20 clés pour comprendre le bouddhisme

Collectif. 2013. Synthèse documentaire. Bonne lecture.
20clesbouddhismeRésumé : « Religion, philosophie ou spiritualité, le bouddhisme sous toutes ses formes ne cesse de fasciner l’Occident. Des origines indiennes aux pratiques contemporaines en passant par les livres sacrés, les fêtes, les divinités, les symboles, la méditation ou encore la religion populaire, le présent volume fait le point sur une tradition multiple et encore méconnue.
Avec : Catherine Barry, Patrick Carré, Véronique Combré, Philippe Cornu, Thierry-Marie Courau, Laurent Deshayes, Michel Hulin, Fabrice Midal, Éric Rommeluère, Dominique Trotignon et Odon Vallet.« 
Malgré des débuts, et même certains chapitres à l’intérieur, que j’ai eu du mal à comprendre dans leur détail, ça a été une bonne lecture, relativement enrichissante.
Tout comme 20 clés pour comprendre le chamanisme, le livre est constitué d’articles du journal Le Monde (non, je ne suis pas abonnée, j’aime juste cette collection ^^) sous forme de courts chapitres – vingt très exactement – chacun portant sur un aspect ou détail différent du bouddhisme : Bouddha, la méditation, les origines du bouddhisme, les fêtes, le bouddhisme populaire, ses évolutions, les rites, etc. Ces chapitres ne suivent pas d’ordre très logique (mis à part « origines » et « évolutions récentes », placés au début et à la fin), il s’agit donc de cheminer au cours du livre à travers des notions différentes, et d’en apprendre un peu plus dans le  chapitre 8 à propos d’un détail évoqué brièvement dans le chapitre 4, ou que vous pensiez ne pas avoir tout à fait compris dans le chapitre 5.
Comme je le disais en introduction, j’ai vraiment du mal à comprendre certains aspects de cette religion – non pas les accepter mais vraiment, basiquement, comprendre ce qu’ils sont, comment ils fonctionnent, et pourquoi. Autrement dit, tout comme quand j’essayais de lire Les Philosophies orientales, j’ai eu cette forte impression d’estrangement, de distance, que les mots n’arrivent pas à combler suffisamment, particulièrement lorsqu’il s’agit de la pensée de ce courant religieux, de la façon dont ils voient et expliquent le monde et la place de l’humain, ainsi que les rites qui en découlent (oui, je sais, c’est la base de la religion, donc c’est dommage de rater cette partie-là !).
Cependant j’ai tout de même apprécié le livre dans son ensemble, et de nombreux chapitres ne m’ont pas paru abscons ! Les fêtes, les personnalités, le titre de bouddha qui est en quelque sorte diffusé au cours des siècles et dans différents endroits… J’ai bien aimé les explications sur le côté très populaire de cette religion, qui n’hésite pas à faire dans le syncrétisme et à absorber d’autres rites ou croyances sans pour autant les relier tout à fait aux siens, en particulier dans certains pays et régions. Il y avait aussi des explications plutôt claires sur le concept du bouddhisme, qui est conçu comme un choix de vie, un cheminement, et peut par conséquent être rejeté ou abandonné pour un temps (ou toujours), et repris, comme le pratiquant le souhaite, à la différence notable des « grands classiques » que sont l’islam, le judaïsme, et le christianisme (certains ont essayé de se faire « débaptiser », mais en théorie c’est juste pas prévu – un jour chrétien, toujours chrétien, qu’on le veuille ou non ! – et il paraît que c’est pareil pour les deux autres religions, amenant fatalement des genres de « brebis galeuses égarées » aux yeux des croyants).
Les chapitres traitant des différents bouddhismes et leurs évolutions « occidentales » reflétaient ce que j’avais déjà lu et retenu du livre précédent sur le même sujet – un petit peu compliqué à retenir dans le détail pour moi qui n’y connais pas grand’chose au départ, mais très intéressant de manière générale.
Une synthèse qui me paraît plutôt complète et bien référencée, même si le sujet peut être difficile à comprendre concernant certains de ses aspects.
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100 animaux mythiques de l’Histoire

