De Arthur C. Clarke. J’ai Lu, 2012. Science-fiction. Bonne lecture. [189 p.]
Titre original : 2001 : A Space Odyssey, 1968 ; trad. de l’anglais par Michel Demuth.
Résumé : « Le vaisseau Explorateur 1 fait route vers Saturne. À son bord, deux astronautes et le plus puissant ordinateur jamais conçu. Cinq ans plus tôt, un étrange monolithe noir a été découvert sur la Lune. La première preuve d’une existence extraterrestre. Et bien longtemps avant, à l’aube de l’humanité, un objet similaire s’était posé sur Terre et avait parlé aux premiers hommes. On détecte un nouveau signe de cette présence aux abords de Saturne. Que sont ces mystérieuses sentinelles ? Quel message doivent-elles délivrer ? Nous sommes en 2001, l’humanité a rendez-vous avec son destin. «
J’essaie toujours de lire un certain nombre de classiques, ne serait-ce que pour en avoir les références. 2001 : l’odyssée de l’espace était sur ma liste depuis un moment et je ne l’ai trouvé en occasion que très récemment. Verdict ? Pas mal, mais pas tout à fait ce que j’attendais.
Je ressors de ma lecture très mitigée, entre des éléments qui m’ont enthousiasmée et d’autres qui m’ont laissée un peu frustrée ou perplexe. Cependant je peux déjà dire tout de suite que ce n’est clairement pas un livre que je déconseille non plus !
Le postulat de base de ce court roman est que quelque part, dans l’espace, il y a de la Vie – un autre type de vie que celle que l’on connaît sur Terre.
Les hommes ont mis longtemps à admettre cette idée. […] Un plus grand nombre, pourtant, chaque jour plus important demande : « Pourquoi une telle rencontre ne s’est-elle pas déjà produite puisque nous nous hasardons déjà dans l’espace nous-mêmes ? » Oui, pourquoi ? Ce roman offre une réponse possible à cette question très raisonnable. Mais rappelez-vous bien qu’il ne s’agit que d’une oeuvre de fiction. La vérité, comme d’habitude, sera encore bien plus étrange. ~ Avant-propos
A partir de là j’ai successivement trouvé des éléments que je m’attendais à trouver, qu’ils m’aient plu ou non, et d’autres qui m’ont surprise, là aussi qu’ils m’aient plu ou non.
Avec un titre comme « l’odyssée de l’espace » j’avais naïvement cru que j’allais passer mon temps la tête dans les étoiles : eh bien non. Une partie non négligeable du roman décrit la première « visite » sur Terre, au temps des tout premiers hommes ; de plus même le simple terme « odyssée » présageait pour moi quantité de péripéties, mais en fait là non plus ce n’est pas exactement ce que j’ai trouvé.
Pourtant je ne me suis pas ennuyée du tout sur ce livre : j’ai beaucoup aimé la période préhistorique et ce qu’il s’y passe ; sans sentir beaucoup de sympathie pour le héros David Bowman j’ai suivi ce qu’il lui arrivait des millions d’années plus tard avec pas mal de plaisir (de lecture), et si certains passages m’ont paru un peu longuets (comme le lent et long voyage spatial) il se passe un minimum de choses dans l’action et dans le texte.
J’en profite pour vous parler comme à mon habitude du style, des mots : il s’en dégage quelque chose qui m’a beaucoup plu.
A mille milles de là, le crépuscule se ruait sur eux. Le soleil s’enfonçait rapidement derrière les nuages de Jupiter et ses rayons étaient comme deux cornes flamboyantes qui bientôt se contractèrent et moururent en un bref et prodigieux éclat de coloris. La nuit était venue. ~ p. 94
Leur objectif était un monde encore plus étrange qui se trouvait deux fois plus loin que le soleil, de l’autre côté d’un gouffre que seules hantaient les comètes. ~ p.99
Je vous partage des passages que j’ai notés mais en réalité le style alterne entre des scènes d’action, des dialogues et des passages très contemplatifs comme celui-ci, et je ne suis pas non plus admirative devant tout le texte, loin de là, mais disons que j’ai trouvé une sorte d’équilibre entre des moments de pure poésie et des passages très pragmatiques, ce qui a rendu ma lecture à la fois agréable et rapide.
Je vous disais que j’ai trouvé qu’il ne se passait pas tant de choses que ça dans l’espace : à vrai dire je m’attendais à un pavé, pas à un tout petit bouquin, et honnêtement il y a des péripéties en proportion, dont certaines qui ne sont quelque part que des anecdotes, qui deviennent des passages à dimension épique car se passant dans l’espace, loin de tout, où les passagers de l’Exploreur 1 sont à la merci de leur environnement et de leur technologie. Puis arrive un retournement de situation que je n’ai pas vu venir (mais certains le verront, à n’en pas douter), correctement traité jusqu’à sa fin à mon avis. Enfin la toute dernière partie de l’histoire m’a laissée perplexe. D’abord viennent des événements que je qualifierais d’hallucinatoires dans le sens où j’ai eu du mal à y adhérer (j’ai l’impression de faire cette critique à (presque) toutes les histoires qui contiennent des extra-terrestres, cette littérature n’est peut-être juste pas pour moi), puis alors que je m’y étais à peu près faite la conclusion m’a paru de trop.
Du coup je suis ressortie de ma lecture avec une impression mitigée alors qu’en fait ce n’était pas mal du tout. Ceci dit je suis contente de l’avoir lu, ce petit monument de la SF. Serait-il un monument tout court s’il n’avait pas été adapté à l’écran ? Je n’en sais rien, je n’ai même pas vu l’adaptation en question ni ne connais l’histoire éditoriale du livre.
Chroniques d’ailleurs : Xapur, La tête dans les livres, le Culte d’Apophis
C’est le risque avec les classiques ! Ils ont eu leur impact mais on y adhère pas toujours, et souvent on est un peu déçu de ce ressenti plus que du contenu en lui même.
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