
Le Professeur
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Tolkien. Comme tous les 3 janvier, les membres de la Tolkien Society et consorts sortent leurs verres à toast et leur meilleure bouteille et boivent à sa santé pour fêter ça (même s’il est mort depuis de longues années, on s’en fout on fête quand même).
De mon côté j’avais un article un peu spécifique en stock, et franchement quoi de plus significatif que de le poster aujourd’hui ?
Samedi 19 décembre – eh oui ça commence à remonter – j’étais en vadrouille à Paris pour un marathon de musées + visites diverses de la ville et de ses quartiers. J’avais entre autres dans l’idée de passer à Gibert Joseph (chose faite), et puis j’avais aussi repéré une librairie anglaise, Shakespeare & Co, rue de la Bûcherie, donc dans le même quartier (10 min à pied vers l’Est plus ou moins en suivant la Seine, si je me souviens bien).
Après un petit tour sans résultat des occasions présentées dehors (il faisait très beau et relativement chaud pour la saison), on se dirige vers le magasin principal qui a un fonds très complet mais souffre de l’exiguïté des lieux. Je vous conseille de ne pas faire comme nous et essayer d’y circuler un samedi après-midi (je bloquais un passage moi-même car ils ont mis toute la Fantasy dans un micro-« couloir » de 40cm de large où tout le monde semblait vouloir passer !). D’un autre côté j’aime beaucoup cette illusion d’être perdue au milieu des rayonnages. En haut il y a deux pièces complètement remplies de rayonnages sur tous les murs, avec des livres apparemment non classés, et vieux. J’ai un peu regardé mais la plupart des tranches ne sont pas lisibles très facilement ; il y a sans doute des trésors cachés pour qui prendra la peine de les chercher.
Lorsqu’on ressort du magasin l’enseigne continue sur la droite : au coin de la rue il y a le café-librairie, et entre les deux il y a l’espace livres rares et anciens, devant lequel j’ai d’abord failli passer sans l’avoir remarqué.

Cette photo vient d’un article perso (en anglais) que je trouve très sympa, et avec d’autres photos y compris de l’intérieur
Mon copain me propose d’entrer voir ce qu’il y a dans cette partie, je rechigne d’abord un peu car les vieux livres rares et chers je ne m’y connais pas franchement, je n’en recherche pas de manière générale, et je doute de trouver là-dedans quoi que ce soit qui me tente à un prix décent.
Du coup on entre quand même (5 personnes maximum autorisées dans la pièce, j’imagine pour limiter les vols et dégradations éventuels) et je note vite fait quelques auteurs classiques, titres connus ou moins connus. Je remarque que les rayonnages sont classés dans l’ordre alphabétique tout simplement, et tiens je suis devant les T alors autant regarder par curiosité s’il y a du Tolkien (au milieu d’auteurs comme Joyce, Woolf ou Capote j’y crois moyen). A mon niveau d’obsession pour les bouquins ça tient beaucoup plus du réflexe que du réel espoir de trouver quelque chose – après tout on reste en France, la Fantasy est considérée comme un sous-genre, et les anciennes éditions de Tolkien ça ne court pas les rues dans le coin.

Enfin en général.
Je ne suis pas repartie avec tout de suite. D’abord j’ai un peu tiqué devant le prix (même si j’avais une grosse idée pour cette édition, ça fait cher le livre), bavé sur les dates d’impression qui revenaient à 1957 et 1963 soit moins de 10 ans après la sortie pour la plus récente, remis les bouquins en rayonnages en me disant que décidément c’était pas sérieux, et suis sortie de l’échoppe en me sentant raisonnable.
De toutes façons c’était pas un prix pour un bouquin.
Je savais où il était, je pouvais revenir le chercher.
D’ici 6 mois ou même plus vu que je ne vais pas tous les jours sur Paris.
Si ça se trouve il allait être vendu dès ce soir.
C’est quelque chose que je cherche depuis des années en fait.
J’ai déjà eu cette édition en main, elle est agréable au toucher, porter, et la typographie et mise en page sont proches de la perfection question confort de lecture. La reliure est solide, on aurait presque l’impression que ces livres ont moins de 10 ans.
J’ai déjà plusieurs éditions du Seigneur des Anneaux, en plusieurs langues. Dont une très belle édition reliée du 50e anniversaire. Cet achat n’est donc pas nécessaire du tout, mais ce serait parfait pour compléter le reste.
Cette édition n’a pas son égal en termes d’âge (enfin si mais plus vieux ça devient vraiment extrêmement rare et cher).
On est donc revenus 5 minutes plus tard, heureusement ils étaient toujours là donc j’ai pu les attraper rapidement au cas où quelqu’un me les chiperait sous le nez, et aller discuter avec le vendeur du fait qu’en plus si je ne me trompais pas c’était une première édition puisque la seconde n’est sortie qu’en 1965 et qu’en général c’est indiqué sur les livres à l’endroit où l’impression est précisée.
En plus le prix indiqué sur chaque bouquin était en fait le prix du lot, et non pas d’un tome. Du coup c’était pas cher du tout !! (relativement) (oui j’étais prête à mettre une sacrée somme mais vous comprenez c’est the Lord of the Rings, ça compte pas).
Je crois que le vendeur a quand même un peu halluciné quand je lui ai dit que finalement c’était pas cher, et que j’allais de toutes façons l’embarquer pour un prix que je croyais trois fois plus élevé. Ou bien parce que je n’ai pas le profil du collectionneur/acheteur de vieux livres, je ne sais pas. Ou peut-être qu’il venait de rentrer le livre, ou au contraire il traînait là depuis des années, j’en sais rien mais j’aime tout imaginer. Ou peut-être que c’était juste parce que j’étais un poil fébrile en revenant et que je lui ai dit que je prenais le livre avec un air de camée littéraire (mais ça il doit connaître, non ? Je ne suis pas toute seule dans ce cas, hein les copinautes ? :p). En tous cas mon copain m’a dit qu’il avait l’air surpris (mais content). Je me dis aussi après coup que les vendeurs de livres rares ne doivent pas vendre autant d’exemplaires qu’un libraire classique, forcément, donc chaque vente a plus de poids.
Je me sentais quand même mieux à repartir avec les livres que sans.
Vous imaginez, quelqu’un d’autre aurait pu les prendre à ma place.
Oh une sacrée occasion ces livres, ils t’attendaient 🙂
Tiens, c’est vrai, je vais regarder si mon nom n’est pas gravé en lettres lunaires quelque part dessus… X)
En tout cas, effectivement,les livres ont l’air magnifiques. Personnellement, je fais assez peu attention aux éditions que j’achète, aussi parce que je me fournis beaucoup en occasion, mais je comprends l’envie d’avoir un joli objet quand on est déjà fan du contenu.
Ce sont de vieilles éditions, qui n’ont pas le « clinquant » des récentes, mais je les trouve très belles. D’habitude l’aspect du livre ne compte pas beaucoup dans les achats que je fais, ou est en tous cas loin d’être un facteur primordial. Cependant là c’est vraiment une grande histoire d’amour pour cet auteur et cette histoire en particulier, outre le fait que cette édition-là me plait.