De Jean-Claude Baudroux. Editions du Bastberg : 2000. Policier. Lecture très sympathique. [251 p]
Résumé : « Les habitants de Nancy ont peur… Et il y a de quoi ! On a déjà retrouvé trois morts en quelques jours. Et ce n’est malheureusement pas fini… Qui est ce mystérieux assassin qui guette ses proies dans l’ombre, et qui les tue ce manière aussi horrible ? Quel est ce monstre qui se régale de la souffrance de ses victimes ? Et pourquoi retrouve-t-on toujours les cadavres dans des demeures dessinées par des architectes de l’Ecole de Nancy ? Stanislas Kopinski est chargé de l’enquête. Il aurait vraiment préféré que ce soit son collègue Andrieux qui s’y colle, parce qu’il va s’engager dans l’enquête la plus calamiteuse de sa carrière… «
Il paraît qu’il y a d’autres écrivains à Nancy que Pierre Pevel, dont certains qui donnent dans le policier/thriller, genres que j’affectionne de manière générale sauf ratage catastrophique et/ou maladresses trop récurrentes. J’ai donc jeté mon dévolu en passant sur ce petit livre (il est écrit gros, en plus !) à dominante rouge estampillé « Les Polars régionaux » – nom de la collection, j’imagine. Je n’ai globalement pas été déçue.
Nous suivons donc… Tadaaaaaam : Stanislas (!!) – revenez, les nancéiens, n’allez pas vous pendre 😉 – Kopinski de son nom de famille (ça n’arrange rien*), un flic du type sombre, amer, solitaire et ayant le sentiment d’avoir raté sa vie – comme on les aime. Ses collègues sont sensiblement du même moule : beaucoup de réchauffé ou stéréotypé, point assumé visiblement à 110% par l’auteur, qui en rajoute au fil des pages. On trouve un Andrieux, ce qui me fait penser au philosophe Bernard Andrieu professeur à la fac de Lettres, un légiste qui s’appelle bizarrement Mulot et à qui je rajoute des moustaches fines à chaque fois que je lis son nom, et d’autres noms à consonance plus ou moins régionale.
Les allusions à l’agglomération nancéienne, la ville et sa culture sont légion, et c’est du coup très rigolo à lire, car j’arrive sans aucun souci à visualiser les endroits, les enfilades de rues et même les détails, ce qui est bien la première fois ! Je suis du genre à lire les romans policiers et thrillers en me focalisant sur l’intrigue, et en ayant une sorte d’arrière-plan flou chamarré et stéréotypé en toile de fond, et autant dire que s’il y a une course-poursuite dans les rues de New-York j’ai un peu de mal à prendre des repères.
L’intrigue et le déroulement de l’enquête sont par contre assez ténus. Le livre étant court et se focalisant pas mal sur les pensées de Stanislas, c’est quelque chose que j’ai vu venir de loin. Ne vous attendez pas à une intrigue complexe et foisonnante de rebondissements, ce n’est pas du tout le cas ici. Cependant j’ai trouvé les avancements et piétinements assez réalistes dans l’ensemble, et je ne me suis pas ennuyée, principalement parce que l’auteur a un style que j’apprécie entre fluidité narrative assez simple, traits d’humour et aussi un poil d’élaboration par moments, dans les pensées du policier, ses souvenirs, les descriptions de certaines scènes… Finalement cela forme un tout assez complet et pas trop mal cohérent. J’ai simplement relevé une ou deux répétitions au début du livre (des infos données deux fois presque de suite).
Un polar frais bien que sanglant, à apprécier au soleil pendant qu’il réchauffe votre terrasse / balcon / le parc d’à côté.
* Tout savoir sur Stanislas Leczinski dit le Bienfaisant, Duc de Lorraine : ici /// Site de Nancy Tourisme – La Place Stanislas
J’aime lire des romans se situant dans des lieux qu’on a aucun mal à visualiser. Dernièrement, j’ai lu Le sang des bistanclaques, un policier se déroulant à Lyon (proche de chez moi) dans les années 1920 et j’ai beaucoup aimé pouvoir visualiser les rues, les lieux où se déroulaient l’action. Par contre, le côté policier m’a un peu déçu.
Je connais un peu Nancy pour y avoir été plusieurs fois donc je pense que ce titre pourrait m’intéresser. Malheureusement, je ne pense pas le trouver en médiathèque dans ma région 😦