Espionne de Sa Majesté

De Mary Hooper. 2010. Aventure historique jeunesse. Bonne lecture. [287 p.]
Titre original : By Royal Command, 2008.
Appartient à une série de trois titres :
1. La Maison du Magicien
2. Espionne de sa Majesté
3. La Trahison
espion10Résumé : « Nommée espionne de Sa Majesté Elizabeth 1re après lui avoir sauvé la vie, Lucy attend avec impatience de se voir confier sa première mission. Tandis que grondent des rumeurs de complot venues d’Écosse, d’étranges soupirs se font entendre dans la maison du magicien. Un fantôme hante-t-il les lieux ? Lucy réussira-t-elle à percer les sombres secrets qui s’y trament ?« 
Un nouvel opus pas bien différent du précédent. Lucy prend ses marques, à la fois dans sa nouvelle maison et dans la société, disons, « intermédiaire », ni très pauvre ni très riche. On retrouve à peu près tous les personnages qu’on avait quittés à la fin du tome 1, la couverture est toujours aussi WTF par rapport au ton de l’histoire et au public ciblé, et je suis toujours aussi contente d’avoir ces petites touches d’Histoire au milieu des aventures qu’on pourrait qualifier d’un peu simples de cette jeune fille. Non pas que je trouve le livre trop simpliste, mais – faut-il encore le dire ? – il s’agit bien de lecture jeunesse, réaliste, et non pas d’un trépidant récit d’aventures YA des temps modernes sur fond de fantastique sombreux et passionné. (Quoi ? ma chronique va être courte, laissez-moi au moins m’amuser avec :p)

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La Maison du magicien

De Mary Hooper. 2008. Historique jeunesse. Très bonne lecture. [270 p.]
Titre original : At the House of the Magician, 2007
Appartient à une série de trois titres :
1. La Maison du Magicien
2. Espionne de sa Majesté
3. La Trahison
maisonmagicienRésumé : « En Angleterre, à l’époque d’Elizabeth 1ère. Lucy, une jeune gantière, rêve de trouver une place dans une maison de l’aristocratie et de pouvoir échapper ainsi à la tyrannie de son père. Voici que par un mystérieux tour du destin elle est engagée chez le Dr Dee, magicien et conseilleur personnel de Sa Majesté. Intriguée par l’étrange métier qu’exerce son maître, Lucy ne résiste pas à l’envie de satisfaire sa curiosité. Elle se retrouve alors dépositaire d’un terrible secret. Il en va de la vie de la reine…« 
Avant de dire quoi que ce soit d’autre un petit mot sur la couverture qui est certes jolie mais a un côté girly qui non seulement m’énerve un peu mais ne correspond pas au contenu. Ceci est un roman jeunesse (« à partir de 11 ans »), morbleu, PAS encore une de ces innombrables romances YA assorties d’histoire ou de dystopie ! *Lance une pétition pour la diversification des couvertures jeunesse et YA*
Voilà, vous êtes prévenus. 🙂
J’avais déjà lu ce livre il y a quelques années, mais je le relis maintenant pour pouvoir embrayer sur la suite, qui n’était pas encore à la médiathèque à l’époque. En effet les trois livres forment une histoire entière, qui est coupée un tantinet brutalement à la fin du premier livre, au moins (« conclusion » de la majorité des fils conducteurs de l’histoire, et lancement de nouvelles intrigues).
J’avais déjà chroniqué Velvet du même auteur, et je pense ne pas trop me répéter ici : récit d’aventures jeunesse, sur fond historique, un peu de romance en passant comme dans presque toutes les histoires – mais loin d’être prédominante, personnages certes un peu (beaucoup) clichés, mais attachants dans l’ensemble, et je trouve tout de même relativement réalistes / cohérents. Mary Hooper continue d’exploiter le filon historico-mystique (ou mystico-historique, à votre convenance), ponctuant son récit cohérent avec l’Histoire avec un soupçon de surnaturel. L’autre caractéristique des livres de l’auteur est son atmosphère mystérieuse : bien que la narration soit plutôt du genre aventure ou roman jeunesse classique, avec descriptions, explications, récit « simple » autour des choix de l’héroïne, sa vie, ses petits soucis quotidiens, le texte est tout de même soutenu par des intrigues ou des énigmes, que Lucy va tenter de comprendre. Autrement dit, bien que ce livre soit essentiellement un roman jeunesse de fiction, il peut être rapproché des énigmes policières et des récits historiques.
J’ai trouvé que le contexte historique était plus présent et plus détaillé ici que dans Velvet : on lit les noms de Robert Dudley, de John Dee, de ses faits et gestes, des préoccupations d’Elisabeth 1ère concernant Mary Stuart l’Écossaise qui voudrait lui piquer le trône. Les Tudor sont évoqués, ainsi que les « factions » religieuses (catholiques et anglicans) – bref, on peut lire l’histoire sans y prêter trop attention, mais le lecteur avisé saura trouver plein de petits clins d’œils précis et, si je me souviens bien, tout à fait avérés. J’espère que cet aspect sera d’autant plus exploité dans les deux livres suivants. 🙂
Les petits + du livre : Le lecteur trouvera à la fin une note sur les personnages, un tutoriel pour fabriquer des faisceaux de lavande, et un glossaire (les mots présents y sont renvoyés par astérisque au fil du texte).

