Références possibles « His Dark Materials » de Pullman

Où quand mes pensées retournent à l’univers de Philip Pullman, plusieurs années après ma dernière relecture, sur un plan linguistique mais également symbolique.

feuerbach_orphee

Attention pour ceux qui n’auraient pas encore lu cette très bonne série : cet article contient quelques spoilers.

  • « Gallivespien » – tiens donc je vois bien le rapport « guêpe » – vespa, puisque leurs armes sont des éperons empoisonnés, mais quel est le rapport de ces petits personnages avec la racine « gall* » – qui dans le contexte me mènerait plutôt aux origines de la Gaule que vers le groupe des gallinacés ? Je n’avais jamais noté de critique (négative ou positive) des Français dans la saga. Pourtant ce ne me semble pas idiot puisque plusieurs groupes ethniques / nations sont déjà représentés, repris ou réarrangés. Y prêter attention quand je relirai cet excellent livre.
  • Amusante coïncidence, ou bien choix délibéré de l’auteur, que son héros « Will » soit synonyme de volonté et détermination – traits forts du personnage – dans la langue de l’auteur.
  • Lorsque je repense à Lyra je tombe sur des analogies encore plus intéressantes.

Lyra « Parle-d’Or », comme l’ours en armure Iorek la surnomme – la lyre est un instrument de musique antique dont joue Orphée, l’aède grec qui grâce à sa voix et son extraordinaire sens de la musique (était-ce un talent qu’il avait reçu des dieux ?) parvient à charmer tous les êtres qu’il croise, que ce soit à des fins amicales, pour se faire des alliés, ou pour éviter des conflits. Et oui, « lyre » est le même mot en anglais et en français, donc la référence est possible.

Orphée qui ira aux Enfers récupérer son Eurydice, comme Lyra ira dans le monde des morts pour sauver son ami Roger.

Orphée qui parvient même à charmer les sirènes, des créatures elles-mêmes très douées pour charmer les êtres qui ont le malheur de les croiser, pour les dévorer ensuite. Les sirènes de la mythologie grecques sont des oiseaux féroces à buste et tête de femme…

… tout comme les Harpies que croisent les héros du Miroir d’Ambre (A la croisée des mondes T.3) dans le monde des morts, dont la fonction est de décourager les gens, de les harceler. Lyra finira également, si je me souviens bien, par trouver un accord avec elles pour qu’elles ne soient plus une gêne dans leur progression.

Toutes ces idées sont celles qui ont rushé mon cerveau ce matin vers 8h30, elles sont basées sur mon ressenti et ma culture mais ne sont pas consolidées par une quelconque interview de l’auteur ou une étude approfondie de ces points. Autrement dit si certains sont probablement pertinents, et mériteraient peut-être ladite étude approfondie, je ne suis pas à l’abri de sur-interprétation ou d’erreurs de mémoire.

J’ai lu cependant que l’auteur est un universitaire spécialisé dans la littérature, et qu’il a voulu écrire la série A la croisée des mondes entre autres en réaction au Paradis Perdu de Milton (que je n’ai jamais eu encore le courage de lire).

N’hésitez pas à en discuter dans les commentaires, réformer des hypothèses ou au contraire en confirmer.

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12 réflexions au sujet de « Références possibles « His Dark Materials » de Pullman »

  1. Très intéressant ce petit rush de pensées à 8h30 🙂

    Il y a aussi tout un pan sur la philosophie de Descartes quant à la séparation du corps et de l’esprit que j’aime beaucoup.

    • Ah oui ? Je ne vois pas du tout à quel endroit. C’est quel tome/chapitre ?
      J’ai souvent mon esprit qui part en errances le matin en me réveillant. Parfois j’ai plein d’idées, de références ou d’analyses possibles sur un sujet mais je dois me lever, aller au boulot… et j’oublie et je n’en fais rien, sauf si ça me revient plus tard dans la journée.

  2. Je ne peux pas confirmer grand chose là tout de suite, mais j’ai dans un de mes cartons un exemplaire de « Rencontre avec Philip Pullman », de Nicholas Tucker. Il ne resterait qu’à le retrouver, ce qui est un autre problème. En tout cas, je te fais signe si je remets la main dessus. >_>;

    • Encore faut-il que ces points de détail y soient abordés ! Mais ça ne m’ennuie pas de ne pas avoir toutes les réponses, je me contentais de partager des idées et hypothèses.

  3. J’ai fait le même parallèle entre le titre de Parle-d’or et la lyre ; ainsi que du départ d’Orphée aux Enfers pour récupérer Eurydice. Nous sommes au moins deux à y entrevoir ces points 🙂

  4. J’adore cette série ! je voulais aussi faire un truc pour pister les références mais je n’en ai jamais eu le courage 🙂 Je n’avais pas fait le parallèle avec Orphée, je pense qu’il est pertinent ! Sinon, la matière noire est une hypothèse d’astrophysicien pour expliquer pourquoi l’univers est plus massif que ce que l’on observe, et il y a un explorateur (de l’Arctique je crois) qui s’appelait vraiment Parry (j’ai un doute si le prénom est Wlliam ou non) ! Je voulais faire des recherches plus approfondies mais je ne me suis jamais lancée. Moi aussi je voulais lire le paradis de Milton, j’avais même commencé, mais je n’ai pas eu la ténacité d’aller jusqu’au bout. Du coup, je pense lire la BD qui est sortie pour adapter le paradis Perdu. Pullman s’est aussi inspiré de William Blake je crois. Joli article en tout cas !

    • Oh je pense qu’il y a de quoi faire une étude complète sur les références de la série, il me semble même que des auteurs publiés s’y sont déjà essayés depuis des années, mais je n’ai encore lu aucune de ces analyses. Je suppose qu’il doit y en avoir des intéressantes dans le tas ! Oui mais ce qu’il y a de drôle avec la matière noire c’est qu’il me semble que le titre de Pullman faisait directement référence à des mots utilisés par Milton, donc au XVIIe si je me souviens bien, bien avant que l’astrophysique soit développée. Donc l’astrophysique a repris les termes de Milton, poète éminemment religieux. ^^’ Maintenant que tu le dis, oui, Parry ça m’évoque quelque chose mais les explorations des pôles c’est un sujet que j’ai survolé à de rares occasions, c’est tout, alors ce n’est pas moi qui vais pouvoir te confirmer quoi que ce soit. Aaaah il y a une BD ? 😀 William Blake est quelqu’un que je devrais absolument lire un jour car il semble avoir inspiré tout un tas d’auteurs que j’aime.

      • Oui il y a une BD le Paradis perdu. Je l’ai feuilletée. Les graffs sont très beaux à mon avis http://www.actes-sud.fr/catalogue/lan-2/le-paradis-perdu
        William Blake, j’avais commencé ses poèmes mais c’est un peu ardu pour moi.
        J’ai un petit bouquin sur les explorations des pôles aux éd. La découverte, je peux donc te confirmer qu’il s’agit d’Edward Parry. Il a mené une exploration en mer au début du XIX e siècle et gagné l’île de Melville. cette expédition a été lancée suite à ce qu’un certain William Scoresby, capitaine de baleinier, signale que les eaux étaient libres de glace… Décidément, que de références !!!
        Je ne savais pas pour Milton et la matière noire ! C’est amusant ce paradoxe 🙂

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