Anno Dracula 1918 : Le Baron rouge sang

De Kim Newman. Bragelonne, 2013. Fantasy uchronique. Très bonne lecture. [518 p.]
Titre original : The Bloody Red Baron, 2012
baronrougeRésumé : « 1918. L’Europe est aux mains des vampires. Commandant en chef des armées d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie, le comte Dracula a juré d’anéantir l’Angleterre. Mais le conflit opposant les grandes puissances est aussi une guerre entre les sang-chauds et les non-morts. Pris dans la mêlée, Charles Beauregard, ennemi de longue date de Dracula, son protégé Edwin Winthrop et l’intrépide journaliste vampire Kate Reed se mesurent à la terrible menace volante qu’est le Baron rouge sang…« 
Le roman « Le Baron rouge sang » ne fait en fait que 362 pages. Les 156 restantes sont consacrées à une histoire postérieure, « Anno Dracula 1923 : une romance vampire », mettant en scène certains personnages des deux romans précédents.
J’ai dans l’ensemble beaucoup aimé le Baron rouge sang – le roman et le personnage, ce à quoi je ne m’attendais pas (je ne vous en dit pas plus…) ! Le style d’écriture est bien entendu le même qu’Anno Dracula, qu’il vaut carrément mieux que vous ayiez lu avant sous peine de vous spoiler la moitié. L’environnement fantastico-historique est également toujours présent, avec de petits décrochages ou décalages, des personnages célèbres qui sont là où ils n’ont peut-être jamais mis les pieds, apportant donc un (plus que) certain intérêt historique et culturel, mais à prendre avec des pincettes puisque l’irruption des vampires dans la société a forcément créé des différences avec notre jambe du Pantalon du Temps* !
(En lisant les notes de fin je me rends compte que le Baron et son entourage sont aussi des « célébrités historiques » – je ne les connaissais pas du tout, même pas de nom. J’ai donc dû rater une tonne de références !)
Le thème de la Grande Guerre est particulièrement d’actualité, mais ce n’était pas un choix volontaire de ma part car je ne suis pas spécialement férue de cette époque du point de vue militaire. Pourtant je ne me suis pas du tout ennuyée sur le livre, la narration dynamique alterne toujours avec des dialogues entraînants et des descriptions loin d’être ennuyeuses, et encore une fois je suis arrivée à la fin très rapidement.
J’ai eu plus de mal avec la novella, ou le court roman, présent à la fin du volume. Geneviève, ok, c’est un personnage que j’adore. Winthrop, pourquoi pas. Mais qu’est-ce que c’est que cette pimbêche d’adolescente hormonisante de série girly ??? Mais qu’est-ce qu’elle fout là ??? Passé cette première surprise je me suis rendue compte qu’elle servait justement de parodie du genre (elle et son environnement), et j’ai pu tant bien que mal m’accrocher entre les chapitres sur les « adultes » (oh, cool, une histoire à la Agatha Christie finalement), et les tribulations de miss Lydia avec son vampire. J’avoue que je n’ai pas vu venir le dénouement, ni l’autre dénouement. C’était quand même plutôt bien trouvé, même si j’ai beaucoup moins accroché à l’atmosphère de cette deuxième histoire, toute entrecoupée qu’elle était, et un peu longuette à se mettre en place.
J’aime toujours plutôt bien les notes de fin de volume qui recensent les références, quoique j’apprécierais que certaines soient plus élaborées (par exemple celle sur le titre de chapitre qui emprunte à deux œuvres japonaises… mais encore ? D’accord, je googlerai les titres.) Je remarque aussi que les notes sont à rapprocher d’un contexte anglo-saxon : l’explication des mots Poilu et Boche m’a fait sourire, tant ils nous sont familiers ! Et encore une fois je suis un peu perdues dans toutes ces références de cinéma, que d’autres trouveront certainement plus intéressantes (parce qu’il y en a énormément et elles semblent toucher à des genres divers)! 🙂 Dans ma tête j’ai imaginé une autre référence, qui n’est pas relevée par l’auteur, et peut-être (probablement, vu qu’elle n’apparaît pas avec le reste) même qu’il n’a pas fait exprès : un jeune soldat gisant sur le front français, ramené par une infirmière, appelant « Edith » – vu le contexte uchronique s’autorisant de légers décalages de temps et de lieu sans tomber dans l’excès, il aurait pu s’agir du tout jeune John « Ronald » Tolkien, qui n’avait encore rien publié de connu à l’époque. 😉 Bon, ok, je rêve. :p Je suis allée vérifier dans ses Lettres et je n’ai rien trouvé de plus (en tous cas pas la phrase que le soldat du livre prononce : « C’est la plaine de l’enfer ».) Tant pis ! J’aurais rigolé toute seule sur un détail imaginaire.
* Pratchett : en résumé toutes les possibilités temporelles s’expliquent par la théorie du Pantalon du Temps : soit vous prenez une jambe, soit l’autre.

 

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