De Caroline Triaud. 2011. Synthèse mythologique et culturelle. Livre mal fichu.
100animauxRésumé : « Depuis la préhistoire, l’animal a toujours accompagné l’homme, et nourri les imaginaires. Cet ouvrage regroupe 100 animaux mythiques, symboles d’une période historique ou d’une région du monde. Le Minotaure, le Sphinx, mais aussi la bête du Gévaudan, le Chat Botté, Idéfix ou Sophie la Girafe… tous sont témoins des relations entre l’homme et l’animal et de l’histoire des hommes et de leur imaginaire.« 
Ce livre présente toutes sortes de bestioles (le terme « animal » me semble peu approprié lorsqu’il s’agit de créatures qui prennent des formes multiples, et hybrides). Chaque créature a une page recto-verso dédiée, ni plus ni moins.
Déjà, à ce niveau, j’ai constaté des déséquilibres : en effet certains sont mieux connues que d’autres, ont une histoire plus étoffée ou plus de légendes dans lesquelles elles apparaissent que d’autres, ce qui entraîne tantôt une impression d’étirage en longueur, tantôt une accumulation de détails compressés et non explicités. Je souhaite bon courage par exemple à ceux qui n’auraient pas lu son histoire, pour suivre l’histoire de Pégase, parce qu’elle est farcie de références à plein d’autres personnages de la Grèce mythologique, qui sont eux très peu explicités (voire pas du tout).
Une petite chose qui m’énerve un peu aussi, c’est que l’auteur aime bien préciser que certaines créatures apparaissent dans « des mangas, des films, des jeux vidéos » – qu’elle ne cite pas – mais elle arrive toujours à caser des exemples de Pokémon ! Ok, Simiabraz est peut-être inspiré de Sun Wukong, mais d’après ce que je lis un peu partout s’il fallait citer des dérivations de ce personnage et de son mythe les séries Saiyuki ou Dragonball auraient sans doute été tout aussi pertinentes, et auraient surtout permis au lecteur de se diriger vers d’autres sources d’information… (fiche d’un Pokémon = 10 lignes pour ceux qui ne verraient pas de quoi je parle !)
En fait autant lorsqu’elle parle de mythologie et de vieux textes elle a l’air de bien respecter les détails et les noms, autant les parties « culture populaire » ont l’air d’avoir été ajoutées « parce qu’il le fallait », ne sont pas toujours pertinentes, et comportent des à-peu-près : « [Fenrir] est un personnage de la saga Harry Potter, où il est figuré sous la forme d’un loup-garou des Mangemorts de Valdemort. » (sic) On ajoutera Walt Disney comme troisième référence majeure destinée au grand public qui n’aurait pas lu les textes anciens… Ou peut-être plutôt aux érudits qui ne mettraient pas le nez hors des ouvrages universitaires !
Parfois il y a également des petites problèmes dans la rédaction, par exemple plus d’une fois un nom est parachuté ; en relisant je comprends qu’il s’agit d’une personne introduite dans le paragraphe précédent – mais pas nommée. J’aurais appris, en passant, que les hiboux ont « une aigrette sur le front » (sic).
Je regrette enfin l’absence d’illu- pardon, il y a en fait de toutes petites vignettes à moitié mangées par le bord de la page, à côté de chaque titre. Autant vous dire qu’elles sont en noir et blanc, et si petites qu’on ne voit en gros rien.
Faut-il pour autant jeter ce livre aux orties ? Peut-être pas. Les mythes sont quelque chose à quoi je m’intéresse depuis très jeune, j’ai donc accumulé suffisamment de lectures pour me montrer plutôt critique sur ce point. Je ne conseille pas spécialement cet ouvrage aux gens dans la même situation, mais je pense qu’il pourrait être attrayant aux yeux d’un novice en contes et légendes, ou quelqu’un qui cherche des sources sur le sujet, car les textes sacrés ou mythiques d’où sont issus les « animaux » sont dans l’ensemble cités.