The Bamboo Sword and Other Samurai Tales

De Shuhei Fujisawa. 2005. Contes. Excellente lecture. [253 p.]
Ces contes sont extraits de différentes publications japonaises éditées dans les années 70/80 – je ne suis par contre pas sûre qu’ils trouvent leur origine (écriture) au 20e siècle.
the-bamboo-swordRésumé : « This delightful collection of eight stories evokes life in early seventeenth-century Japan, a time when peace finally reigns after centuries of civil war. Tokugawa Ieyasu has defeated his rivals to become shogun, and is busily establishing the regime that ruled the country for the next two and a half centuries.
It is a period of political upheaval full of intrigue, rivalry, and betrayals. The samurai are still valued for their swordsmanship, and are a cut above the peasants, artisans, and merchants in the social hierarchy. Without battles to fight, however, these career warriors struggle to retain their sense of pride and meaning in life as they attempt to settle into mundane jobs and family life. Occasional flashes of the sword are tempered by the sympathies, conspiracies, kindnesses, and enmities arising between people from across the social spectrum.
Fujisawa brings a distant culture richly to life, with characters that modern audiences the world over can relate to presented against a detailed, realistic historical backdrop.« 
This delightful collection of eight stories evokes life in early seventeenth-century Japan, a time when peace finally reigns after centuries of civil war. Tokugawa Ieyasu has defeated his rivals to become shogun, and is busily establishing the regime that ruled the country for the next two and a half centuries.It is a period of political upheaval full of intrigue, rivalry, and betrayals. The samurai are still valued for their swordsmanship, and are a cut above the peasants, artisans, and merchants in the social hierarchy. Without battles to fight, however, these career warriors struggle to retain their sense of pride and meaning in life as they attempt to settle into mundane jobs and family life. Occasional flashes of the sword are tempered by the sympathies, conspiracies, kindnesses, and enmities arising between people from across the social spectrum.

Fujisawa brings a distant culture richly to life, with characters that modern audiences the world over can relate to presented against a detailed, realistic historical backdrop. – See more at: http://www.kodanshausa.com/books/9784770030054/#sthash.C19QB232.dpuf

This delightful collection of eight stories evokes life in early seventeenth-century Japan, a time when peace finally reigns after centuries of civil war. Tokugawa Ieyasu has defeated his rivals to become shogun, and is busily establishing the regime that ruled the country for the next two and a half centuries.It is a period of political upheaval full of intrigue, rivalry, and betrayals. The samurai are still valued for their swordsmanship, and are a cut above the peasants, artisans, and merchants in the social hierarchy. Without battles to fight, however, these career warriors struggle to retain their sense of pride and meaning in life as they attempt to settle into mundane jobs and family life. Occasional flashes of the sword are tempered by the sympathies, conspiracies, kindnesses, and enmities arising between people from across the social spectrum.

Fujisawa brings a distant culture richly to life, with characters that modern audiences the world over can relate to presented against a detailed, realistic historical backdrop. – See more at: http://www.kodanshausa.com/books/9784770030054/#sthash.C19QB232.dpuf »

