Les Sorcières de l’Épouvanteur

De Joseph Delaney. 2011. Fantasy jeunesse / Contes. Très bonne lecture.
Titre original : The Spook’s Stories – Witches, 2009
sorcieresRésumé : « Saviez-vous que l’Épouvanteur John Gregory était prêt à tout pour garder près de lui Meg Skelton, la lamia dont il est tombé follement amoureux ? Que la sorcière Dora a été débusquée et torturée par un redoutable Inquisiteur ? Que la plus redoutable des tueuses, Grimalkin, a eu un bel enfant avec le Malin ? Qu’Alice a affronté une immonde créature mangeuse de cerveaux chez Lizzie l’Osseuse ? Et enfin, que Tom Ward a combattu une divinité celte quand il était en formation avec Bill Arkwright ? Un recueil de cinq récits fascinants et effrayants à souhait ! Des révélations palpitantes sur les personnages les plus importants de la saga de l’Épouvanteur !« 
Un recueil de textes courts sous forme de chroniques annexes à la série racontant les aventures de Tom Ward. On retrouve le style si particulier à Joseph Delaney, du moins quand il se propose de nous faire découvrir le folklore attenant au Comté, ses créatures de l’obscur et les combats qui s’y déroulent de manière semble-t-il quotidienne, pour des question de pouvoir, de vengeance ou de protection.
Je conseille cependant de lire ce livre plutôt après avoir lu la saga écrite auparavant, car il dévoile certains passages-clés. Par contre, je devrais me mettre à relire la série car je ne me souviens absolument plus qui exactement est Meg Skelton dedans, ni comment elle nous est introduite !
Un bon complément à la saga de l’Épouvanteur, qui permet de revenir dans le Comté et d’apprendre quelques détails supplémentaires.
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L’Apprenti Épouvanteur

De Joseph Delaney. 2005- … (en cours). Fantasy. Excellente série.
Titre original : The Spook’s Apprentice,
Une lecture que j’ai beaucoup appréciée. Quelqu’un d’un forum de fantasy m’en avait un jour parlé, je les ai successivement empruntés à la médiathèque locale ; j’ai tout de suite accroché.
apprenti epouvanteurRésumé : « ‘L’Épouvanteur a eu de nombreux apprentis, me dit maman. Mais peu ont achevé leur formation. Et ceux qui y sont parvenus sont loin d’être à la hauteur. Ils sont fragiles, veules ou lâches. Ils se font payer fort cher de bien maigres services. Il ne reste que toi, mon fils. Tu es notre dernière chance, notre dernier espoir. Il faut que quelqu’un le fasse. Il faut que quelqu’un se dresse contre les forces obscures. Tu es le seul qui en soit capable.’  Thomas Ward, le septième fils d’un septième fils, devient l’apprenti de l’Epouvanteur du comté. Son maître est très exigeant. Thomas doit apprendre à tenir les spectres à distance, à entraver les gobelins, à empêcher les sorcières de nuire… Cependant, il libère involontairement Mère Malkin, la sorcière la plus maléfique qui soit, et l’horreur commence… »
En France il y a au moins 10 tomes de parus en décembre 2012, chez Bayard Jeunesse (j’en ai lu 9). L’auteur étant anglais, il y en a peut-être même plus de parus au Royaume-Uni. Les lire un jour en anglais est une idée, mais pour le moment je n’en ai pas trouvé ni en occasion ni en bibliothèque, et la traduction* me paraît excellente par ailleurs. La moyenne des tomes est de 300 pages, mais c’est écrit assez gros et le style est très fluide, donc ça se lit plutôt très vite.
Lien vers le site anglophone : http://www.spooksbooks.com/spooksbooks.asp
Je trouve cette lecture reposante. La fantasy actuelle me donne parfois le vertige tant elle fourmille de complexité, de personnages hauts en couleur, d’intrigues à répétition, de peuples tous plus extravagants les uns que les autres, de mondes enchantés, de dragons, chimères et autres fadaises plus ou moins bien intégrées à l’histoire, de grands discours et descriptions incroyables.
Laissons tout ça un instant.
Un univers restreint mais bien maitrisé. La campagne anglaise, on ne sait trop en quelle année (type Moyen-Age), des familles et des gens qui y vivent. Un cadre que je qualifierai de folklorique – les bonnes gens du secteur ont régulièrement affaire à l' »obscur », autrement dit les forces maléfiques « communes » : sorcières, gobelins, et autres calamités. Le jeune héros, Tom, est appelé à devenir épouvanteur [« Spook » en anglais] (il débute avec le statut d’apprenti, comme tout corps de métier) – autrement dit dératiseur, pardon, chasseur des forces de l’obscur.
Ajoutez suffisamment de relations familiales et amicales (ou pas) pour donner un peu de réalisme au récit, et hop. N’était le côté magique omniprésent, on trouverait un rythme et une narration assez semblable aux récits d’aventures, avec cependant suffisamment de pauses pour que ça paraisse crédible (fatigués, blessés…), et aussi que ça ménage le lecteur (non ce n’est pas qu’une longue suite de batailles ou d’apprentissage sur l’obscur). Le ton est juste, ni trop épique ni trop infantilisant. Le héros s’empêtre et se dépêtre de situations variées, qui l’entraînent non seulement lui mais aussi son maître et d’autres personnes de son entourage dans des péripéties et histoires plus ou moins lugubres et dangereuses. On trouve aussi tout plein de références au folklore – type de créatures, sortilèges, moyens de s’en protéger… L’environnement et métier de l’épouvanteur est entièrement basé là-dessus.
* De Marie-Hélène Delval, dont je salue au passage les qualités dans bien d’autres traductions et également parutions de son cru : les Chats m’avait trop fait flipper au collège, c’est une petite nouvelle classée en jeunesse, mais tout à fait bien tournée, je l’ai même relue plusieurs fois.