Manuel

D’après Épictète, écrit par Flavius Arrien. 1er siècle après J.-C. Philosophie. Très bonne lecture.
marc1Un vieux copain de la Terminale.
Encore un ouvrage qui mériterait d’être placé entre toutes les mains, non pour que tous acceptent sans faillir tous ses principes à la lettre, car mon avis est que toute philosophie est intéressante à lire, qu’on soit en accord ou en désaccord avec ce qu’elle propose, sans rien avoir à faire avec une quelconque adhésion – mais simplement parce qu’il n’est ni difficile à comprendre, ni bien long (20 pages !) D’où sa fréquente existence en compagnie d’autres œuvres, comme ici.
Je sais que j’ai déjà dit la même chose pour Épicure, mais ce texte-ci pourrait aussi être proposé en introduction à la philosophie, en lecture découverte, au moins concernant les premiers principes (l’ensemble est tout de même un peu plus ardu, et moins reliable à nos modes de vie, que la Lettre à Ménécée, je trouve). En relisant cette œuvre, j’ai retrouvé des conseils et valeurs éminemment stoïciens, que personnellement j’ai un peu (beaucoup) de mal à accepter même comme méritant réflexion, particulièrement vers la fin du Manuel. Autrement il se présente, tout comme les Pensées de Marc-Aurèle, en liste de petits paragraphes, facile à segmenter tout autant qu’à lire d’une traite. De plus, la plupart du texte s’attache au quotidien, à la vie et aux personnes « normales » – on sent que  déjà à l’époque il s’agissait de rendre l’ouvrage accessible au plus grand nombre.
Oui, c’est bien ça : il est en même temps facile à lire, tout en proposant/affirmant certaines choses qui vont certainement faire tiquer la majorité d’entre nous ! Mais dans l’ensemble ça vaut vraiment le coup d’être lu, au moins tout autant que certains ouvrages de « bien-être » vendus à des milliers d’exemplaires de nos jours, qu’on les lise pour le plaisir ou pour trouver… une nouvelle philosophie de vie ;).

 

Quelques extraits :
« A propos de tout objet d’agrément, d’utilité ou d’affection, n’oublie pas de te dire en toi-même ce qu’il est, à commencer par les moins considérables. Si tu aimes une marmite, dis : « C’est une marmite que j’aime ; » alors, quand elle se cassera, tu n’en seras pas troublé : quand tu embrasses ton enfant ou ta femme, dis-toi que c’est un être humain que tu embrasses ; et alors sa mort ne te troublera pas. »
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses. Ainsi la mort n’a rien de redoutable, autrement elle aurait paru telle à Socrate ; mais le jugement que la mort est redoutable, c’est là ce qui est redoutable. Ainsi donc quand nous sommes contrariés, troublés ou peinés, n’en accusons jamais d’autres que nous-mêmes, c’est-à-dire nos propres jugements.(…) »
« Ne t’enorgueillis d’aucun avantage qui soit à autrui. Si un cheval disait avec orgueil : « Je suis beau, » ce serait supportable ; mais toi, quand tu dis avec orgueil : « J’ai un beau cheval, » apprends que tu t’enorgueillis d’un avantage qui appartient au cheval. Qu’est-ce qui est donc à toi ? L’usage de tes idées. Quand tu en uses conformément à la nature, alors enorgueillis-toi ; car tu t’enorgueilliras d’un avantage qui est à toi. »
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Une réflexion au sujet de « Manuel »

  1. J’ai beaucoup de mal avec la philosophie en général mais j’avais adoré le Manuel ^^. Je suis complètement d’accord avec toi à propos du fait que c’est un ouvrage tout aussi bénéfique que ce que l’on peut trouver dans le rayon « développement personnel » des librairies. Bon choix de citations sinon ;).

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