J’ai passé un excellent moment (samedi matin :p) sur cet ensemble de contes japonais se situant au début du XVIIe. Je me mélange beaucoup trop les pinceaux dans l’histoire du Japon (que je connais uniquement par bribes très incomplètes) pour pouvoir affirmer que c’était l’âge d’or des samouraïs, mais c’est tout de même un peu l’impression que j’ai eue en parcourant ces pages.
En tous cas, je n’ai pas de mauvais points à donner à ce livre : bel objet, relié, avec des pages épaisses, une typologie agréable, une mise en page classique mais efficace pour des contes – j’aurais aimé avoir quelques illustrations mais ça ne m’a pas manqué non plus (et la couverture est tout à fait dans le ton ! 🙂 ), tant les auteurs dans leur diversité ont tout de même un point commun : s’assurer que le lecteur sait de quoi on parle, et dans quel environnement on se trouve. En fait, toutes les histoires se passent dans un cadre très limité : un château ou un village, voire même le quartier d’un village, dans lequel vivent, simplement, des gens. Des hommes, des femmes, des plus ou moins jeunes, avec leur famille, leurs amis, leurs relations.
Ici, pas de grandes batailles ou d’histoires de guerriers défaisant des dragons, non – les samouraïs (ou autres, car deux ou trois héros ne semblent pas correspondre à ce titre ?) de ce recueil sont présentés comme des gens simples, désireux avant tout de préserver ou rétablir une certaine harmonie dans la petite société dans laquelle il vivent, ou au sein de leur famille (ça n’empêche pas certains de se servir de leur arme, rassurez-vous :p). Le fantastique n’est pas du tout présent, au contraire d’autres contes japonais que j’ai pu lire. Pourtant j’ai énormément apprécié la manière par laquelle les auteurs nous font ressentir l’importance de l’équilibre, de la justice au sein d’une communauté – tous les contes sans exception sont ancrés autour de cette nécessité (plus que « vertu »). Contrairement à la plupart des contes occidentaux, la morale est assez peu présente, ou pas sous la même forme : plus subtile, plus évidente, et aussi beaucoup plus portée, toujours, sur la communauté – peut-être pas non plus aux dépends de l’individuel ! – mais l’individu comme pièce indissociable de la communauté, dont la recherche d’un meilleur comportement profite aux deux. 🙂 D’où une impression d’exotisme en même temps que des images familières !
Question style je n’ai rien à dire non plus, c’est assez simple à lire (le seul moment « difficile » pour moi était au début du premier conte, quand on apprend que le samouraï était au service d’untel, du clan machin de la région truc… argh – mais finalement c’était pas très grave que je ne garde pas en mémoire certains de ces détails, en tous cas pas pour la suite du conte 😉 ) – l’humour est curieusement assez présent (je ne m’y attendais pas !), entre répliques cinglantes, querelles de ménages, mesquineries, ou simplement remarques un peu moqueuses sur certains personnages plutôt cocasses. On a un peu l’impression d’être au théâtre, de voir les personnages vivre leur quotidien soudainement chamboulé, puis leurs problèmes résolus. Même dans les quelques contes « plus sérieux » il y a une certaine légèreté, comme si après tout ce n’était pas si grave, ou que le lecteur était officiellement autorisé à se distraire avec l’histoire avant toute chose, même s’il y a des complots et des morts.
Un recueil de contes parfois légèrement dramatiques, parfois plutôt rigolos, mais toujours très optimistes dans leur résolution de conflits et problèmes sociétaux. Une lecture qui fait du bien ! 🙂

