Légende

De David Gemmell. 2000 (édition Bragelonne). Heroic fantasy. Bonne lecture / pas trop mon genre.
Titre original : Legend, 1981 (d’abord publié sous le titre Against the Horde)
legendeRésumé : « Druss est une légende.
Ses exploits sont connus de tous. Surnommé le Capitaine à la Hache lors de ses plus grandes batailles, il aurait pu devenir riche en tant que mercenaire… Au contraire, fuyant la célébrité, il a choisi de vivre retiré loin des hommes, perché au sommet d’une montagne glacée. Il a remisé son arme, vivant reclus, se contentant de la compagnie de quelques léopards des neiges. Il attend patiemment son ennemie de toujours: la Mort.
Dros Delnoch est une forteresse imprenable. Passage indispensable à la frontière de deux mondes, c’est l’ultime limite qu’une armée doit impérativement franchir si elle veut envahir l’Empire drenaï. Protégée par six remparts, elle est la place forte mythique. C’est aussi le dernier foyer d’une résistance désespérée, car tous sont déjà tombés devant l’envahisseur nadir. Il lui faudrait un atout déterminant, un chef charismatique: Druss, le vieux guerrier.
Quand Conan rejoint Fort Alamo, un demi-million d’envahisseurs barbares face à huit mille guerriers barricadés… Druss pourra-t-il faire la différence ? Deux mains ancrées à une hache pour empêcher une tragédie… »
J’entends parler de Gemmell depuis des années, en tant que classique de la fantasy contemporaine. Récemment j’ai aussi pas mal entendu dire que ce n’était pas super original. Après cette lecture je pense que les deux sont fondés : l’homme a du style, il écrit de manière assez énergique, pose des personnages un minimum intéressants bien que parfois terriblement stéréotypés, dose bien son humour même si ce n’est pas un trait très important dans le livre, et a un côté épique tout à fait assumé. En parlant de Conan le Barbare j’ai trouvé Légende carrément mieux, ne supportant pas le style lyrique hyperbolique de Robert E. Howard. Gemmell use effectivement d’un style qui correspond assez bien à la fantasy classico-classique de guerriers légendaires et de batailles épiques.
Ce qui m’a manqué c’est qu’en fait il n’y a pas grand chose de plus dans le livre. LA bataille en est le centre de focalisation, et franchement ça ne m’a pas plus emballée que ça, surtout que le déroulement de la bataille n’a rien de très drôle, c’est juste… épique, sanglant, et héroïque. Le souci c’est que la moitié des personnages sont aussi forts et héroïques, ce qui fait qu’à un moment j’en ai juste eu un peu ma claque de tout cet héroïsme classique, et j’ai finalement complètement perdu cette impression de « merveilleux » (dans le sens de la surprise, de l’évasion que ça peut nous apporter) que j’aime trouver dans un roman de fantasy.
Ah et puis à la fin il a pris une décision que je classe dans « donner du foin aux lecteurs ». C’est pas correct, c’est tout. On assume ses choix, mince alors ! Il n’y avait aucune raison que ce truc se passe, mais bon, comme on dit en jeu de rôle, TGCM. Je sais que certains lecteurs seront au contraire ravis de ce retournement de situation. Personnellement, j’ai toujours l’impression qu’on veut me ménager inutilement quand les auteurs ou réalisateurs prennent ce genre de décisions, surtout quand il n’y a pas lieu de le faire de manière convaincante, et ça me casse totalement l’illusion de réalisme, grrr.
Pour moi ce roman est fade, même si je l’ai moins subi que par exemple le premier tome de la Roue du Temps, de Jordan. Trop classique, trop prévisible, pas assez original ni en style ni en scénario ni au niveau des personnages, et sans non plus ce petit plus qui parfois vous fait adorer quelque chose de pourtant totalement stéréotypé. Néanmoins je ne peux pas dire que c’est un mauvais roman, car j’ai senti que l’auteur maîtrisait bien son style et son univers, et il le tient jusqu’au bout.
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