariée ! Alors Gosseyn entreprend la plus fantastique quête qu’un homme puisse faire, celle de sa propre identité.« 

J’ai eu une bien drôle expérience de lecture plongée dans cette science-fiction « d’époque », et si je lui trouve des qualités objectives je n’en ressors pas moins sans la moindre envie de continuer le cycle des Ā.

Lire la suite

Publicité

3 fois plus loin

De Nathalie Hug et Jérôme Camut. Le Livre de poche, 2009. Thriller/Aventure. Très bonne lecture. [501 p]

3foisplusloinRésumé : « Dans les années 50, quatre scientifiques traversent la jungle vénézuélienne en quête d’une espèce de singes muets. Ce qu’ils vont découvrir va changer le cours de leur vie. /  Amazonie, de nos jours Nina Scott dirige une équipe de cueilleurs d’essences rares pour l’industrie américaine dans une région contrôlée par les braconniers et les trafiquants de drogue. / En s’éloignant du groupe, Nina découvre les vestiges d’un site magnifique, où les singes sont silencieux et les arbres recouvrent des charniers. / Alors que la mort frappe ses compagnons, elle est miraculeusement épargnée. / Des mines d’émeraudes colombiennes aux bidonvilles de Caracas, des palaces de la Côte d’Azur aux confins du désert marocain, Nina va alors s’embarquer dans une aventure qui pourrait mettre en péril sa vie et bien plus encore.« 

L’histoire se déroule en deux temps alternés, entre Robert Ravenne, scientifique de l’après-guerre, et Nina Scott, botaniste contemporaine. Je ne saurais dire celui que j’ai préféré, les deux types de récits étant assez différents dans leur style mais aussi leurs apports narratifs. Lire la suite

Le Roi des elfes

De Philip K. Dick. Folio SF, 2010. Nouvelles, imaginaire. Très bonne lecture. [315 p.]

Titres originaux : The Builder, 1953 ; The King of Elves, 1953 ; The Cookie Lady, 1953 ; The Golden Man, 1954 ; If There Were No Benny Cemoli, 1963 ; Waterspider, 1964 ; The War With the Fnools, 1964 ; The Exit Door Leads In, 1979 ; Chains of Air, Web of Aether, 1980.

roideselfesRésumé : « Rien n’avait préparé Shadrach Jones à voir arriver le roi des elfes et sa suite au grand complet dans sa station-service. Et pourtant, aussi incroyable que cela paraisse, il est bien là, devant lui, et plutôt mal en point. / Les derniers mutants qui menacent encore la Terre sont traqués à mort. Mais Cris Johnson, cet homme intégralement doré et à la beauté divine, peut-il être un monstre? / Ernest Elwood est plutôt rêveur, ces derniers temps. Rien d’autre ne semble l’intéresser que la construction de son bateau, comme s’il était manipulé. En neuf nouvelles, Philip K. Dick montre une fois de plus toute l’étendue de son talent, qu’il aborde la science-fiction, le fantastique et même, sans doute pour la seule fois, la fantasy.« 

J’avais au départ acheté ce recueil pour mon compagnon (anniversaire), mais le format nouvelles ne l’avait pas plus branché que ça. De mon côté je comptais bien le lire un jour, autant parce que K. Dick reste une référence en matière de SF, et ce livre-ci en particulier, comme les Chroniques martiennes de Bradbury auxquelles il m’a fortement fait penser, bien que les deux auteurs n’aient pas le même style, que parce que le résumé et la couverture m’intriguaient fortement… Le CRAAA était une bonne occasion de sortir ce petit poche argenté de ma bibliothèque et me laisser enchanter par les petites mais savoureuses histoires de cet écrivain à la créativité florissante.

Lire la suite

La Chambre des curiosités

De Preston & Child. J’ai lu, 2003. Thriller. Très bonne lecture. [700 p.]