Mademoiselle Scaramouche

De Jean-Michel Payet. 2010. Roman d’aventures jeunesse. Bonne lecture, sans plus.
scaramoucheRésumé : « Lorsqu’elle assiste à la mort de son père, tué en duel, Zinia Rousselières est loin d’imaginer qu’elle est à l’aube d’un singulier tour du destin. Dans le caveau familial repose en effet déjà un cercueil, le sien, ou plutôt celui de celle qu’elle croyait être… En un instant, le monde de la jeune fille vole en éclats, et elle n’aura désormais de cesse de découvrir sa véritable identité. Des bas-fonds de la capitale au faste de Versailles, de la cour des Miracles au Trianon de porcelaine, Jean-Michel Payet nous propulse dans une aventure rocambolesque, où Zinia, afin de percer le mystère qui entoure sa naissance, devra porter un temps le masque de Mademoiselle Scaramouche !« 
L’histoire commence, et se poursuit dans sa majeure partie, comme un roman de cape et d’épée dans le Paris du XVIIe siècle. Cependant l’auteur a choisi d’y inclure un peu d’ésotérisme, et même de magie, ce que j’ai trouvé superflu. L’héroïne part au départ à la recherche de ses racines, quête classique mais souvent efficace, et dans l’intervalle elle se retrouve à enquêter sur un complot politique qu’on voit venir de très très loin. Autrement dit c’est un roman jeunesse assez commun à ce niveau, mais ça fait déjà deux axes narratifs entrecroisés, qui amènent beaucoup de personnages et une multitude d’occasions de péripéties diverses – c’est normal, sinon ce n’est pas très intéressant ! Je n’ai donc pas compris du tout l’utilité d’insérer un élément magique à l’intérieur de l’histoire, qui après tout fait moins de 400 pages et s’inquiète aussi des déboires psychologiques de l’adolescence ! L’objet magique en question aurait pu être de nature plus commune, on n’aurait perdu que quelques pages et gagné beaucoup en cohérence, puisque c’est la seule chose qui semble ne pas coller à l’environnement qui se veut réaliste (je n’ai pas vérifié et je ne suis pas une bête en Histoire, mais ce que j’ai lu sur les conditions sociales, les grands personnages et l’état général du pays à l’époque du roman me parait digne de la réalité).
La deuxième chose qui ne m’aurait pas manqué, c’est ce personnage qui ne s’exprime qu’en alexandrins. Encore une fois, si l’héroïne avait eu 6 ou même 12 ans j’aurais pu l’accepter, y trouvant un charme enfantin, mais là ça ne me semble pas justifié du tout avec les thèmes abordés (trahison, meurtres, kidnapping, intrigues politiques…) ni le cadre réaliste, ni le ton plutôt sombre de l’histoire. Si c’était un moyen d’alléger l’atmosphère, ça n’aura réussi qu’à m’agacer.
Cependant je n’ai pas trouvé cette lecture ennuyeuse, ni même agaçante dans son ensemble. Malgré quelques incohérences, revirements de caractère des personnages, et nombreux stéréotypes, ça reste un roman d’aventures jeunesse distrayant, avec une héroïne qui m’a dans l’ensemble plu, un assortiment de personnages secondaires rigolos à défaut d’être tous crédibles ou profondément construits, et des enchaînements d’action pas trop mal fichus.
Je pense que les détails malencontreux m’auraient moins sauté aux yeux si j’avais été plus jeune, ou si j’avais lu moins de livres de ce genre.
A lire sans trop d’attentes, pour se distraire.
Autre chronique sur le même ouvrage : Des livres, des livres (Bianca)

Pourquoi ma PàL ne baissera pas cette semaine

Aujourd’hui, comme souvent, je passe à la médiathèque avec l’intention de ne pas réemprunter de livres, puisque j’en ai déjà largement assez à rendre avant le mois prochain. Un exemplaire à retourner, un autre à terminer, rien de plus.
Je rends Tess au 3e étage (usuels et langues étrangères), je monte au 4e…
Là je tombe directement dans une embuscade sournoisement tendue par Dunsany, Newman et un troisième auteur dont le nom m’échappe à l’instant. Le livre de Newman fait genre 600 pages, en plus.
toomanybooksAnno Dracula, La Fille du Roi des Elfes et donc un troisième larron dans les bras (un autre que je cherchais depuis longtemps / dont j’ai beaucoup entendu parler), je me dirige vers les fauteuils*, qui se situent à peu près au milieu du tas de rayonnages. Pas de chance, ils sont tous occupés ; je ne pourrais pas finir mon Pratchett ici. Je continue ma route vers la partie vidéo- et CD-thèque, qui se trouve tout au fond de l’étage. Le premier couloir entre deux rayons étant occupé par une personne (c’est assez étroit), je choisis le suivant…
Et me retrouve avec un 4e livre tout aussi alléchant que les trois premiers avec un autre style : petit, compact, illustré, et plein d’énigmes courtes, comme je les aime.
Je vous jure ils devaient savoir que j’allais passer aujourd’hui, je me suis retenue de regarder les rayons, ce sont uniquement des livres qui étaient en présentation sous mon nez, à ma hauteur !
Ayant emprunté 4 CD (ça compte pas !!) je reviens sur mes pas, tenant ma pile de livres, que je présente à la banque de prêt en me sentant vaguement coupable / idiote / faible.
Bien entendu, avec le tas qui m’attend déjà à la maison, ceux-là ne passent plus sur ma carte de bibliothèque, m’annonce la gentille bibliothécaire.
Finalement ma soif de lecture non réfrénée va finir par se trouver limitée !
C’était sans compter sur la très serviable bibliothécaire : « Vous savez quoi ? Ce n’est pas grave, je vais vous les mettre de côté. Vous savez, on peut, pendant quelques jours, ce n’est pas un problème. Vous repasserez bien cette semaine [sourire entendu] ?« 
Je n’allais sûrement pas refuser ?
* Merveilleuse initiative de la part de la médiathèque de Nancy. On y lit comme chez soi, ils sont très confortables, un peu mous, et ne veulent jamais vraiment vous laisser vous relever.