Armageddon Rag

De George R. R. Martin. Folio (SF), 2014. Roman. Une lecture looooongue. [586 p.]
Titre original : Armageddon Rag, 2013.
~ Merci à nymeria de Avides Lectures et aux éditions Folio de m’avoir fait gagner et envoyé cet exemplaire ~
armageddon-ragRésumé : « Jamie Lynch, l’imprésario d’un des plus grands groupes de rock des années soixante, les Nazgûl, est retrouvé ligoté à son bureau et le cœur arraché. Un meurtre qui en fait remonter un autre à la surface : celui du chanteur du groupe, abattu en plein concert, en 1971. Deux crimes non élucidés distants d’une dizaine d’années. Une énigme. Parce que son quatrième roman est au point mort, parce qu’il a suivi l’affaire Charles Manson en tant que journaliste, parce qu’il est fasciné par l’histoire et la musique des Nazgûl, l’écrivain Sander Blair décide de mener sa propre enquête et d’en tirer un livre, son De sang-froid. Mais Sander va rapidement se rendre compte que, malgré les apparences, le meurtre de Jamie Lynch n’est pas une nouvelle affaire Sharon Tate. C’est bien plus compliqué. Et bien pire.
Thriller fantastique hanté par des visions d’apocalypse, fascinante plongée dans l’Amérique de l’après-guerre du Viêt Nam sur laquelle plane le fantôme de l’âge d’or du rock, Armageddon Rag est une des réussites majeures de George R. R. Martin…  « 
Ce titre est le troisième Martin que j’avais envie de découvrir cette année, coûte que coûte j’ai envie de dire puisque les deux premiers essais n’ont été concluants ni l’un ni l’autre. Je vais désormais arrêter de m’acharner et retourner à d’autres auteurs.
La classification en « SF », oui, oui, la belle collection toute argentée qui regroupe space-opera et autres récits d’anticipation, me laisse encore pantoise. Dites-vous que le premier élément véritablement SF, et encore ! arrive vers la page 520. Cinq cent vingt pages sur cinq cent quatre-vingt-six pages sont consacrées à plein de choses, dont certaines peuvent paraître étranges, certes, mais dont pas 1% ne peut être expliqué par la fatigue ou la consommation de substances licites ou illicites potentiellement hallucinatoires, et qui se déroulent toutes dans un présent tout à fait réaliste. Étant donné que ce livre n’a pas grand’chose non plus d’un thriller, je dirais que le rédacteur de la 4e a également halluciné quelque peu… ou n’a pas lu le livre, c’est selon. Si vous voulez lire de la SF, un « pur » thriller contemporain ou un roman policier classique, ne choisissez peut-être pas ce livre.

La révélation du « méchant » ne m’a pas du tout surprise, je l’avais vu venir depuis je dirais 200 pages. En même temps c’est pas comme si le lecteur avait un choix monstre, il n’y a pas tant de personnages que ça, donc soit c’était X soit c’était un personnage ultra secondaire qui se révélait avoir tout manigancé loin en arrière du regard du narrateur, ce que j’ai rarement rencontré et qui n’est pas toujours crédible quand le narrateur, justement, est en plein milieu de l’action.
Enfin je dois dire que 600 pages, c’est juste trop pour une histoire qui n’a jamais réussi à retenir ma totale attention plus de 2 pages d’affilée. Je dois avouer que je suis passée à la lecture en diagonale à vers la page 200 et quelques.
Au revoir, George.

…………………………….