Titre original : The Cabinet of Curiosities, 2002.

la_chambre_des_curiositesRésumé : « Manhattan. Les ouvriers d’un chantier de démolition s’affairent parmi les gravats, lorsque le bulldozer se fige soudainement devant l’horreur du spectacle qui apparaît ; des ossements humains. L’enquête menée par Pendergast, du FBI, l’archéologue Nora Kelly et le journaliste William Smithback établit qu’il s’agit des restes de trente-six adolescents, victimes d’un tueur en série, le Dr Leng, ayant sévi à New York vers 1880. Les jours suivants, plusieurs meurtres sont commis selon le mode opératoire de Leng. Se peut-il que ce dingue soit toujours vivant ? Ou aurait-il fait des émules ?« 

Quelqu’un, je ne sais plus qui, m’a convaincu sur un blog ou l’autre que cette série valait vraiment le coup d’être testée pour n’importe quel lecteur un tant soit peu friand de polars.

C’est désormais à mon tour de relayer le message : si le reste de leurs œuvres sont de cet acabit, vous pouvez foncer sans hésitation !

Lire la suite

The Island of Doctor Moreau

De H. G. Wells. 1896. Science-fiction / anticipation. Bonne lecture.
Titre français : L’Île du docteur Moreau
islandRésumé : “Prendick, a naturalist, is shipwrecked on the island retreat of notorious vivisector, Dr. Moreau. In a laboratory called the House of Pain, Moreau manufactures ‘humanised’ animals known as the Beast People, whom he controls through fear–until the terrifying day when one of his degraded victims destroys him. Prendick is then alone with the blood-thirsty survivors…
A sombre fantasy in which Wells, on the eve of the twentieth century, issues a resonant warning against scientific obsessiveness, and the Faustian pursuit of evolutionary control.”
Je suis contente d’avoir lu ce classique que je connais de nom et de thème depuis des années, mais je n’ai pas été tout à fait autant emballée que je m’y attendais.
Difficile de critiquer l’histoire sans en révéler des tournants, même attendus ! Le livre est court (120 pages), autant dire que ce n’est rien comparé aux deux pavés que sont Robinson Crusoé ou Frankenstein, deux ouvrages avec lesquels je ne peux m’empêcher de comparer L’Ile du docteur Moreau, tant les thèmes abordés et la manière de les traiter se rejoignent. De fait, je n’ai également ni particulièrement adoré ni détesté ces deux derniers non plus.
The Island… est bien ancré dans les romans à la limite du fantastique et de la S-F de la fin du XIXe (ici c’est clairement de la S-F). Les évènements qui s’y déroulent, bien qu’attendus pour la plupart, répondent à une tendance au couple [fascination – horreur] expérimenté par l’humain face à quelque chose d’inconnu mais aussi d’impossible à accepter. Le style et la structure du texte ne surprendront pas les habitués, non plus que l’épilogue. Pourtant, cela reste quelque chose de fort, de choquant, même vu de notre XXIe siècle et sa science plus avancée – car il s’agit encore une fois d’amener le lecteur à se demander Et ensuite ? et pas seulement Quoi ? ou Comment ?
Bien que n’ayant pas été passionnée ni par le thème des dérives de la science – déjà trop vu et revu – ni par l’ouvrage en lui-même, je reconnais que c’est un livre de qualité, qui n’est pas non plus ennuyeux, et que je ne saurais donc déconseiller 🙂

