De Vladimir Grigorieff. 2005. Essai. Très bonne lecture, mais très (trop) pointue.
Essai philosophique sur les modes de pensée et religions de ces deux pays – très complet, mais aussi très complexe non seulement à lire mais aussi à comprendre, à se représenter.
En fait j’ai zappé le sous-titre quand je l’ai emprunté, j’ai pris le livre pour une synthèse de toutes les philosophies orientales. Je n’ai que très peu de connaissances sur l’Inde, ne m’y intéressant pas de manière générale. Je me suis finalement dit que c’était une occasion de ne pas reculer, et me suis plongée dans le livre sans préparation autre que mes minces stéréotypes communs sur le bouddhisme, me cassant un peu (beaucoup) les dents sur le texte au passage. J’ai lu des choses à propos de concepts que je n’aurais jamais imaginés, des explications ou descriptions que j’ai plus ou moins comprises (au sens intellectuel et/ou métaphysique). C’était dur, au sens mental du terme, un peu comme d’essayer de se représenter une autre dimension, mais je ne regrette pas, même si je pense ne pas avoir compris le sens des phrases de 10% du texte, et pas réussi à me représenter mentalement un bon quart au moins, si ce n’est pas la moitié. J’ai quand même cru comprendre qu’on raconte pas mal de choses pas totalement vraies sur le bouddhisme (gros morceau de la partie « Inde »), voire de vraies âneries, des stéréotypes qui ne sont vrais que dans certains cas très spéciaux, en occultant totalement certains aspects qui sont présentés ici comme cruciaux. Du coup c’est pas si mal, j’ai l’impression de m’être débroussaillé un bout de cerveau – c’était plus qu’une lecture, ça ressemblait plutôt à du brainstorming forcé (et volontaire). J’ai retrouvé une référence à M. Eliade, que décidément j’ai bien fait d’avoir lu en partie, même si encore une fois j’avais mis la barre un peu haut (encore que Eliade soit je trouve « assez » accessible au grand public) – ce que j’en ai compris et retenu m’aide parfois bien pour lire ce genre d’ouvrage. Cependant, le style d’écriture de l’auteur est plutôt complexe, parfois très technique (pléthore de locutions latines, de termes techniques métaphysiques, sociologiques… sans parler de la réutilisation de termes indiens, qui, bien que définis au début, sont assez nombreux).
Concernant la partie sur la Chine, c’est un peu plus facile à suivre. Elle porte à la fois sur les grands courants philosophico-religieux et sur leurs fondateurs, et – c’est peut-être dû à la première partie – j’ai trouvé les concepts plus faciles à saisir.
NB : pas de mythologie hindoue, pas de dieux à forme exotique – même si le livre aborde le question de la religion plusieurs fois, le thème est clairement philosophico-conceptuel, et non pas mystico-spirituel.