A Christmas Carol

De Charles Dickens. 1843. Conte. Excellente lecture. [128 p.]
Titre français : Un Chant de Noël / Un Conte de Noël / Le Drôle de Noël de Scrooge
ccRésumé : « Miserly old Scrooge is shown the error of his ways by the ghosts of Christmas Past, Christmas Present, Christmas Yet to Come and the ghost of his old partner, Marley.« 
Après avoir cherché longuement sur Internet une photo de couverture potable, et n’ayant trouvé qu’une très mauvaise image, floue et petite, j’ai résolu d’en prendre une moi-même. Hélas, je crains que le résultat ne soit encore à améliorer !
Cette lecture a été pour moi une relecture car je l’avais déjà lu en français, une nouvelle lecture car c’était ma première immersion chez Dickens en anglais, et aussi ma première lecture commune, avec Charlotte de Books and Cups of Tea ! 🙂
Dans l’ensemble c’est un conte comme il en existe plein d’autres, et qui respecte une certaine structure narrative, à la fois attendue et un minimum surprenante.
Certains d’entre vous connaissent probablement déjà l’histoire que ce soit par la récente adaptation en film par Disney, ou par une autre plus ancienne, ou bien par une adaptation en dessin animé (je pense tout spécialement au Noël de Mickey (1983), qui est une adaptation relativement fidèle du livre de Dickens, à l’exception de quelques détails ou scénettes absents, et que j’ai un peu trop regardé pour ne pas y repenser en lisant ce livre) : un vieux grincheux avare et misanthrope, Ebenezer Scrooge, s’occupe de polluer un maximum la vie des gens qu’il croise. Le soir de la Veille de Noël, il est visité par le fantôme de son défunt ami et associé, Jacob Marley, qui lui annonce qu’il a pitié de son âme et va tenter de le sauver de la damnation éternelle en lui envoyant des fantômes, correspondant au Noëls Passés, Présent, et Futur (À Venir, plus littéralement), pour essayer de changer son comportement. Je me suis vaguement étranglée de rire en lisant la réaction de Scrooge à ces mots – comme vous pouvez le deviner, il est RA-VI ! ^^’
L’ensemble du conte fourmille de détails qui semblent secondaires mais tiennent en fait une grande place à la fois dans l’argumentation, l’univers et le style dickensien. Ces détails vont être souvent rappelés, transformés, utilisés sur et autour de Scrooge, qui, malgré son caractère antipathique, est pour cette raison le personnage central de l’histoire. Par conséquent, on voit très vite tout un petit monde graviter autour de lui, un petit monde constitué de lieux, de personnages, d’activités, d’odeurs, de sensations… C’est très vivant et plutôt réaliste, pas du tout comme dans d’autres contes plus courts ou plus classiques ! Ici on est plutôt chez Gustave Doré, dans ses gravures londoniennes.
En parlant de détails, mais ce n’en est pas un à mes yeux, la plume de Dickens est exceptionnelle – vocabulaire, tournures de phrases, utilisation de techniques ou expressions littéraires, il compose son texte comme d’autres composent des partitions, et je me suis plusieurs fois arrêtée sur une phrase, un rythme de paragraphe, un détail lexical, juste parce que c’était beau, drôle, ou que ça collait bien à la situation. Je dois dire que je ne me suis pas arrêtée dans ma lecture pour consulter le dictionnaire, mais avec cet auteur j’ai de quoi faire, même si je « devine » le sens des mots que je ne connais pas dans énormément de cas maintenant. J’ai aussi remarqué que Dickens, connu pour son réalisme, mais aussi son « misérabilisme » et ses clichés (effectivement, on en trouve un certain nombre, qui servent le conte), peut aussi se montrer très incisif, très mordant et sarcastique – principalement dans la première partie, quand il présente Ebenezer Scrooge ! Charlotte a précisé à raison qu’on aimerait enfermer ce personnage dans un placard pendant les fêtes histoire d’être tranquille :p – et c’est tout à fait ce qu’à l’air de penser l’auteur lui-même de son personnage !
Les éléments des différents « voyages » de Scrooge dans le temps et l’espace sont cc_illuassez attendus si on a fait attention à ce que Dickens nous donne comme informations dans la première partie de l’histoire, concernant les différents personnages. J’ai je ne sais pas trop pourquoi que peu d’atomes crochus avec le premier fantôme, celui des Noëls Passés. Par contre celui du Noël Présent m’a énormément fait penser au Père Noël – on dit toujours qu’il était habillé de vert avant l’appropriation de l’image par Coca-Cola, mais à chaque fois qu’on me sort ça je n’ai pas de référence précise en tête (et ne suis pas sûre que mes interlocuteurs en aient plus ! :p) – or, ici, on a un gros et grand bonhomme jovial, habillé d’un genre de manteau/tunique verte bordée de fourrure blanche, avec une couronne de houx et entouré de nourriture. (illustration ci-contre normalement) Je vous laisse découvrir ou redécouvrir par vous-même le troisième esprit. 😉 D’ailleurs ça c’est marrant, ils sont qualifiés de « Ghosts », donc « fantômes », mais ont plus les caractéristiques d' »esprits » au sens folklorique, avec des attributs et fonctions définis.
Les trois fantômes, leurs attributs et ce qu’ils montrent à Scrooge font tous référence à un certain champ sémantique, ou domaine symbolique, et contiennent des éléments propres, ou un certain point de vue spécifique sur les mêmes éléments et personnages, ainsi qu’une atmosphère définie dès le départ, ce qui ajoute de la profondeur à l’histoire et de la matière au texte. J’imagine d’ailleurs que les petits Anglais doivent certainement avoir ce livre en lecture scolaire, tant il y a à trouver dans ces lignes !
Un très beau et très bon livre, à lire avec des enfants ou sans, en anglais ou traduit, et de préférence avec des illustrations car de très bons artistes se sont penchés dessus ! 🙂
Chroniques d’ailleurs : Books and cups of tea (Charlotte), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Une tasse de culture, l’Aléthiomètre

 

Question LC, c’était une très bonne première expérience ! ça nous a permis de discuter pas mal, et pas seulement du livre, et comme je disais à Charlotte je pense que je n’aurais pas prêté autant attention à certains détails si j’avais lu ce livre seule, ou d’une traite (on a découpé notre lecture suivant les 5 chapitres (« couplets »)). Cependant étant donné mon emploi du temps hasardeux, je ne pense pas pouvoir faire des LC tous les mois, et s’il s’agissait d’un livre plus gros il faudrait peut-être décider d’une découpage différent, ou pas de découpage du tout peut-être ? Si vous avez des conseils ou des remarques sur les LC, je suis curieuse 🙂
Je suis tout de même tout à fait prête à renouveler l’expérience avec un autre titre !
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