The Terminal Man

De Michael Crichton. 1972. Thriller scientifique. Très bonne lecture.
Adaptation cinématographique de 1975.
Titre français : L’Homme terminal
terminalmanRésumé : Harry Benson, informaticien brillant, est sujet à de violentes et incontrôlables crises d’épilepsie, si violentes qu’il ne se souvient même pas de ce qui lui arrive dans ces moments. Après avoir attaqué et envoyé plusieurs hommes à l’hôpital, il est admis dans une très prestigieuse unité de recherche neurologique. L’idée : lui implanter des électrodes dans le cerveau, qui seront reliées à un micro-ordinateur « contrôlant » ses crises, un dispositif encore jamais testé sur l’homme. Bien sûr, cela ne va pas se passer aussi facilement que prévu.
Tout d’abord ce livre est très facile à lire, très fluide malgré les explications scientifiques assez nombreuses. (Si vous êtes totalement allergique à toute forme de science, évitez tout Crichton, pas juste ce livre)
Ensuite ce qui m’a frappé c’est l’âge du livre, et l’âge de l’auteur. J’ai lu Variété Andromède (Andromeda Strain), je crois le premier livre de l’auteur, il y a déjà une paire d’années, et je me souviens encore de cette impression d’épuration, de simplicité et de légèreté du livre dans sa trame et son style, même si Crichton est absolument spécialiste des sujets polémiques, et des thèmes qui sont tout sauf légers. Je dirais qu’entre les livres du début comme celui-ci, et les livres plus avancés dans sa carrière comme Jurassic Park, la Proie ou encore Next, il a tout simplement trouvé et peaufiné son style, et sûrement aussi amélioré ses connaissances – toujours aussi fluides, les derniers ouvrages sont souvent plus « touffus ».
      J’ai beaucoup aimé sa postface, dans laquelle il précise que plusieurs neurologues l’ont contacté, un peu fâchés, pour préciser que leurs patients épileptiques n’étaient heureusement pas aussi fous furieux, et que la maladie avait déjà assez mauvaise presse comme ça, merci monsieur l’écrivain en herbe. Crichton ajoute derrière que ces messieurs n’ont peut-être pas tort, et qu’il s’excuse si vraiment son livre a empiré les choses. ^^ Si je me rappelle bien, il est né en 1955, donc il n’avait même pas la trentaine à l’époque, et seulement deux autres livres à son actif, et j’ai trouvé ces excuses publiques très mignonnes ! 🙂
       Et donc en ce qui concerne mes histoires de temporalité, le deuxième point frappant à mon sens c’est le fait que ce live me paraît d’actualité, alors qu’il a plus de 40 ans. Le contrôle de la pensée et du comportement, l’homme bionique… Bien sûr, vu le nombre d’années écoulées depuis, il y a probablement des erreurs ou des choses qui ont été révoquées aujourd’hui, qui sont posées comme postulats dans le récit, mais la polémique et les interrogations durent toujours ! (ça me fait penser à Bernard Andrieu, philosophe à Nancy, qui a l’air d’avoir un discours bien rodé là-dessus, puisqu’il le ressert régulièrement à l’occasion ! 🙂 Sans blague son numéro m’a assez fait rire, tout en me dérangeant – ce qui est le but ; si ça vous intéresse je vous conseille cette référence : http://www.toutnancy.com/bernard-andrieu/ ou cet article du Huffington Post.)

 

Rats

De David Fermer. 2011. Science-fiction/aventure*, jeunesse. Bonne lecture, mais sans plus.
Traduit par Jean-Claude Mourlevat, que j’ai déjà lu en tant qu’auteur et que je conseille. 🙂
*Science-fiction pour les fils conducteurs, traité plutôt comme un roman d’aventures jeunesse
ratsRésumé : « Une île. Un orphelin. Et des rats. Des milliers de rats. D’abord en rêve, puis en vrai. Des rats qui sortent des égouts. Daniel va se trouver nez à nez avec eux, à ses risques et périls. Car, chaque jour, ils sont plus nombreux. Et, quand on les attaque, ils se défendent… »
J’ai d’abord trouvé l’idée globale originale. Le scénario n’est pas mauvais bien qu’assez stéréotypé, et ne correspondant pas tout à fait à ce à quoi je m’attendais en lisant le résumé, et les personnages m’ont plu dans l’ensemble. Le style est bon sans être extraordinaire, et je dois dire que j’ai beaucoup aimé les rats, en tant que figurants.
Cependant j’ai trouvé l’alternance des différents (groupes de) personnages parfois un peu hachée ou maladroite, et certains détails de la fin ne m’ont pas convaincue du tout (organisation du final ? Revirement de caractère de certains personnages ? Tout le monde qu’il est beau qu’il est gentil finalement ? Ah et puis en plus ça convient à tout le monde, c’est vraiment fabuleux, ça), ce qui est toujours assez terrible dans un livre, puisqu’on a tendance à rester sur cette impression de bâclé. En tout cas, moi, il y a deux personnages qui font définitivement partie de la bande des méchants, juste parce que l’auteur nous l’a indiqué à plusieurs reprises, avant qu’il ne décide un peu brutalement que les deux étaient dignes de pardon ! :p.