De Dante Alighieri. 13** (début du siècle). Récit allégorique en vers. Lecture très instructive, mais difficile.
Titre original : La Divina Commedia
J’ai beaucoup à dire sur cette lecture, que je voulais faire depuis longtemps tout en me doutant qu’elle ne serait pas simple. Je vais parler un minimum de la structure du livre, mais dans ce cas précis il me semble que c’est primordial.
Un petit résumé à ma sauce : Dante, poète florentin, rencontre Virgile (poète romain, donc, auteur de l’Enéide), qui l’invite à aller dans l’au-delà, en passant par les Enfers et jusqu’au Paradis. Ça tombe « bien », Dante a justement perdu sa fiancée, la belle Béatrice, morte 11 ans plus tôt ; c’est l’occasion de la retrouver.
Ce sera tout pour le côté « actif ».
De là découlent trois livres, sans surprise : Enfer, Purgatoire, Paradis, composés chacun de 33 chants – comme les chants homériques. Pour les amoureux de la poésie : Dante utilise dans sa langue l’hendécasyllabe (vers de 11 pieds), ce qui est plutôt original. Oui, parce que ces 500 pages (grand format !) sont écrites intégralement en vers. Le terme « comédie » est utilisé car l’auteur l’a écrit en langue vulgaire, commune, car l’œuvre est adressée à un grand public. Le mot a aujourd’hui un autre sens qui n’est pas approprié ici. Bien qu’écrit avant le début de la période, la Divine Comédie est souvent retenu comme une préface au style et aux idées de la Renaissance.
Un souci technique s’est imposé à moi dès le départ : je n’aime pas (trop) lire de la poésie, or ce livre n’existe qu’en traduction en vers, du moins dans mon entourage immédiat. Je n’avais pas (je n’ai toujours pas) envie de l’acheter, ne sachant pas à quel point il allait me plaire ou m’être utile. En effet, ma principale raison de me lancer dans une lecture aussi ardue est essentiellement la frustration de voir des citations et références à cet auteur un peu partout, sans en connaître la source originale ; il fallait donc que je trouve une version la plus « lisible » possible, pour pouvoir avoir accès au texte, sans simplement aller chercher un résumé sur la Wiki*, ce qui donne forcément une version épurée, synthétisée. Or, l’essentiel du livre repose sur des références, des symboles, des métaphores : rien qui ne puisse réellement être transmis par un résumé ! Après avoir trouvé une version poche à la typographie dégueulasse (l’encre bavait de partout –‘) et traduit de façon vieillotte – voire pompeuse – à la médiathèque où je vais d’habitude, j’ai fini par trouver mon bonheur à la bibliothèque municipale, qui contient un fonds plus classique mais aussi plus ancien, et des beaux livres.
* Ledit résumé est ironiquement beaucoup moins détaillé quand il s’agit d’expliquer les histoires politiques et théologiques du Paradis que pour décrire les scènes de torture des Enfers.
Voilà la bête 😀
Un beau bébé de cinq kilos environ, 34 x 25,5 x 6 cm à la louche, relié en tissu, avec de belles pages cartonnées, une typographie très lisible, et une traduction moderne d’une spécialiste de l’œuvre : Jacqueline Risset, sur deux colonnes très claires, s’il vous plaît ! Ajoutez à cela une préface, des annexes, des notes de bas de page ET de fin de livre – bref tout ce qu’il faut pour attaquer la lecture la plus ardue. Et encore, je ne vous ai pas mentionné les dessins de Sandro Botticelli :).
Pour ceux qui ne voudraient pas fatiguer leur petits bras (j’ai souffert… et je dois encore le ramener !), il existe en plein d’éditions moins lourdes, souvent en trois volumes.
Alors, ça a donné quoi ?