Zombies : sociologie des morts-vivants

De Vincent Paris*. Editions XYZ, 2013. Essai. Excellente lecture ! [180 p.]
*Qui, comme son nom ne l’indique pas, est canadien.
zombies_sociologieRésumé : « Que cela vous plaise ou pas, les zombies sont parmi nous. Ils font partie de notre « culture populaire ». Ils ont envahi les écrans, les jeux vidéo et même les bandes dessinées. Les classiques de la littérature n’ont pas échappé à la contamination par le virus : Orgueil et préjugés et zombies, parodie du célèbre roman de Jane Austen, a été un best-seller. Taper le mot «zombie» dans Google devrait finalement vous convaincre de l’ampleur du phénomène, qui méritait bien un ouvrage. Qu’est-ce qu’un zombie ? D’où vient le phénomène ? Pourquoi le zombie est-il si populaire et fascine-t-il autant de nos jours ? Si l’épidémie se produisait vraiment, quelles seraient les conséquences sur le plan sociologique ?
« Vincent Paris réussit le tour de force de prendre les zombies au sérieux sans jamais prendre ses lecteurs pour des créatures décérébrées. Comme dans les meilleurs films de zombies, son essai-fiction contient des descriptions apocalyptiques à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Et il prend les morts-vivants comme prétexte pour parler essentiellement de… nous-mêmes. »
Samuel Archibald
« À l’heure de parler des morts-vivants, la sociologie est sans doute l’une des disciplines les plus appropriées – car s’il est possible de tout et rien dire sur ce phénomène, il est au moins une affirmation que l’on puisse faire sans risquer de se tromper : un zombie ne vient jamais seul. Le mort-vivant, bestiole sociale entre toutes. »
Nicolas Dickner   « 
Voici un ouvrage que j’ai saisi avec le sourire, me disant que ça pouvait être « rigolo », et qui m’a totalement enchantée et convaincue ! Pourtant, les zombies, je ne suis pas spécialement mordue.
Mention spéciale à la préface de Nicolas Dickner, dont vous avez un extrait ci-dessus, et qui m’a littéralement fait éclater de rire plusieurs fois en deux pages seulement, ce qui m’arrive rarement en lisant. 🙂

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L’Héritage des Templiers

De Steve Berry. Le cherche-midi, 2007. Thriller historique. Très bonne lecture. [557 p.]
Titre original : The Templar Legacy, 2007
lheritageRésumé : « L’auteur du Troisième Secret nous offre, avec ce thriller ésotérique remarquablement conçu, un roman riche en détails historiques, qui développe une étonnante hypothèse quand à la vraie nature du fameux trésor des Templiers.
1118, Jérusalem, Terre sainte. Neuf chevaliers créent un ordre militaire, les « Pauvres Chevaliers du Christ ». Le roi Baudoin II de Jérusalem leur cède pour résidence une partie de son palais, bâti sur les ruines du Temple de Salomon. Ils deviennent les « Chevaliers du Temple », puis les « Templiers ».
1307 : Jacques de Molay, le grand maître de l’ordre des Templiers, est arrêté sur ordre de Philippe le Bel et livré à l’Inquisition. Il garde le silence sur le déjà célèbre trésor des Templiers.
2006 : Cotton Malone, ex-agent du département de la Justice américaine, et son amie Stéphanie Nelle entrent en possession de documents troublants relatifs à la nature du trésor des Templiers. Commence alors une quête à la fois historique, érudite et périlleuse, qui les mènera à Rennes-le-Château, cœur du mystère.
Plus de 2 millions d’amateurs de thrillers et de passionnés d’histoire ont déjà plébiscité à travers le monde ce roman, salué par Dan Brown et Katherine Neville, où ésotérisme, action et suspense se conjuguent à merveille.« 
J’aurais lu ce pavé en moins de temps que d’autres livres bien plus petits ! 🙂 J’ai beaucoup aimé le livre dans son ensemble, et ne lui ai pas trouvé autant de défauts qu’il est souvent attendu de livres de ce type, sur ce genre de sujet.
Par exemple, hormis le caractère « légendaire » de l’Ordre du Temple qui amène quelques lieux communs et personnages archétypes, point de complot international, point de secret ésotérique immémorial, aucune relique occulte… tout reste très réaliste, très proche de l’Histoire. J’ai d’ailleurs été très étonnée en lisant la postface de l’auteur : apparemment quasiment tout le côté « documentaire » du livre est fondé d’une manière ou d’une autre, ce qui est rarissime quand on prend un livre avec « Templiers » dans le titre (ou autres) dans le rayon « thriller » comme je l’ai fait ! Du coup j’ai vraiment envie de lire d’autres livres du même auteur, même si ce n’est pas sur le même sujet, car j’aime toujours avoir le sentiment de m’enrichir en lisant un ouvrage divertissant. Avec du recul je suis un peu estomaquée de n’avoir jamais moi-même remarqué certaines incohérences du Nouveau Testament, que j’ai pourtant entendu maintes et maintes fois (éducation religieuse dans mon enfance/adolescence), et lu une ou deux fois au moins. Je suppose que je n’avais jamais eu de regard littéraire critique sur ces œuvres, et Steve Berry a su aiguiser ma curiosité sur ce point plus que par exemple Dan Brown. Bon, j’ai d’autres choses à lire et relire pour le moment que la Bible, mais je garde un certain nombre des commentaires et hypothèses de l’auteur – même si, et surtout parce qu’elles ne sont pas toutes de lui au départ – dans un coin de ma tête ; d’un point de vue intellectuel c’est intéressant et ça va un peu plus loin que ce que j’ai l’habitude d’entendre ou de lire – même chez les gens qui se font un malin plaisir de « démonter les théories religieuses » – ceux qui se targuent d’en savoir le plus (dans mon entourage, en tous cas) se nourrissent souvent de choses en fait assez peu creusées. 😉
Concernant les personnages c’est peut-être ce qui m’a le moins surprise dans le livre : sympathiques et globalement convaincants mais tout de même assez caricaturaux dans leurs êtres et relations entre eux, que ce soit du côté des « gentils » ou des « méchants ». Rien de notable, quoi.
La plume de l’auteur est du même acabit : même tenu compte de la traduction, je n’imagine pas que l’auteur ait un style particulier : c’est bien écrit dans l’ensemble, avec des descriptions utiles et jolies (et pas trop longues pour ceux qui se poseraient la question), et un rythme trépidant caractéristique du genre, c’est tout. On rencontre des énigmes plutôt bien amenées, avec un minimum de fausses pistes là aussi convaincantes dans l’ensemble même si certains détails manquent un peu d’originalité (mais peut-être pour mieux coller à l’Histoire, je n’en sais rien). Contrairement à d’autres récits j’ai trouvé que la résolution des énigmes et mystères était assez bien équilibrée, ni trop tardive (irritant le lecteur qui a trouvé depuis 250 p.), ni trop rapide (lui faisant penser que le cryptologue était stupide, ou les héros vraiment trop intelligents) – de même les énigmes en elles-mêmes m’ont parues plus crédibles, moins tirées par les cheveux que ce sur quoi on tombe parfois !
Je n’ai pas trouvé de grandes qualités littéraires à ce livre, mais en tant que thriller il m’a bien plu, grâce à deux points majeurs forts : ses mystères bien dosés et maîtrisés, et un fond historique apparemment bien documenté et ramené à un discours pédagogique clair et fouillé.

 

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