Le Syndrome Copernic

De Henri Lœvenbruck. 2007. Thriller. Bonne lecture. [442 p.]
A lire de préférence après le Testament des Siècles – ce livre en reprend des éléments, et risque donc de vous gâcher légèrement la lecture du Testament si vous le lisez après. Les deux romans sont néanmoins compréhensibles chacun de leur côté, et forment deux histoires séparées.
syndromecopernicRésumé : « Ils lui avaient dit qu’il souffrait d’une schizophrénie paranoïde aiguë.
Mais Vigo Ravel le sait : les voix qu’il entend dans sa tête ne sont pas des hallucinations.
Ce sont les pensées des gens.
Les vôtres.« 
Je n’ai pas eu le même ressenti après cette lecture qu’après celle du Testament des siècles. J’ai trouvé celui-ci moins équilibré dans son ensemble – un début très bon, qui m’a happée dans la tête de cet homme qui finit par douter de tout – le genre de situation que j’adore !! 😀 Toutes les réflexions et commentaires sur la schizophrénie m’ont intéressée, voire passionnée, et pour une fois j’ai trouvé qu’on ne tombait pas dans les clichés, on est vraiment dans le ressenti de la personne, et ça s’accordait très bien avec le début de l’intrigue.
Bien sûr, longue expérience de thrillers oblige, j’ai assez vite pris des paris sur la suite de l’histoire. Et c’est là que le bât a blessé : la tournure des évènements est à peu de choses près la même que dans un roman de Jean-Christophe Grangé*. Je ne vous dirais pas lequel, si vous avez lu les deux livres il y a de fortes chances que vous ayiez vous aussi fait le lien, mais en même temps je ne voudrais pas vous priver de la lecture de l’un ou de l’autre car les deux ont d’autres points intéressants que simplement l’intrigue. En tous cas inutile de vous dire qu’une fois mes hypothèses confirmées le livre a commencé à moins m’intéresser – de plus, et je reprends là mon argumentaire du premier paragraphe, la deuxième moitié du livre est à mon avis beaucoup moins bonne que la première. L’auteur commence par reprendre des éléments d’un de ses livres précédents, et s’assure par là même une espèce de deus ex machinaen tous cas c’est l’impression malheureuse que j’en ai eu ! Ensuite l’écheveau complexe qu’il semblait avoir tissé laborieusement, patiemment autour du personnage principal est plus ou moins dénoué en deux coups de cuillère à pot, et on enchaîne avec des scènes d’action, on fonce dans le tas, et bien sûr le méchant c’était bien le personnage ultra-secondaire que j’avais repéré dès sa première apparition dans le texte. Voilà, voilà. 😦
* et peut-être aussi que d’autres romans que j’ai pas lus, pour ce que j’en sais.
Dire que je ressors déçue de ma lecture est cependant inexact. D’abord la plume de Loevenbruck est toujours aussi fluide, assez cynique, et dans l’ensemble distrayante sans frôler le niveau des pâquerettes, si vous me suivez ! Au contraire c’est plutôt bien écrit, il a pas mal de vocabulaire, je dirais même qu’il en use énormément pour un auteur de polars – le genre ne se définit globalement que peu par sa poésie ou son niveau de langage ! 😉 Je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai été frappé dans un certain paragraphe par l’utilisation du passé simple à la première personne du pluriel : « nous nous mîmes en route… » et autres terminaisons en -âmes, -îmes. Donc voilà, je trouve ça agréable et esthétique. 🙂
J’apprécie toujours autant l’humanité de ses personnages, le côté très terre-à-terre, quotidien, fragile. Ils sont facilement dépassés par les évènements qui leur tombent dessus, et j’arrive assez facilement à m’identifier à eux, ou en tous cas à éprouver de l’empathie, justement parce que ce ne sont pas des super-héros ou des personnages virils, stoïques et prêts à tout !
Ensuite, comme je l’ai dit plus haut, c’est mon énième roman policier de type thriller, et franchement je crois que je commence à me blaser, ou à en tous cas avoir fait le tour d’un certain nombre de possibilités de scénario, de type de personnages et de résolution d’énigme. J’aurais lu ce livre 10 ans plus tôt j’en serais peut-être restée plus ébahie, alors que maintenant dès les premières pages j’ai mes rouages qui se mettent en marche dans mon cerveau et j’échafaude un certain nombre d’hypothèses éclairées tout en cherchant les « indices » dans le texte.
Un bon thriller dans la veine contemporaine française. Je recommande aux amateurs de Grangé, Chattham, Thilliez, et tous les autres.

 

Publicité

Une réflexion au sujet de « Le Syndrome Copernic »

  1. Ce livre est dans ma PAL, du coup, j’ai lu ton avis en diagonale. Je prends note de ton conseil sur « Le Testament des siècles », même si je ne pense pas le lire tout de suite 🙂

Déposer un petit caillou blanc

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s