The Literary Fantastic

De Neil Cornwell. 1990. Essai littéraire. Très bonne lecture.
litfantasticRésumé : « This wide-ranging book examines the role and development of the fantastic in literature from the rise of the Gothic in the second half of the eighteenth century, through its heyday in the horror classics of the nineteenth century – from Frankenstein to Dracula – to its appearance in postmodernist fiction of the present.« 
Cet ouvrage s’ouvre sur une très bonne introduction à la fois chronologique et analytique: où, quand et comment est « né » le fantastique, de quoi découle-t-il, quelles sont ses grandes tendances et codes principaux. On retrouve, comme dans l’ouvrage de Françoise Dupeyron-Lafay les concepts de doute, de fracture, de rationnel vs irrationnel. Cornwell va cependant plus loin, il cite des critiques et explique en quoi le genre a eu du mal à se trouver des définitions, surtout quand il était jeune. Suivent des citations d’études portant sur le fantastique, de grands noms comme Todorov (qui paraît-il a d’abord été édité en français), et aussi des noms un peu moins illustres, mais qui ont aussi tenté d’expliciter et d’unifier le genre à leur époque et à leur manière.
Ce qui m’a beaucoup changé d’autres livres que j’ai lu à ce sujet, c’est la manière d’appréhender l’élément « fantastique » : souvent on parle de thèmes (cimetières, manoirs, vampires, fantômes…) ou d’auteurs, mais ici ça va un peu plus loin, même, que les structures narratives évoquées dans l’autre livre que j’ai lu il y a peu de temps et cité ci-dessus (ce qui était déjà très bien). L’auteur parle beaucoup de l’élément de « fantasy ». Il s’agit de ce qu’on pourrait traduire par « fantaisie », « irréel » – cet élément qui permet à la fiction de devenir non-réaliste, en partie ou totalité. De là, l’étude se focalise sur le fantastique, essentiellement, mais aborde aussi la high fantasy, les contes, et mêmes le nouveau roman (en ce qu’il « brise » les règles établies du roman, donc se positionne sur un autre plan de « rationalité »). Le livre s’achève sur Rushdie, Eco et quelques autres auteurs analogues, dont la présence dans l’ouvrage est justifiée parce qu’ils détournent les buts avoués du roman pour construire une narration illusoire : elle se veut rattachée à une certaine réalité, mais sert en fait à analyser/démontrer/dénoncer autre chose. (A ce que j’ai compris 😉 )
Une approche moins commune que d’autres sur la littérature de l’irréel, qui m’a ouvert de nouvelles perspectives.
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