Les Philosophies orientales – L’Inde et la Chine

De Vladimir Grigorieff. 2005. Essai. Très bonne lecture, mais très (trop) pointue.
Essai philosophique sur les modes de pensée et religions de ces deux pays – très complet, mais aussi très complexe non seulement à lire mais aussi à comprendre, à se représenter.
philoorientale
En fait j’ai zappé le sous-titre quand je l’ai emprunté, j’ai pris le livre pour une synthèse de toutes les philosophies orientales. Je n’ai que très peu de connaissances sur l’Inde, ne m’y intéressant pas de manière générale. Je me suis finalement dit que c’était une occasion de ne pas reculer, et me suis plongée dans le livre sans préparation autre que mes minces stéréotypes communs sur le bouddhisme, me cassant un peu (beaucoup) les dents sur le texte au passage. J’ai lu des choses à propos de concepts que je n’aurais jamais imaginés, des explications ou descriptions que j’ai plus ou moins comprises (au sens intellectuel et/ou métaphysique). C’était dur, au sens mental du terme, un peu comme d’essayer de se représenter une autre dimension, mais je ne regrette pas, même si je pense ne pas avoir compris le sens des phrases de 10% du texte, et pas réussi à me représenter mentalement un bon quart au moins, si ce n’est pas la moitié. J’ai quand même cru comprendre qu’on raconte pas mal de choses pas totalement vraies sur le bouddhisme (gros morceau de la partie « Inde »), voire de vraies âneries, des stéréotypes qui ne sont vrais que dans certains cas très spéciaux, en occultant totalement certains aspects qui sont présentés ici comme cruciaux. Du coup c’est pas si mal, j’ai l’impression de m’être débroussaillé un bout de cerveau – c’était plus qu’une lecture, ça ressemblait plutôt à du brainstorming forcé (et volontaire). J’ai retrouvé une référence à M. Eliade, que décidément j’ai bien fait d’avoir lu en partie, même si encore une fois j’avais mis la barre un peu haut (encore que Eliade soit je trouve « assez » accessible au grand public) – ce que j’en ai compris et retenu m’aide parfois bien pour lire ce genre d’ouvrage. Cependant, le style d’écriture de l’auteur est plutôt complexe, parfois très technique (pléthore de locutions latines, de termes techniques métaphysiques, sociologiques… sans parler de la réutilisation de termes indiens, qui, bien que définis au début, sont assez nombreux).
Concernant la partie sur la Chine, c’est un peu plus facile à suivre. Elle porte à la fois sur les grands courants philosophico-religieux et sur leurs fondateurs, et – c’est peut-être dû à la première partie – j’ai trouvé les concepts plus faciles à saisir.
NB : pas de mythologie hindoue, pas de dieux à forme exotique – même si le livre aborde le question de la religion plusieurs fois, le thème est clairement philosophico-conceptuel, et non pas mystico-spirituel.

Histoires japonaises d’esprits, de monstres et de fantômes

 De Eric Faure. 2006. Essai / livre d’étude. Très bonne lecture, mais très (trop ?) complet.
histoiresjaponaisesBien que ce livre ne soit pas très gros (240 p.) j’ai mis assez longtemps à le lire. En effet l’auteur est professeur d’université au Japon, installé depuis 12 ans dans le pays, et apparemment spécialisé dans la culture locale de Kyôto, et bien que son ouvrage soit classé dans les « contes » à la médiathèque, le simple fait qu’il soit édité chez L’Harmattan aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Il s’agit là plus d’un ouvrage d’étude sur la culture folklorique du Japon qu’un livre de contes traditionnel qu’on peut lire à  ses enfants ou parcourir d’un œil distrait à la fin d’une longue journée. Le niveau de langue est assez haut, et on a autour de chaque conte énormément d’explications sur les lieux physiques réels, les noms que ce soit des lieux ou des personnages, historiques ou non, avec idéogrammes et significations associés, sans parler de tout l’environnement politique et historique, les ères, les changements sociaux, l’évolution de l’art, la religion. En bref : il faut s’accrocher. J’ai appris pas mal de choses concernant le mode de vie, de croyance et sur les lieux sacrés japonais, mais je me suis sentie noyée dans les noms et les références, n’en ayant que très peu concernant ce pays, et du coup je n’en ai en gros retenu aucun.
Concernant les contes en eux-mêmes, j’en connaissais la trame pour la plupart, et quelques personnages et créatures récurrentes, j’ai donc été moins perdue. On a souvent droit à plusieurs versions (annoncées) du même conte, avec toujours des explications pour justifier l’apparition de tel ou tel détail. Il y a aussi beaucoup de références à l’art japonais (peinture, théâtre, architecture) – et là encore les informations sont multiples, et les analyses qui vont avec.
Néanmoins, mis à part le chapitre sur les objets animés – concept qui ne me disait franchement rien ! – je n’ai pas une seule fois réellement décroché du livre. Le style de l’auteur est assez fluide malgré tout, et permet régulièrement au lecteur de « souffler » avec des focus sur des concepts simples ou des relâchements dans les accumulations d’explications et de références.
Je conseillerais ce livre aux gens qui s’intéressent au Japon, au folklore ou aux contes, en les prévenant que c’est une étude et non pas un simple recueil, et que c’est une lecture d’un niveau exigeant (universitaire plutôt que grand public).