Bon, autrement je ne peux décemment pas dire plus de mal que ça de ce livre, qui, s’il ne correspondait pas à mes attentes et ne m’a pas plu non plus, n’en n’est pas moins (je crois) bon. Martin se focalise sur les années 60, les mouvements hippie, la libération sexuelle, les substances illicites, mais surtout la musique, qui est omniprésente sous toutes ses formes : les instruments, les chanteurs et musiciens, les groupes, les dissensions et retrouvailles, le public et la scène enfin. Je n’arrive pas à m’y intéresser suffisamment pour avoir sincèrement apprécié ma lecture, mais je dois reconnaître que tous ces points sont très exploités, avec un style qui passe de l’un à l’autre et de l’autre à l’un en s’y attardant suffisamment pour que l’auteur puisse s’éclater dans ses descriptions et narration, qui prennent régulièrement des airs poético-lyriques que je n’ai pu m’empêcher de noter voire d’admirer (« ah si seulement il écrivait des choses qui me passionnaient, on pourrait être amis !« ). Il a réussi à me transporter une ou deux fois au milieu de la foule en délire malgré mon intérêt qui s’étiolait peu à peu et mon désespoir quant à cette promesse d’enquête qui se dissolvait lentement dans les notes et créations musicales. Autrement dit même si c’était très mal barré Martin a réussi à me « rattraper » plusieurs fois, à capter mon intérêt pendant quelques lignes ou pages, et ce n’est pas quelque chose qui m’arrive dans toutes mes lectures ratées.
Les personnages sont hauts en couleur, vivants, et je crois plutôt réussis sans trop tomber dans les clichés (enfin un petit peu quand même hein, mais il me semble avoir vu pire).
Une honte, d’autant plus, qu’il soit classé dans « SF ». J’imagine sans peine les nombreux amateurs de littérature blanche, que le vague élément fantastique pourrait ne pas déranger plus que ça, qui vont passer à côté de cette lecture, autant que les amateurs de SF ou policier qui pourraient tout autant adorer que se casser les dents dessus.
J’aurais presque aimé avoir un prof à côté pour faire une analyse de texte en même temps, ça m’a très sérieusement fait penser à certains cours de L3 Anglais où le prof – un Américain, ce qui était un plus pour pas mal de choses – nous expliquait ces fameuses histoires de Kool-Aid Acid, de Woodstock, de sentiment de liberté. Je n’ai pas connu les années 60, n’avais jamais trop eu d’explications sur les mouvements typiquement américains avant la fac -avec entre autres une grosse lacune sur la guerre du Viet-Nâm, qu’on ne m’avait évoquée qu’à mots couverts, et en Histoire surtout du point de vue français, et j’ai réussi à m’y intéresser juste assez en cours. Quelque part je trouve tout ceci fascinant, et quelque part ça me semble terriblement lointain et assez étrange. Armageddon Rag n’aura pas changé mon point de vue sur ce thème très général, j’ai eu assez souvent l’impression de me noyer dans le livre, de me perdre dans les références que je ne connais pas, et d’avoir droit à des pages et des pages de détails dont je me fiche plutôt – c’est un autre monde, ou c’en était un, et il n’arrive pas tout à fait à me faire rêver. J’imagine qu’a contrario certains lecteurs vont adorer ! Je pense que j’aurais peut-être plus réussi à me plonger dedans si le livre avait été plus court, mais 600 pages c’était juste terriblement long, je me suis plusieurs fois arrêtée, regardé où j’en étais sur la tranche, et soupiré. Peut-être aussi serait-ce mieux passé à un autre moment, en sachant de quoi allait parler ce livre à l’avance, sans toute cette déception, ou plutôt ai-je envie de dire, deception (tromperie sur la marchandise pour les non-anglophiles).
Une déception personnelle, mais pas un mauvais livre pour autant. A recommander aux amateurs de musique, des années soixante, de la scène, du rock’n’roll (même si en l’occurrence il s’agirait peut-être plus de metal).

 

Chroniques d’ailleurs :  Avides Lectures, La tête dans les livres,
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7 réflexions au sujet de « Armageddon Rag »

  1. C’est exactement ce que j’ai ressenti! Si moi même je n’ai pas été convaincue complètement par le livre parce que le sujet ne m’a pas forcément passionné, je pense qu’il pourrait plaire à d’autres!

  2. De rien ^^ Ravie que tu aies pu faire cette découverte, même si tu n’as pas apprécié. Je comprends pourquoi tu n’as pas aimé et je te rejoins sur l’ntrigue trop délayée dans ce côté « historique ». Perso, j’adore « Le trône de fer » mais je ne te jetterais pas de tomates pour autant 😛 Certains auteurs en vogue ne me plaisent pas non plus. Qu’est-ce que tu lis de beau en ce moment ?

    • Je n’ai pas réussi à entrer dans les Trône de Fer et n’avais pas la patience à ce moment de persévérer (je trouvais que 150 p. c’était déjà trop !) Pour le moment je suis en pause lecture, très occupée entre le boulot et les week-ends chargés, et ayant plus envie de traîner sur le Net que de lire pendant mes quelques instants de repos. Je commencerais Métro 2033 certainement la semaine prochaine (en réalité, je l’ai ouvert pour découvrir une carte mâââgnifique à défaut d’être compréhensible sans avoir entamé le bouquin, ce qui me réjouit d’avance. 🙂 )

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