De Franck Thilliez. Le Passage, 2005. Thriller. Très bonne lecture. [312 p.]
Résumé : « En pleine nuit, au milieu de nulle part, un homme surgit et se fait renverser. A ses côtés, un sac rempli de billets. Voleur ? Trafiquant ? Peu importe. Deux millions d’euros, là, à portée de main. Aucun témoin. Que faire ? Appeler la police, ou disparaître avec l’argent ? Vigo et Sylvain, jeunes informaticiens au chômage, ne tardent pas à se décider. Le lendemain, une fillette aveugle est retrouvée morte dans un entrepôt. Peu après, une autre est enlevée. Diabétique. Ses heures sont comptées. Et si le magot n’était autre que la rançon destinée à sauver la vie d’une gamine ?«
Je vois toujours plein de bonnes critiques sur Thilliez partout, et le premier que j’ai lu, Fractures, m’avait beaucoup plu, alors pourquoi ne pas continuer ?
Ce livre m’a fait passer de très bons moments de lecture (j’en ai dévoré les 3/4 aujourd’hui, donc 50 pages avant le petit déj’) et je ne me suis pas ennuyée ni n’ai détecté d’incohérences en cours de route – au contraire toute l’histoire me paraît somme toute assez plausible de bout en bout, y compris les réactions des personnages. On pourra toujours dire que les assassins de thrillers sont souvent très tordus, ça oui, mais c’est rarement ce qui me gêne le plus quand je lis un polar ou thriller que je considère comme mauvais.
J’ai énormément aimé le double point de départ du texte : une fillette est enlevée mais aussi deux énergumènes « lambda » renversent par accident le père porteur de la rançon , déclenchant une série d’événements inattendus et une double intrigue, régal pour le lecteur (bon vous je ne sais pas mais moi j’apprécie !). Je ne vous dévoile quasiment rien ici, tout est dit dans le résumé et en commençant le livre vous aurez de toutes façons très vite tous ces éléments en main.
J’ai eu la nette impression que le lieutenant Lucie Hennebelle avait eu toute une histoire personnelle, racontée dans d’autres opus certainement ? Rien de très dérangeant non plus, j’en ai deviné une partie, ou crois l’avoir deviné, mais ça reste assez extérieur à l’enquête. J’ai bien aimé ce personnage, elle a de bonnes idées mais pas le statut pour les faire valoir, il faut donc sans cesse qu’elle se batte pour qu’on l’écoute, ou qu’elle trouve les mots justes pour faire comprendre aux autres policiers que, novice ou pas, elle n’a pas forcément que des hypothèses à jeter. Je regrette simplement, une énième fois en lisant un thriller, que l’héroïne / héros ait un coup de sang complètement irréfléchi qui le fait foncer dans ce qu’il sait être l’antre du tueur, seul et sans renforts… (soupir). Heureusement c’est à peu près la seule critique négative que j’ai envie de faire après lecture.
L’auteur plante son décor aux environs de Dunkerque, dans le Nord, près des terrils, en plein essor de chômage. Les familles, quotidiens, philosophies de vie des chauffards en particuliers sont décrites ici et là, instaurant un climat réaliste assez poussé. N’étant pas du tout du coin, je ne peux pas dire à quel point c’est vrai, mais la description et l’atmosphère sont en tous cas plutôt bonnes et desservent bien les deux intrigues. L’auteur amène ensuite des thèmes assez morbides, comme les débuts de l’anatomie ou la taxidermie, ou encore la fascination de Lucie pour les tueurs en série. Au vu de ce qu’on en sait dans ce livre je m’attends à en savoir plus sur ce dernier point, plus tard dans la série (ou là encore peut-être en ai-je déjà raté un bon bout !).
Un très bon thriller vite avalé, tout à fait dans la veine de ce qu’on peut trouver de très bon en ce moment en France.
Chroniques d’ailleurs : Lectures Trollesques, Lire sous la Lune